ALL-NEW AVENGERS TOME 1 : LES JEUNES AVENGERS DE DEMAIN

De nouveaux Avengers, pour une nouvelle ère. Au menu, des jeunots, les héros de la nouvelle génération, ceux qui ont moins de charisme, souvent mis en scène par des dessinateurs au trait plus cartoony, et que les lecteurs n'ont pas toujours plébiscité, ces mois derniers... Mais bon, au scénario, on trouve Mark Waid, un de ceux qui me déçoivent rarement, et qui reste sur une prestation très sympathique avec Daredevil. Alors allons-y, et vérifions sur pièces. Première remarque, ne faites pas confiance au nom ronflant et un poil trop long, il n'y a plus d'Avengers quand commence la série. La Tour des Vengeurs a été vendue par Tony Stark, qui traverse une période creuse coté portefeuille mais reste l'heureux possesseur de gadgets et de matériels ultra cool, comme une voiture qui vole et capable de subir une modification digne du meilleur épisode des Transformers. Autre personnage central utilisé par Waid pour introduire ses idées, celui de Sam Wilson, le nouveau Captain America, qui a encore des déboires pour ce qui est de sa renommée et de l'incarnation de son statut de défenseur de l'Amérique. Ces deux-là sont le prétexte à des dialogues forts plaisants, écrits au second degré, qui introduisent un ton rafraîchissant et de l'humour salutaire. D'autant plus qu'un peu plus loin, alors que la première menace commence à se dévoiler, voici débarquer dans ces pages le nouveau Spider-Man, Miles Morales, transfuge du défunt univers Ultimate. Gros reproche que nous pourrions faire à Waid : proposer des enjeux infiniment plus modestes par rapport à la longue saga complexe et diabolique orchestrée avant lui par Hickman. On passe de l'universalité du désastre à un récit tout d'abord intimiste, terre à terre, plus proche de l'esprit des pères fondateurs Marvel, avec une attention à l'humain, aux personnalités. Par la suite les pages se corsent, avec Warbringer, un des ennemis du jeune Nova, qui souhaite permettre aux Chitauris d'arriver sur Terre. Un scénario qui, les lecteurs de la Vo vous le confirmeront, est aussi d'actualité en ce moment, puisque partie prenante de l'intrigue à tiroirs de Secret Empire.

Moi je trouve cela agréable, un changement de cap qui donne de nouvelles perspectives, et qui est séduisant dans l'esprit. Les dessins sont soignés et de haut niveau, avec Andy Kubert qui met en scène tout cet aréopage, avec la classe qu'on lui connaît depuis longtemps.  Autre artiste dans ce premier tome chez Panini Comics, Mahmud Asrar, qui a un trait plus personnel, plus moderne et juvénile, et fait lui aussi partie des étoiles montantes au firmament Marvel.  Tranches de la vie quotidienne et construction humanisée de son équipe encore en gestation, au moins Mark Waid a t-il correctement calibré son scénario pour coller au prétexte des "Marvel nouveaux et différents". Il permet de bien réaliser l'excitation et l'honneur de faire un jour partie de ces mythiques Avengers, tout en pointant du doigt les différences générationnelles, les désaccords qui peuvent aussi faire mourir jeune le rêve. La révélation du véritable grand ennemi qui trame dans l'ombre est finalement assez modeste, dans la mesure où il a été un tantinet surexploité, et mal exploité, ces temps derniers, mais cela permet au moins aux jeunes recrues d'ajouter une sacrée ligne sur leur Cv de justiciers en herbe.
C'est frais, c'est sans prise de tête, à lire et déguster sur le moment, tant qu'il reste des bulles. Sur le long terme, ce n'est pas de cette série dont on se souviendra le plus, ce qui ne signifie pas que la lecture est déplaisante, loin de là. 



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MATT MURDOCK (DAREDEVIL) : ITINERAIRE D'UN GRAND SEDUCTEUR

Matt Murdock est aveugle, certes, mais quand il s'agit de se trouver une compagne pour une nuit ou la vie, il ne choisit pas la plus vilaine. En fait, depuis la faculté de droit jusqu'à aujourd'hui, la carrière de séducteur de Matt est jalonnée de conquêtes de premier ordre, qui ont souvent un point commun dont elles se passeraient volontiers : ça ne se termine pas forcément d'agréable manière... Et je ne parle pas de rupture (ça ce serait logique), mais de décès violents, de meurtres, de folie...
Bref, Matt porte la poisse, mais c'est un bel homme, sûr de lui et en même temps qui provoque un certain sentiment maternel de protection. Vous n'arrivez pas à draguer? Essayez les lunettes noires et la canne, vous verrez, ça peut fonctionner. Place donc aux (principales) love affair de l'alter égo de Daredevil, par ordre chronologique. 

KAREN PAGE

On commence par la jolie blonde, secrétaire de la première heure au bureau de Nelson et Murdock. Ce dernier l'a bien prise pour une idiote, s'inventant même un frère jumeau pour justifier ses absences, sa double identité. Quand il a révélé la vérité à Karen, celle-ci a fait une dépression et ne supportait plus les dangers courus par Daredevil. Elle s'est enfuie à Los Angeles, est tombée dans l'enfer de la drogue, a tourné des vidéos pornographiques (!) puis a vendu le secret de Matt contre une dernière dose, au Kingpin. Par la suite ça s'est arrangé, Matt et elle ont eu une nouvelle chance de vivre heureux, sauf que Bullseye a trucidé la blonde pour faire souffrir Daredevil. Malchance complète.

HEATHER GLENN



C'est la fille d'un très riche industriel, la typique fille à papa qui veut s'émanciper, mais ne sais pas comment y parvenir. D'un caractère assez instable elle finit par apprendre la double identité de Matt, et elle a quelques problèmes à garder le secret. Le paternel étant manipulé par Kilgrave (l'homme pourpre) elle va finir par tomber dans la drogue et la dépression, lorsque Daredevil se dresse sur son chemin. Convaincue que Tête à cornes intervient uniquement pour ne pas faire aboutir le mariage programmé, elle va aller jusqu'à se suicider ...bref il y a de la joie!

ELEKTRA NATCHIOS




Elektra est le premier grand amour de Matt Murdock; ils se sont rencontrés sur les bancs de la fac de droit. C'est une grande spécialiste des arts martiaux, une ninja ultra dangereuse qui a été formé, elle aussi, par Stick le mentor de Daredevil. Son côté sombre est très présent (et pesant) et refaisant surface régulièrement, il se heurte aux méthodes de boy-scouts de Daredevil. La relation est sérieusement perturbée par un modus operandi très différent. Elektra sera assassinée par Bullseye, ressuscitée par la Main, puis meurt puis revient, puis on ne sait pas trop avec elle, un pied dans la tombe, un pied parmi les vivants... Aujourd'hui Elektra est en grande forme et c'est normal, car il faut faire fructifier sa présence dans la série télévisée Netflix. Malheureusement son titre régulier au format comics n'a que peu d'intérêt.


GLORIANNA O'BREEN



Cette jolie rousse est sortie avec Matt Murdock durant la période d'absence de Karen Page de la série. Lorsque karen est revenue, Glorianna a eu le bon réflexe d'aller se consoler avec Foggy Nelson. Comme pour ne pas changer, elle a mal fini, assassinée par Victor Krueller, un homme de main du caïd.

NATASHA ROMANOV



Elle, vous la connaissez bien, puisqu'il s'agit de la Veuve Noire, cette espionne membre des Avengers. Oui Natasha et Matt ont eu une vraie relation suivie ensemble. Mais curieusement les histoires modernes (aussi bien au format comics ou à la télé) ont tendance à oublier ces épisodes importants de l'âge de bronze. Qui sait si cela refera surface bientôt?

TYPHOID MARY



Typhoïde est une schizophrène au service du Caïd, dont le but est de faire tomber Matt Murdock, de le briser à jamais. Elle possède une personnalité toute timide et sensible, Mary, mais peut aussi devenir une criminelle assoiffée de sang, et au tempérament sexuel débridé (et aussi des pouvoirs pyrokinésiques, pour ne rien gâcher). Difficile de résister pour Daredevil, face à un menu aussi cinglé... pas à dire il aime les histoires compliquées.

MAYA LOPEZ



Maya est la fille d'un criminel assassiné par le Caïd. Elle aussi est handicapée puisque sourde ,mais elle est capable de répliquer prodigieusement toutes les actions, tous les gestes, dont elle est témoin. Elle devient une héroïne du nom de Echo et entame une relation avec Matt Murdock; elle joindra aussi les Avengers sous le costume de Ronin. Bien entendu, elle va trouver la mort des mains du comte Nefaria. La malédiction de Murdock frappe encore.

MILLA DONOVAN



Tout comme Matt, Milla est aveugle. Très sensible, toute fragile, elle est la proie parfaite pour les relations compliquées de l'ami Murdock. Bien entendu le Caïd -toujours lui- va exploiter cette faiblesse sentimentale pour atteindre son ennemi. Mr Fear expose la jeune femme à ses toxines, la plongeant dans des terreurs irréversibles, et la folie la plus complète. Aux dernières nouvelles, Milla -avec qui Matt avait fini par se marier- est toujours internée dans une maison de soin. Try again, Matt.

KIRSTEN MCDUFFIE



La dernière relation sérieuse en date est adjointe du procureur. Elle a rencontré notre héros lors de son séjour sur la côte ouest (le run de Mark Waid). Les choses semblaient bien se passer entre les deux, mais vous l'avez vu récemment, Matt est revenu travailler à Hell's Kitchen et Kirsten est restée de l'autre côté du pays, sans véritablement que nous ayons de nouvelles. Victime collatérale des Secret Wars et du énième relaunch de l'univers Marvel. 

Bien entendu, nous avons cité uniquement les histoires importantes. D'autres conquêtes, assez brèves, existent aussi, comme Nyla Skin, une fille des rues, sdf, que Matt a rencontré lors d'une de ses périodes amnésiques et vagabond, où il se faisait passer pour Jack Murdock, le boxeur. Ou Dragon Lune, encore que là c'est tiré par les cheveux... Bref, la vie sentimentale de Matt est cahotique, et rarement heureuse. Vous le verriez avec qui, vous? 


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COSMIC ODYSSEY : DRAME COSMIQUE CHEZ DC AVEC JIM STARLIN ET MIKE MIGNOLA

Jim Starlin, c'est le maître du cosmique chez Marvel, mais pour Dc comics aussi, le scénariste a écrit de bonnes petites choses. Par exemple, je reviens brièvement ce jour sur la saga en quatre parties, Cosmic Odyssey, dont il existe une belle version chez Panini, traduite par Thomas Davier. C'est l'occasion idéale pour (re)découvrir Darkseid, le grand méchant de l'univers cosmique Dc, qui y joue un rôle ambigu, puisqu'il va oeuvrer pour sauver l'univers, tout en gardant à l'esprit qu'à la première occasion, il pourra trahir tout le monde pour satisfaire ses propres ambitions de pouvoir. Le cosmos tout entier est menacé donc, car Orion, un des New Gods chers à Jack Kirby (dont nous fêtions hier les 100 ans de la naissance), a poussé un peu trop loin ses investigations, pour découvrir la source et l'origine de l'équation d'Anti-Vie. Celle ci n'est pas qu'un concept abstrait, mais elle existe concrètement, dans une autre dimension, sous la forme d'un terrible avatar qui n'est pas très content qu'on vienne le déranger. Orion parvient à s'enfuir mais entraîne dans son sillage plusieurs manifestations résiduelles de la source de pouvoir, qui dès lors n'a plus qu'un seul objectif : faire s'effondrer sur elle même notre galaxie, afin de pouvoir ensuite profiter du vaste chaos pour investir puis détruire notre dimension. Tous les grands héros de l'univers Dc vont se retrouver alliés et se diviser en quatre équipes, pour quatre missions de sauvetage sur la Terre, sur Rann, Thanagar, et Xanshi, où des bombes gigantesques menacent de faire exploser les planètes concernées. La dernière citée va d'ailleurs tomber : le duo Martian Manhunter et Green Lantern (John Stewart) ne parvient pas à s'entendre, et le second mentionné a trop à se prouver à soi même, et manque encore d'humilité. Il va opérer un choix tragique, qui va être à la base d'une catastrophe d'ordre cosmique. 


Le drame de Stewart est probablement le fait marquant et le plus durable de cette saga. Il va avoir comme conséquence une remise en question des motivations et de la psychologie du personnage, qui ne sera pas sans heurts. Le petit regret que je peux avoir, concernant Starlin, c'est qu'il ne parvient pas ici, comme les dans les différentes aventures Infinity chez Marvel, à induire chez le lecteur un sentiment de fin du monde imminente aussi crédible. Certes, nous avons droit au stratagème classique du compte à rebours et de la bombe prête à exploser, mais c'est peu. Aux dessins c'est Mike Mignola qui assure le show, du début à la fin. Amateurs de son style, de son jeu sur les ombres, sur la pénombre, sur les silhouettes rocailleuses et massives, vous allez être gâtés. Pourquoi vous conseillerais-je de lire cette histoire et d'acheter cet album? Et bien disons qu'il est possible d'y découvrir, pour ceux que l'univers Dc rebute encore, la duplicité et la fourberie de Darkseid, l'existence des New Gods, d'avoir un aperçu du souffle cosmique qui peut traverser l'univers des Green Lantern, ou de Superman quand il se lance dans la cosmos, que tout cela reste lisible et assez simplement accessible, même par le novice à court d'expériences chez Batman et consorts. Signalons aussi que Cosmic Odyssey précède de presque trois ans l'extraordinaire Infinity Gauntlet publié par Marvel, et qu'il s'agit peut être, dans une certaine mesure, d'une étape préliminaire dans les grands projets de Starlin, qui à la fin des années 80 ressort l'artillerie lourde et orchestre pour les deux éditeurs des récits apocalyptiques comme cet album, qui reste fort agréable malgré le passage du temps. C'était il y a 25 ans, et ça reste du mainstream jouissif à se procurer!

(edit) : Une fort belle édition Deluxe a été (re)publiée récemment chez Dc comics. Vous lisez la V.O? C'est fait pour vous!



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BATMAN ET HARLEY QUINN : OPERATION NOSTALGIE "BRUCE TIMM" EN DVD

Le retour de Bruce Timm aux affaires, chez Warner DC Comics, permet aux fans de la grande époque de retrouver l'esprit des animés qui l'ont rendu célèbre. Après une Killing Joke assez controversée, place aujourd'hui à Batman et Harley Quinn, ensemble. Au départ, Harley est une création de la série animée des années 90, de Bruce Timm et Paul Dini justement. Le succès fut tel qu'on la retrouve vite dans Batman Mad Love au format comics, et là encore c'est une pluie de récompenses, avec notamment un Harvey Award et un Eisner Award. Mais il est loin le temps où Harleen Quinzel tombait amoureuse du Joker, le faisait sortir de l'asile psychiatrique d'Arkham, pour finir irrémédiablement sous sa coupe. Le costume de gentille bouffonne frappadingue, rouge et noir, a disparu au profit d'un mini short, qui ne laisse rien au hasard, et des poses aguicheuses, qui ont transformé un personnage effervescent et insolite en une espèce d'objet du désir sexuel, toujours à la limite extrême du mauvais goût. Et surtout, mal exploité. Ici nous revenons à une version plus traditionnelle et arlequinesque, ce qui est indispensable pour que fonctionne l'opération nostalgie. 
Le duo Batman et Nightwing fait donc équipe avec Harley. La raison est simple, il faut absolument empêcher Poison Ivy d'établir le règne pervers du végétal, ce qui pourrait bien arriver grâce à un coup de main de l'Homme Floronique, et à l'Adn de Swamp Thing, un de mes chouchoux dans l'univers Dc, tiens. Bonne nouvelle, Harley s'émancipe totalement du Joker, et existe en tant que personnage indépendant, damant même le pion assez librement à Batman et Nightwing, sur pas mal de plans. Sa folie méthodique est bien cernée, et c'est elle qui donne du peps et de la vie aux moments saillants de cet animé. Oui, mais...

Il est assez déroutant, voire irritant, que même à travers un animé, le choix de mettre l'accent sur le désir sexuel qu'éveille Harley est évident. Ses fesses sont régulièrement placées au premier plan, et elle même ne sort pas de ce dvd comme une fille farouche. Tout comme dans Killing Joke (Batgirl et Batman) il y a cette fois encore une histoire intime qui va faire dresser les cheveux sur la tête des puristes, mais que voulez-vous, quand on est jeune et qu'on a de la testostérone à vendre... En tous les cas, placer une scène "de sexe" sans pour autant qu'elle soit une nécessité absolue en terme de scénario, semble devenir une habitude à questionner.
Sinon le ton est varié, et si on lorgne souvent vers un burlesque assumé (et adulte dans certaines vannes) on passe par endroits à des combats ou des enjeux plus sérieux, qui font qu'au final cette production ne semble pas destinée à un très jeune public, mais bien plutôt calibré pour les fans nostalgiques. Poison Ivy aussi a droit à un traitement intéressant, et elle a à l'écran deux partenaires qui sont un peu ses pendants positif (Harley, qui est sa conscience) et négatif (Floronic Man qui est son coté sombre). Il est intéressant de voir ce telescopage entre le style cartoony des sixties à la Tex Avery, le travail de Dini et Timm des années 90, et l'influence des comédies modernes plus "pour adultes" où un certain cynisme vient corrompre l'innocence, l'ingénuité des propos, tels qu'ils étaient autrefois rapportés et présentés. Sans oublier une touche de vulgarité assumée (les pets, un geste obscène de Nightwing...) qui rajoute du rire (gras) facile, là où finalement ce n'était pas indispensable. Sympathique, efficace, mais non sans quelques fautes de style, sacrifice habituel sur l'autel de la coolitude du nouveau siècle. 


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OLDIES : THE AVENGERS #1 (1963) RASSEMBLEMENT !

Et c'est alors que vint le jour où les plus grands héros de la terre se réunirent pour la première fois! Pour qu'un tel événement puisse se produire, il faut une raison valable; en l'occurrence ce sera Loki, le prince du mensonge, qui comme à son habitude est tout occupé à tramer dans l'ombre contre son demi-frère Thor. Il utilise la brute épaisse qu'est Hulk à l'époque, pour semer la zizanie. Il lui suffit de créer une simple illusion d'optique et le géant vert passe aux yeux de tous pour une menace incontrôlable, et du coup les Avengers -qui n'existent pour le moment qu'en tant que formation officieuse- tentent de l'arrêter. Ce n'est pas chose facile, car Iron Man ne possède qu'une armure très rudimentaire, un gros tas de ferraille avec des transistors, qui fait bien rire des décennies plus tard. Hank Pym et Janet Van Dyne forment un couple glamour et super-héroïque, mais cette dernière passe plus de temps à mater les épaules et la chevelure de Thor, sans parler de son maquillage, et elle aide ses compagnons d'une manière fort discutable. Notons également le renfort de Rick Jones, sidekick officiel d'un peu tout le monde dans l'univers Marvel, qui travaille en collaboration avec une bande de potes radioamateurs, la Brigade des teens, avec petits gilets et cravates de rigueur. Ce sont les minets qui donnent un coup de main dans la marge.
Tous ensemble ils retrouvent la trace de Hulk dans un cirque, où celui-ci, outrageusement grimé, se fait passer pour un colosse à la force herculéenne. Très vite démasqué, il aura son rôle a jouer dans la conclusion de cette épisode mythique, ou les Avengers vont se retrouver face à Loki, pour un mano a mano final, au terme duquel ils vont enfin pouvoir prêter serment, pour la première fois.


Stan Lee, à l'époque,  ne passait pas trop de temps sur son scénario. Il se contentait d'une idée directrice, de donner quelques conseils avisés sur l'intrigue, et c'était le bon Jack Kirby qui se tapait tout le travail, autrement dit combler les blancs et mettre en images les planches de chaque épisode. Les amateurs de vintage seront ravis, encore que Kirby n'avait pas atteint le sommet de sa carrière, loin de là, et qu'il allait produire des choses beaucoup plus extraordinaires et dynamiques par la suite. On notera que c'est Janet Van Dyne, alias la Guêpe, qui évoque pour la première fois le terme d'Avengers. Autrement dit c'est elle qui aurait pu déposer la marque pour la faire fructifier par la suite. Certes elle est déjà très riche, elle en a pas besoin. En France il est possible de lire ces aventures en se procurant l'Intégrale 1963-1964 publiée chez Panini. L'occasion de constater qu'à l'époque les dialogues constituaient à eux seuls une source inépuisable de sourires, ou de consternation, pour le lecteur moderne. Les héros devisent tout seuls, et ne peuvent s'empêcher de décrire leurs actions, juste avant de les mettre en pratique, ou bien de tout expliquer avec lourdeur, les moindre faits et gestes. Je suis encore très dubitatif quand je vois Iron Man s'emparer d'une poutre en fer, pour la malaxer entre ses mains, et en faire en quelques secondes un véritable grappin géant, aux finitions parfaites. Il faut donc suspendre incrédulité au maximum pour apprécier cet épisode, qui conserve toutefois un charme fou, le parfum d'une légende en devenir, qui aujourd'hui encore est un des piliers de nos lectures super-héroïque.


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MARVEL'S DEFENDERS : L'UNION FAIT LA FORCE SUR NETFLIX (REVIEW)

La série consacrée aux Defenders était disponible sur Netflix depuis moins de temps qu'il n'en faut pour regarder les 8 épisodes à la suite, que déjà une litanie de critique globalement mauvaises fleurissaient sur la toile. Je cite par exemple ce commentaire absurde, en point d'orgue de ce que j'ai pu lire : c'est une très mauvaise série... comme toutes les autres avant, à part Daredevil, qui est ma préférée et la seule que j'ai regardé... certains spectateurs sont des génies, assurément. Soyons un peu plus sérieux, et revenons à nos Défenseurs. Le problème avec ces épisodes, c'est le manque de rythme au départ, et cela peut se comprendre. Il fallait resituer un peu tout le monde et surtout trouver une raison pour rapprocher quatre personnages qui jusque-là n'interagissaient pas vraiment ensemble. Du coup la mise en scène, le montage, la narration sont assez basiques. On a droit à une alternance des 4 héros, des tranches de vie qui se succèdent et qui en apparence ne semblent pas forcément destinées à se recouper. Il faut attendre 2 heures avant que enfin les Défenseurs agissent de concert, pour la première fois. Du coup l'intérêt augmente et on se prend enfin au jeu d'un produit, comme toujours filmé avec soin, et assez plausible pour peu qu'on n'avance pas des prétentions artistiques exagérées, clairement impossibles à exiger dans ce contexte précis. Autre défaut structurel, la série parait hermétiques aux nouveaux arrivants, qui n'ont pas suivi ce qui a précédé. De nombreuses références rendent le propos confus, et comme porte d'entrée, on a déjà vu beaucoup plus accueillant. Ne comptez pas sur moi pour critiquer le jeu d'acteur ou ceux qui ont été choisis pour incarner Jessica Jones, Danny Rand, Luke Cage ou Matt Murdock. Je les trouve chacun dans leur domaine assez pertinents, même si c'est vrai que Luke est un peu trop gentil et mollasson par rapport à ce qu'on voit dans les comics, et que je comprends parfaitement en quoi Iron Fist peut être irritant, voir mièvre pour beaucoup. Daredevil est hors catégorie, tant Charlie Cox domine le diable de Hell's Kitchen. Il a tout compris de la manière de le faire agir, se comporter, ressentir, et c'est un grand plaisir de le voir encore une fois dans ce rôle. La nouveauté c'est aussi Sigourney Weaver, une actrice qui ne tient pas là le rôle de sa vie certes, eu égard à un impressionnant curriculum. Elle est une "grande méchante" à l'écran, une des curiosités indéniables de ces Defenders. Puisque c'est elle l'antagoniste principale de ces épisodes, on va aussi reparler de la Main, ces ninjas qui hantent Netflix, depuis la saison une de Daredevil. (edit : Et on n'abordera pas le sujet de Stick, qui est la coolitude en personne)

La Main, ce sont des combattants hors pair, qui aiment investir les sommes colossales dont les méchants disposent dans la finance new-yorkaise. Danny Rand n'est pas heureux du tout de cette décision. Le pauvre découvre le capitalisme moderne d'une série à l'autre, et son chi ne peut pas y faire grand chose. Les ninjas de la Main se battent admirablement bien dans un épisode, puis se font rétamer comme des débutants, d'un revers de la main, dans le suivant. Le recrutement doit laisser à désirer. Heureusement pour eux, ils maîtrisent les techniques de la résurrection, de quoi obtenir de précieux esclaves lobotomisés, du genre Elektra, par exemple...
La dynamique entre les quatre Défenseurs est globalement bonne. Les caractères sont assez opposés pour engendrer des scènes drôles ou conflictuelles, qui donnent de la vie et du relief à des moments plus creux, qui fatalement ne manquent pas au cours de cette série. Alexandra (S.Weaver) est inquiétante et nimbée de cet halo de supériorité qu'ont ces vilains mythiques qui pensent avoir tous les droits, car marchant à l'ombre de la vérité absolue, celle pour laquelle le concept de bien ou de mal n'existent pas. Mais il manque clairement ce grand moment final, cette envolée qui transforme l'essai et rend le personnage stratifié et complexe, comme peut l'être un Wilson Fisk des grands jours. Nous sommes aussi un ton en dessous en terme de chorégraphie urbaine, de scènes spectaculaires, tournées souvent en plan séquence, où les combats, les taquets et autres coups de tatane donnent du peps aux moments clés de la série. Ici il faut avant tout placer quatre pions en simultané sous les feux de la rampe, et ce n'est pas simple, avec une armoire à glace qui ne craint ni les balles ni les gifles, et une détective privée qui a plus souvent recours à ses talents de déduction et de fouine, qu'à sa force pourtant considérable. Parfois l'histoire avance par le biais de d'intuitions, d'indices nébuleux qui en une seconde deviennent clairs comme de l'eau de source pour nos Defenders, qui n'ont pas trop le temps de lambiner, après avoir gaspillé trois épisodes à se réunir, il n'en reste que cinq pour emballer et vendre la marchandise aux clients! 
Mais n'allez pas croire que je suis en train de faire la fine bouche, ou vous déconseiller de regarder ce nouvel effort. Au contraire, je suis assez heureux de constater que l'univers urbain de Marvel poursuit son extension, avec une certaine classe visuelle, et sans trop s'éloigner des lignes directrices annoncées dès le tout début. D'autant plus que le trailer final, annonçant l'arrivée imminente du Punisher, ne fait qu'ajouter un peu de poivre sur un plat déjà plutôt épicé. Ne soyons pas blasés, et prenons ces séries pour ce qu'elles sont. De l'entertainment soigné, qui dépasse largement les rêves les plus dingues que nous avions il y a encore une décennie. N'en déplaise aux haters qui ont tout de même téléchargé illégalement Marvel's Defenders dès le jour de sa sortie, avant de descendre les épisodes en flèche sur Internet, en avant-avant première. 



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GENERATIONS UNWORTHY THOR & MIGHTY THOR : DEUX THOR SINON RIEN

Pour le moment, on ne peut certes pas dire que le projet Generations nous a régalé de grands moments de lecture. Place cette semaine au combiné nordique, je veux dire la rencontre entre Jane Foster et Odinson. Qui en soi est assez banale, car les deux personnages se connaissent très bien, comme vous le savez. Sauf qu'ici, Jason Aaron nous ramène dans le passé, à une époque où le fils d'Odin n'avait jamais soulevé Mjolnir, n'en étant pas encore digne, mais ne pouvant s'empêcher de tenter l'exploit pour autant. En vain. Plusieurs siècles en arrière, notre héros est encore un jeune aventurier impétueux qui s'ennuie à la cour de son père, et n'attend que le moindre prétexte pour descendre sur Midgard prêter main forte à ceux qui le vénèrent, les vikings. C'est d'autant plus le cas qu'une armée de ces derniers a débarqué en Egypte, pour y rencontrer une opposition de choix : Apocalypse en personne, et le clan Akkaba, qui n'entend pas se laisser marcher sur les pieds par une horde de barbares avinés, fanatiques du pillage et de la conquête (oui, les vikings n'étaient pas des poètes dispensateurs de culture raffinée).
Jane Foster, la nouvelle Thor, débarque au milieu de la bataille, sans crier garde. Comment et pourquoi, circulez, il n'y a rien à savoir. Elle réalise vite qu'elle a affaire à une version bien plus jeune de son ex futur amant, cela doit lui prendre deux ou trois vignettes. Ensuite, ça se limite à une distribution bien sentie de coups de marteau et de combats stériles. Aucune caractérisation historique sérieuse, aucune volonté d'aller creuser dans la psychologie des personnages (deux trois réflexions, sur la mortalité de Jane, ou le manque d'humilité de Thor, mais rien de nouveau sous le soleil, le lecteur de la série régulière de Thor sait déjà tout ceci). Ce numéro Generations est une rencontre (improbable), une de plus. Probablement qu'il y aura un sens à tout cela, au terme de ces duos, mais à ce jour, ce n'est guère passionnant.
Le dessin est l'oeuvre de Mahmud Asrar, donc forcément, c'est plutôt réussi, vous vous en doutez. Ceux qui ont pu lire récemment the Unworthy Thor en VO remarqueront que certaines planches empruntent clairement à la version coipelienne de Thor, notamment sur sa fantastique monture, et son char, quand il part à l'aventure, les cheveux au vent. On trouve aussi l'influence d'Adam Kubert dans son travail, ce qui est tout à fait naturel de la part de celui qui est sorti diplômé de la Kubert's School justement, avec la réputation d'un des tous meilleurs élèves l'ayant fréquenté.
Bon, ce numéro se laisse lire assez rapidement, et il comporte même une idée finale qui risque fort d'être un développement majeur de Marvel Legacy, impliquant Odin, et la force Phoenix. Rien que pour cela, c'est tout sauf un ratage complet, et on pourrait même vous dire que si vous êtes fans du Dieu Tonnerre, ça vaut l'achat. Par contre, ne comptez pas su nous pour affirmer que Generations est un vrai événement Marvel. Pris séparément, les numéros semblent inoffensifs, et calqués sur le même principe stérile. On voudrait comprendre, et vite. 


Edit : Aujourd'hui Mahmud Asrar nous a informé qu'il n'avait pas été élève de la Joe Kubert's School. Et bien voilà donc, nos excuses, pour avoir mal interprété (ou nous souvenir de façon lacunaire) d'une conversation avec le grand Adam Kubert à Naples, l'an passé. 

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MARVEL ZOMBIES SECRET WARS : TROIS MINI SERIES POUR UN DELUXE

On a reproché, à juste titre, aux Secret Wars d'être une sorte de fourre-tout, où se mêlent bonnes idées et séries totalement anecdotiques. Dans cet univers qui récupère des décennies d'histoire Marvel, pour en faire un patchwork inédit et trop hétérogène, les zombies occupent une place de choix. Bien à l'abri d'un mur gigantesque (le Bouclier) qui les protège des morts-vivants infestant les contrées désolées qui se trouvent au-delà, les habitants du Battleword échappent ainsi à un quotidien sauvage et meurtrier. Mais pas Elsa Bloodstone, qui se retrouve téléportée en plein coeur de la zone infestée par la version zombifiée d'Azazel. En tant qu'agent du Shield (bouclier, donc), survivre et se battre est son dada, ce qui tombe bien, car il va falloir du courage et de l'abnégation pour rentrer, et pour sauver un enfant bizarrement abandonné en pleine désolation. Le caractère de l'héroïne, assez trempé et à prendre avec des pincettes, est justifié par des flash-back qui permettent de comprendre ses réactions et son apreté dans la manière d'envisager la survie, notamment les rapports avec son paternel. Cela dit, elle ne décrochera pas la palme d'or de l'orientation, et se tromper de chemin quand on a des hordes de mangeurs de cervelles autour de soi, ça n'aide pas pour rester en vie. Simon Spurrier s'en sort avec les honneurs dans cette première des trois mini séries que contient le Marvel Deluxe évoqué ce jeudi. Elsa Bloodstone n'est pas un personnage qui a fait brèche dans le coeur des lecteurs, et l'utiliser comme protagoniste de la version Marvel Zombies des Guerres Secrètes est culotté. Le lecteur qui souhaiterait retrouver l'aspect frapadingue du titre (surtout les deux trois premières versions) de Kirkman sera placé dans un contexte fort différent, beaucoup plus resserré, et intimiste. Reste que c'est assez sympathique, avec de belles envolés dramatiques pour définir le passé d'Elsa. Kev Walker livre un travail solide et bien en accord avec le ton global, pour ce qui est des dessins. Bien sûr cela est très en marge du discours principal des Secret Wars, mais au moins on a un récit qui se tient et fonctionne.

La suite est moins convaincante. Tout d'abord le Age of Ultron vs Marvel Zombies, qui promettait beaucoup, rien que dans son titre. Et puis nous, on fait confiance à James Robinson, qu'on a tendance à apprécier. Sauf que là, passées les bonnes idées initiales, on débouche sur du n'importe quoi. Au delà du mur, là où sont éjectés celles et ceux qui ont osé commettre un crime de lèse-majesté contre le Dieu et Seigneur Doom, il existe deux factions dangereuses qu'il vaut mieux ne pas rencontrer. Les zombies, vous l'aurez compris, mais aussi les robots Ultron. Au milieu de tout cela, des humains qui survivent, et un Hank Pym qui va devoir trouver le moyen de mettre fin à la menace qui gronde. Sauf que ce Hank là vient d'une autre ère, et que c'est un sacré défi pour lui. Il est clair dès le départ que tout ceci est juste une parenthèse destinée à n'avoir aucune répercussion à l'avenir, et les personnages défilent sans qu'on comprenne bien l'intérêt de ces épisodes, autre que leur aspect mercantile, cela va de soi. Dommage aussi pour Steve Pugh, que j'apprécie beaucoup, mais qui aurait mérité mieux qu'un titre de série Z histoire de faire du remplissage et de gonfler les sorties mensuelles liées à l'événement.
Pour finir le plutôt mauvais Siege de Kieron Gillen (Gillen, bref si ça avait été bon, nous aurions été les premiers surpris). Ici l'histoire repose autour du Bouclier, qui est la grande muraille/protection qui encercle l'essentielle des terres "civilisées" du Battleworld sur lesquelles règne Fatalis. Cette mesure est indispensable, car de l'autre coté de la barrière c'est le chaos et l'horreur au quotidien. On y trouve des zombies, des versions perverties d'Ultron (voire plus haut), et aussi les hordes d'Annihilus. Bref, quand le dictateur latvérien a reformulé le monde, il n' y a pas fait entrer que de gentils personnages, et il doit maintenant vivre à l'abri du dernier rempart entre l'anéantissement et la vie de tous les jours. On retrouve Abigail Brand, autrefois en charge du Sword (une agence qui protège la planète des menaces extra-terrestres depuis l'espace), ici fraîchement nommée à la tête des forces qui ont pour mission d'assurer la protection du Bouclier. Elle est épaulée par une équipe très bizarre et hétéroclite, qui va de Léonard de Vinci à une brigade de clones de Scott Summers. Kieron Gillen a la lourde tâche de dévoiler des pans entiers de l'intrigue gravitant autour de Secret Wars. C'est lui qui nous permet de mieux comprendre la menace venue de l'extérieur, qui donne un peu d'histoire et de généalogie au Battleword, qui met en exergue sa dangerosité et sa cruauté. On se dit que difficilement cette nouvelle réalité pourra perdurer ainsi, quand on voit ce qui vient rôder aux portes de la civilisation. Ce n'est pas sans faire penser par endroits à The Walking Dead, et les clôtures qui séparent les survivants des zombies affamées, mais en pire, en plus technologique et radical. Le trait de Filipe Andrade est très particulier, essentiel, ascétique. Ses figures sont assez cahotiques, tourmentées, et il ne s'embarrasse guère de planches détaillées, préférant miser sur une essentialité évidente. D'autres artistes, comme Jose Ryp, viennent signer de belles splash pages et donner du cachet à un récit qui est ennuyeux et pas très attachant.
Bref, un Marvel Deluxe qui risque de désemparer celles et ceux qui veulent du vrai "zombie made in Marvel", placés devant des récits dispensables et sans aucune conséquences derrière. 




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DARK NIGHTS METAL #1 : LE RETOUR DU DUO SNYDER/CAPULLO

Dark Nights Metal, c'est le retour avec fanfare et trompettes de la doublette Snyder et Capullo. Après avoir imprimé leur marque forte au titre Batman durant les New 52, revoilà les deux compères pour ce qui est annoncé depuis des mois comme un de ces événements incontournables, destiné à bouleverser l'ordre établi dans l'univers Dc. D'ailleurs nous avons déjà eu droit à deux prologues (The Forge et The Casting) et Snyder sort l'artillerie lourde, comme souvent dans son cas, mais là, à la puissance dix. Tout y passe. Des allusions à la continuity la plus reculée, des moments totalement "wtf?" qui flirtent avec le mauvais goût, des apparitions absolument inattendues qui viennent élargir les acteurs sur l'échiquier du Dc-Verse (certes, Watchmen est dans les cartons des mois à venir, mais la dernière page de ce premier numéro présente aussi quelque chose d'imprévu, qui à mon avis aurait tout intérêt à rester préservé de ce type d'orgie mainstream).
Tout y passe donc. Coté récit et pitch, dur de résumer tellement ça part dans tous les sens. La base est fournie par les indices semés ces dernières années, avec le problème et le mystère de métaux comme le dionesium, ou le célèbre Nth qui est le prétexte idéal pour placer Hawkman au coeur des débats. On y trouve une introduction foutraque avec la Justice League, Mongul, et un combat dantesque dans une arène qui tourne au n'importe quoi. On nous annonce une grande conspiration d'ordre cosmique, qui implique des choses remontant à loin, très loin, au Multiverse tel que Morrison l'a récemment encore (re)défini. On nous fait énormément de promesses, déroulant un catalogue de conséquences à venir, justifiées en parties par le fait que Metal s'étalera sur tout un tas de titres mensuels et plusieurs mois, et qu'il va s'y passer moult rebondissements. On regarde amusé (oui c'est souvent drôle et décomplexé) ou interloqué le retour des Challengers of the Unknow, une Justice League en mode "attaque au robot géant" ou l'enquête progresser sur la Blackhawk Island, sans négliger le concept même du Multiverse qui nous est rappelé, via une carte mentionnant les différents univers qui existent (la même que celle de la saga Multiversity, que Urban Comics devrait publier un jour...). Snyder nous la joue "Stranger Things" et nous montre que la réalité des faits pourrait bien être caché au dos de la carte, là où réside le concept de dark universe...
Greg Capullo a connu des heures meilleures. Certes, il permet une interaction évidente avec Snyder, et semble capable de dessiner dans tous les registres, que ce soit celui du grand n'importe quoi déjà décrit, ou des moments intimes plus profonds. Mais le trait est parfois brouillon, grossier (par rapport à ce qu'on a vu faire récemment). Beaucoup disent que Jonathan Glapion convient mieux que Danni Miki, pou encrer son travail, mais honnêtement, cela donne trop souvent un aspect imprécis, mal fini, qui plus est noyé sous une colorisation trop pompière.
En tous les cas Metal commence fort, très fort, et d'emblée il assomme et perd les lecteurs les moins férus, qui auraient suivi avec distraction les récents travaux de Snyder, ou celles et ceux qui ont juste une idée sommaire de l'univers Dc. Pas très "new friendly reader", ce nouvel "event" Dc a l'air surgonflé sous amphétamines. Attention au contrôle anti-dopage, et à la migraine qui guette. Pour les anti-Scott Snyder, vous êtes déjà priés de quitter le navire...



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JESSICA JONES TOME 1 : RETOUR GAGNANT AVEC BENDIS ET GAYDOS

Une décennie s'est écoulée et une série télévisée est passée par là : Brian Bendis reprend donc le personnage de Jessica Jones, et remet le moteur en marche, pour une nouvelle production mensuelle. Le timing est parfait pour cette sortie Vf puisque sur Netflix, la privée désabusée est à l'honneur, au sein des Défenseurs. On ne change pas une équipe qui gagne; le scénariste a donc fait appel à Michael Gaydos pour les dessins, et c'est encore David Mack qui signe les époustouflantes couvertures, qui accompagneront chaque épisode. L'ambiance est extrêmement familière, et dès les toutes premières cases nous comprenons que la fontaine de jouvence fonctionne à merveille. C'est comme si nous avions quitté Jessica hier, et nous la retrouvons tout aussi dans la panade qu'avant, à la recherche d'elle-même, et de solutions pour se sortir de ce bien mauvais pas. Pensez donc, elle est en prison au départ, et bien qu'elle soit rapidement libérée, elle est sans argent et va devoir accepter un cas difficile et étrange pour se relancer, et payer ses dettes. En face d'elle une femme dont le mari s'est un beau jour réveillé à côté d'une épouse qu'il ne reconnaît pas. Selon les dires de cet homme déboussolé, il était autrefois marié avec une jolie blonde répondant au nom de Gwen (Stacy?) avant qu'un beau matin tout devienne différent, sans qu'il comprenne pourquoi. Mais le pire pour Jessica, ce n'est pas cette enquête qui s'amorce, mais le mystère autour de son enfant, qui semble avoir disparu, et dont la conséquence est le délitement de la relation avec Luke Cage, épaulé et soutenu par d'anciens amis et collègues qui  s'empressent de demander des explications. Mais pour ce qui est des premières planches, Bendis ne nous fournit aucune véritable réponse. Et prépare le face à face attendu et redouté entre deux amis/amants/époux qui ne sont plus exactement sur la même longueur d'onde. 


Cet album c'est un peu un condensé de la vie de Jessica. Les ratages et la prison. Les complots et les secrets. Les non dits et les ruptures. Les enquêtes assez absurdes, qui oscillent entre science fiction pure ou un simple cas de mari ayant assassiné son épouse, au choix, comme il vous plaira. Des secrets qui finissent par déteindre sur la vie des proches, des amies, comme Carol Danvers, qui semble particulièrement intéresser une certaine Alison Green, qui fait enlever Jessica, après avoir payé sa caution, pour l'utiliser contre Captain Marvel. Mais qui se joue de qui, là est la question...
En tous les cas cette nouvelle série fonctionne vraiment bien, tout s'agence avec un rythme inné de la science narrative, et c'est du Bendis en grande forme que nous retrouvons, aussi bien dans le storytelling que dans les dialogues naturels. Tant mieux car Civil War II ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Gaydos aussi assure pour ce qui est de la partie graphique, certaines scènes sont des clins d'œil à la vie super héroïque qui anime New-York, et qui peut vous surprendre lorsque vous prenez un café en terrasse, à l'improviste. Les expressions de Jessica, son visage, son physique jeune mais fatigué, tout ceci nous ramène à l'époque bénie de Alias, et des premières enquêtes de cette détective privée pas comme les autres. Bien entendu ça parle beaucoup, ça se lit comme un polar "décompressé", et c'est calibré pour être dégusté sous forme de tpb, donc comme cet album librairie, sorti chez Panini. Nous on aime bien, et on attend la suite. 



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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...