Il s'agit d'une étiquette, puis maison d'édition italienne, totalement indépendante, qui s'est forgée une solide réputation de qualité et d'exigence artistique au delà des Alpes, et qui débarque en ce mois de janvier (à Angoulême, puis Nice), en nos contrées. Rien de surprenant que le modèle qui a inspiré ce projet soit celui d'Image Comics, aux States. Au menu, trois ouvrages qu'on devine destinés à trois publics différents. Pantapolis, de Walter Trono (dont voici la critique. Aidé par Thomas Pistoia au scénario, et Marco Montironi à la couleur), puis Sladkiy de VorticeRosa (Rosa Puglisi) et Pop, de Fabiano Ambu.
On commence donc avec Pantapolis, Testa o Croce en italien (en gros, pile ou face). Imaginez un instant ce que donnerait un monde où chaque citoyen serait contraint de vivre son existence selon les règles pré établies de "la loi sacrée du divin". Au sommet de la hiérarchie de ce qui est dans les faits une terrible dictature monothéiste, nous trouvons le Pontifex, une sorte de croisement entre le Pape et un féroce gouvernant à la poigne de fer. La résistance s'organise, comme cela est assez logique, mais elle est systématiquement mise au pas, dans le sang, et il ne fait pas bon de se mettre en travers des armées du Pontifex.
La société, elle, est totalement embrigadée. La télévision est une arme fort utile pour un pouvoir qui compte asseoir sa domination grâce à l'abrutissement des masses. On vous dicte du matin au soir ce que vous devez penser, comme vous devez penser... En ceci, la sexualité occupe une partie importante de la doctrine, et donc de l'album. S'emparer de la sexualité des gens, c'est gouverner ce qu'ils ont de plus intime, qui touche à l'essence même de leurs différences, de notre individualité. Standardiser cette sphère privée et délicate, c'est le nec plus ultra de la dictature absolue.

Si vous ne connaissez pas encore Walter Trono, son nom ne vous sera plus du tout étranger après ce Pantapolis.
UniversComics vous propose de venir rencontrer Walter Trono à Angoulême, ou durant le Play Azur Festival de Nice (9-10 février), ou de pré commander votre version de Pantapolis (elles seront envoyées à partir du 11 février). Version dédicacée par l'artiste, avec petite surprise. 72 pages, 15 euros.
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