Malheureusement, l'artiste nous a récemment quitté bien trop tôt, à l'âge de 50 ans, aussi cet album est-il un hommage sincère et évident à son travail, en tout points remarquable. Stéphane Piatzszek parvient à allier une sorte de reconstitution romancée de faits historiques, avec une aventure violente et féministe, où les seuls personnages qui font preuve de solidarité et suscitent l'admiration sont des femmes, justement. C'est une histoire d'amour, de passion, qui se heurte à l'avancée des forces de Karl et aux revers que subissent les hommes de Krok, qui succombe et doit laisser le trône à sa plus jeune fille, Téta. Faut-il savoir s'agenouiller devant l'envahisseur et en épouser les diktats pour survivre, ou aller chercher l'aide d'un autre ennemi pour guerroyer jusqu'à la dernière goutte de sang ? Une stratégie qui implique des sacrifices, des revers, probablement illusoire. La christianisation de peuples aux coutumes et croyances "païennes" est un sujet toujours intéressant, voire même pertinent à aborder. Je vous renvoie aux très bons trois tomes de Jylland, publiés par Anspach, pour en voir les effets en Terre Scandinave. Ici, le grand drame guerrier, civilisationnel et religieux de Piatzszek est encore plus cruel et interroge sur la folie des hommes et la résilience des femmes. Un album à découvrir chez Soleil, un récit de résistance élégant et réussi.
LA GUERRE DES AMAZONES : LA RESISTANCE AU FÉMININ
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BOBIGNY 1972
- La sortie de l’album Deux sœurs que l’on doit au scénario d’Isabelle Sivan, au dessin de Bruno Duhamel et qui est édité chez Grand angle
- La sortie de l’album Les dinosaures du paradis que l’on doit à l’auteur Mazan ainsi qu’aux éditions Futuropolis
- La sortie de l’album Vingt décembre, chroniques de l’abolition que l’on doit au scénario d’Appollo, au dessin de Téhem et que publient les éditions Dargaud
- La sortie du cinquième et dernier tome de Saint-Elme, un titre baptisé Les thermopyles que l’on doit au scénario de Serge Lehman, au dessin de Frederik Peeters et aux éditions Delcourt
- La sortie de l’album L’expert que l’on doit à l’autrice Jennifer Daniel ainsi qu’aux éditions Casterman
- La réédition dans une version collector de La bombe que l’on doit au scénario conjoint de Didier Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, au dessin de Denis Rodier et qui est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles.
SLADKIY : LE PETIT COMBATTANT DE VORTICEROSA DANS UNE BELLE NOUVELLE VERSION
Sladkiy est une chapka, ce couvre-chef russe si particulier, dont beaucoup connaissent le nom sans savoir l'identifier. Comment est-il possible que ce soit aussi le personnage principal de ce qui apparaît comme une espèce de fable pour jeune public, ce sera le mystère du jour ! Plus surprenant encore, cet autre mystère, comment ce qui sur le papier semble presque absurde peut se révéler être au final aussi juste, touchant et chargé en émotions? Voilà un des tours de passe passe que nous nous proposons de vous dévoiler, en compagnie de Vorticerosa, le nom d'artiste de Rosa Puglisi, la scénariste et dessinatrice qui se cache derrière ce projet. Sladkiy naît dans un territoire qui n'est pas vraiment défini (probablement les steppes russes), si ce n'est par des conditions météorologiques adverses, avec la neige omniprésente et des nuages, qui se comportent comme autant d'ennemis capricieux pour le petit protagoniste. Le soleil, lui, l'encourage à trouver sa voie, et le pousse vert une ascension qui prend des accents de parcours initiatique. C'est de cela dont il s'agit ici, la succession de petits épisodes, en apparence anodins, mais qui vont permettre de rencontrer de nouveaux personnages, de nouvelles situations, qui sont autant de paraboles sur ce que signifie la bonté, la tendresse, le courage, ou la méchanceté, et d'autres notions encore. Un des thèmes forts de cet ouvrage, c'est par exemple le deuil, la nécessité de dépasser tristesse et découragement pour aller de l'avant, toujours. D'où le "petit combattant" qui définit le gentil couvre-chef animé C'est clairement une bande dessinée pour enfants, néanmoins il est tout à fait possible de la relire adulte, et d'en apprécier cette manière fort intelligente de mettre en abîme l'essence même de ce qu'est le courage de se relever et de progresser, et de découvrir le monde, c'est-à-dire avant tout se découvrir soi-même.
Il y a finalement assez peu de dialogues, et l'action avance presque sous forme de didascalie. Les pages sont simples, le trait souple et quasi minimaliste, mais l'ensemble dégage toujours une beauté plastique évidente. Sladkiy relève pratiquement du conte de fée, avec quelques incursions dans le comique ou le tragique, qui ne laissent pas insensibles dans les deux cas. Sladkiy représente en outre une certaine forme de sincérité et d'honnêteté, ce qui peut dérouter dans une époque qui choisit la surenchère dans l'ironie ou le cynisme. Vorticerosa n'assène aucune leçon et ne prétend pas assommer le lecteur sous une lourdeur didactique; elle communique avec lui par les sentiments et la justesse de son art, ce qui est finalement le plus beau cadeau qu'elle pouvait lui faire. L'édition est fort jolie, avec un vernis sélectif du plus bel effet, et elle est disponible par correspondance ou dans les salons spécialisés pour 18 euros. Si vous souhaitez une copie de cet album, signée et sketchée par l'artiste, envoyez-nous un mail à universcomics.lemag@gmail.com
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TOKYO MYSTERY CAFÉ : LA DISPARUE D’AKIBA (ATELIER SENTO)
Venu récupéré son téléphone, Nahel découvre Mirai gisant au sol, victime d'une agression sauvage, vraisemblablement dans l'espoir de lui soutirer des informations. Le fauteuil roulant de celle qui est censée être sa petite file est vide. Un enlèvement ? Mirai a juste le temps de tendre une clé à son jeune locataire, qui va donc devoir prendre soin (retrouver, pour commencer) celle qui a disparu. Et il va devoir faire vite, car des individus arrivent à l'impromptu et le prennent en chasse. Il est sauvé par une autre jeune fille, qui l'amène dans une sorte de café restaurant, dont le propriétaire est également… détective privé ! Une double activité assez singulière, pour un personnage haut en couleurs, qui va devenir dès lors le point d'ancrage décisif pour Nahel. Cécile et Olivier, les deux membres qui composent l'Atelier Sentô, s'en donnent à cœur joie pour exprimer leur amour de la culture nipponne et nous le faire partager. Des repérages ont été exécutés par le passé, tout un tas de notes et de croquis, qui aident à reconstituer le vivier bouillonnant de sève et d'énergie que peut être le Japon, dans ses quartiers et ses recoins les plus modernes ou branchés. Le dessin est une synthèse admirable de différentes inspirations, un télescopage réussi de la bande dessinée européenne subtilement infusée dans un décor oriental de manga. On est encore plus bluffés par la mise en couleurs, qui use de bleus néons et de belles notes jaunes orangées pour faire éclater la lumière au centre des vignettes, assez souvent. C'est vraiment joli et les lecteurs de l'hebdomadaire Spirou ont eu (ils ont toujours, c'est en cours) les joies de la prépublication de ce premier tome en épisodes. On espère qu'il sera suivi par d'autres, tant cette série à de cartes en main pour s'imposer et conquérir un public fourni. Publiée chez Dupuis.
Les fans de bd, comics, manga, ont rendez-vous sur notre page FB !EARTHDIVERS TOME 1 : À MORT CHRISTOPHE COLOMB !
OMNIBUS SPIDER-MAN PAR TODD MCFARLANE : LE PAROXYSME DES 1990s DU TISSEUR
A VICIOUS CIRCLE : CERCLE DE VIOLENCE À TRAVERS LE TEMPS
Le cercle vicieux du titre, c'est bien entendu aussi celui de la violence, qui ne résout aucun problème mais qui au contraire a tendance à engendrer une nouvelle forme de violence, dans la surenchère. On devine que les deux antagonistes ne sont pas des enfants de chœur, mais on ignore pour l'instant les raisons fondamentales pour lesquelles ils sont prêts à se déchirer de la sorte. Tomlin parvient à nous faire ressentir la perte incroyable qu'éprouve Thacker : en quelques cases, il nous explique que cela fait des années qu'il était inséré dans la même époque et qu'il avait eu le temps de fonder une famille, donc d'espérer une vie enfin à sa mesure. Tout bascule en quelques pages et d'ailleurs les nombreux sauts temporels successifs se résument parfois à une seule vignette. Lee Bermejo est non seulement un dessinateur capable de rendre des planches quasi photographiques, tant elles sont spectaculaires au niveau des détails, mais en plus, il essaie ici de varier son style au maximum. Chaque époque traversée, même très brièvement, constitue un hommage ou une adaptation intelligente du savoir faire d'un grand artiste des comic books. Une histoire très intrigante et même par endroits haletante, et du Bermejo au sommet de sa forme… bref, il y a tout de même de très bonnes raisons pour acquérir cet album, qui sera disponible également à Angoulême, pour ceux qui auront la chance de se le faire dédicacer par le dessinateur en personne, sans oublier Mattson Tomlin, qui sera aussi de la partie. Un des moments forts pour tous les amateurs de bd américaines.
ECHO : LA NOUVELLE SERIE DISNEY PLUS N'A PAS GRAND CHOSE À RACONTER
AU-DEDANS : UN ROMAN GRAPHIQUE POUR SE TOURNER VERS L'AUTRE (CHEZ 404 COMICS)
Will McPhail livre ici son premier roman graphique, après un début de carrière en tant qu'illustrateur/chroniqueur pour le New yorker. Son regard acéré se double d'une sincère capacité à transmettre les émotions, avec notamment des moments de bascule où la réflexion nonchalante devient interrogation existentielle, où la faille apparaît et laisse l'intime au contact du monde extérieur, quitte à ce que ça fasse mal, également (ou que ça soulage, selon les cas). La gestuelle, la répétition du dessin, se passent régulièrement du texte. Ce qu'on ne dit pas est parfois plus éloquent que ce qu'on clame, à tort ou par esbrouffe. Les étapes importantes, les mots qui sortent quand tout paraissait les retenir étouffés au stade larvaire, quand l'Au-Dedans devient Au-dehors, font l'objet d'un traitement particulier, avec des planches en couleurs, hautement allégorique, où le sens de la parole assume une signification tout à tour symbolique, élégiaque, cauchemardesque. Le tort de Nick, jusque-là, c'est d'avoir passé son existence à regarder, parfois voir vraiment, sans jamais interagir et se nourrir de l'altérité. Du coup, même la tristesse, comme tous les autres sentiments, ne sont pour lui que des artifices scéniques, dont il connaît les attributs, la pose, mais pas la profondeur et les conséquences. Il lui faut apprendre, quitte à ce que ce soit dans la douleur, avec sa propre mère. Assimiler, même ce qui semble inouï ou douloureux, comme le laisse présager le dessin, souvent, avec ces grands yeux écarquillés et ces séquences animées par une très subtile variation des poses; des micro-événements qui ajoutent de la profondeur à un individu qui apparaît, à bien des égards, comme le protagoniste perdu d'un film de Woody Allen jamais tourné. Certes, Nick n'appartient pas forcément à la même catégorie socio-professionnelle que la vôtre; j'ajouterais même qu'il personnifie celles et ceux qu'en général j'ai tendance à fuir comme la peste. Mais ce serait un comble de se cantonner à ce séparatisme, pour un ouvrage qui prône l'expression de la vie intérieure et la liaison si fragile et complexe avec les autres. Quand on tente de saisir, de ressentir, l'universalité entraîne l'empathie et souvent, dans la foulée, une forme de beauté cachée, de poésie indécelable au premier abord. Celle que Will McPhail parvient à mettre en lumière, entre sourires complices et larmes qui affleurent, dans un très bon roman graphique qui sort cette fin de semaine chez 404 Comics. Vous seriez bien inspirés de lui donner une chance.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE LES DERNIERS JOURS DE ROBERT JOHNSON
Dans le 167e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Les derniers jours de Robert Johnson que l'on doit à Frantz Duchazeau et qui est édité chez Sarbacane. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album La forteresse volante que l’on doit à Lorenzo Palloni pour le scénario, Miguel Vila pour le dessin et qui est édité chez Sarbacane
- La sortie de l’album Yougo, un conscrit casque bleu que l’on doit à David Cénou et aux éditions La boite à bulles
- La sortie du quatrième tome de la série Wild West, un tome baptisé La boue et le sang que l’on doit au scénario de Thierry Gloris, au dessin de Jacques Lamontagne et qui est éditée chez Dupuis
- La sortie de l’album Le grand large que l’on doit à Jean Cremers et qui est édité chez Glénat
- La sortie de l’album Suzanne, album de Tom Humberstone consacré à la joueuse de tennis Suzanne Lenglen, un titre paru chez Ankama
- La sortie du troisième tome de l’intégrale Valentina l’on doit à Guido Crepax et aux éditions Dargaud
BATMAN CHER DETECTIVE : L'ART DE LEE BERMEJO
On se retrouve pour parler comics sur notre page FB :
GRANDVILLE NOËL : SUPERBE AVENTURE INÉDITE DE L'INSPECTEUR LEBROCK CHEZ DELIRIUM
On ne peut que plaindre le lecteur inattentif, qui s'arrête sur les apparences, c'est-à-dire un univers d'animaux anthropomorphes, sans comprendre ce qui peut se cacher là-derrière, les trésors que recèle Grandville. De la politique à la société en général, de la théologie aux nombreux clins d'œil à l'histoire de l'art et de la bande dessinée, on n'en finit plus de compter les bonnes raisons pour suivre avec admiration le travail de Bryan Talbot. Ici aussi, le lecteur averti trouvera des références évidentes, certaines vignettes reproduisant des tableaux ou des sculptures entrés dans la légende et qui appartiennent au patrimoine de l'humanité, comme La Cène de Leonard De Vinci. Mais également un hommage appuyé à différents personnages du neuvième art, comme Astérix et Obélix en syndicalistes militants, ou un certain Lucas Chance, as de la gâchette venu de l'Amérique, qui devient même dans la seconde partie de l'ouvrage le coprotagoniste affirmé de l'aventure, aux côtés de l'inspecteur Lebrock. Bref, un Lucky Luke comme vous ne l'avez probablement jamais vu, réinventé avec beaucoup de panache et d'ingéniosité. Les seuls qui ne pourront certainement pas aller jusqu'au bout de cette quatrième histoire, ce sont ceux pour qui il existe des races inférieures, ceux qui pensent que la disparition de l'autre, celui qui nous est différent, étranger, foncièrement nuisible donc, est une solution aux différents maux de notre présent tourmenté. Ceux-là vont en avoir les oreilles qui sifflent pendant longtemps, car Noël est aussi un plaidoyer pour un peu plus de compréhension dans les rapports entre humains. Savoir aller au-delà des apparences, même lorsque cela est loin d'aller de soi. Il suffit de lire les différentes répliques, par endroits, de Lebrock lui-même, qui fait preuve de maladresse ou en tous les cas d'une forme caricaturale de prévention à l'encontre des soi-disant pâtes à pain. Les mauvaises habitudes ont la dent dure, mais cela n'empêche qu'on peut toujours essayer de les combattre et de s'améliorer. C'est valable aussi lorsqu'il s'agit de tisser une relation sentimentale, lorsque celle pour qui on éprouve un amour sincère exerce le plus vieux métier du monde. Je parle bien entendu de Billie, la flamme de notre inspecteur, qui assume pleinement ce qu'elle est et qui elle est. Une attitude qui permet d'ailleurs un final avec le sourire. Ajoutons à cela des planches toujours aussi magnifiques, truffées de détails conjuguant parfaitement l'art nouveau et les influences gothiques/steampunk et vous comprenez pourquoi nous sommes aussi enthousiastes à chaque fois que nous pouvons retrouver ce joli monde, chez Delirium. Un éditeur qui propose une édition indiscutablement de qualité, avec toute une série de bonus et de commentaires rigoureusement indispensables, à chaque fois. Grandville, entre fiction et commentaire politique, s'avère être une série tout bonnement brillante.
OMNIBUS X-FACTOR PAR PETER DAVID CHEZ PANINI COMICS
Ajoutons à cette fine équipe l'imbuvable Vif-Argent. Pietro n'est pas aimé des autres, sa présence est loin de faire l'unanimité et son comportement n'aide en rien dans l'affaire. Mais on sent également un homme désireux de mieux faire, de réparer certaines erreurs du passé, même si de façon totalement maladroite. Les deux dessinateurs principaux qu'on retrouve dans cet omnibus sont Larry Stroman et Joe Quesada. Le premier offre une indéniable touche expressionniste, parfois caricaturale, à des planches qui privilégient l'explosivité au réalisme des anatomies ou des situations. Si j'avais été un peu dérouté à l'époque de la première parutions dans les minces fascicules VF qu'on appelait Version Intégrale, j'ai fini par m'y faire et même apprécier énormément cette audace, rupture avec ce qui avait été produit avant. Le second allait vite devenir un des grands pontes de Marvel. Lui aussi mise clairement sur l'effet spectaculaire de son travail, au détriment du respect servile de la réalité, mais le trait agile, truffé de trouvailles réjouissantes, la mise en page toujours bondissante, en font un artiste d'exception à qui nous devons des épisodes mémorables. Jae Lee pointe le bout de son nez le temps du crossover Le chant du bourreau, pour une parenthèse magnifique, des pages orageuses et sombres, tout un univers soudain torturé, retravaillé, avec une classe démente. Pour ce qui est des histoires en soi, le véritable début de la troupe de Val Cooper est éloquent. Il y est question du meurtre de l'Homme Multiple, sans qu'on sache vraiment qui a été tué (lequel ?), au point que le pseudo original revient revendiquer son identité, en pleine conférence de presse, où serait donc présent un simple double émancipé. Mister Sinister aussi rentre dans la partie et Guido se retrouve impliqué dans un combat face à Slab, un autre gros bulldozer génétique, certes musclé à l'extrême mais laid comme un pou. X-Factor croise la route de Hulk, le temps d'un mini crossover (orchestré par Peter David et ses deux casquettes de scénariste) aux ramifications géopolitiques, avant que Stryfe fasse surface. Le double génétique de Cable étant appelé, nous l'avons dit, à être le pivot du grand récit choral que sera le Chant du Bourreau. Que ce soit face à Cyber, le Crapaud, une adversaire capable d'enchanter et maîtriser les autres par la musique, X-Factor enchaîne les rencontres, les adversaires, toujours avec un effet double-face évident. On sourit franchement, surtout quand la dynamique du groupe est mise à mal par des individualités qui n'aiment guère se reposer sur les autres, mais on sent poindre le drame, ce qui ne manquera pas d'arriver et de marquer l'équipe au fer blanc. Les apparences sont trompeuses, comme l'enseigne Random, un mercenaire ultra violent et dont le corps devient toute sorte d'armes, qui cache en fait une personnalité et une identité bien plus fragiles et pathétiques qu'il ne paraît au premier regard. Inutile de préciser que cette sortie est indispensable pour tous les lecteurs nostalgiques des années 1990, même si les Omnibus sont un produit que seuls les plus fortunés et motivés d'entre vous parviennent à acquérir régulièrement. La démocratisation de notre passion étant une autre problématique, sur laquelle nous reviendrons un autre jour. Si vous le pouvez, foncez.
Et les fans de comics, les vrais, ceux qui savent lire et écrire, ont rendez-vous sur la première communauté francophone, 24h/24 !
LE PUITS (DE JAKE WYATT ET CHOO) : FABLE DU DESIR ET DES VOEUX
On est en permanence à la frontière de quelque chose, mais on ne parvient jamais à l'identifier. Il règne un parfum comme d'étrangeté et d'onirisme dans ce qui est décrit comme une fable et qui apparaît aussi comme le récit initiatique d'une adolescente, sur le point de rentrer dans l'âge adulte. C'est aussi une histoire sur la manière d'accepter l'altérité de l'autre, les désirs profonds, les rêves de chacun, tout ce qui définit en fait l'humanité, tout simplement. Jake Wyatt nous surprend à travers les chapitres de cette bande dessinée qui sont autant d'étapes vers une révélation intime et collective. Un parcours touchant qui ne laisse pas insensible. Le dessin de Felicia Choo empreinte énormément au code du manga, comme nous l'avons déjà dit, mais l'atmosphère cotonneuse dans laquelle flotte son œuvre fait qu'elle dépasse et surpasse l'inspiration de base, pour obtenir quelque chose de différent, un produit hybride suspendu, quelque part entre compte pour enfant et symbolisme fort, pour adulte. Du reste, il s'agit d'une des promesses du label Combo; celle de présenter de nouvelles bandes dessinées échappant aux standards établis, brisant les barrières, opérant une synthèse à tous niveaux. Sans tambour ni trompette, Le Puits est à placer dans cette catégorie. L'impression de quelque chose de d'antique, d'éprouvé, avec la certitude d'avoir le regard tourné vers l'avenir, le défrichage. Un récit qui démarre au petit trot, pour peu à peu vous ensorceler et qui se laisse lire d'une traite, jusqu'à la révélation finale. Il y est aussi question de sentiments, d'amour, au-delà des questions de genre, sans jamais que ça soit asséné avec lourdeur. Subtilement, une belle réussite.
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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)
Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...
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WORLD WAR HULK (Marvel Deluxe - Panini) A l'occasion de la sortie (avant les fêtes, bien entendu) du Marvel Deluxe consacré à...
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UniversComics Le Mag' 45 Septembre 2024 84 pages Dispo ici : https://www.facebook.com/groups/universcomicslemag/permalink/1049493353253...
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UniversComics Le Mag' 42 Mai 2024. 84 pages. Gratuit. Téléchargez votre numéro ici : https://www.zippyshare.day/odVOvosYpgaaGjh/file ht...