Une des bonnes vieilles recettes pour vendre des copies, quand on a entre les mains un personnage légendaire et bankable, c'est de raconter encore et encore ses origines, de revenir sur des pans obscurs de ses premières années. Batman n'a pas été épargné par le phénomène, et les New 52 sont un excellent prétexte pour Scott Snyder de remettre le couvert, en cherchant bien entendu à raconter quelque chose d'inattendu, de neuf, d'inattendu. L'An Zéro est une si longue saga qu'il faudra bien deux tomes chez Urban Comics pour en venir à bout. Voici donc le premier, où Bruce Wayne est enfin de retour à Gotham, après des années formatives sur la route, qui sont narrées dans les histoires de back-up écrites par James Tynion IV. Je préfère vous dire d'emblée que je ne les ai pas aimées, car sans grande personnalité, avec une trop grande volonté de moderniser et de "cooliser" Bruce, ce dont il n'a visiblement pas besoin. Son retour, donc, n'est pas de tout repos : la ville est aux mains du gang de Red Hood, un cinglé qui se coiffe d'un heaume rouge en forme de suppositoire. Le play-boy milliardaire n'est pas seul pour mener l'enquête puisque Alfred le majordome va le soutenir et l'orienter, au besoin. Autre personnage d'importance, l'oncle, à savoir Philip Kane, qui est l'administrateur de l'empire Wayne, en l'absence de l'héritier désigné. Bruce n'a pas l'intention de revenir aux affaires et préfère jouer au casse-cou pour identifier et stopper le Red Hood, quitte même à se déguiser en Oswald Cobblepot et infiltrer son dirigeable. Le problème c'est qu'à l'époque Batman n'est pas encore Batman : juste en homme motivé mais encore naïf, qui va se faire casser la tête et tabasser à y laisser des dents et la mâchoire. Action, et encore de l'action, avec ce premier volet, qui est aussi truffé de petits flash-backs (Bruce enfant, le traumatisme de la mort des parents et l'apparition des chauve-souris) qui rythment la lecture et feront peut être la paire, avec ce qu'on voit et verra à l'écran cet automne dans la série Gotham.
En réalité, L'An zéro s'ouvre avec une scène fort étonnante. Gotham City dans une version apocalyptique, sans que nous puissions comprendre véritablement pourquoi nous en sommes arrivés à ce stade. Ce n'est qu'ensuite que tout s'enchaîne. Comme nous repartons de zéro, Snyder peut tisser à sa guise les rapports humains entre les différents personnages, et ce qu'il fait de mieux reste ceux entre Bruce et Alfred, qui ont une relation à (re)construire. Cela ne va pas sans heurts et conflits évidents, dans un premier temps, mais les deux hommes avaient nécessairement à se (re)connaître après la longue parenthèse de Bruce Wayne à travers le globe. Le scénariste livre également une nouvelle version (relookée et affinée) du Red Hood, mais aussi des premiers pas d'Edward Nygma, pas encore ce super vilain qui carbure à coups de devinettes, ici installé comme le miroir déformé des capacités intellectuelles du futur Batman (après tout le roi des détectives se doit d'avoir des ennemis qui lui posent des colles, non?). Les dessins de Greg Capullo continuent d'être à la hauteur, haut la main. Son style colle admirablement au ton général de la série, et le travail du coloriste sur ces épisodes permet de rompre subtilement avec les ambiances hyper sombres et angoissantes des années présentes. Scott Snyder semble avoir une grande ambition, en recyclant les classiques du passé, pour en faire des arcs narratifs cruciaux durant l'ère des New 52. Après sa propre mouture du Deuil de la Famille (le troisème tome, avec le retour du Joker, plus barge que jamais), cette fois il lorgne ouvertement vers le Year One de Miller, auquel il sait rendre hommage, mais dont il parvient idéalement à se démarquer, en privilégiant l'action à l'enquête, et en retouchant les caractères des personnages, à commencer par un Bruce plus circonspect et impatient envers son majordome. Plus insolent et tête brûlée. Les origines de Batman, c'est loin d'être novateur, mais sous cet angle, ça à au moins le mérite de se décliner en une aventure qui ne répète pas stérilement celles qui ont déjà été écrites. D'où le fait que je vous recommande l'achat!
En réalité, L'An zéro s'ouvre avec une scène fort étonnante. Gotham City dans une version apocalyptique, sans que nous puissions comprendre véritablement pourquoi nous en sommes arrivés à ce stade. Ce n'est qu'ensuite que tout s'enchaîne. Comme nous repartons de zéro, Snyder peut tisser à sa guise les rapports humains entre les différents personnages, et ce qu'il fait de mieux reste ceux entre Bruce et Alfred, qui ont une relation à (re)construire. Cela ne va pas sans heurts et conflits évidents, dans un premier temps, mais les deux hommes avaient nécessairement à se (re)connaître après la longue parenthèse de Bruce Wayne à travers le globe. Le scénariste livre également une nouvelle version (relookée et affinée) du Red Hood, mais aussi des premiers pas d'Edward Nygma, pas encore ce super vilain qui carbure à coups de devinettes, ici installé comme le miroir déformé des capacités intellectuelles du futur Batman (après tout le roi des détectives se doit d'avoir des ennemis qui lui posent des colles, non?). Les dessins de Greg Capullo continuent d'être à la hauteur, haut la main. Son style colle admirablement au ton général de la série, et le travail du coloriste sur ces épisodes permet de rompre subtilement avec les ambiances hyper sombres et angoissantes des années présentes. Scott Snyder semble avoir une grande ambition, en recyclant les classiques du passé, pour en faire des arcs narratifs cruciaux durant l'ère des New 52. Après sa propre mouture du Deuil de la Famille (le troisème tome, avec le retour du Joker, plus barge que jamais), cette fois il lorgne ouvertement vers le Year One de Miller, auquel il sait rendre hommage, mais dont il parvient idéalement à se démarquer, en privilégiant l'action à l'enquête, et en retouchant les caractères des personnages, à commencer par un Bruce plus circonspect et impatient envers son majordome. Plus insolent et tête brûlée. Les origines de Batman, c'est loin d'être novateur, mais sous cet angle, ça à au moins le mérite de se décliner en une aventure qui ne répète pas stérilement celles qui ont déjà été écrites. D'où le fait que je vous recommande l'achat!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!