GOTHAM CENTRAL TOME 1

Si vous êtes des passionnés de l'univers de Batman, vous êtes aussi forcément fascinés par la ville où évolue le héros, à savoir Gotham. Reste à avouer que je n'en ferais pas ma destination touristique favorite pour les prochaines vacances. A Gotham, nous avons l'impression qu'il y a un crime toutes les cinq minutes, sans oublier les dingues costumés qui menacent de raser la cité, où des catastrophes aussi inattendue que terribles comme un tremblement de terre épocal (vu récemment dans le volume Cataclysme). Que peuvent bien faire de simples flics, pris dans la tourmente, dans un milieu urbain gangrené par la violence, la corruption, et où un play-boy miliardaire s'habille en chauve-souris pour aller faire régner l'ordre et la justice à coups de poings et de batarangs en pleine nuit? la réponse se trouve du coté du commissariat central, où l'équipe des Crimes Majeurs doit poursuivre son travail ardu, tout en se méfiant de ces justiciers aux costumes bariolés, et de leurs ennemis frapadingues. Du coup, la série Gotham Central, qui reste avant tout un polar dont la trame super-héroïque est mince, et ne constitue que le prétexte à des enquêtes un peu particulières, est un titre à part. Ce sont les forces de l'ordre, pris dans la toile du désordre, qui tiennent le haut du pavé. Et les artistes choisis pour y briller ne sont pas des novices ou des artistes piochés au hasard. Ed Brubaker est un spécialiste du genre, et il est secondé par Greg Rucka, qui est également très habitué de la chose, et sait manier flics et super-héros avec une dextérité naturelle. Aux dessins, Michael Lark, plus récemment encensé sur Daredevil, installe une touche sombre et crépusculaire définitive qui contribue grandement à faire fonctionner l'ensemble. 

Pas de profusion de Bat-Gadgets donc, mais des enquêtes, des flics. En tout dix épisodes, et trois volets qui se dégagent. Tout d'abord, le meurtre d'un policier de Gotham, qui se retrouve congelé. L'occasion de ressortir Mister Freeze du placard (et pas du frigo) et de donner le ton de la série. Cela devient plus palpitant par la suite avec une simple histoire d'enlèvement et d'assassinat, qui permet de vraiment décortiquer l'âme et le fonctionnement de la brigade, de ce qui se passe au quotidien au commissariat. Pour finir, l'ultime affaire du jour bouleverse les idées reçues et met en lumière le personnage de femme flic qu'est Renée Montoya. C'est dans ces pages que son homo-sexualité est révélée au grand jour (et aux lecteurs donc), bien malgré elle. Cela pourrait n'être qu'une anecdote sauf que ce genre de pari dans un comic-book grand public (certes Gotham Central ne l'est pas vraiment sur le fond, mais sans la cohorte des lecteurs du Batman mainstream, comment survivre?* D'ailleurs le titre na pas survécu à son particularisme et à sa qualité plus élitiste qu'à l'acoutumée)  peut être un mini événement casse-gueule. Rucka lui même nous en donne la preuve dans la postface, quand il évoque les réactions épidermiques de certains lecteurs. Rappelons qu'à Gotham, Batwoman est elle aussi homo-sexuelle. Pour certains cela doit faire trop, dans quel monde vivons nous, messieurs dames! En tous les cas jetez vous sur cet album (le premier d'une série de quatre) car il en vaut véritablement la peine. Si Gotham vous manque, par la suite, vous pourrez toujours vous réjouir à l'idée que le teaser de la série Tv du même nom (Gotham, donc, vous suivez?) circule déjà sur le web. Surveillez vos librairies, et le petit écran!



* Comment survivre, donc? Et bien sachez que sans un petit succès reconnu lors de la parution en Tpb, le titre en format mensuel classique se serait arrêté encore avant le terme que nous lui connaissons. Pas de Batman, pas de ventes solides. 

OLDIES : RECIT COMPLET MARVEL #10 MAGIE (DE CHRIS CLAREMONT ET JOHN BUSCEMA)

La magie des mondes parallèles, c'est que vous pouvez vous y perdre pendant des années, il n'est pas dit qu'à votre retour grand chose aura changé. Je veux dire, l'espace temps n'est pas identique selon les plans d'existence. C'est ce qui est arrivé à Illyana Rasputin, par exemple. La petite soeur de Colossus a passé une partie de son enfance dans les Limbes, cette dimension où règne le Seigneur Belasco, créature démoniaque qui a des visées sur la blondinette, qu'il souhaite pervertir pour en faire la dépositaire de sa succession. Lorsque l'enfant débarque, elle n'a que sept ans, et c'est une créature sans défense qui va voir avec effroi une version alternative de ses meilleurs amis, de sa famille, les X-Men, succomber face aux pouvoirs de Belasco. Tornade en sorcière âgée, Kitty Pride en femme féline et initiatrice, seront ses plus sures alliées, un temps. Illyana n'a qu'une seule possibilité de rester en vie et d'affronter la tête haute ce qui l'attend, c'est de s'endurcir, de dompter ce nouvel  environnement, et de canaliser la magie ambiante, les espoirs de Belasco, pour finalement mieux le détruire. En attendant la manifestation de pouvoirs mutants qui ne sauraient tarder, avec la floraison de la puberté. Sept longues années durant, Illyana va apprendre jour après jour à se battre, à endurcir son coeur et son âme, parcourant des centaines de grimoires magiques, vendant sa pureté et son innocence à des Limbes dont elle finira par prendre possession, et dont elle est destinée à devenir provisoirement la maîtresse. 
Ce récit complet Marvel, paru chez Lug, regroupe les quatre épisodes de la mini série Magik, présentée entre 1983 et 1984. Elle est l'oeuvre de Chris Claremont, qui a carte blanche pour offrir à la soeur de Colossus un destin à la hauteur de son aîné, et en faire un nouveau personnage d'importance pour la longue saga des X-Men, qu'il façonne mois après mois avec le talent que nous savons. Le dessinateur principal est John Buscema, et cela se voit, tant le résultat est soigné et propre, mais également inspiré. De nombreuses scènes virent vers l'horreur, mais aussi vers une forme d'érotisme voilé de non-dit évident, puisque l'héroïne est après tout une simple fillette, ne l'oublions pas. L'encrage de Tom Palmer tient une part non négligeable dans la qualité de la finition. Ron Frenz assure quand à lui un intérim positif sur le troisième épisode. Cette histoire est historiquement importante, car aujourd'hui encore les pouvoirs d'Illyana, et sa relation avec les Limbes, sont au centre d'intrigues qui poursuivent leur cours, même chez les Uncanny X-Men de Bendis et Bachalo. A noter que outre la publication chez Lug, Magik a aussi été inclus dans l'intégrale X-Men 1988 (1ère partie) chez Panini. Au diable (ou à Belasco) la logique temporelle. 


BILL SIENKIEWICZ DESSINE MOON KNIGHT

Parmi mes artistes préférés, je citerai Bill Sienkiewicz, qui occupera toujours une place de choix. Je me rappelle, dans ma prime jeunesse, avoir eu un mouvement de rejet devant son travail sur New Mutants, publié alors dans la revue Titans, chez Lug. Un rejet provisoire, puisqu'à une seconde lecture, mes yeux se sont enfin ouverts... Son style est tout en suggestion, une violence réprimée qui explose en silence, dans un univers blafard et cahotique où le mouvement et la réalité sont happés par une vision onirique du monde qui nous entoure. Parmi ses travaux notables (le mot est faible) pour Marvel, nous ne pouvons oublier Moon Knight, un personnage dont les caractéristiques semblent avoir été pensé pour Bill. Voici un petit port-folio de 1984 dédié à l'avatar de Konshu, justement. (publié dans Moon Knight "37)






Les dessins suivant sont eux de 1981, et sont toujours de Bill Sienkiewicz aux prises avec Moon Knight. Le noir et blanc qui sied particulièrement au trait du dessinateur, pour une ambiance urbaine et dépravée.






Et pour les amateurs d'un trait plus propre et classique, voici ce que Sienkiewicz proposa pour le Moon Knight Special #1 de 1983. Des planches en couleurs pour une petite galerie de pin-ups fort réussies, qui devraient être à votre goût, à mon avis. Bonne journée!










CYCLOPS #1 : LA REVIEW

Si tout comme moi vous rêviez d'une véritable nouvelle série consacrée à Scott Summers, devenu entre temps un des héros les plus bad-ass de l'univers Marvel, vous allez devoir revoir vos espérances. Car le titre de Greg Rucka donne la part belle au Scott du passé, celui a débarqué dans notre ère temporelle à l'âge de seize ans et qui doit peu à peu s'adapter à cette situation incongrue. Cerise sur le gâteau, le jeune homme qui se croyait orphelin découvre qu'en fait son père est encore en vie. Sauf qu'il sillonne les étoiles à bord d'un astronef, qu'il est un corsaire de l'espace, que sa petite copine est une charmante extra-terrestre, et que son équipage semble droit sorti d'un film de science-fiction des années soixante. Tant de révélations qui fragilisent le gamin qu'est Scott, qui en devient plus touchant et crédible que ce monstre froid et calculateur, prêt à tout pour sauver la race mutante. Est-ce un bien? Pas tout à fait, car en dehors de la relation père/fils qui va devoir se nouer au fil du temps, il ne se passe rien d'autre. Une croisière dans le cosmos, l'attaque d'un petit vaisseau Badoon très vite expédiée parmi les affaires courantes... C'est assez indigent, et on se rend compte que ce décor stellaire n'est rien d'autre qu'une toile de fond imposée pour un énième récit qui va toucher la corde sensible de la filiation difficile, et de la complexité d'être un père quand on n'est pas taillé ou préparé pour le rôle. Greg Rucka sait écrire et on lui sera reconnaissant de ne jamais rendre copie blanche ou de taper en dessous de la moyenne, mais il va falloir avoir d'autres idées pour nous passionner sur le long terme. Attention aussi aux dessins de Russel Dauterman. Par endroits faussement naïfs, frais, ils manquent également de caractère, de précision, et laissent un petit goût d'inachevé dans plusieurs gros plans, et sur les postures des personnages (silhouette, port des épaules...). J'admets ne pas le trouver exceptionnel, sans pour autant le considérer mauvais. C'est juste que c'est assez quelconque, voilà. Il faut dire que j'espérais monts et merveilles de ce Cyclops version All-New Marvel Now, et du coup, j'ai encore faim après l'apéritif. 



LE ZAGOR DE PAOLO BISI : PETIT CONCOURS !

Un petit cadeau fort modeste mais sympathique ce dimanche, pour les lecteurs du blog et de Zagor, cette bande dessinée mythique des éditions Bonelli. Ou tout simplement pour les amateurs de beaux dessins. Je reviens du festival d'Albissola avec une estampe réalisée par Paolo Bisi, dont la version du personnage est classique, puissante, et dynamique. Ce beau dessin est dédicacé par l'auteur, et il est offert à l'un d'entre vous. Pour participer au tirage au sort qui déterminera celui ou celle qui le recevra (tirage demain lundi soir) rien de plus simple. Un petit commentaire à cet article fera office de volonté de participer. Ou également un simple commentaire sur Facebook, sur la page d'UniversComics, au post concernant cette initiative. Bonne chance et bon dimanche. 


LE MOON KNIGHT DE BENDIS ET MALEEV

Vous ne trouverez personne pour soutenir que Moon Knight est un des personnages les plus équilibrés de l'univers Marvel. Tourmenté entre ses différentes identités, et doté d'un passé pour le moins cahotique, ce justicier urbain, qui a hérité ses pouvoirs en cadeau d'une déité lunaire, n'a jamais vraiment fait partie des cadors. Au panthéon des héros en collant, il a toujours joué en seconde division, malgré des périodes un peu plus fastes ou artistiquement créatives, comme celle où s'est illustré Bill Sienkiewicz, dans les années 80. Pour cette maxi série en douze parties, scénarisée par Bendis l'inévitable, et dessinée par le compère Alex Maleev, Marc Spector part s'établir sur la côte Ouest qu'il connaît bien (ancien siège des Avengers West Coast, les Avengers de seconde division) et il s'y installe en tant que producteur d'une série télévisée consacrée à ses premiers exploits en tant que justicier. Un travail biographique pas franchement récompensé de succès (une parabole du destin de la série, sur le papier) mais qui permet au vigilante de reprendre peu à peu du service. En effet, un individu mystérieux tente de devenir le nouveau "kingpin" de la la ville (le maître de la pègre, en gros), notamment en mettant la main sur une tête d'Ultron, ce robot intelligent destiné à conquérir un jour notre planète. Moon Knight s'empare de la précieuse tête, et se lance dans sa propre enquête musclée, avec l'aide des Avengers. Sauf que ces Avengers là sont surtout le fruit de visions psychotiques. En gros Spector se parle à lui même, il délire!

Quand Moon Knight se déguise en Spider-man, qu'il use d'un bouclier offensif, ou installe des griffes sous son costume, on obtient une sorte de patchwork d'Avengers, le tout avec en bonus un esprit quelque peu dérangé. Dans cette longue aventure, nous retrouvons aussi Echo, entraînée par Wilson Fisk pour abattre Daredevil, puis incorporée aux Vengeurs sous le costume de Ronin; mais également le Comte Nefaria, et bien sur les vrai Avengers. Si vous aimez Maleev et ses ambiances glauques et plus suggérées que représentées, vous serez aux anges. J'ai trouvé ses planches encore plus dérangeantes et abstraites que d'habitude, et c'est vers la fin, dans les derniers épisodes, que j'ai d'avantage apprécié son style si identifiable. Bendis choisit de traiter Moon Knight avec un certain décalage dans l'esprit. Pour lui ce héros est avant tout un individu déséquilibré et obsessionnel, mais qui sait gagner la confiance de ses pairs grâce à une résistance et un acharnement remarquables, qui en font un adversaire coriace. L'humour et les dialogues fusent, jouent sur la répétition et le comique de situation, instaurent un climat de sitcom superhéroïque assez badin qui fait souvent mouche et rend la lecture agréable. En conclusion, l'auteur place également plusieurs références à ce qui va suivre (Ultron qui dominera un jour le monde) faisant ainsi le pont entre ce travail, et le reste de son oeuvre à venir. Bendis a conscience qu'il est un des architectes en chef de l'univers Marvel, et partout où il passe il se plait à déposer sa griffe; à labourer le terrain pour de futures semailles, ou à cueillir les fruits de ses labeurs d'autrefois. Avec Moon Knight, il signe un récit plaisant et allègre, proposé par Panini dans deux volumes de la collection 100% Marvel. (Tome 1 Vengeur Tome 2 Bas les masques)


LES VRAIS SUPER-VILAINS DE BILY MARIANO DA LUZ

Petite pause ce samedi, avec des méchants pas comme les autres. Car cette fois, il ne s'agit pas de personnages de fiction, mais bien d'un aréopage d'illustres bouchers, criminels, ou autres individus discutables. Les super vilains des comics s'appellent Darkseid, Doom, ou même Galactus quand il vient se nourrir de notre planète, mais dans la "real life" ils sont tout aussi dangereux, mortels, et fous. La preuve avec Bily Mariano Da Luz, dessinateur d'origine brésilienne, qui a crée de la sorte sa propre version de la Legion of Doom. A chaque vilain des comics, il associe une personne réelle, avec parfois beaucoup de pertinence (le Joker/Manson est bien trouvé) parfois un peu plus de perfidie ou d'imagination (Zuckerberg en Loki. Arrêtez il est capable de faire fermer la page FB d'UniversComics si ça lui tombe sous les yeux...)
Amusez vous bien avec ces "super foes" qui existent ou ont existé, malheureusement...











ALL-NEW VENOM T1 : QUI DIABLE EST LE NOUVEAU VENOM ?

 Avec All-New Venom , Marvel joue une carte bien connue mais toujours efficace : transformer l’identité du porteur du symbiote en un jeu de ...