L'Energon Universe continue de s'étoffer, avec un nouvel album qui reprend l'intégralité de la mini série Scarlett, en cinq parties. Pour cette parution, vous pouvez placer votre cerveau en mode pause et profiter uniquement de l'action. La scénariste Kelly Thompson, auréolée du succès obtenu sur un personnage finalement pas si éloignée (Black Widow), reprend ici plus ou moins les mêmes recettes. Une femme qui n'a pas froid aux yeux, une mission suicide à accomplir, une alliée à sauver malgré elle. Du reste, l’héroïne (Shana O'Hara de son vrai nom) est immédiatement saisie sur le vif alors qu'elle est sur le point de s'introduire dans une soirée privée à Monaco. La sécurité est extrêmement renforcée, il y a des otages à libérer, mais il y a aussi et surtout une autre femme impliquée dans cette intervention, c'est-à-dire Jinx, la grande amie de toujours, l'ancienne colocataire avec qui Scarlett partageait plus ou moins tout. Celle-ci a disparu depuis deux ans et a demandé expressément qu'on ne la suive pas, au moyen d'un code très particulier quelle est la seule (avec sa partenaire) à être en mesure de déchiffrer. Mais vous le savez, l'amitié est quelque chose de sacré, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Aussi Scarlett n'entend pas se contenter de fermer les yeux et d'attendre, mais elle décide, avec l'aide de Harlan Moore (alias Snow Job) de faire le nécessaire pour aller récupérer celle qui lui manque tant. Problème : cela veut dire faire un détour par le Japon et infiltrer le clan Arashikage, où officie le guerrier Storm Shadow, qui n'a pas son pareil pour manier le sabre.
Il convient d’être honnête : cette histoire n’est ni pleinement réussie ni totalement convaincante. Pourtant, certains moments fonctionnent bien, notamment les flashbacks, qui apportent un nouvel éclairage sur le personnage de Scarlett et ses liens avec Jinx. Cependant, cette relation reste floue et jamais réellement explicitée. On l’effleure, mais dès que l’action s’intensifie, il n’y a plus de place pour la caractérisation ou l’approfondissement. L’objectif devient uniquement de démontrer à quel point l’héroïne sait se battre, quitte à recourir à des artifices narratifs éculés, comme cacher des lames de rasoir dans son corps. L’intrigue repose alors sur une montée en tension d’un épisode à l’autre, avec la quête d’une arme fabuleuse au sein d’un complexe technologique ultramoderne, où les protagonistes sautent d’un étage à l’autre en affrontant de nouvelles menaces. Bref, rien de véritablement neuf ou inspiré. À cela s’ajoute le dessin de Marco Ferrari, qui se contente du strict minimum. Certes, le storytelling est efficace, l’ensemble est clair et lisible, mais il serait exagéré de prétendre qu’un soin particulier a été apporté à la silhouette des personnages ou à leurs expressions faciales, trop souvent sommaires et figées. En somme, Scarlett pourra satisfaire ceux qui recherchent de l’action pure et dure, encore et toujours. En revanche, les lecteurs désireux de plonger plus en profondeur et de s’attacher véritablement à cette aventurière iconique risquent d’être déçus. Même la conclusion n’en est pas vraiment une : il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à l’arrivée de G.I. Joe. Pourtant, il existait des moyens plus intelligents et audacieux d’aboutir à cet effet.
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