LA REVIEW DE FF #1 : Fraction et Allred au menu

Matt Fraction a pris possession des Fantastiques, et cette semaine il enfonce le clou avec la seconde série dédiée à la famille Richards, la récente FF. Elle repart elle aussi du numéro 1, Marvel Now! oblige, et permet à Mike Allred de faire son retour sur une série Marvel, pour la plus grande joie de ses nombreux fans. C'est du Fraction dans le texte, c'est à dire qu'il ne se passe pas grand chose dans ces pages. Vous le savez probablement déjà (vous n'avez pas lu notre review de Fantastic Four #1, ce n'est pas bien!) Reed Richards est malade, ses pouvoirs finissent par agir comme un cancer sur son organisme. Sous couvert d'expédition pédagogique, il compte emmener sa grande famille dans une épopée aux confins de l'espace-temps. Des mois pour eux tous, à peine quatre minutes (ainsi est-il prévu) dans le continuum réel. Toutefois, le chef des FF fait bien les choses et il préfère assurer ses arrières en recrutant un équipe de remplaçants, qu''il compte confier à Scott Lang. Ce dernier vient de perdre sa fille (dans Children's Crusade) et il n'est pas dit qu'il acceptera tout de suite. L'épisode sert de présentation des différents élèves de Richards. Ils viennent parloter avec Lang, lui exposent leurs motivations et ce qu'ils savent faire. Avec humour, c'est fun et bien écrit, mais ça ne bouge guère. L'autre partie de ce numéro consiste en ce recrutement évoqué. Reed enrôle Scott Lang, la Chose s'en va trouver Miss Hulk, Susan Richards demande à Medusa, reine des Inhumaines, etc. Allred dessine le tout avec sa typique ambiance cartoony rose bonbon. Gentillet, très souple, si frais par rapport aux rodomontades musculaires dans bien d'autres titres. Mais c'est loin d'être parfait, surtout lorsque la tête de Ben Grim semble posé comme un saladier sur le reste de son corps, ça n'est pas très gracieux...
Pour le reste, j'attends que la série décolle vraiment pour me faire une idée. Là nous sommes presque dans la cadre d'un numéro 0 à distribuer lors d'un Free Comic Book Day, par exemple. Fraction a planté le décor, alors maintenant, au boulot!


La review de Fantastic Four 1 c'est ici 

BEST OF MARVEL : AVENGERS WEST COAST

Il fut un temps, pas si lointain que cela, où John Byrne était le grand artisan de l'univers Marvel. Un peu comme Bendis aujourd'hui, mais en bien plus profond encore. Byrne pouvait écrire ou dessiner (c'est un artiste complet) plusieurs séries mensuelles en même temps, et avec le retard inhérent à la publication en Vf, on pouvait le retrouver sur trois des autres titres proposés par le mensuel Strange (Lug puis Semic), mais aussi dans Nova, ou Titans. C'est dans ce dernier mensuel que Les Vengeurs de la Côte Ouest ont vécu leurs plus belles heures. Le Best-Of Marvel dont je vous parle ce jour comprend les épisodes 42 à 50, et un arc narratif communément appelé "Vision Quest", c'est à dire "A la recherche de Vision". Ce dernier est à l'époque marié avec la Sorcière Rouge, formant ainsi un couple anti conformiste : une mutante rousse aux pouvoirs magiques, et un être de plastiques et de circuits électroniques, doté de sentiments humains. Un matin au réveil, Wanda Maximoff découvre que son bien aimé n'est plus là. Bien entendu, c'est toute l'équipe des Vengeurs de la Côte Ouest qui va mener les recherches, avec notamment un autre couple sur le devant de la scène, celui formé par Hawkeye et Mockingbird, dont l'histoire amoureuse est rythmé par les litiges et les incertitudes des deux personnages. Le synthézoïde va subir de drastiques changements avec cette saga, et son mariage approcher le point de rupture. Byrne fournit des révélations impensables sur les fils du couple (deux jumeaux qui deviendront Wiccan et Speed, comme récemment explicité dans The Children's crusade) tandis que Wonder Man (dont le schéma de pensée a servi de base à la personnalité artificielle de la Vision) fera des confessions déconcertantes, qui vont amener le lecteur à voir Simon Williams sous un jour nouveau.

Les rebondissements s'enchaînent, et nous voyons poindre Us Agent, qui débarque dans l'équipe. Byrne, un grand fan de l'ère mythique de la Timely (ancêtre de Marvel) va jusqu'à récupérer un autre androïde à succès, la Torche des origines. Ajoutons à ce chaudron d'émotions Tigra, qui a des problèmes avec sa nature féline. Et j'en oublierais presque de parler des étranges Vengeurs des Grands Lacs! Tout cela bien sur n'est rien par rapport au destin qui attend la belle Wanda Maximoff. Byrne projetait à la base d'en faire une véritable psychopathe, et de la faire s'unir à Magneto et à son frère Quicksilver, dans une nouvelle mouture de la première Confrérie des Mauvais Mutants. Mais ce fut trop pour les pontes de Marvel, qui n'eurent pas de remords, bien des années plus tard, à récupérer les graines semées par l'auteur canadien, que Brian Bendis fera fructifier au delà de toutes les attentes (Avengers Disassembled puis House of M). Les textes sont fort incisifs et il se passe vraiment beaucoup de choses dans ce best of. Il met en lumière des aventures récentes, et tombe à point nommé au moment où Avengers Vs X-Men permet à la Sorcière Rouge de se racheter une conduite.Coté dessins, les fans connaissent le sens du mouvement et la fluidité du trait de John Byrne qui s'attarde sur le sensualité de Wanda, sur le coté froid et inquiétant de la Vision, sur le regard fixe et un peu fou de Us Agent, où encore sur la nature animale et féroce qui régit le caractère de Tigra. On pourra faire de nombreux reproches à Panini, souvent assez exagérés, pour être honnête. Soulignons donc la vraie bonne idée d'avoir proposé cet album, qui est un concentré indéniable de coups de théâtre, et qui ne nous ennuie jamais, pas même l'espace d'une planche.



On a parlé de : 

Avengers Disassembled : La fin des Vengeurs ici

House of M : Lire ici 

L'IDENTITE DE CABLE : Nathan Summers ou Samuel Guthrie?

Vous le savez probablement, Cable n'est autre que le fils de Scott Summers, bien qu'il ait grandi dans un lointain futur et semble aujourd'hui bien plus âgé que son géniteur. Mais au départ, Cable aurait du être la version future de Cannonball, c'est à dire de Samuel Guthrie.
C'est Rob Liefeld qui avoue lui même ce projet avorté. C'est ainsi que dans X-Force #7 les lecteurs peuvent découvrir la mort apparente du personnage. A la suite de cet évènement, nous découvrons un flash-back dans X-Force #8 (avec Mike Mignola en dessinateur invité) qui nous narre les raisons qui ont poussé Nathan a remonter le temps, et à s'unir avec les Nouveaux Mutants, en tant que mentor de Cannonball (Rocket en Vf). 

Dans X-Force #9, Samuel revient à la vie, dévoilant ainsi un pouvoir guérisseur que beaucoup oublient mais qu'il est censé posséder. Ce que Liefeld voulait alors asséner dans cette série, par la suite, était que Cable avait eu un trou de mémoire du à ses nombreux allers et retours dans le temps, et qu'il n'avait pas réalisé qu'il avait fait un grand bond en arrière pour devenir son propre éducateur. Liefeld prenait alors Wolverine en guise d'exemple, en arguant qu'un nouveau personnage au passé mystérieux et semé de faux indices pouvait induire le lectorat à adhérer en masse à X-Force. Mais les pontes de Marvel ne furent pas de cet avis, et il fallut que Rob change son fusil d'épaule, lui et ses successeurs. Cable est donc devenu le fils de Scott Summers, ce qui a permis ce petit bijou des années 90 qu'est X-Cutionner's song, et nombre d'aventures mémorables impliquant Scott, Jean Grey, et le rejeton du futur. Franchement, c'est bien mieux comme ça, non?



WOLVERINE HS 3 : WOLVERINE ALPHA AND OMEGA

Quand une nouvelle série cartonne, la façon la plus simple et directe de l'exploiter économiquement au maximum est de lancer des spin-off, c'est à dire des histoires souvent à court terme, dérivées du récit porteur. C'est ce qui vient de se produire avec Wolverine and The X-Men, dont nous avions déjà salué l'excellence. Place à Alpha and Omega, en cinq parties. C'est le jeune rebelle et membre malgrè lui de l'école pour jeunes mutants Jean Grey, le toujours aussi arrogant Quentin Quire, qui est l'anti héros de cette mini. Brian Wood est aux manettes de cette tentative de faire fructifier le succès du moment, et il est épaulé par une série d'artistes divers et variés, dont le français Roland Boschi, signature la plus crédible de ce récit. On y voit Wolverine piégé avec Armor (avec qui il participait à une séance d'entraînement) dans une construction mentale/onirique crée de toutes pièces par Quire, un monde délabré et futuriste, où les deux X-Men ignorent tout de leurs pouvoirs respectifs, et découvrent peu à peu qu'ils ont des facultés insoupçonnées. Combats, tension narrative basique (Wolvie découvre qu'il a des griffes, du déjà lu une bonne vingtaine de fois au moins...), on pénètre peu à peu dans un nouvel univers alternatif, bien moins passionnant que celui de House of M, mais qui n'est pas non plus destiné à s'inscrire dans la durée. Que nous réserve Quentin Quire, lui qui nourrit une vraie antipathie pour son mentor griffu, et qui va devoir prendre part à son propre jeu psychologique pour maintenir l'illusion et garder l'illusoire espoir d'humilier son prof?  Cotés dessins, Boschi donc, mais aussi Mark Brooks, pour un rendu final appréciable et assez cohérent. Les artistes se divisent la tâche entre monde virtuel et réel, ce qui permet de garder les idées claires tout au long de l'album. Le costume de Logan est efficace et dans le genre "Mad Max chez les soviets", comme en témoigne la cover. Ce numéro de Wolverine HS est à réserver aux fans toutefois, les autres n'y trouveront rien de bien révolutionnaire, même si globalement la lecture est assez agréable, mais inoffensive. 



On a parlé de :

Wolverine and the X-Men : lire ici 

VERTIGO ESSENTIELS : SANDMAN TOME 1

En 1916, Roderick Burgess, une sorte de magicien ésotérique, décide de se lancer dans un défi fou et impossible : il souhaite obtenir l'immortalité en emprisonnant la mort elle même. Mais il échoue et doit se contenter d'une proie mineure, à savoir le Seigneur des songes, des rêves, Morphée, appelé également le Sandman (marchand de sable). Celui-ci fait partie des Infinis, des entités censées symboliser les forces primordiales de l'existence. Durant 70 ans, sa captivité sera immuable, inéluctable, jusqu'à ce qu'il puisse s'échapper grâce à un subterfuge, et laisser libre cours à sa vengeance. Mais pas seulement. Car en son absence, l'humanité a subi les conséquences de la disparition du Prince des songes de son royaume. Le Sandman va devoir en outre récupérer trois objets nécessaires à la pleine manifestation de ses talents : une bourse de sable, son casque, et une pierre précieuse régissant le monde onirique. Sa quête va l'amener à rencontrer certains personnages de l'univers Dc classique, comme John Constantine, ou encore Martian Manhunter,  et le contraindre à descendre jusqu'aux plus profond des enfers, pour y quémander l'aide de Lucifer et de ses sbires. Peu à peu, Sandman retrouve ses forces, et rétablit son autorité et sa singularité : c'est le retour en grâce d'un personnage mythique, à la frontière des mondes, entre éveil et sommeil profond. Mais bien des choses ont changé durant sa longue détention, et les vicissitudes qu'il va devoir affronter cachent bien des tourments, des cauchemars, des horreurs. 


Quel travail d'orfèvre que celui de Neil Gaiman, qui tisse épisode après épisode une fresque monumentale. Le petit monde des rêves se confond avec la grande tapisserie de l'humanité, ses désirs, ses attentes, ses faiblesses et ses secrets. Alternant récit d'horreur, mythologie déviante, nihilisme succulent et humour froid, Sandman propose une extraordinaire palette de ce qu'un comic-book adulte et abouti peut offrir au lecteur exigeant. Les dessins sombres et tourmentés, en apparence sales et noircis (Sam Kieth est très bon en ce sens, tout comme Mike Dringenberg) contribuent à étoffer le propos, et à vous faire plonger dans l'épaisse brume onirique qui traverse ce premier tome. Réalité ou songe, l'interpénétration est de rigueur avec Sandman. Il n'existe plus de frontières, où elles sont tout du moins si perméables que c'est un nouvel univers, où tout est possible, ou impossible, qui nous est raconté. Cet album de collection ne propose pas de récits inédits, et vous pourrez, en cherchant chez votre bouquiniste, ou sur des sites marchands en ligne, trouver ces épisodes à un prix probablement un poil inférieur. Mais sachez-le, il s'agit vraiment d'une édition définitive, destinée à faire belle figure sur vos étagères, et à présenter l'intégralité, en sept tomes, de la création de Gaiman, séries satellites comprises, je suppose. La qualité de l'ouvrage est indéniable et admirable. Seul bémol : Urban Comics (l'éditeur donc) a eu la désagréable surprise de constater qu'une page intérieure (la 105) a été imprimée par deux fois, en lieu et place d'une autre page, un peu plus loin dans le même épisode. Du coup, un ex libris très soigné est offert aux acheteurs de ce tome 1, afin de compenser la perte. Un hic qui a certes fait parler sur Internet, où beaucoup se sont insurgés. Mais la grande qualité du reste parvient même à gommer cet incident, qui gageons le ne se répétera pas par la suite. La suite, justement, nous l'attendons avec impatience!


LA REVIEW DE INDESTRUCTIBLE HULK #1

Nouvelle série et nouvelle direction pour Hulk, qui ces dernières années s'est pour le moins dispersé. Entre aventures à l'intérêt douteux et profusion de personnages boostés aux rayons gammas, on avait fini par y perdre la boule. Mark Waid débarque donc avec beaucoup d'espoir sur ce titre, tout auréolé de ses succès avec Daredevil, qu'il est parvenu à maintenir au sommet après un long run mémorable signé Bendis et Brubaker (fermons un oeil sur la conclusion de Diggle...).
Dans ces pages, c'est la discussion qui s'impose, et pas la destruction. Elle viendra ensuite, chaque chose en son temps. Bruce Banner a fini par accepter l'idée que son alter-ego tout vert sera toujours présent, et plutôt que de chercher à s'en débarrasser, il a décidé d'opter pour la meilleure cohabitation souhaitable. Au passage, il désire mettre à profit son temps passé en tant que Banner pour apporter à l'humanité de formidables inventions (il est aussi un des plus grands scientifiques de la planète, il ne faut pas l'oublier) et propose ses services au Shield. Celui-ci est représenté par Maria Hill, qui hésite face à cette bombe à retardement ambulante, alors que l'Agent Coulson, pièce rapportée héritée du cinéma (et que pour ma part je n'aime pas plus que ça, je n'ai jamais compris l'engouement autour de cette intrusion narrative) sera ausi de la partie. 
Pas d'action alors? Et bien si, car le Penseur Fou va venir mettre son grain de sel. Il va avoir l'occasion de tester à ses dépends la force véritable de Hulk (Indestructible affirme le nouveau titre de la série) et de donner à Leinil Yu l'occasion de signer des planches dantesques et explosives. Yu est en forme, c'est évident, surtout dans cette seconde partie. Il excelle quand le choc explose, un peu moins avant où je l'ai trouvé un poil moins appliqué que dans Superior, son récent petit bijou. Le bon coté de ce numéro, c'est la dualité de Banner, le déchaînement de violence sous-jacent, vécu à travers les appréhensions de Maria Hill, pour une simple bousculade anodine, par exemple. Le monstre peut-il être si facilement contenu? Hulk sera t'il au service du Shield, pour une version proche de celle vue avec les Ultimates? On nous promet Hulk contre Iron Man dès le prochain rendez-vous, alors on ne va pas tarder à avoir des réponses! Pour l'instant, ça se lit très bien. 


BATMAN A LA RECHERCHE DE SA CAPE : BATMAN #101

Le drame pour Bruce Wayne, ce serait que tout le monde découvre ses petites activités nocturnes en tant que Batman. Certes, n'importe qui d'un tant soit peu logique aurait fini par s'en apercevoir, mais il faut croire qu'il a eu beaucoup de chance jusque là. Et pourtant, Batman est parfois distrait, et en 1956 déjà, il a eu chaud aux fesses, dans Batman #101. Bill Finger écrit alors une histoire totalement absurde : La grande chasse à la cape de Batman. Non, ne riez pas encore...

En fait, Bruce a confié une cape particulière à Alfred son majordome : une qui lui avait été envoyé par un individu qui semblait avoir découvert sa double vie, et qui y avait accroché un billet éloquent, avec son nom (voir photo). L'inconnu en question est mort (très pratique) mais Alfred a commis un impair : il a mélangé cette cape "marquée" avec celles de rechange de Batman, et un jour, ce dernier endosse donc un instrument qui porte son nom, comme une étiquette embarrassante! Manque de chance, un coup de vent un peu plus fort que les autres finit par emporter la cape, qui s'envole à travers Gotham, avec un secret fort mal gardé à l'intérieur.


C'est un français qui découvre la cape, et va l'endosser. Mais lui aussi est trop distrait, et un autre coup de vent va emporter à nouveau la cape à travers la ville. L'objet va passer d'une main à l'autre, finir dans les mains d'un individu qui découvre le billet mais décide de la cacher dans une poubelle avant de faire chanter Bruce (ne cherchez pas c'est idiot), être la proie des griffes d'un chat, et même, va aboutir entre les doigts de Clark Kent, alias Superman. Finalement, Wayne va récupérer son bien, et va jurer qu'on ne l'y prendra plus. Depuis, Bruce fait bien attention, et demande expressément à Alfred de ne pas lui donner de vêtements avec son nom associé. Ils sont si bêtes, ces super-héros...



Ouf, merci Superman!




LA REVIEW DE CAPTAIN AMERICA #1 par Rick Remender

Vous l'aurez remarqué, j'essaie ces derniers jours de coller à l'actualité au plus près, c'est à dire de privilégier les premières impressions éveillées par Marvel Now! et le relaunch qui ne porte pas son nom. Ce vendredi place à Captain America, dont le destin est confié à Rick Remender, un auteur à succès qui sait privilégier l'action tout en ouvrant de nouvelles portes narratives pertinentes. 
Avec Remender, Steve Rogers a une vie bien remplie, et il ne chôme pas. Après un petit flash-back intéressant centré sur les premières années de notre héros (les années 20, quoi, car il est censé fêter ses 90 ans) et la vie de famille pas toujours facile alors, nous le retrouvons en pleine acrobatie sur la carlingue d'un avion en perdition, face au Green Skull et ses hommes. Ce sont des terroristes écologistes qui ont la bonne idée, pour sauver la nature et l'environnement, de tenter d'éradiquer l'humanité, en commençant par Big Apple. Logique, non? Le repos du guerrier est surprenant, puisque Sharon Carter, sa fiancée du moment, lui propose carrément ... le mariage! On pourrait dès lors s'attendre à ce que Remender sorte les confettis, les dragées, et que le lecteur soit invité à la parade nuptiale (et la nuit de noce, hé, on peut la voir?). Mais c'est reparti, plutôt deux fois qu'une! Un traquenard dans une ligne abandonnée du métro, et voilà Captain America projeté dans une dimension étrange et à la saveur apocalyptique : la dimension Z, pour Zola (Arnim). Au programme la-bas, combats, torture et bébé. Allez Steve, pour un numéro un, il va te falloir un sacré courage. Le dessin est confié à John Romita Jr. Du coup, j'entend déjà les hourras extasiés et les cris d'horreur des détracteurs. Disons que ce coup-ci c'est du Romita plus appliqué et moins expéditif. Il s'applique, c'est évident, et les amoureux de son style vont donc admirer du JrJr en forme. J'ai juste tiqué sur un ou deux visages, comme celui de la maman de Steve (une grosse baffe et là voilà tuméfiée comme un boxeur...) mais dans l'ensemble notre artiste a fait bien bien pire (vous avez dit AvX?). Un démarrage satisfaisant et intrigant pour le vengeur étoilé, qui donne envie de lire la suite. Mission accomplie. 


LA REVIEW DE THOR : GOD OF THUNDER #1 par Jason Aaron

Avec Thor, il est de bon ton de parler Dieux, c'est d'une logique implacable. Le fils d'Odin aime qu'on le vénère, et il existe une raison simple à cela : quand il n'y a plus personne pour penser et prier un Dieu, que devient celui-ci? Il n'est plus, puisque Dieu est aussi, d'une certaine manière, une création de l'homme (n'en déplaise à ceux qui ont comme conviction que Dieu a créé l'humanité). Un peu comme l'oeuf et la poule, difficile de savoir qui est venu le premier, le cycle semble inépuisable et inéluctable.
C'est ainsi que Thor est fort surpris, en intervenant pour sauver une planète de la sécheresse qui menace. Si une des habitantes a bien pensé le convoquer dans ses prières, les autres n'ont cure des récits fantastiques qu'il leur raconte autour du feu. S'ils sont séduits par les merveilles narrées, cela reste à leurs yeux des affabulations, et ils ont bien du mal à croire que tout cela existe. Un peuple qui n'aurait personne en qui croire, un peuple sans Dieux, cela peut-il vraiment exister?
Thor a des doutes à ce sujet, et en menant son enquête, il finit par découvrir une réalité des plus angoissantes. Dans les parages d'Indigarr, il existe un lieu reculé où les anciens Dieux de la planète, aujourd'hui oubliés, auraient été massacré, pendus à des crocs de boucher, exterminés. Qui a bien pu commettre un crime aussi odieux, qui a la force pour décimer tout un panthéon? Une question qui trouve un début de réponse dans le lointain passé, dans la jeunesse de Thor, un jour où le jeune blond au marteau trouva la tête coupée d'un Dieu dans un fleuve, sans savoir que c'était là probablement le premier pas vers l'apocalypse, la fin des siens, comme semble le prouver un cliff-hanger en forme de vision du futur. 
La nouvelle série de Jason Aaron avait tout les symptômes d'un titre qui allait m'ennuyer ferme, mais je reconnais m'être trompé : elle débute sous de très bons auspices, et développe un discours sur la nature même des Dieux qui mérite vraiment que le lecteur s'y attarde et s'y plonge en réflexion. Esad Ribic offre une atmosphère très particulière avec ses dessins, qui évoquent de belles peintures nordiques, et des Dieux exterminés droit sortis des oeuvres de Moebius. Bonne idée donc que de donner une chance à ce God of Thunder dont j'ai hâte de voir la suite. Ce premier arc, en cinq parties, porte déjà en soi les éléments moteurs pour un petit classique. 


AGE OF ULTRON : DES DETAILS SUR LE PROCHAIN "EVENT" MARVEL NOW!

Nous connaissons donc déjà le nom du premier vrai event Marvel Now! Il s'agira de Age of Ultron, qui était devenu la véritable Arlésienne de la maison des idées, puisqu'annoncé depuis des années, mais sans cesse repoussé, reporté, au point que beaucoup pensaient que le projet avait été abandonné. Nous savons donc depuis avant-hier que cette maxi série comprendra dix parties, et que les cinq premières seront illustrées par Bryan Hitch, alors que les autres seront confiées à Brandon Peterson et Carlos Pacheco. Bendis étant l'unique scénariste. Le coup d'envoi est pour Mars 2013, si la fin du monde ne passe pas par là avant. Bien entendu, les tie-in seront nombreux (on parle de six ou sept mais à tous les coups il y en aura d'autres qui vont naître en cours de route). Le nom de Hitch a provoqué quelques émois car l'artiste n'a pas la réputation d'être des plus véloces, et Marvel tend à prendre du retard dans ses projets, mais Tom Brevoort se veut rassurant et confirme qu'une bonne partie est déjà finalisée. Dès le début de cet event, Ultron a pris les commandes de la planète toute entière, lui qui est comme toujours affligé de son complexe du père, qu'il souhaite dépasser et éliminer (au passage il s'en prend à toute l'humanité). On nous promet que les mères de nombreux héros auront un rôle à jouer (Super Mommy?) et que le titre Moon Knight servira de piste de décollage, et ouvrira le bal sous forme d'un quasi prologue. Entre covers pour les deux premiers numéros, et quelques planches crayonnées, voilà un premier aperçu des réjouissances. Tremblez, Ultron arrive. 







SPIDER-MAN 5 EN KIOSQUE : Du Spidey fort sympathique

Le tisseur de toile a la forme, et sa revue est des plus pétillantes. Bonne pioche donc en novembre chez Panini, vous pouvez vous réconcilier avec Spider-Man. Un diptyque fort divertissant ouvre le bal (Amazing Spider-Man 678 679). Peter Parker, qui travaille toujours chez Horizon, a la chance de fréquenter de purs génies aux quotidiens, et de partager leurs travaux. Sauf que cette fois, il doit prêter main forte à un collègue qui a mis au point une chambre chronale, c'est à dire une pièce où vous pénétrez 24 heures dans le futur. Quand Peter franchit le pas, il se rend compte que son absence (enfin celle de Spidey, son alter-ego) dans le présent risque de provoquer une incroyable destruction de New-York. Pourra t'il remonter le fil de l'existence, trouver les bons gestes durant les 24 heures qui nous sépare du drame, pour comprendre quel est son rôle et son action concrète pour empêcher la catastrophe? Dan Slott a mis au point quarante pages diablement efficaces et qui font sourire, mises en image par un Humberto Ramos des grands soirs. Certes le style est toujours aussi cartoony et rebutant pour les amateurs du réalisme pur, mais que c'est dynamique et enlevé!

L'épisode 679.1 se situe lui aussi aux laboratoires Horizon. On va enfin y découvrir l'identité du mystérieux chercheur numéro 6, qui oeuvre dans le plus grand anonymat, dans son laboratoire secret. Je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais je vous donne un indice : ne lui offrez pas de plat avec de l'ail, il n'apprécierait pas... Du basique, mais bien mené, et illustré par Matthew Clark, qui est à la hauteur de la situation. Vient ensuite un quatrième numéro de la série Amazing, le 680, qui constitue la première partie d'une aventure du Tisseur dans l'espace. Parker se retrouve en orbite avec son collègue la Torche (des Fantastiques) pour venir au secours du fils de J.J.Jameson, le maire de la ville. Le fiston travaille dans une station orbitale qui a probablement été victime d'un accident crapuleux. Qui est responsable de l'attaque? Ce sera l'occasion de faire revenir les Sinister Six sur le devant de la scène, avant le prochain arc très attendu : Ends of the Earth. L'italien Camuncoli aux dessins, est doté d'un trait plus anguleux et analytique que ses collègues, mais là encore c'est du haut niveau qualitatif. La revue ferme ses portes avec le second épisode de Scarlet-Spider. C'est maintenant l'ancien clone dégénéré de Peter, Kaine, qui officie sous le costume écarlate. Il est à Houston, de passage, avant de partir au Mexique pour entamer une nouvelle existence. Sauf qu'il se retrouve impliqué dans le sauvetage d'une jeune femme, et une lutte sans merci contre un vilain pyromane aux pouvoirs brûlants. Yost a la lourde charge de réconcilier les lecteurs avec Kaine (il est toujours délicat de manipuler les clones de Parker avec intelligence) tandis que Stegmann est déjà brillant avec si peu de planches. Ultra doué pour le mouvement et les planches aussi dynamiques que lisibles, il donne un ton frais et enlevé au titre, qui semble bien se porter du coté des States. Du coup, on se retrouve avec entre les mains un bon cru de Spider-Man, et on a forcément envie de lire la suite. 




FANTASTIC FOUR #1 : LA REVIEW

Une des grandes recettes du succès des Quatre Fantastiques, c'est cette capacité de conjuguer l'aventure, la découverte, aux récits classiques de super-héros. Que ce soient des mondes lointains ou des univers parallèles, des civilisations extra-terrestres ou les habitants de peuplades souterraines, le quatuor a toujours pris le temps, et développé la passion, de ces découvertes bouleversantes et magnifiques, qui rendent leur titre aussi caractéristique. Jonathan Hickman avait compris cet aspect, mais il avait peut être un peu sous-évalué un autre composant : la dynamique propre à la famille Richards, qu'il faut savoir écrire avec brio et humour, pour compenser le coté sérieux de l'exploration. Avec Matt Fraction, les bases pour un cycle solide sont d'emblée posées. Reed est blessé lors d'une des missions des FF, et à son retour, les soins qu'il se prodiguent lui même l'amènent à se rendre compte que ses pouvoirs, et ceux de sa famille, conférés par les rayons cosmiques, pourraient bien devenir aussi leur condamnation à moyen long terme. Pour trouver une cure, rien de tel qu'un long et passionnant voyage vers l'inconnu, qui va donc occuper les prochains mois, dans Fantastic Four. Reed n'a rien dit de ses vraies intentions aux autres, et il n'entend pas partir seul, voire à quatre. C'est tout le petit monde des FF qui va suivre! Et c'est là que c'est drôle, enlevé, pétillant. Entre les petits moloïdes, les enfants du couple Richards, Dragon Man, il y a désormais du linge à laver et bien de la vie, au Qg des Fantastiques. Toute une petite humanité qui nous fait sourire, et qui dans le même temps va encore nous ouvrir les portes de la connaissance et du mystère. Bagley est au meilleur de sa forme d'artiste taillé sur mesure pour ce type d'histoire mainstream, et assure une lisibilité maximale aux lecteurs. Pour un début, nous ne sommes pas déçus. Fraction est peut être en train de trouver le juste équilibre pour nous redonner envie de suivre, chaque mois, une série qui n'a pas toujours été passionnante ces dernières années, malgré d'évidentes bonnes idées. Par contre, on a l'impression qu'il faudra aussi faire l'effort de suivre la parution parallèle, FF, pour appréhender pleinement ce qui va se dérouler ensuite. Avec Allred aux dessins, on a vu pire, comme injonction. 


AVENGERS 5 EN KIOSQUE : Le point sur le mensuel des Vengeurs

Respectons la parité. Après avoir pris des nouvelles du mensuel X-Men en kiosque (chez Panini), passons du coté opposé du conflit (AvX) et allons feuilleter Avengers, et ses cinq titres différents. 

Les Vengeurs sont bien surs les têtes d'affiche avec deux titres en ouverture. La série Avengers Assemble propose un choc en apparence déséquilibré, entre le nouveau Zodiaque (une association de criminels dont chacun des membres représente un des signes astrologiques) et les héros les plus puissants de la Terre. Sauf que cette fois, un grand méchant vilain tire les ficelles en coulisses, et a doté les malfaiteurs de pouvoirs redoutables. Du coup même Hulk va devoir s'employer sérieusement pour faire prévaloir sa force. Qui est cette menace de l'ombre? Quand vous allez le savoir, vous allez jubiler, car oui, il est de retour, film au cinéma oblige. Cela dit on peut se poser la question : pourquoi aurait-il besoin de losers comme le Zodiaque? Bendis va devoir nous donner la réponse, tandis que Bagley sort des planches propres et appliquées, mieux encore que lors de sa prestation sur Ultimate Spider-Man, à mon avis. Ensuite la série régulière Avengers, qui s'embarque dans l'aventure AvX. Du moins en apparence, car dans les faits, c'est surtout un flash-back qui oppose les Vengeurs à l'A.I.M (des terroristes technologiques) qui rythme ce récit. Grande et divine surprise, puisque Walter Simonson est de retour sur un titre Marvel. Son coup de crayon est immédiatement reconnaissable, avec ce mouvement qu'il imprime de suite au bouclier de Captain America, par exemple, ou encore ces visages carrés et sculpturaux. Les fans vont être aux anges.

Captain America est à l'honneur puisque deux autres séries le mettant en scène sont au menu. Le nouveau titre de Brubaker fête son 11° numéro avec le début d'un nouvel arc. Dans Douche Froide, nous apprenons que tous les témoins récents (anciens repentis) placés sous la protection du Shield, sont ciblés par une nouvelle incarnation de Scourge, cet exécuteur de sang-froid des criminels. Qui est-il, et pourquoi est-il à nouveau en plein action? Ma foi, ça commence de manière classique, mais ça se laisse lire agréablement. Brubaker connait toutes les ficelles du personnage, et Zircher est à la hauteur de l'ambiance et du ton qui doivent transpirer de ces pages. C'est donc crédible. Ce n'est pas le cas de Captain America and Hawkeye, qui touche le fond de la stupidité. Les deux héros sont aux prises avec des sauriens zombies/symbiotes, avec Sauron en guest-star. J'ai beau me creuser les méninges, je ne vois pas trop à quoi peut servir cette histoire, ni comprendre pourquoi elle a été étalé sur quatre épisodes, alors qu'elle pouvait constituer, au maximum, un bon gros fill-in et rien de plus. Cullen Bunn est déjà en panne sèche d'inspiration, et Alessandro Vitti fait de son mieux pour récupérer le tout avec des dessins de caractère, noirs et grassement encrés.

Bonne pioche pour conclure. Qui l'eut cru, mais ce What If, consacré à un espace-temps hypothétique, qui aurait vu triompher le camp de Norman Osborn, durant le siège d'Asgard, est vraiment superbe. En réalité, on pourrait dire : que se serait-il passé si Sentry avait donné la pleine mesure de ses pouvoirs et de sa folie, et s'il avait vite compris que Osborn l'a manipulé et a fait assassiner sa femme? Tous les héros tombent au champ d'honneur, et plus rien ne semble être en mesure de contrecarrer Sentry. La fin de notre planète, tout simplement? Le 200° numéro de What If est une petite perle cachée, qui vaut vraiment d'être dévorée. Guggenheim assure un travail remarquable, et les dessins de Lucio Parillo, dans une veine proche de ce que peut faire Alex Ross, entre autres, sont réellement réussis. Je n'en attendais rien, et pourtant, c'est ma lecture Vf des Vengeurs la plus agréable de l'automne. 

REVIEW ALL-NEW X-MEN #1: Les grands débuts de Bendis chez les mutants

Le voici cet épisode tant attendu de All-New X-Men, la série mutante qui voit l'arrivée de Brian Bendis aux manettes, pour une révolution scénaristique espérée. Bonne nouvelle, il se passe des choses dans cette parution, et on y devine un fort potentiel pour les mois à venir. En dépit de ce que promet la couverture, l'arrivée des anciens "premiers X-Men" dans notre ère temporelle est prévue pour ... plus tard. En ce mois de novembre, on s'arrête surtout sur les forces en présence, avec d'un coté les mutants raisonnables et héritiers de la doctrine du Professeur Xavier (Kitty Pride, Tornade, le Fauve...) et de l'autre le groupe mené par Cyclope, Emma Frost et Magneto, qui ne s'embarrasse pas de la forme, et se comporte comme une cellule d'activistes engagés et enragés, prête à intervenir pour sauver les mutants en péril, même de manière très musclée. Après les évènements de AvX et Consequences, on sent que Scott Summers cherche absolument à se racheter, mais sa méthode du poing fermé, plus que de la main tendue, risque fort de créer des tensions dans les rapports déjà bien fragiles entre les siens et l'homo sapiens sapiens. Concrètement, ça donne deux apparitions mouvementée sur le terrain, pour sauver une jeune fille capable de figer le cours du temps dans un périmètre restreint, et un jeune homme aux dons de guérisseur. En parallèle à tout cela, Bendis s'attarde sur un Hank McCoy en mauvaise posture (une sorte de nouvelle mutation secondaire menace son organisme), qui va devoir prendre une décision capitale, qui fera tout le sel de cette série. Inspiré par une remarque anodine de son compère Bobby Drake, il se rend compte que pour stopper un Scott Summers toujours plus radical, rien ne vaudrait, finalement, la copie idéaliste et juvénile de ce même Scotty. Est-ce une idée formidable (qui ouvre la porte à un des récits les plus poignants et farfelus de ces dernières années) ou une trouvaille absurde qui met en péril toute l'architecture de la continuity mutante (allez repêcher les premiers X-Men et les amener en 2012, est-ce raisonnable)? Avec le scénariste chauve, tout est à souhaiter, craindre, oser, et nous avons l'assurance qu'on risque de lire quelque chose qui fera date, en bien ou en mal. Stuart Immonen est quand à lui un dessinateur qui allie sens du mouvement et de la construction des planches, et grande lisibilité. Le compagnon idéale pour ce que tente de bâtir Bendis. Ma foi, je n'ai pas été déçu par ce premier numéro, même si le choix de McCoy peut sembler discutable et un peu trop simpliste (c'est si facile que cela, chez Marvel, de remonter le temps?). A suivre de près, donc. 


NIGHTWING TOME 1 : PIEGES ET TRAPEZES

Après avoir remplacé Bruce Wayne sous le manteau de Batman avec brio, Dick Grayson peut donc revenir à son costume de Nightwing. Une expérience enrichissante qui a renforcé d'avantage le jeune homme dans ses convictions et ses positions. C'est désormais un homme posé et un héros assumé dont nous suivrons les aventures, même si au passage le personnage est rajeuni, comme beaucoup d'autres à l'occasion du grand reboot Dc. Les parents de Dick sont morts dans un accident (un crime déguisé) de cirque, et voilà que ce même cirque, désormais géré par Bryan Haly, fait son retour à Gotham, pour la première fois. L'occasion de retrouver des figures amies, comme par exemple l'acrobate Raya Vestri. Mais aussi de s'interroger sur l'influence que la ville de Gotham peut avoir sur ses habitants, sur cette horrible manière qu'elle a de corrompre tout ce et ceux que vous aimez pour retourner cela contre vous. Dick a beau éprouver la joie de retrouver le monde du cirque, il ne peut s'empêcher de feindre une chute aux trapèzes pour ne pas se laisser happer par la tentation de répondre présent à l'appel du spectacle. Perdu dans ses pensées, émoustillé par la rousse Raya avec qui il semblerait qu'il ait eu une liaison, Nightwing subi une agression en rentrant chez lui. Son assaillant, armé et en armure, semble le connaître et n'a pas choisi sa cible au hasard. Au passage, il se débarrasse des policiers qui ont eu la mauvaise idée d'intervenir, ce qui laisse à Dick le temps de se changer. En vain, car il parviendra malgré tout à s'échapper en visant des innocents. Qui est donc ce nouveau venu, qui se fera appelé "Saiko" (Psycho) et semble tout savoir de la double vie de notre héros?

Le passé de Grayson est à la fois une source de souvenirs mélancoliques et de dangers pour le futur. Accompagné de la belle Raya, Nightwing s'en va retrouver l'ancien propriétaire du cirque, le vieux Mr Haly père, qui souffre d'un cancer et a suivi la carrière de son ancien protégé depuis ses premiers pas. C'est sous la torture qu'il révèle a Saiko les précieuses informations concernant Dick, pendant que celui ci prend du bon temps avec sa chère acrobate. Juste avant d'expirer son dernier souffle, Haly aura tout de même le temps de révéler que son cirque cache un lourd secret, et de placer de la sorte Nightwing dans une douloureuse position : devoir mener l'enquête pour découvrir l'identité de Saiko, et ce que cache Bryan Haly et son cirque, au risque de briser certaines de ses attaches. Avec Gates of Gotham, Kyle Higgins avait déjà eu l'occasion de nous prouver son attachement au passé, aux racines emmêlées de l'histoire, aux non-dits et aux secrets enfouis qui resurgissent et viennent parasiter le présent. Il donne ici une belle confirmation à son talent et à son statut de nouvel auteur à suivre. Coté dessins ne manquez pas les planches d'Eddy Barrows. Vous avez aimé Ivan Reis sur Green Lantern ou Aquaman, vous aimerez probablement celles-ci, dans un style assez semblable, avec un travail sur l'anatomie des personnages, une attention aux détails et à la construction des cases du plus bel effet. Urban Comics n'avait pas prévu, au départ, de publier les aventures de Nightwing en librairie. Mais la qualité de ce premier arc narratif (qui au passage permettra aussi de faire la jonction avec la récente Cours des Hiboux chez le mentor Batman) et l'insistance de certains lecteurs ont finalement produit cet heureux résultat. Anciennement premier Robin du nom, Dick Grayson est pour la première fois titulaire d'une série d'albums (enfin on espère une série, et pas qu'un seul...) et d'une on-going pour lui seul, traduite en France. Quand je vous disais que le bonhomme a bien grandi!


On a parlé de :

Gates of Gotham : lire ici

La Cour des Hiboux :  ici en vidéo

X-MEN 5 EN KIOSQUE : LE POINT SUR L'UNIVERS DES MUTANTS

Avengers Vs X-Men étant désormais lancé en Vf, l'heure est venue de passer en revue le mensuel consacré aux mutants, histoire de vérifier ce qu'il s'y passe de beau. Un seul récit est centré sur AvX, le reste est la continuation des aventures en cours.
Double ration pour Uncanny X-Men en novembre. Tout d'abord la seconde partie du récit opposant les X-Men à la clé Usb géante du nom de Unité. Voilà un hybride mécanique extraterrestre, qui outre un look improbable, a aussi un potentiel évident. Très puissant, animé par de motivations encore nébuleuses, gageons qu'il pourrait devenir fort intrigant entre de bonnes mains. Carlos Pacheco dessine le tout avec application et c'est assez joli. Place ensuite au vrai coup d'envoi de AvX. On analyse pour le moment les ressorts psychologiques et le postulat qui soutiennent les actes de certains héros. Ainsi en est-il de l'intransigeance de Cyclope, qui défend les mutants, ou de Colossus, engagé dans un duel titanesque face au Red Hulk qui pourrait lui coûter encore un peu de son humanité. Nous observons les marges de la bataille en cours, et c'est probablement dans celles-ci que nous trouverons les petits détails propres à rendre plus crédibles et poignants les instants forts du grand évènement de l'hiver. Greg Land est propre et glacial, certains diront léché, d'autres frigide. Il a toujours divisé le lectorat, et ça continue.

X-Men Legacy, de Christos Gage, bénéficie également de deux épisodes. Deux personnages reviennent sur le devant de la scène. Tout d'abord Michael Pointer, alias l'Arme Omega. Mais aussi Mimic, ce mutant qui a le don de répliquer le pouvoir de ses congénères (il possède ainsi les atouts des premiers X-Men, ailes de Warren Worthington comprises). Leur arrivée n'est pas un hasard : il s'agit de sauver l'Arme Oméga, qui absorbe maintenant les énergies mutantes de manières hiératique et incontrôlable, un peu comme un junkie en manque perpétuel. Le Fauve pense pouvoir trouver une solution scientifique à cet état des choses, met son remède est pire que le mal. En proposant à Malicia de soulager Pointer d'une partie de son "surplus", il risque fort de mettre toute l'école des X-Men en danger, et de se retrouver avec plusieurs bombes potentielles sur les bras, au lieu d'une. Le récit de Gage devient particulièrement émouvant dans sa seconde partie, et donne à Mimic un statut pathétique qu'il n'a pas toujours eu par le passé. Derrière l'arrogance et la superficialité nous découvrons maintenant des doutes, des sentiments nobles et contrastés, une amitié virile où certains verront peut être une homosexualité latente ou trop discrètement évoquée. Les dessins de Rafa Sandoval sont corrects, même si je n'apprécie pas trop sa manière de représenter les sentiments humains sur les visages des personnages, qui deviennent trop grimaçants ou boudeurs.

Pour finir, troisième partie du crossover Exiled, qui concerne les Nouveaux Mutants et Journey into mystery (pour les deux premières il faut lire la revue de novembre de Thor, Dieu du Tonnerre, chez Panini). Plutôt drôle et sympathique, cette aventure nous propose une version des Ases (Dieux nordiques) privés de leurs pouvoirs, et perdus au beau milieu de l'humanité la plus commune. Tout ceci à cause d'un sort jeté par Sigurd, pour combattre les Dises mangeuses d'âme. Le salut pourrait venir du jeune Loki, à condition qu'il se rappelle vraiment de son existence passée, et qu'il ne soit pas à nouveau en train de justifier pleinement sa réputation de prince du mensonge. Pas mal de brio dans cette aventure qui ne marquera pas les esprits, mais se laisse lire sans problème. Carmine Di Giandomenico apporte une touche agréable et originale aux dessins, par rapport au reste de la revue. Plus caricaturaux, mais aussi avec plus de personnalité et d'originalité, il insuffle force et énergie aux planches des New Mutants. 
Bref, si AvX est lancé, ce n'est pas véritablement encore le branle bas de combat dans la revue X-Men. Toutefois on y trouve suffisamment de matière pour passer un agréable moment de lecture, en attendant plus, dans les prochains mois. 

AVENGERS Vs X-MEN : CONSEQUENCES Un aftermath meilleur que AvX !


C'est assez rare pour être souligné : oui il peut arriver qu'un aftermath soit meilleur que l'event qui l'a précédé. Cette remarque inattendue, j'ai tendance à me la faire, à propos de Avengers Vs X-Men:Consequences. Le sujet de cette mini série en cinq volets est simple : suivre le quotidien de Cyclope, incarcéré et défait, et jeter un oeil sur les autres membres des Phenix Five, qui ont eu eux aussi la mauvaise idée de faire partie du camp des battus. En détention Scott Summers reste stoïque et convaincu d'avoir eu raison. Il se heurte au racisme anti-mutant, ce qui ne fait que renforcer ses convictions. Le monde a toujours craint les mutants, même si ceux-ci s'échinent à le sauver. C'est une triste règle, et l'ancien leader des X-Men préfère finalement faire peur et imposer le respect par la crainte, que d'être un gentil mouton prompt à se faire tondre par le premier ennemi venu. En ce sens l'union entre Cyclope et Magneto scelle un parcours linéaire, un basculement vers une forme de radicalisation du discours du premier cité. Après avoir tué le père (Xavier) au sens métaphorique et désormais au sens propre, c'est sur ses épaules que la communauté mutante va pouvoir trouver un sauveur prêt à plonger les mains dans le sang et la sueur en cas de besoin. C'était déjà en filigrane ce que nous racontait la série Uncanny X-Force de Rick Remender, et c'est le sel de Consequences. Une mini dessinée par 5 artistes différents, un par épisode. Le cinquième est l'oeuvre de Gabriel Hernandez Walta, dont le trait faussement sale et brouillon rappelle vaguement celui de Romita Jr en moins anguleux. C'est l'évasion de Summers qui tient le haut du pavé, avec la présence de Magneto, de Magik (Illyana Rasputin, la soeur de Colossus) et de Danger, l'incarnation vivante de l'ancienne salle des dangers des X-Men. Gillen trouve aussi le temps de nous montrer toute la frustration de Wolverine, et de s'attarder sur les rapports actuels entre Hope Summers et son père d'élection Cable. Un des meilleurs travaux de Kieron Gillen qui démontre sa capacité d'écrire de bonnes choses, lui qui m'a franchement déçu lors de son run sur les X-Men. 



AVENGERS ARENA #1 : LA PREVIEW

Nouveau titre consacré aux Vengeurs, Avengers Arena a pourtant le mérite de sortir de l'ornière dans laquelle peuvent parfois vivoter les autres. Voici un résumé succinct de ce que vous allez y trouver, si vous décidez de donner une chance à ce titre Marvel Now! 16 jeunes super-humains sont prisonniers sur une île déserte. Parmi eux, des membres des Runaways, de l'Académie des Vengeurs, ou encore Darkhawk. Leur geôlier a posé un ultimatum cruel : se battre, ou mourir, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un seul en vie. Une bataille va donc s'engager, où tout le monde devra se méfier de tout le monde, où la lutte pour la survie devient la seule règle. Bienvenue à Murder World, où tous les coups sont licites.
Denis Hopeless et Kev Walker sont les artistes derrière cette nouvelle série. Souhaitons juste qu'elle ne commence pas comme Uncanny Avengers, c'est à dire par un premier numéro, suivi d'un retard inacceptable pour les suivants. Vous allez acheter Avengers Arena






LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...