WOLF-MAN : Seconde chance chez Glénat Comics


Par l'auteur de Walking Dead. Voilà l'argument de vente imparable qui a servi de rampe de lancement à la série de Robert Kirkman, Wolf-man, tout du moins de par chez nous. Avec une première parution française proposée chez Merluche, truffée de fautes d'orthographe et de traduction. Puis une seconde version revue et corrigée par Edmond Tourriol pour les éditions Glénat, à paraître le 18 avril, et cette fois ce sont trois tomes qui vont débarquer en librairie. L'échec de Merluche n'est guère surprenant, et finalement assez moral, quand on sait que Thomas Rivière, dont l'égo disproportionné n'est plus à démontrer (tout comme les visées purement mercantiles de son site, Comicsplace, qui est une vaste dose de réclame quotidienne visant à pousser les lecteurs à réaliser des achats compulsifs sur Amazon, à travers des liens qui rapportent à leur auteur une commission sur chaque vente. On ne le dira jamais assez, si vous pouvez, achetez vos comics au comic shop de quartier, il faut les soutenir!) avait purement et simplement descendu en règle la série lors de sa parution Vo, avant de l'encenser et de prendre les lecteurs pour des quiches quand il en a obtenu les droits. La bonne blague.




Et sinon, de quoi ça parle, Wolf-Man? Gary Hampton n'a pas de chance : alors qu'il est en vacances avec sa femme et sa fille, il se fait sauvagement attaquer par une bête féroce (on pense tout d'abord à un ours) et se retrouve à l'hôpital pour un bon mois dans le coma. A son réveil, Gary ne tarde guère à se remettre sur pieds, et il est même très vite dans une forme éclatante. Le seul hic, c'est que durant la nuit suivant son réveil, il se métamorphose en un loup garou sanguinaire qui s'en va déchiqueter un pauvre jardinier. Une fois rentré chez lui, Gary (qui est au passage un riche entrepreneur ambitionnant une fusion avec des concurrents japonais) retrouve les plaisirs de la vie de famille, jusqu'à ce qu'un mois plus tard la transformation surgisse à nouveau. Cette fois le phénomène n'échappe pas à sa femme, qui reconnaît le caleçon de son mari sur la bête en liberté. Caleçon étrangement lacéré au réveil de Gary, sans que ça ne surprenne les deux époux plus que cela, par ailleurs (si je me réveille dans cet état je vous assure que je me pose des questions). Le mystère plane, mais voilà que tout à coup, un certain Zechariah sort de nul part, prétendant être un vampire pouvant apporter de l'aide au nouveau Loup-Garou, et lui enseigner à user de ce que nous devons bien nommer ses nouveaux pouvoirs. Pour Gary, c'est l'opportunité de commencer une nouvelle carrière à la nuit tombée, au service du bien commun, avec uniforme et gadget, sous l'identité de "Wolf-man" comme le surnomme très vite la presse. Mais peut-on vraiment maîtriser sa destinée quand on est atteint de lycanthropie? Là est la question (entre autres).






Après les zombies, le loup-garou. Reste une histoire de vampire, et Kirkman aura puisé à pleines mains dans l'imaginaire collectif le plus éculé (mais au fait, il y en a des vampires ici aussi...). Sauf que son approche est souvent novatrice, percutante. Souvent, mais pas forcément. Ici, la mise en place expédiée de l'intrigue, la  rapide vocation de Gary pour ses nouvelles activités (il n'a plus besoin de dormir la nuit, être sous sa forme de loup-garou le rend frais comme un gardon chaque matin) ont quand même bien du mal à convaincre pleinement le lecteur. C'est un peu forcé, pas forcément bien amené, et surtout, nous avons du mal à nous attacher à la famille du héros (pas vraiment de caractérisation) et à ses motivations (Mon dieu je suis un loup-garou désormais. Cool, allons défendre la veuve et l'orphelin). Coté dessins il faut apprécier le style cartoonesque de Jason Howard et ses figures taillées à la hache, anguleuses. Même si mon avis semble particulièrement peu engageant, je voudrais toutefois souligner qu'une fois ces défauts évoqués (qui rebuteront les lecteurs exigeants avides de véritables caractérisation réussie, comme ce que fait Jeff Lemire sur Animal Man, par exemple, ou Kirkman lui même sur Walking Dead) le coté fun et juvénil de Wolf-Man plaira sans aucun doute à ceux qui veulent juste un comic-book sympathique et sans grande prétention, formaté pour le plaisir du moment. Tant qu'on en reste là et qu'on n'essaie pas de me vendre ce titre comme une oeuvre majeure de Kirkman (les élucubrations de Rivière durant l'ère Merluche) je pourrais même la recommander à certains d'entre vous, ne serait-ce que parce que Glénat vient d'arriver sur le marché du comic-book en France, et qu'il faut toujours donner leur chance aux nouveaux acteurs, pour le plus grand bien collectif du lectorat. Et tant pis si Rivière collabore dans ce projet: que l'amour de notre média favori ne soit pas (trop) entaché par l'aversion éprouvée envers ce que je nommerai une sangsue du système.


Rating : OOOOO


Dans les commentaires, la réponse de Thomas Rivière, qui a lu ces lignes et ne semble pas très content... Bigre, je n'avais pas autant ri depuis ... le sortie Vf de Wolf-Man tome 1 chez Merluche, je crois. 

6 commentaires:

  1. Merluche n'est en aucun cas un échec puisque le succès de Wolf-Man en librairies a donné naissance au label Glénat Comics chez Glénat. Je tiens à rappeler que c'est Merluche Studio qui produit les comics pour Glénat Comics, sous ma direction.

    Cet article est un tissu d'insultes et des raccourcis mensongers qui revele le piteux niveau de ce blog et de son auteur.

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  2. Tout d'abord, merci. Un immense merci à toi, Thomas, pour avoir daigné poser ton regard sur mon blog immonde, qui n'en méritait pas tant. Enfin j'accède au saint Graal pour tout auteur de bafouilles super héroïques sur le Net, à savoir être lu par le grand Thomas Rivière, qui est à ce jour la Référence (majuscule de rigueur) dans notre microcosme adoré. Ensuite, on parle du succès de Wolf-Man? Ok, je veux bien croire que les ventes ont été satisfaisantes, et je m'en réjouis pour toi et Merluche, mais au niveau de la qualité de l'adaptation en vf, l'ouvrage proposé par Merluche fait encore rire (vert parfois) les lecteurs tant la traduction et le syntaxe, par exemple, étaient lamentables. Je n'évoquerai pas les bijoux que furent Anonyman ou Dynamo 5 par exemple, ce serait un sacrilège. Au fait, quand je persiste à rappeler que tu as dénigré violemment Wolf-Man (et pas qu'une fois puisque tu dis l'avoir relu, et le descend en flamme une seconde fois) avant de l'adapter (ok c'est ton droit) et de l'encenser (là par contre c'est de la malhonnêteté intellectuelle) c'est aussi un mensonge? Cela dit je suis heureux que tu daignes qualifier mon travail de "raccourci" car tu en es à ce jour le maître absolu, sur ton site mondialement célèbre, comicsplace. Que de papiers fouillés, que d'articles complexes et quel travail de fond! Et jamais de publicité, de racolage quotidien... Thomas, ton site, sous couvert d'information, n'a qu'un seul but, celui de soutirer de pognon à tes lecteurs par le biais de liens amazon. Quand (rarement) tu veux donner ton avis sur quelque chose, ta prose est semblable à celle que tu nous déverses dans tes vidéos, à savoir les babillages d'un enfant capricieux qui n'a que de lointains souvenirs du français qu'on lui a appris à l'école. Est-ce ma faute si bouffi par l'ambition et l'opportunisme, tu passes ton temps à dénigrer les autres? Au point même que tu avais fait la même chose avec le blog oh combien excellent de Neault, en son temps? De t'être fighté sur superpouvoirs avec nombre d'intervenants, dans un style risible et révélateur?
    Thomas, si mon article est un tissu d'insultes je t'invite à prendre les mesures nécessaires. Si dire que Wolf-Man ce n'est pas terrible, que tu l'as descendu et critiqué avec virulence, et que Merluche n'a publié aucun vrai bon comics et que c'est un échec artistique, et bien ok, je t'ai insulté. Si tu passes un jour sur Nice je t'invite d'ores et déjà à en discuter autour d'une pizza ou d'une bière, ça calmerait peut être tes ardeurs de petit despote pathétique, qui est pris de vertige mégalomaniaque dès qu'il voit un peu plus loin que le bout de son nez.

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  3. Mes Origines Varoises m'interdisent de manger des Pizzas en provenances des Alpes-Marimites.

    Le reste, c'est ton avis, il n'engage que toi, je t'invite à découvrir l'énorme travail réalisé sur les titres Glénat Comics qui sortent la semaine prochaine, ton avis changera avec le temps.

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  4. Mais le plus drôle, Thomas, c'est que je ne crois pas avoir dénigré Glénat, où affirmé que les titres Glénat ne valent rien et qu'il ne faut pas les acheter! Au contraire j'en ai conclu qu'il fallait toujours soutenir, par principe, toute nouvelle offre comics en Vf, lorsqu'elle se présente. Après, il est clair que chacun pourra se faire une opinion. Nonobstant ce que tu penses et écris, je pense avoir, du haut de plus de trente ans de lecture super héroïque et des goûts pas si mauvais que cela, une petite légitimité pour parler des albums que je lis, sans pour autant bien entendu prétendre détenir la vérité absolue. Par exemple, j'attend avec impatience de lire Marineman (je n'ai lu que le 1 en VO, je l'avais d'ailleurs chroniqué sur le site, tu peux aller vérifier) et aussi de lire Anna Mercury (je pars avec un petit préjugé mais je suis prêt à en changer totalement si la lecteure en vaut la peine). Pour Wolf-Man, que j'ai lu en vo et aussi dans la désastreuse première mouture Vf, l'honnêteté me contraint à redire que sans être foncièrement mauvaise, cette lecture n'est pas non plus incontournable, c'est loin d'être du Kirkman des grands jours. Il faut savoir accepter la critique, et parfois ne pas s'amuser à jouer sous l'arbre en plein orage si on ne veut pas se faire foudroyer (Wolf-man chez Merluche, franchement, c'était un peu cherché, non?).

    Quand aux origines varoises, bof, que te dire... Je suis à Nice mais pas de Nice, donc la rivalité entre les deux départements ne me touche guère... Encore qu'à choisir, je n'échangerais pas Nissa la Bella avec tout le 83...

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  5. J'espère que l'avenir te fera changer d'avis.
    C'est sur que c'est plus confortable de sortir Wolf-Man (et les autres) chez Glénat avec des moyens et une équipe derrière, que tout seul sans moyen et avec la moitié du web qui souhaite ma mort. Le chemin parcouru va dans le bon sens, et le but à atteindre est atteint : éditer de bons comics dans de bonnes conditions, et surtout les proposer à un plus large public. Le reste c'est des discours de cour de récré.

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  6. Toujours prêt à chan ger d'avis et tisser les ouanges méritées des comic-books qui le méritent. Je suis lecteur avant tout, donc friand de bon récit, et je n'attend que ça!

    ps : La moitié du web contre toi? Je pense que c'est un peu exagéré, et si c'était le cas, il faudrait peut être essayer de comprendre pourquoi...

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