JLA : CRY FOR JUSTICE. LA JUSTICE A TOUT PRIX

Sortie ces jours ci du second volume de JLA:Cry for justice, la très belle mini série de James Robinson. Pour rappel, voici un petit résumé rapide de ce dont il s'agit, pour les plus distraits : Hal Jordan (Green Lantern) est en désaccord avec les méthodes jugées trop tendres de ses confrères de la Ligue de Justice. La mort de Martian Manhunter, celle de Batman (largement exagérée), ont fini par bouleverser le héros et le décider à appliquer des méthodes plus musclées et incisives, pour dissuader les criminels de mettrent leurs plans à exécution. Pendant ce temps, d'autres personnages de l'univers Dc ressentent en eux un fort désir de "justice", expéditive si possible. Le peuple de Congo Bill a été massacré, le petit ami de Mikaal Tomas (Starman) a été supprimé, la colère de héros comme Ray Palmer (Atom, spécialiste en drames personnels) ou Supergirl, tout ceci vient s'ajouter au duo Green Lantern/Green Arrow (profitez en bien, le personnage a été ridiculeusement rebooté voilà une semaine) dans une chasse au vilain de haute volée. C'est qu'un ennemi commun semble tirer les ficelles de ce qui ressemble de plus en plus à un complot de vaste envergure, mais qui? En définitive, c'est Prometheus qui a l'ambition de faire plier la Ligue, et qui est doté d'un intellect hors pair et d'une logistique à toutes épreuves. Ses connaissances quasi parfaites de tous ses antagonistes lui permettent de mettre en echec tous les grands héros Dc, et même d'en mutiler certains (le fils de Green Arrow étant la victime la plus illustre et moins chanceuse). Son plan est particulièrement bien huilé et risque de faire des millions de morts, la Ligue de Justice est dans une impasse : où elle libère son prisonnier ou elle aura une véritable catastrophe planétaire sur les bras. Un dilemme rageur.



Saluons au passage la talent et la trame mise au point par James Robinson, qui réussit parfaitement à tenir en haleine le lecteur, tout au long des sept parties de cette mini série. Une histoire qui se nourrit de la frustration des héros : c'est justement lorsqu'ils reclament plus que jamais la justice, au risque de la confondre avec la vengeance, qu'ils se retrouvent pris en otage d'un criminel sans remords, et doivent le libérer pour sauver des millions de vies. Le plan de Prometheus met du temps à se dessiner, mais une fois la couleur annoncée, ça en est jubilatoire et effrayant. La scène de combat "un contre tous" est probablement un peu too much dans sa dynamique, mais voir un seul homme se débarasser avec un tel sang-froid de la JLA est un spectacle des plus pyrotechniques. Coté illustrations, Mauro Cascioli est pratiquement... parfait! Sa technique se base sur la photographie, puis sur la peinture en surimpression. Du très grand art, des planches stupéfiantes. Dommage qu'il ait besoin d'un petit coup de main au passage pour finir l'ensemble (Scott Clark à la rescousse). Son rendu des costumes, sa précision anatomique, tout ceci contribue à transformer Cry For Justice en une fresque super héroïque poignante et réussie. Un des derniers grands moments incontournables de l'univers Dc avant son reboot quasi complet, dont nous vous entretenons ici même en long et en large, depuis une dizaine de jours. Panini a de son coté choisi de scinder le tout en deux albums, et le second est désormais en librairie. A mon humble avis, une petite merveille à posséder.

Rating : OOOOO

RED LANTERNS #1 : LA RAGE D'ATROCITUS

L'honnêteté est toujours de savoir ce à quoi on a affaire. Ainsi, en prenant en main le premier numéro des "Red Lanterns", ce corps intergalactique qui tire sa force de la rage et de la colère, il est au mieux naïf, au pire de mauvaise foi, de vouloir exiger une rare profondeur psychologique. En effet, il n'en est pas ainsi. Nous retrouvons Atrocitus, le parangon du corps rouge, qui avec un tel patronyme n'a rien d'un poète bucolique. C'est une machine à trucider, et la rage qui grandit en lui depuis qu'on a massacré sa famille et sa planète (au passage ses origines sont habilement déclinées dans ce numéro) font de lui un être ultra violent, bien qu'ami des animaux : il est accompagné par un chat, doté lui aussi d'un anneau rouge (!) et qui n'a rien de bien gentil. Atrocitus sent pourtant sa résolution faiblir, et il finit par craindre que ses disciples lui manquent de respect, où carrément ne l'abandonnent.. Mais où retrouver la foi, quand celle ci repose avant tout sur un besoin de vengeance, d'expiation dans le sang, de meurtres ? La réponse est simple : partout autour de soi, de l'Afghanistan terrestre aux confins du cosmos, et même à travers le corps du premier gardien rebelle de Oa, un véritable boucher cosmique, que Hal Jordan, aka Green Lantern, a su arrêter de force, privant d'ailleurs Atrocitus d'une vindicte sanguignolente. Peter Milligan va pouvoir se lâcher et exprimer toute sa violence réprimée avec ce comic-book rouge sang, qui permet de revoir en action Ed Benes, le brésilien clone de Jim Lee, admiré (ou pas, mais moi j'aime bien!) sur les pages de la JLA. Vous voulez de la boucherie cosmique? "Red Lanterns" va vous en vendre au kilo ...

AVENGERS : X-SANCTION LE RETOUR DE CABLE

Lorsque CABLE nous a quitté, à la fin de "Second coming", la seule question qui brûlait les lèvres des fans du personnage était : quand reverrons nous le fils de Scott Summers dans le monde Marvel, en bonne santé et frais comme un gardon (encore qu'infecté par son virus techno-organique, dont pas si sain que cela tout de même) ? La réponse est donnée ces jours ci avec une mini série du nom de AVENGERS : X-SANCTION qui sera l'oeuvre de Jeph Loeb et Ed McGuinness, le duo responsable de la pochade aux rayons gamma, Rulk et consorts. Loeb declare "avoir toujours considéré Cable comme le Captain America des X-men. Un soldat hors de son temps, au service des gens". Rien ne dit en quoi son come back le mettra aux prises avec les Vengeurs, ni comment il va revenir, mais une chose est certaine, tout ceci est lié à Hope, la jeune messie mutante. Ed McGuinness de son coté, a décidé d'adopter un style proche des dessins de Jack Kirby pour illustrer ce récit, et révélé que l'orientation sera à l'action pure et dure, avec quelques moments d'introspection et des dialogues sombres. A en juger par le bref teaser qui accompagne la nouvelle, Nathan va botter les fesses des plus grands héros de la Terre. Les lecteurs n'auront qu'un souhait à cette idée : que nous ne retombions pas dans les travers récents de Rulk ou de Ultimates saison 3, c'est à dire que le scénario ne se perde pas dans des rebondissements grotesques et infantiles. Avec Loeb, le meilleur comme le pire est toujours aux aguets.

SWAMP THING #1 : ALEC HOLLAND N'EST PAS UN VEGETAL !

Je pensais avoir à recenser le premier numéro des nouvelles aventures de SWAMP THING, et je me retrouve avec entre les mains un comic-book centré autour de la figure d'Alec Holland, le botaniste responsable de la création de la "chose du marais". Un long monologue permet à tous les novices de mieux cerner l'individu, dès l'introduction. Alec a une mémoire très floue de ce qu'il a pu être et connaître ces dernières années. Est-il d'ailleurs bien revenu parmi nous tel qu'il pouvait l'être auparavant, rien n'est moins sur. Des bribes de souvenirs, des sensations liées à cette longue période où c'est son avatar végétal qui primait, interfèrent et parasitent son psychisme, modifie l'essence même de sa personnalité. C'est ainsi selon lui qu'il faut cesser de croire que le règne végétal se résume à de belles fleurs aux belles couleurs, et à une végétation luxuriante. Le botaniste a une idée bien plus morbide et cruelle de cette lutte pour la survie qui règne sans partage, et que personne ne conçoit car se déroulant à un rythme si lent et contemplatif. Tout ceci, il l'explique à Superman, venu prendre des nouvelles et se rassurer : c'est que récemment, entre les oiseaux morts qui tombent du ciel en plein Metropolis, les chauve souris à Gotham, et les poissons dans l'Atlantique, la nature semble marcher sur la tête. Ce premier numéro est une ode à un homme, Alec Holland, revenu d'on ne sait où dans dieu sait quel but, qui recherche la paix, et se cherche lui même, un petite histoire bucolique et paisible, faussement paisible, avec on le soupçonne, une catastrophe imminente en filigrane. Pour voir Swamp Thing réellement il faudra patienter jusqu'à la dernière planche, une des plus saisissantes, avec celle du réveil matinal d'Alec, dans une chanbre d'hôtel luxuriante. Car Yanick Paquette, que je n'aimais pas du tout à ses débuts (dessins trop anguleux et baclés) est en train de faire des pas de géant et sait désormais comment occuper l'espace et l'imagination du lecteur. C'est du bel ouvrage. Quand à Scott Snyder, il met en place son intrigue sans trop bousculer les choses, nous promet de belles révélations avec notamment une menace sans nom et une créature indéfinissable jusque là. La nouvelle série Swamp Thing m'a donné envie d'en savoir plus, et sans être la meilleure de tout ce reboot Dc (de celles que j'ai pu lire à ce jour) elle a moins gagné mon estime provisoire et ma curiosité pour les mois à venir. Si vous pensiez lui donner une chance, allez au bout de votre idée.



MARVEL ICONS HS 22 : THREE (LA FIN DES FANTASTIQUES?)

De quatre ils ne seront plus que trois ! Inutile de faire durer un suspens qui n'a pas lieu d'être, à l'ère d'internet. C'est bel et bien la Torche qui va nous quitter, au terme de cette saga en six parties intitulée Three, fort justement. La grande bonne nouvelle c'est que Panini nous offre le tout dans un album complet pour moins de six euros : dur de faire mieux rapport qualité/prix, ne boudons pas notre plaisir. Nous retrouvons d'emblée le fameux quatuor dans le prolongement le plus direct de leurs dernières aventures. Avec une série épineuse de problèmes sur le feu, en attente de résolution. Hickman a multiplié les sous-trames comme les petits pains, ces mois derniers, et ce n'est pas la matière première qui manque chez les FF. Au menu, donc, et pas forcément dans l'ordre : La quête de Fatalis pour retrouver son intelligence perdue, l'émergence de quatre civilisations anciennes, dont le royaume originel d'Atlantide, qui ne manquera pas de concerner Namor, dans cette aventure. Mais aussi la formule inventée par les petits génies de la Future Fondation (l'école privée du Dr Richards) qui permet à Ben Grim de ne plus être la Chose, une semaine par an, et encore le retour de Annihilus et de sa horde, qui souhaite conquérir notre univers en traversant le portail de la zone négative situé dans le labo des Fantastiques. Nos héros ne savent plus où donner de la tête et finissent par s'éparpiller quelque peu. Jane doit régler le problème atlantidéen, son mari s'embarque au fin fond du cosmos avec Galactus et le Silver Surfer, pour assister aux dernières heures du Nu-World (au passage le run de Millar aura t'il vraiment servi à quelque chose?), tandis que Johny Storm orchestre une journée entre mecs avec son ami Ben, sous apparence humaine. Et pendant ce temps là, le drame approche, en provenance de la zone négative...



C'est Annihilus et ses insectivores de la zone négative qui vont précipiter les choses... La seule solution pour empêcher une invasion fatale de notre planète réside dans le sacrifice noble et courageux d'un héros, qui scellera le point d'accès de l'intérieur. Devinez qui s'y colle? Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai bien regardé, détaillé chaque case, mais du corps de Johnny, pas de trace. Idem quand dans l'épisode final, totalement muet, Reed Richards récupère la tunique de son jeune ami... Et vous le savez, déjà avec un cadavre sur les bras, la mort chez Marvel n'est jamais bien définitive. alors dans ces conditions, et avec le numéro 600 prévu pour dans quelques mois, le compte à rebours est à peine enclenché...Bon sinon l'histoire en elle même n'est pas mauvaise du tout, à conseiller pour tous ceux qui suivent et apprécient le travail d'Hickman sur le titre. Du comic-book mainstream certes, mais pourquoi bouder son plaisir, parfois? Coté dessins, Epting donne dans le classicisme, son trait n'est plus à présenter, et ma foi, on peut parler de valeur sure sans trop se tromper. Ce n'est ni la fin des Fantastiques, ni le point d'orgue de leurs carrières, mais un bon petit récit complet pour moins de six euros, alors vous auriez tort de vous priver.

Rating : OOOOO

BATGIRL #1: BARBARA GORDON RETROUVE SON COSTUME

Tout de suite, disons le haut et fort : faire revenir Barbara Gordon, la fille du célèbre commissaire, sous le costume de BATGIRL, c'est effacer, par la même occasion, tout ce que le déjà légendaire "Killing joke" a bien pu apporter à l'histoire de Batman and company. Et bien tant pis, Dc n'est plus à ça prêt, et son reboot (trop) gourmand franchit le pas ! Dans ce numéro un, c'est un certain "The Mirror" qui est le grand vilain du jour. il possède une liste de personnes qui auraient du mourir et selon lui, ne tarderont pas à passer l'arme à gauche. Bien entendu, Barbara y figure en bonne position. La même qui patrouille à nouveau dans les rues de Gotham, finie la paraplégie et la transformation en Oracle, l'aide logistique de Bruce Wayne. On comprend tout de même que "The killing joke" s'est probablement déroulé trois ans auparavant, mais qu'une sorte de guérison miraculeuse lui a permis de retrouver l'usage de ses jambes. On attend une explication plausible dans les prochains mois, car pour le moment c'est bien mince tout ceci... Gail Simone mise sur l'action, avec une héroïne pleine de doutes et de peur, qui doit se réhabituer à son rôle de Batgirl, et se positionne aussi sur ses relations avec son père. Et nous reserve un joli final haletant, avec une confrontation entre le Mirror et Barbara, dans une chambre d'hôpital, où l'on constate de suite que la jeune fille n'a toujours pas oublié son traumatisme récent. Syaf et Cifuentes ne sont pas des noms ronflants, mais la partie graphique reste globalement assez satisfaisante, bien épaulés par une mise en couleurs pertinente. Reste tout de même un gros mystère : comment Barbara a t'elle pu redevenir Batgirl, et où est censé aller ce titre, qui vient s'ajouter à une belle flopée de parutions annexes à Batman. Souhaitons que Dc n'ait pas eu les yeux plus gros que le ventre avec son projet ambitieux, et que ce genre de série ne doive pas péricliter modestement après quelques numéros. L'avenir est encore bien incertain.

GREEN ARROW #1 : UN REBOOT COMPLETEMENT RATE

J'aime assez le personnage de GREEN ARROW. Oliver Queen est un peu atypique. Grande gueule, bougon, archer hors pair, c'est un peu le vétéran et la conscience, d'une certaine manière, des grands héros Dc. D'autant plus qu'il n'a pas de pouvoirs particuliers, et qu'il doit se contenter d'une dextérité et d'un physique d'exception. Alors ce reboot tant attendu... tourne vite à la farce amère. Mais où est donc passé le Ollie que nous connaissons et aimons (presque) tous? Jeté aux oubliettes, sacrifié sur l'autel d'un retour à la case départ des plus malheureux. JT Krul rajeunit d'emblée le personnage, qu'il laisse à la tête de son entreprise, bien que plus préoccupé, dès la première planche, à en découdre avec les vilains du monde entier. Il est épaulé par Naomi et Jax, qui entre ordinateurs ultra sophistiqués et armes derniers cris, lui fournissent l'essentiel de sa logistique. Du coup, baston, bagarre, coups de poing, et accessoirement un scénario bien mince qui tient sur une feuille à cigarette. Du coup je me concentre, je médite, et je me dis : mais pourquoi avoir tout anéanti, pourquoi avoir effacé ce qui faisait de Green Arrow ce baroudeur mal embouché et fort sympathique, pour en faire un énième redresseur de torts en collant, une opération de racolage pour le jeune public, qui gageons le tout de suite, ne suivra même pas ce titre? Car c'est là le hic : quelle est le coeur de cible de cette nouvelle série? Lève la main qui se sent concerné! A la rigueur, qui veut absolument voir les dessins (ma foi pas mauvais) du duo Jurgens et Perez? En prime, un cliffhanger haletant : un groupe de méchants pas gentils fait évader les zéros qui ont mordu la poussière dans cet épisode, et projettent de tuer Green Arrow devant les caméras ! N'en jetez plus, c'est trop, nous sommes déjà conquis ! Plus sérieusement, il y a à boire et à manger dans ce grand reboot Dc. Désormais nous avons la conviction qu'il y a aussi à jeter. Green Arrow R.I.P

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

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