Comme vous le savez probablement tous, Batman est épaulé par un jeune adolescent durant ses expéditions nocturnes, dans les rues de Gotham. Le jeune protégé porte lui aussi un costume et le masque, et il répond au nom de code de Robin. Mais l’histoire retiendra qu’il n’y a pas eu qu’un seul, mais bien plusieurs personnes qui se sont succédées en tant que Robin. Le premier du nom, Dick Grayson, a grandi et aujourd’hui il officie sous un autre pseudo (Nightwing), adulte majeur et vacciné. C’est le second de la dynastie qui nous intéresse dans cet album intitulé Death in the family (Un deuil dans la famille en Vf - épisodes #426-429). En effet, comme le suggère le titre, Jason Todd, le Robin de l’époque, va trouver la mort dans ce récit, en se faisant sérieusement passer à tabac par le Joker, avant de se prendre l’explosion d’une bombe en pleine face. L’histoire est la suivante : Jason Todd, le second Robin, découvre que sa mère n’est pas celle qu’il a toujours cru. Ses deux parents étant décédés, ils va devoir mener une enquête serrée pour déterminer qui, de trois femmes découvertes dans le carnet d’adresses de feu son père, est sa vraie mère. Ce qui l’amène au Moyen Orient, entre le Liban, Israël et la Somalie, où se trouve aussi, manque de chance, le Joker; le plus cruel et déjanté des ennemis de Batman, qui vient de s'échapper pour la centième fois de l'asile d'Arkham, pour vendre une arme nucléaire à des terroristes. L’homme chauve souris s’en mêle également, comme il se doit, sans se douter qu’un drame se profile : la perte de son jeune compagnon ! Ah ce salaud de Joker et ses blagues toutes pourries…
Jim Starlin, d’habitude spécialiste de la saga cosmique chez Marvel (Warlock, le Défi de Thanos, Captain Marvel…) signe là un passage remarqué pour DC, en reprenant et tonifiant le mythe de Batman. Il faut savoir qu’à l’époque du fameux épisode de Robin se faisant tabasser par le Joker, puis exploser avec une bombe, DC avait prévu deux épisodes différents déjà dessinés. Les lecteurs avaient été appelé à voter par téléphone pour décider de l’issue de la déflagration : sauver le petit Jason, ou se débarrasser de lui. Bien plus cruel que la Star Academy. Au final, les américains ont voté pouce vers le bas (de peu, 5343 contre 5271), et Batman a du encaisser le choc, puis se trouver un nouveau Robin. Dennis O'Neill, editor du titre dans les années 80 et 90, plaisante parfois avec ce lecteur allergique à Jason, qui est resté devant son téléphone des heures durant, et votait pour le trépas toutes les 90 secondes! Au passage, l’histoire est de bonne facture, les dessins académiques (de Jim Aparo) mais agréables, mis à part le costume infantile du second Robin, complètement improbable et franchement ridicule (surtout les culottes courtes vertes, du plus mauvais goût). La scène de la mise à mort est efficace, et vous fera frémir. Un peu moins bon, la rhétorique qui englobe le voyage de Robin et Batman en Iran et au Liban, mais à l’époque les comics mainstream étaient encore un peu trop manichéens et ne faisaient pas toujours dans la nuance. Les tentatives d'aborder de front d'épineuses questions géo-politiques comme le conflit israëlo-arabe ou la guerre civile au Liban sont plutôt taillées à la serpe, même si elles ont le mérite d'exister dans ce type de média. Cet album, que la collection Eaglemoss ajoute à la liste déjà longue qui enchante les fans de Dc, est quand même une bonne occasion de découvrir ce personnage de Robin, le petit laquais de Batman, et de se familiariser avec les drames continue qui jonchent la carrière de Bruce Wayne, mais aussi de lire un de ces petits moments inoubliables qui forgent le caractère d'un héros, d'un vrai. D'autant plus que toutes les tentatives de proposer au grand public des histoires plus anciennes et vintage sont à mon sens à encourager et à soutenir carrément.
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