INFINITY #2 et #3 : L'EVENEMENT DE LA RENTREE SE PRECISE

Infinity infiniment. Le grand événement de la rentrée chez Marvel, censé propulser le petit monde cosmique sur le devant de la scène, comme une sorte d'amuse gueule avant les films consacrés aux Guardians of the Galaxy, et le second volet d'Avengers, commence à en faire saliver plus d'un. Les couvertures sont déjà connues, et l'histoire sera développée par Jonathan Hickman, et confiée aux soins de Jerome Opena, et Dustin Weaver, pour le dessin. En vrac, on annonce, dans cette saga (je parle ici des numéros de septembre, c'est à dire les 2 et 3 sur six) un lourd tribut payé par les Inhumains à une guerre dans le cosmos, des secrets révélés sur Thanos, une évasion de prison importante, et le chute d'Attilan. Les couvertures sont l'oeuvre de Adam Kubert (regular cover) mais aussi de Skottie Young (désormais incontournable, ses cover baby étant presque la norme), In-Hyuk Lee, Steve McNiven, Simone Bianchi, et Leonell Castellan. La question qui se pose ce matin, c'est : êtes vous vraiment intéressés par cette nouvelle brève épopée universelle, ou bien Age of Ultron a t-il fini par chasser vos derniers élans enthousiastes, pour une compagnie (Marvel) qui n'en finit plus de passer d'un grand "event à un autre, tout en oubliant systématiquement de soigner et fignoler les finitions, et de livrer des ébauches pas toujours inspirées et abouties? La présence de Thanos pourra t-elle vaincre vos réticences? J'ai quand même hâte de juger sur pièce, très bientôt.(la dernière couverture est celle de Avengers 20, un tie-in, par L.F.Yu)









MARVEL TWO-IN-ONE #50 : UNE AUTRE VISION DU VOYAGE DANS LE TEMPS

Pour revenir sur les voyages dans le temps, et les risques inhérents à une mauvaise utilisation des couloirs du temps, arrêtons aujourd'hui sur le numéro 50 de la série Marvel Two-In-One, publié en 1979. On y découvre une aventure en solo de la Chose, des quatre Fantastiques. Depuis sa transformation en monstre rocailleux orange, Ben Grimm a tout de même un peu évolué physiquement. Au départ, sa forme mutée s'apparentait plutôt à un gros tas de boue séchée, puis elle s'est affinée et affirmée, jusqu'à celle que nous lui connaissons désormais. Un "léger mieux" esthétique qui ne va pas sans un nouveau problème : l'antidote mis au point par Reed Richards n'a plus d'effet sur l'épiderme actuel de Ben Grimm, alors qu'il aurait vraisemblablement permis à la Chose "première mouture"- c'est à dire dans les premières semaines qui ont suivi la mutation - de reprendre son apparence humaine. Du coup, le sang du héros ne fait qu'un tour. Il profite du fait que les Fantastiques ont séquestré la machine à remonter le temps du Docteur Fatalis pour tenter d'aller offrir l'antidote à sa version antérieure, et de le lui faire absorber, afin de ne plus être ce monstre de pierre. Ben Grimm est un simple pilote sans connaissance scientifique particulière, mais il parvient, en quelques secondes, à faire fonctionner l'engin et à obtenir un déplacement temporel réussi l'amenant au moment précis et désiré. Dans un grand classique du genre, le héros d'autrefois ne fait pas confiance à celui d'aujourd'hui, et la Chose du passé et celle du présent se tapent dessus brutalement, dans un combat ahurissant entre un homme et lui même. C'est orchestré par John Byrne, qui donne une dynamique et un impact fort à cette lutte, qui lui permettra d'ailleurs, quelques mois plus tard, de devenir le dessinateur attitré de la série Fantastic Four (puis le scénariste aussi, après le départ de Wolfman). Le Ben Grimm moderne finit par avoir le dessus sur son avatar d'alors, et lui fait ingérer de force la mixture, avant de repartir dans les couloirs du temps. La morale? L'antidote de Reed Richards fonctionne, et l'ancienne Chose redevient humain; mais comme l'explique le leader des Fantastiques à son ami rocailleux, le temps ne peut être changé. Il a juste fondé une nouvelle ligne temporelle, un univers qui va commencer à varier par rapport au notre au moment de cet acte fondateur et inconsidéré. Il faut croire que les responsables de la saga Age of Ultron ne se remémorent plus ce genre de détail, puisque Wolverine remonte le temps pour aller trucider Hank Pym, mais ne parvient plus à retrouver son continuum de départ inchangé, son geste ayant modifier le cours de l'histoire. Je suis personnellement aussi partisan de l'impossibilité de changer l'ordre établi des choses. Revenir en arrière, et récrire l'histoire est un expédient peu crédible et souvent affronté à la hache, sans aucune subtilité, par trop de scénaristes. Si Marvel pouvait cesser de jouer avec ce gimmick dans les prochaines années, je n'en serais que plus heureux ainsi.


AGE OF ULTRON : LA CONCLUSION (ET HUNGER)

Age of Ultron, c'est (déjà) fini. Pour les lecteurs qui se cantonnent à la Vf, tout ce qui va suivre est prévu dans environ six mois, chez Panini, aussi est-il recommandé de ne pas pousser la lecture plus loin si vous souhaitez rester vierges de toute annonce prématurée. Autrement, voilà quelques considérations sur ce final qui n'en est pas vraiment un.
Car oui, une fois de plus, le final est un faux-semblant. Plus une porte d'entrée sur un énième événement Marvel qui fera couler beaucoup d'encre, que la résolution définitive d'une aventure en dix parties, qui annonçait bien des changements, et comportait un potentiel explosif évident, avant de tomber dans une certaine banalité/déception dans les deux derniers numéros. Au final, Hank Pym sauve Hank Pym (du futur, il explique à soi même comment sauver les meubles), et Ultron est défait, lui qui en réalité a été bien peu présent en personne dans cette saga qui porte son nom : on l'a déjà vu plus impérial et incontournable qu'ici, ce qui est un comble, tout de même.
Les conséquences sont donc, à ce jour : l'arrivée d'Angela dans l'univers Marvel (elle provient de la série Spawn de McFarlance, chez Image, et c'est un personnage dont les droits étaient détenus par le créateur Neil Gaiman), l'effondrement attendu du continuum temporel (depuis qu'on nous le promet, et à force de faire joujou entre présent passé et futur) et l'arrivée de Galactus, qui risque de banqueter dans les semaines à venir avec l'univers Ultimate. C'est en substance ce que nous promettaient les teasers de la mini série Hunger. Le géant spatial a brisé la barrière entre nos univers (ce qui fait un peu penser au fort réussi Spider-Men de Bendis et Picheli, au demeurant) et les héros Ultimate vont déguster. Ou plutôt, Galactus va les déguster. Une façon comme une autre de mettre un terme en beauté, ou de refonder en profondeur cet espace narratif à part, qui manquait singulièrement de souffle et de magie ces temps derniers. Après des débuts en fanfare, l'univers Ultimate s'éteint peu à peu pour avoir voulu faire exploser les fusées d'artifice trop tôt, toutes ensembles. Ultimatum fut cataclismique, mais derrière, personne chez Marvel n'a su reconstruire avec talent, à part probablement Bendis qui s'est contenté du microcosme du Spider-Man local, et a su présenter un nouveau tisseur sympa et rafraîchissant (Miles Morales) pour remplacer le défunt Peter Parker.

Age of Ultron à peine fini, tous les regards se tournent vers l'univers Ultimate, et à terme vers les héros qui risquent de devenir des transfuges de ce monde parallèle, dans le notre plus ancien et reconnu des lecteurs. Après les réfugiés politiques, aurons-nous droit à des réfugiés scénaristiques, pourchassés par la faim atavique d'un Galactus qui se lèche les babines? Réponse dans très bientôt, à commencer par la future convention de San Diego, où pas mal d'informations devraient être dévoilées. 


DC SAGA HS 1 : SUPERMAN ET " H'EL ON EARTH "

Depuis le lancement des New 52, l'univers de Superman gravite autour de trois personnages principaux, liés d'une façon ou d'une autre à Krypton, la planète natale du super-héros par excellence. Notre Man of Steel, bien entendu, mais aussi sa petite cousine, Supergirl, avec qui les rapports sont souvent tendus. Cette dernière a bien du mal à croire que Krypton a été détruite durant son voyage vers notre planète, et que le petit Kal-El qu'elle connaissait auparavant soit devenu entre temps un homme, et quel homme! Il y a aussi Superboy, qui est en fait un clone de Superman, censé être au final une formidable machine à tuer que rien n'arrête. Ces personnages font devoir composer avec l'apparition de H'El, nouvel héritier de la culture kryptonienne dont il est un défenseur extrémiste. Selon ses dires, il aurait été envoyé dans l'espace par le propre père de Superman, pour protéger et pérenniser la science de Krypton, avant la disparition impromptue de la planète. Aujourd'hui, H'El débarque sur Terre et semble vouloir faire renaître son monde d'origine, quitte pour cela à tromper la confiance de Supergirl, à tuer Superboy non sans l'avoir bien humilié avant, et à défaire Superman, à qui pourtant rien ni personne ne résiste. Dans un premier temps, il lui oppose une sorte de dragon géant tiré de la préhistoire de Krypton, avant de passer aux choses sérieuses. Nos trois héros peuvent trembler, chacun à sa façon...


Ce premier numéro de Dc Saga hors-série constitue la première partie du crossover entre titres de la Superman Family, intitulé sobrement H'El on Earth (on appréciera le jeu de mots subtil). Pour moins de six euros, nous avons entre les mains six épisodes et une belle partie rédactionnelle qui permettra au novice de comprendre facilement l'essentiel. Comme d'habitude Urban fait son possible pour ne perdre personne en route, et c'est plutôt réussi. L'histoire commence quand même de manière assez "bas du front" avec un combat un poil exagéré entre Superman et un dragon préhistorique, qui envoie voler notre héros d'un coup de queue jusqu'en Irlande, quand même. Clark Kent, l'alter-ego du justicier, n'est pas en reste, puisqu'il décide de claquer la porte du Daily Planet non sans dire ses quatre vérités au nouvel actionnaire principal du network de Metropolis. Il faut dire que le journaliste est sur le nerfs, depuis qu'il a appris que Lois Lane, sa collègue dont il est raide dingue (sa femme, dans l'univers antérieur aux New 52. Les choses ont bien changé) est sur le point d'emménager avec son nouveau petit ami. A coté de cela, nous suivons les errances de Supergirl, toujours aussi décidé à renouer avec le passé, et qui n'accepte pas une réalité présente qu'elle remet en doute systématiquement. Mais encore un Superboy assez faiblard, qui prend une rouste mémorable face à H'El, au point d'être à l'article de la mort. Parmi les scénaristes impliqués, on fera confiance, sur le foi du Cv, à Scott Lobdell, qui depuis ses prouesses chez les Uncanny X-Men nous a démontré qu'il savait admirablement bien marier soap-opera et super-héroïsme. Coté dessins, plusieurs styles se heurtent de plein fouet et nuisent un peu à l'ensemble. En ce moment, c'est Kenneth Rocafort qui est sur l'artiste à suivre. Son style anguleux et dynamique le rapproche de L.F.Yu, par exemple, avec un soupçon de Whilce Portacio. Son Superman énergisé et presque agressif, avec un filet de poils au menton, et assez réussi et surtout moderne. Par contre l'association Frenz/Robinson (et Coello) un peu plus tard dans la revue est très confuse et baveuse, voire même mauvaise et brouillonne. Si H'El on Earth tarde à démarrer (les deux premiers épisodes sont assez fades) les enjeux qui se dessinent par la suite donnent envie de connaître la suite. Au prix où Urban propose cet événement de la Superman Family (moins de un euros l'épisode, contre 3,99 l'unité aux States) il y a de quoi décider de tenter l'aventure. 


COVER STORY (16) : X-FACTOR #1

Le temps a fait son ouvrage, et les X-Men entament une mue sans précédent. Plus rien de ce qui fut ne sera véritablement. A commencer par le mentor, Charles Xavier, partie roucouler dans l'espace avec sa consorte, Lilandra, à la tête des Shi-Ars. Les jeunes mutants ont une nouvelle tête pensante à suivre, et c'est assez étonnant : Magneto prend la relève, lui qui fut le grand vilain historique de la série, se retrouve en vieux sage directeur d'école à gérer et protéger des individus qu'il avait pris l'habitude de soumettre par la force, depuis des années. Chez les X-Men, c'est Tornade qui fait loi, désormais. D'autres sont morts, comme Jean Grey, qui a succombé après son incarnation en Phénix Noir. Sauf qu'un beau jour, les Vengeurs découvrent un bien étrange cocon au plus profond des eaux de Jamaica Bay. Et quand Reed Richards analysent la chose, il découvre qu'à l'intérieur se trouve le corps de Jean! Allez, du coup, dans un grand élan de courage conjugal, Scott Summers plante sa femme et son enfant et s'en va fonder avec sa bien-aimée de toujours le groupe mutant X-Factor, qui est constitué des premiers X-Men, à savoir le couple précité mais également le Fauve, Iceberg, et Angel. Ils s'installent dans un nouveau Qg à New-York, où ils donnent le change en se faisant passer pour des chasseurs de mutants. Une curieuse façon de tromper le quidam moyen et de protéger les leurs, mais qui permet aux membres de X-Factor de désamorcer certaines tensions de plus en plus évidentes entre la population normale et les individus dotés du gène X : le racisme est de plus en plus présent et prégnant et ce sera la raison d'être de ce nouveau team : prendre sous sa coupe ces êtres qu'il est censé capturer, et rassurer une opinion publique au bord de la psychose.Les premiers mois, la série est confiée aux bons soins de Bob Layton et Jackson Guice, et il séduit par son orientation novatrice, et le ton inattendu apporté aux vicissitudes mutantes. Voilà le type de publication que nous pourrions demander à Panini, pour un futur numéro de X-Men Classic, voire même dans l'optique d'une intégrale en librairie, non?


SEPTEMBRE CHEZ DC COMICS : VILLAIN MONTH

Les sollicitations pour septembre, chez Dc Comics, ont le mérite de nous proposer une vaste gamme de numéros très particuliers, qui s'inscrivent dans le mois des vilains. Les méchants prennent le pouvoir, de manière très provisoire, et les différents titres proposés par Dc s'en trouvent du même coup chamboulés. De Forever Evil et son aréopage de criminels (déclinés en sept couvertures différentes) aux titres Batman, où le justicier de Gotham passe son temps ligoté avec des chaines et à la merci de tous ses ennemis classiques, les amateurs de récits hardcore qui mettent en avant les esprits les plus perturbés du monde super-héroïque risquent de trouver leur compte dans cet événement de la rentrée. Je retiens aussi le numéro consacré à Black Adam (par Geoff Johns) et celui sur Darkseid (Greg Pack) que les lecteurs de la Justice League devraient ne pas perdre. Voici donc une belle série de couvertures, telles que dévoilées en avant-première il y a quelques jours. Dc is bad. 























































LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...