COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)
MARVELS : VERSION ANNOTÉE ET ULTIME POUR LE CHEF D'OEUVRE DE BUSIEK ET ROSS
Mais tout ceci ne serait pas un chef d'œuvre reconnu sans la partie graphique, sans les dessins magnifiques d'un certain Alex Ross. Son style est hyperréaliste, et emprunte beaucoup à la photographie. D'ailleurs, avant de dessiner ses planches, Ross demandait à certains proches de prendre la pose en costume, afin de réaliser des clichés lui permettant d'accentuer l'effet final escompté. Ce qui explique pourquoi certaines cases ressemblent à s'y méprendre à des photos. Je me souviens avoir été bluffé par ce Spider-Man grimpant le long d'un building, ou par ma rencontre avec les X-Men des origines, à la première lecture de ce Marvels. A quoi ressembleraient donc Giant-Man, la Chose, ou Namor, s'ils existaient vraiment, autrement que comme incarnations de movies super-héroïques? Ross livrait déjà une réponse éloquente dans les années 1990, avec une minutie, un soin du détail jamais égalé avant lui. Regardez ce jeune Scott Summers, traqué et surpris dans une ruelle sombre, avec son viseur lumineux. Jamais un mutant n'aura été dépeint avec autant de justesse; en une planche c'est toute l'hystérie anti-mutante, toutes les craintes et les angoisses dont Claremont nous a abreuvés, qui prennent corps et deviennent tangibles. Hulk n'a jamais été aussi puissant et monstrueux à la fois, et que dire de Galactus, dont l'arrivée est le point d'orgue de l'inimaginable devenu quotidien. Bien sur, un tel succès ne pouvait qu'entraîner une série de suites plus ou moins officielles et réussies, ou d'épigones surfant sur la vague. Busiek réalisa Astro City (formidable) , ou encore Arrowsmith (publié chez Delcourt), et Alex Ross le suivit durant son parcours, quelques temps. Chez Marvel on put lire des titres comme Code of Honor (les super-héros vus cette fois à travers les yeux d'un flic, la trame familiale jouant là également un grand rôle dans l'économie du récit) ou plus tard Eye of the Camera (l'oeil de l'objectif), qui marque le retour de Phil Sheldon sur la scène. Mais jamais plus la grandeur et la beauté de Marvels n'a été atteinte à nouveau. Cette nouvelle (sublime) version est disponible dans un format géant avec dos toilé, et vous livre bien des secrets, les annotations pour comprendre le dessous des cartes, le scénario et les instructions originales, des détails et des illustrations inédites. 504 pages qui vont jusqu'au bout du bout des choses, le cadeau ultime pour ceux qui en veulent toujours plus, encore plus. Pour les autres, un simple Marvels dans la collection Must Have fera l'affaire, à seulement seize euros.
BRZRKR BLOODLINES : LES RÉCITS DU PASSÉ D'UNUTE
LES RÉSIDENTS : LE TROISIÈME ALBUM DU "MYTHE DE L'OSSUAIRE"
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MOI, FADI, LE FRÈRE VOLÉ (RIAD SATTOUF)
- La sortie du deuxième et dernier tome de la série Habemus bastard baptisé Un cœur sous une soutane, un diptyque que l’on doit à Jacky Schwartzmann pour le scénario, Sylvain Vallée pour le dessin et c’est édité chez Dargaud
- La sortie de l’album Alessia que l’on doit au duo Zidrou pour la partie scénario, David Merveille pour le dessin et c’est édité chez Delcourt dans la collection Mirages
- La sortie de l’album Sur le front de Corée, album consacré au journaliste Henri de Turenne, scénarisé par Stéphane Marchetti, mis en dessin par Rafael Ortiz et c’est édité chez Dupuis sous le label Aire libre et dans une collection dédiée aux lauréats du prix Albert Londres
- La sortie de l’album Pour une fraction de seconde que l’on doit à Guy Delisle ainsi qu’aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing
- La sortie de Monique, le deuxième tome sur trois de la série Les vents ovales que l’on doit au scénario conjoint d’Aude Mermilliod et Jean-Louis Tripp, au dessin d’Horne et c’est édité chez Dupuis dans la collection Aire libre
- La sortie de l’ouvrage Zep, dessiner le monde, un livre d’entretien et de présentation de ses dessins édité chez Rue de Sèvres.
UNIVERSCOMICS LE MAG' 47 NOVEMBRE 2024 : LE Z DE ZORRO
UniversComics Le Mag' 47
Novembre 2024
60 pages. Gratuit.
Pour lire et télécharger votre numéro
https://madmagz.app/fr/viewer/6702c76bef737f0014774770
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LE Z DE ZORRO
Menu :
* Dossier ZORRO
L'histoire du personnage, le Zorro de Alex Toth (Urban Comics) et la série avec Jean Dujardin.
* Les X-MEN de Jim Lee. Retour sur l'histoire de la série.
* Le cahier critique. Les sorties du mois écoulé, passées au crible du Mag'.
* L'actualité de la BD avec les pages du podcast Le Bulleur
* Portfolio : découvrez le travail de Jean-Charles Bonomo.
* Preview : Ultimate one year
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Cover de Dejan Delic et Benjamin Carret.
SURVIVAL APARECIDA PRISON : LA SURVIE DANS LES GEÔLES BRÉSILIENNES
LA MAISON DES IMPIES : BRUBAKER, PHILLIPS ET DU SATANISME
L’histoire alterne entre le présent et le passé : dans le premier cas, l'action va de l'avant, Natalie échoue, trouve un allié, échoue à nouveau, et abat sa dernière carte, désespérée. Dans le passé, on apprend quelles sont les erreurs et les atroces mensonges qu'elle a participé à créer, et les conséquences qu'ils ont eus sur sa famille, notamment sur le petit frère, devenu complotiste invétéré et qui aura son rôle à jouer dans l'album. Le petit problème, le grain de sable dans la mécanique souvent parfaite de Brubaker, c'est que l’histoire manque un peu de cohérence sur certains points – la présence de l’agent West, qui n'a finalement pas besoin de tant de mise en scène pour atteindre son but, ou encore le mobile des meurtres, assez faible – ce qui rend les révélations finales assez vite prévisibles. La toute dernière partie est alors un peu faible, et n'a de toute manière pas assez d'espace, pas assez de pages pour se déployer convenablement. La conclusion est abrupte, au point même qu'on pourrait douter que l'album est arrivé à son terme véritable. Ce sont bien sûr des remarques qu'il faut interpréter dans une optique particulière, celle des attentes très hautes que nous avons à chaque fois envers les histoires réalisées par ce duo magique, qui même lorsqu'elle n'atteignent pas des sommets historiques (comme ici) restent bien au-dessus de la majeure partie de sortie du trimestre. D'autant plus qu'on retrouve toujours cette ambiance glauque qui puise ses racines dans les années 1980, avec des personnages qui ressemblent à des perdants magnifiques ou des paumés de la vie, servis par une narration désabusée. À défaut de retrouver un nouveau chapitre des aventures d'Ethan Reckless (comme il nous manque tellement, nous avons adoré cette succession d'albums), nous tenons avec Natalie une détective capable de devenir le centre d'intérêt de nombreuses intrigues, tout comme son homologue masculin, sauf que la conclusion de la Maison des impies nous amène à croire que ce sera difficile à l'avenir… En tous les cas, Brubaker a toujours autant de talent pour brosser des portraits attachants et en perdition apparente et Sean Philips est toujours aussi pertinent et en adéquation avec le scénariste, pour illustrer tout ça. Est-ce une faute de ne pas toujours signer "la meilleure œuvre", à chaque fois ?
MARCEL : CERDAN LE COEUR ET LES GANTS CHEZ DELCOURT
W0RLDTR33 : L'HORREUR EST EN LIGNE AVEC JAMES TYNION IV
RIBBON QUEEN : DU GARTH ENNIS POLAR HORRIFIQUE CHEZ PANINI
LES NAVIGATEURS : UNE GRANDE REUSSITE DE LEHMAN ET DE CANEVA
JOKER FOLIE À DEUX : JOKER ENNUI À DEUX ?
Entre drame judiciaire et thriller psychologique, où les procès ressemblent à des séances de psychanalyse et où l’amour n’est qu’un prétexte narratif très mal amené, ce nouveau Joker semble avant tout être une sorte de méta-commentaire sur le premier film. Ramener Arthur Fleck à son état d’avant la grande révélation (même si c’est sous l’effet des médicaments) est une hérésie. Lui faire revivre cette époque révolue, effacée par sa transformation en Joker, c’est rejouer une scène déjà vue, mais sans la catharsis libératrice du premier film. On s'en contrefiche, totalement. Le film échoue aussi en enfermant le Joker dans un cadre où il n’a aucune marge de manœuvre. Il est réduit à l'état de pion dans un procès dont l’issue est inévitable, sans la moindre tension née d'une incertitude. On a presque l’impression d’être face à une intrigue qui pourrait commencer par sa fin, où chaque scène revisite et dilue les événements du premier film, en approfondissant légèrement les idiosyncrasies d’Arthur Fleck, mais sans jamais nous reconnecter à la compassion que l’on éprouvait pour lui. On l'entend rire, sans conviction, comme si même Joaquin Phoenix n'avait plus qu'à user et abuser des tics du premier film, pour tenter de sauver les meubles dans le second. En vain. Harley Quinn, quant à elle, est plus un stimulus, le déclencheur de l'euphorie qui sommeille dans le Joker, une sorte de réceptacle, reflet de l'idolâtrie fanatique des masses, qu'un personnage qu'on incarne. Harley Quinn est alors un vecteur de réflexion sur le pouvoir déformant du spectacle, qui digère et recrache des idées plutôt que des individus, des figures iconiques et aplaties, icônes starifiées sans la moindre raison valable, sans esprit critique. Lady Gaga en sait quelque chose, elle connaît parfaitement cet univers glauque, ce miroir déformant; pour autant, elle s'ennuie et nous ennuie, la plupart du temps. C'est là pourtant que Joker : Folie à Deux semblait avoir quelque chose à dire, et c'est là qu'il pouvait trouver un fil thématique commun avec le premier film, dans la distorsion de la réalité par les médias mainstream et dans la chute des idoles, qui finit par induire une violence colérique et indomptable. Le film respecte le pacte en partie, en dénonçant le cercle vicieux de la masse qui déifie puis déboulonne les statues, qui érige des géants puis les démolit. Mais Joker : Folie à Deux se contente d'effleurer le sujet, de redire ce qui avait déjà été énoncé avec plus de génie en 2019. Sur la durée, on finit par se regarder, embarrassés, avec la certitude que ce second volet, totalement dispensable, va faire aussi beaucoup de mal aux souvenirs que nous conservions du premier. Le box office semble s'être déjà chargé de la juste punition.
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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : L'ESCAMOTEUR
- La sortie de l’album Les petits métiers méconnus que l’on doit au scénario de Vincent Zabus et à de nombreux dessinateurs, ainsi qu’aux éditions Dupuis
- La sortie de l’album À la ligne, l’adaptation en bande dessinée du roman de Joseph Ponthus par Julien Martinière pour un album sorti chez sarbacane
- La sortie du second tome de la série Voleur de feu que Damien Cuvillier consacre à Arthur Rimbaud, une biographie publiée aux éditions Futuropolis
- La sortie de Dentelles et Wampum, deuxième tome de L’ombre des lumières, série que l’on doit au scénario d’Alain Ayroles, au dessin de Richard Guérineau et le tout est édité chez Delcourt
- La sortie de l’album Grégory, titre pour lequel Jean-Marie Villemin a participé au scénario en compagnie de Pat Perna, le tout mit en dessin par Christophe Gaultier et c’est publié chez Les Arènes BD.
- La sortie de l’album Le corbeau — l’affaire Villemin, titre que l’on doit au scénario conjoint de Béatrice Merdrignac et Tristan Houllemare, au dessin de Grégory Lé et c’est publié chez Petit à petit dans la collection Docu BD
- La sortie de la première intégrale comprenant les tomes 1 et 2 du Château des étoiles, la saga que l’on doit à Alex Alice et aux éditions Rue de Sèvres.
AVENTURE(S) ITALIENNES ET MARSEILLAISES AVEC DEMIAN CHEZ ALTER COMICS
En apparence, Demian s'appuie sur des éléments narratifs relativement classiques de la bande dessinée d'aventure. Nous avons affaire à un héros plutôt beau de sa personne, blond, tourmenté, et dont la noblesse d'âme est inébranlable; à ses côtés, un faire valoir exotique légèrement borderline mais toujours prêt à aider (Gaston), tandis que la présence de la femme aimée, désormais morte, s'insère dans le récit sous forme de flashback. On découvre aussi une nouvelle flamme potentielle, qui tente de faire brèche dans le cœur du preux chevalier. En apparence uniquement, car plus on avance dans la lecture, plus en réalité Demian se stratifie (après une fausse mort qui ouvre le tout premier épisode, il fallait y penser) et devient un personnage plus moderne, capable d'affronter des questions très contemporaines, comme par exemple la pollution, le recyclage sauvage des déchets, la corruption qui règne entre les grands industriels et la politique. Les ennemis de Demian sont également bien amenés : nous avons notamment affaire à une organisation basée à Marseille, du nom de "trait d'union", qui interprète à la perfection cette porosité entre les affaires privées de mafieux sans vergogne et les grands intérêts des compagnies internationales… mais aussi de l'État, qui accepte un peu trop facilement les pots de vin. Le premier numéro de Demian est illustré par Giorgio Sommacal, tandis que le second a droit à un Luigi Siniscalchi des grands jours, qui fait partie des artistes les plus appréciés chez Bonelli. Le format est le même que l'original en Italie et le prix plus élevé de 9,99 € s'explique facilement par l'énorme différence d'exemplaires concernés par le tirage. Et probablement par la vente, tant en France il est difficile, voire carrément risqué, de proposer ce genre de produit. C'est d'autant plus incompréhensible qu'une grande partie de nous autres, lecteurs de plus de quarante ans, avons commencé par lire ces bandes dessinées et que leur qualité moyenne dépasse très largement l'essentiel de la production de mangas ou de comics, en 2024. D'ailleurs, je vous invite vraiment à donner une chance à Demian et à tester cette série, tout comme il est très recommandé d'aller jeter un œil aux trois autres titres que propose Alter Comics (Julia, Saguaro et Adam Wild). Dossier complet à retrouver dans notre Mag' du mois d'octobre.
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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)
Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...
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WORLD WAR HULK (Marvel Deluxe - Panini) A l'occasion de la sortie (avant les fêtes, bien entendu) du Marvel Deluxe consacré à...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...
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UniversComics Le Mag' 42 Mai 2024. 84 pages. Gratuit. Téléchargez votre numéro ici : https://www.zippyshare.day/odVOvosYpgaaGjh/file ht...