ALL-NEW VENOM T1 : QUI DIABLE EST LE NOUVEAU VENOM ?


 Avec All-New Venom, Marvel joue une carte bien connue mais toujours efficace : transformer l’identité du porteur du symbiote en un jeu de devinette. Les paris sont ouverts. Al Ewing orchestre la manœuvre comme un prestidigitateur qui ne révèle jamais complètement ses cartes. Eddie Brock ? Dylan ? Non. Le fameux duo père-fils est mis hors-jeu dès le départ. Place à un hôte tiers, sorti du chapeau, et dont le secret alimente une enquête à tiroirs. On retrouve là un parfum de Red Hulk : même dispositif, même suspense étiré sur plusieurs numéros, mais avec une subtilité supplémentaire, car ici, rien n’est vraiment évident. Dans le premier numéro, la liste des suspects est établie : Madame Masque, Luke Cage, Robbie Robertson et Rick Jones. Des profils hétéroclites, chacun semble un bon candidat à cause d'un petit indice, mais aucun ne s’impose franchement. Le lecteur est invité à spéculer, c'est tout le charme des premiers épisodes de cette nouvelle série. On embraye cela dit sur un rythme effréné. Ewing déterre les Death-Throws, des clowns du crime acrobatiques venus des années 1980, et leur offre une nouvelle jeunesse sans rien gommer de leur kitsch assumé. Résultat : une bataille aussi absurde qu’attachante, avec l’ajout de recrues inédites, qui paraissent sorties tout droit de la même époque. Carlos Gómez s’éclate en dessinateur/designer, et ses chasseurs anti-symbiotes sont une trouvaille visuelle frappante, tout comme le nouveau costume symbiotique de Venom, dont le jaune métallique a de quoi surprendre. Mais bon, au milieu de tout ce chaos, reste la question, qui est Venom ? 



Le troisième épisode fait coup double : il permet éliminer des suspects et il est là pour relancer le jeu avec un intrus inattendu. Venom fracasse du soldat d’A.I.M. dans une séquence jubilatoire, mélange de brutalité et d’humour pince-symbiote, où le héros doré prend presque des airs de Tortue Ninja survitaminée. Gómez accentue cette légèreté graphique, avant de basculer vers un design plus monstrueux quand le symbiote reprend le dessus, quand il voit Dylan menacé. Madame Masque, elle, confirme son rôle d’antagoniste, et ça fait du bien de la revoir en forme, quand on a connut ses belles heures dans les pages d'Iron Man. Et puis, coup de théâtre : Paul Rabin, le compagnon honni de Mary Jane, entre dans la danse. De quoi hérisser le poil des lecteurs les plus puristes, mais Ewing semble s’amuser à pousser le paradoxe : et si le type que Dylan déteste incarnait en fait le héros qui l’impressionne le plus ? En tous les cas, ce Paul a autant de charisme qu'un François Bayrou le neuf septembre au matin, et il finira par connaître un destin similaire. MJ, réveille-toi ! Au fond, All-New Venom est un exercice de style : relancer une franchise déjà usée par des décennies de porteurs du symbiote successifs, tout en injectant humour, second degré et clins d’œil malicieux. Ewing connaît son public et ses obsessions, et Gómez sublime chaque scène avec une énergie contagieuse. Reste la grande question : dois-je vous gâcher la surprise, à vous qui vivez dans une grotte depuis des mois et ne savez pas encore qui est le ou la nouveau/nouvelle Venom ? Allez, je vais être plein de mansuétude et ne le dirai pas, histoire de maintenir la pression, pour les deux pour cent du lectorat qui ne savent pas. Vous allez halluciner. Reste que ce premier tome est sympa, frais, je n'en attendais pas tant !



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