BATMAN UN DEUIL DANS LA FAMILLE (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 35 CHEZ EAGLEMOSS)

Comme vous le savez probablement tous, Batman est épaulé par un jeune adolescent durant ses expéditions nocturnes, dans les rues de Gotham. Le jeune protégé porte lui aussi un costume et le masque, et il répond au nom de code de Robin. Mais l’histoire retiendra qu’il n’y a pas eu qu’un seul, mais bien plusieurs personnes qui se sont succédées en tant que Robin. Le premier du nom, Dick Grayson, a grandi et aujourd’hui il officie sous un autre pseudo (Nightwing), adulte majeur et vacciné. C’est le second de la dynastie qui nous intéresse dans cet album intitulé Death in the family (Un deuil dans la famille en Vf - épisodes #426-429). En effet, comme le suggère le titre, Jason Todd, le Robin de l’époque, va trouver la mort dans ce récit, en se faisant sérieusement passer à tabac par le Joker, avant de se prendre l’explosion d’une bombe en pleine face. L’histoire est la suivante : Jason Todd, le second Robin, découvre que sa mère n’est pas celle qu’il a toujours cru. Ses deux parents étant décédés, ils va devoir mener une enquête serrée pour déterminer qui, de trois femmes découvertes dans le carnet d’adresses de feu son père, est sa vraie mère. Ce qui l’amène au Moyen Orient, entre le Liban, Israël et la Somalie, où se trouve aussi, manque de chance, le Joker; le plus cruel et déjanté des ennemis de Batman, qui vient de s'échapper pour la centième fois de l'asile d'Arkham, pour vendre une arme nucléaire à des terroristes. L’homme chauve souris s’en mêle également, comme il se doit, sans se douter qu’un drame se profile : la perte de son jeune compagnon ! Ah ce salaud de Joker et ses blagues toutes pourries…

Jim Starlin, d’habitude spécialiste de la saga cosmique chez Marvel (Warlock, le Défi de Thanos, Captain Marvel…) signe là un passage remarqué pour DC, en reprenant et tonifiant le mythe de Batman. Il faut savoir qu’à l’époque du fameux épisode de Robin se faisant tabasser par le Joker, puis exploser avec une bombe, DC avait prévu deux épisodes différents déjà dessinés. Les lecteurs avaient été appelé à voter par téléphone pour décider de l’issue de la déflagration : sauver le petit Jason, ou se débarrasser de lui. Bien plus cruel que la Star Academy. Au final, les américains ont voté pouce vers le bas (de peu, 5343 contre 5271), et Batman a du encaisser le choc, puis se trouver un nouveau Robin. Dennis O'Neill, editor du titre dans les années 80 et 90, plaisante parfois avec ce lecteur allergique à Jason, qui est resté devant son téléphone des heures durant, et votait pour le trépas toutes les 90 secondes! Au passage, l’histoire est de bonne facture, les dessins académiques (de Jim Aparo) mais agréables, mis à part le costume infantile du second Robin, complètement improbable et franchement ridicule (surtout les culottes courtes vertes, du plus mauvais goût). La scène de la mise à mort est efficace, et vous fera frémir. Un peu moins bon, la rhétorique qui englobe le voyage de Robin et Batman en Iran et au Liban, mais à l’époque les comics mainstream étaient encore un peu trop manichéens et ne faisaient pas toujours dans la nuance. Les tentatives d'aborder de front d'épineuses questions géo-politiques comme le conflit israëlo-arabe ou la guerre civile au Liban sont plutôt taillées à la serpe, même si elles ont le mérite d'exister dans ce type de média. Cet album, que la collection Eaglemoss ajoute à la liste déjà longue qui enchante les fans de Dc, est quand même une bonne occasion de découvrir ce personnage de Robin, le petit laquais de Batman, et de se familiariser avec les drames continue qui jonchent la carrière de Bruce Wayne, mais aussi de lire un de ces petits moments inoubliables qui forgent le caractère d'un héros, d'un vrai. D'autant plus que toutes les tentatives de proposer au grand public des histoires plus anciennes et vintage sont à mon sens à encourager et à soutenir carrément. 

HAWKEYE #1 : LES NOUVELLES AVENTURES DE KATE BISHOP

Que cela vous plaise ou non, Kate Bishop est là pour durer. D'ailleurs la nouvelle série consacrée à Hawkeye met en scène la jeune fille, plutôt que Clint Barton. Nous la retrouvons donc sous le soleil de Los Angeles, alors qu'elle a décidé d'ouvrir une petite étude de détective privé. Certes il s'agit d'une activité encore en devenir, et pour le moment Kate se contente d'un bureau assez miteux, avec un logo dessiné à la main, accroché sur la porte sous forme de feuille de papier... pas de quoi attirer une grande foule de clients, surtout que le design choisi fait plutôt penser au cabinet d'un ophtalmologue qu'à autre chose. Sans compter les clients qui sont attirés par le nom d'Hawkeye, mais s'attendent à l'autre, le vrai, celui qui fait partie des Avengers, qui a des abdos, et que certains clients aimeraient frapper bien volontiers. Au milieu de tout cela, que peut faire notre jeune héroïne, si ce n'est essayer de se faire des connaissances, et une petite place sous le soleil, au sens propre comme au sens figuré? C'est ce que tente de nous raconter Kelly Thompson, la nouvelle scénariste de la série, qui joue franchement la carte de l'humour, et utilise les codes modernes en vigueur pour capter un public plus jeune, habitué à une narration à la cool, et éventuellement recruter un certain nombre de lectrices.
Tout comme Clint son mentor, Kate a un talent particulier pour se fourrer dans les mauvaises situations, et cela au mauvais moment. Ceci implique de se retrouver au beau milieu d'un cambriolage dans une banque, qu'elle parvient à maîtriser avec beaucoup de facilité, ou bien durant la filature nécessaire pour son premier cas, de commettre une bourde qui risque d'avoir des conséquences sur le reste de la série. Voilà un premier numéro assez sympathique, qui à défaut d'être révolutionnaire tente de suivre ce qui a été fait auparavant, tout en s'affirmant inférieur au niveau du dessin de Leonardo Romero. L'artiste exploite le savoir-faire de ceux qui étaient là avant lui, avec des gimmicks visuels, des gros plans ciblés, qui mettent en valeur la faculté d'une femme ordinaire à faire des choses qui le sont beaucoup moins. La couleur de Jordie Bellaire insuffle de la positivité et ajoute au fun de l'ensemble, et font de ce titre un produit parfait pour les lecteurs plus récents, mais qui parlera probablement moins à celles et ceux qui ont le coeur pris par des comics plus "classiques" dans le fond et la forme. Idée personnelle pour finir : le manque (pour l'instant?) d'enjeux forts, de guest star de poids, et de grands noms au menu, font qu'à première vue la viabilité de ce nouveau Hawkeye est loin d'être garantie à moyen long terme... 



A lire aussi : 



ROGUE ONE - A STAR WARS STORY : LA REVIEW DU FILM

Cette fois nous sortons enfin de la chronologie officielle, de la saga véritable, pour aller creuser dans les interstices, aller voir si dans les marges il n'y a pas des détails ou des récits apocryphes qui traînent. Dans l'univers des séries ou du cinéma, ça s'appelle un spin-of. Voici venir Rogue One, qui admettons le semble passionner les foules un tantinet moins que le récent réveil de la Force, mais qui reste un événement interplanétaire étroitement surveillé par l'Empire... Mais je m'égare. 
Ce qui est amusant avec Rogue One, c'est que nous savons déjà (presque) tous que la mission périlleuse et vitale qui anime la seconde moitié du film est vouée au succès. Il suffit d'avoir vu le premier film historique Star Wars (épisode IV donc...) pour en avoir le coeur net. Idem sur le destin tragique des héros de ce long métrage... Certes ils sont attachants et courageux, mais s'ils ne sont pas présents dans la première et grande trilogie, il y a forcément une raison que vous pouvez deviner. Du coup disposer ainsi de personnages sacrifiables libère la production du fardeau de l'happy end à tous prix, et donne droit à une dernière demie-heure somptueuse, un gigantesque combat entre ciel et terre comme on n'en voit que trop rarement, et qui fait passer les premiers films Star Wars pour de simples mises en scènes avec des figurines et des maquettes. Ce qui n'est d'ailleurs pas faux, rappelons le. Et encore plus admirable! 
C'est ici le conflit entre l'Empire et l'alliance rebelle qui est au centre de l'action. Les méchants vont le devenir encore plus,a vec une arme totalement folle, capable de détruire des planètes, qui est mise en chantier : c'est l'Etoile Noire, que l'on ne présente plus. Pour achever ce chef d'oeuvre de puissance militaire, il faut convaincre le scientifique Galen Erso de collaborer, quitte à s'en prendre à sa famille. La petite Jyn parvient à s'enfuir, et elle fait perdre ses traces quinze ans durant, jusqu'à ce que les forces de l'Alliance la tire du cachot pour une mission d'importance vitale : retrouver le paternel, qui est accusé d'avoir mis au service de l'Empire toutes ses compétences technologiques, et le mettre hors d'état de nuire davantage, dans la plus grande discrétion. Pendant quarante ans, tout ce qu'on nous raconte ici est resté contenu dans les didascalies d'ouverture du premier film, où on nous révélait à l'emporte pièce que durant une grande bataille victorieuse des rebelles, des plans secrets pour en finir avec l'Etoile Noire avaient été volés. Ne nous y trompons pas, le but est aussi de rassurer les fans déçus, de les dédommager, en les ramenant sur un terrain connu et pourtant à défricher. Et c'est plutôt bien fait! 


Nous sommes si proches, et si loin. C'est du Star Wars, ça en a le goût, ça en a la saveur, mais les fins gourmets ne s'y trompent pas, c'est un dérivé bien fichu, mais qui ne prétend pas ressembler en tous points à l'original. L'emballage est différent, l'habillage ne cherche pas la fidélité authentique. Pas de logo, de menu déroulant en ouverture, ni de thème musical si familier, l'oeuvre de John Williams étant tout de même vaguement présente grâce à la variation sur le thème de Michael Giacchino. Le scénario est de Chris Weitz et Tony Girloy, tandis que c'est le réalisateur du gros et ébouriffant Godzilla, Gareth Edwards, qui se cale derrière la caméra. Les personnages du film sont globalement tous bien campés, et on appréciera de voir une femme dans le rôle phare de ce volet dérivé, à savoir Jyn Erso , interprétée par l'anglaise Felicity Jones. Si on excepte une vague romance désespérée en fin de film, de beaux moments lui ont été réservés, et le duo formé avec le mexicain Diego Luna, qui est le rebelle Cassian Andor dans le film, fonctionne bien. Finalement les rôles tenus par Forrest Whitaker (Saw Gerrera, un rebelle terroriste tapi dans sa grotte dont on comprend assez peu les motivations) et Mads Mikkelsen (Galen Erso, l'ingénieur qui est, contraint de mettre son talent au service de l'empire) sont moins importants et écrits, et servent plus un objectif fonctionnel que l'ambition de faire briller les interprètes. Bien entendu, certaines règles ne peuvent changer, comme la présence du droïde du jour, ici K-2SO, création impériale reprogrammée, qui finira bien décliné à toutes les sauces funko pop et autres figurines articulées pour les fêtes. Sauf que s'il a droit à quelques scènes sympathiques et apportent un humour froid et décalé (pas très drôle, le Rogue One, en fin de compte), son design est moins attachant et rassurant que celui de ses prédécesseurs à circuits. La Force est de la parti aussi, avec le combattant/sage/mystique illuminé du jour, qui au beau milieu des combats les plus acharnés recourt plus à sa foi inébranlable, à ses convictions intérieures, qu'aux gros calibres dont se servent ses partenaires rebelles. Cerise sur le gâteau, les clins d'oeil à Star Wars, the real Star Wars, achèvent de séduire le spectateur, de Darth Vader à la princesse Leia, en passant par R2-D2 ou l’amiral Tarkin, qui ressuscite Peter Cushing, grâce à une copie 3D animée numériquement. 
Agitez l'ensemble avant de servir très chaud, et saupoudrez votre soirée avec ce Rogue One. Vous obtiendrez un plat plus épicé et sophistiqué que l'original, moins "du terroir" et authentique, mais qui vous fera sortir de table avec la sensation d'avoir bien mangé. L'estomac plein, on est plus enclins à écrire une critique positive.




Un très très grand merci à l'équipe du Pathé Gaumont de Nice (et spécialement Jean Baugé), à l'association Galaxie Vésubie 06, au staff d'Alfa Bd, la librairie bd de Nice. Ce fut un plaisir d'être avec vous à la soirée Rogue One mercredi soir. 


A lire aussi : 


Et comme toujours, chers lecteurs, merci de votre soutien.
Une manière simple d'être à nos cotés : retrouvez et likez la page Facebook







COSPLAY MANIA (16) + STAR WARS ROGUE ONE (Avec Galaxie Vésubie)

Bonjour à toutes et à tous, et soyez les bienvenus à ce nouveau rendez-vous cosplay. Certes, on ne peut pas dire que nous sommes des spécialistes de la régularité... Mais bon, c'est partie pour cette nouvelle édition, avec son lot de nouvelles têtes et de nouveaux costumes. Et en cadeau bonus pour ce vendredi, quelques photos de la journée animation Star Wars Rogue One au Pathé Masséna de Nice avec les amis de Galaxie Vésubie 06. 



Une question à poser? The Riddler vous propose devinettes et énigmes à volonté. Un costume classe pour un vilain dandy distingué


Droit sorti des égoûts de Suicide Squad, Killer Croc est en liberté. Heureusemebnt on le voit arrivé de loin avec ses pantalons orange flashy


Un cosplay rare : Black Lightning. Il faut bien admettre que peu de cosplayers s'intéressent à ce personnage. en voici une version fort sympa


Magie et mysticisme au menu chez Dc. avec le démon Etrigan, et l'énigmatique et fort belle Madame Xanadu. 


Prête pour le film à venir. Carol Danvers est Captain Marvel, et elle a des états de service qui forcent le respect


On peut être une guérrière barbare et garder charme et féminité. Red Sonja en est un exemple parfait. On aurait envie de la croiser. 


Oubliez le rap ou la techno. C'est soirée disco, et il est naturel d'inviter l'héroïne qui en fut l'égérie chez Marvel, Dazzler et sa tenue chic et choc 


Power Girl est un grand classique du cosplay. Des formes affriolantes et une tenue adéquate, le tour est joué. Ici le travail sur la photographie permet un fort beau résultat


Au passage, car toutjours en partie de cosplay il s'agit (mais pas que) remercions l'association Galaxie Vésubie 06 pour avoir apporter animation et divertissement lors de la première journée d'exploitation du film Rogue One au Pathé Gaumont Masséna et Paris de Nice. Comme toujours le cinéma du centre ville de Nice a eu la grande gentillesse de nous accueillir pour une journée spéciale, et les amis de Vésubie ont su être à la hauteur de leur réputation. Sabres lasers, robots, jedis ou stormtroopers, il y en avait pour tous les goûts, encore une fois. Un grand merci à eux, à Alfa Bd, la librairie Bd niçoise de référence (voire du sud-est...) et au Pathé Gaumont.















SCALPED : L'INTEGRALE DE LA SERIE DE JASON AARON CHEZ URBAN COMICS

Sérieusement, un comic-book qui parle de réserve indienne et de culture en plein délitement, plutôt qu'un récit de capes et super pouvoirs? Oui messieurs dames, d'autant plus que chez Urban ressort une intégrale du Scalped de Jason Aaron, raison de plus pour se pencher sur la question, et plonger dans la lecture sans retenue. Le "héros" de ce titre est Dashiell "Dash" Bad Horse, agent du FBI en catimini, qui comme son nom le laisse supposer est un "natif" du Dakota du Sud, et dont les racines sont auprès de ces tribus indiennes qui occupaient autrefois fièrement les lieux, avant que l'inévitable progression des colons ne se transforment en lente extermination. S'il est revenue du coté de Prairie Rose, c'est pour mener l'enquête sur un groupe de malfaiteurs qui s'adonnent aux trafics en tous genre, principalement les amphétamines, la prostitution, et les jeux de hasard. Dash laisse derrière lui comme une trace de souffre, une aura décadente, et quand il rentre dans un bar, c'est pour que ça se termine en baston, donc à la prison. Libéré par l'intervention du parrain de la région, un certain Red Crow, il se voit amnistié et pardonné, sous la forme d'une tâche inattendue, celle de shérif, à la solde des pouvoirs en place, cela va de soi. L'idéal pour remplir une mission secrète. Au passage, une fois en activité, Dash retrouve des éléments de son passé, comme une mère qu'il avait laissée dans l'ignorance complète sur son sort, ou son ancienne petite amie, Rose, depuis mariée mais pas farouche. En parcourant ces pages, le lecteur en prend pour son grade. On saute rapidement de scènes de bagarre aux fusillades, d'une organisation terroriste à l'orgueil national piétiné, en passant par la case coutumes indiennes et culture en berne. Le scénario est sans concession ni parenthèses enchantées, c'est dur, sale, sarcastique, ça sent la sueur et la pauvreté, la misère et la corruption à tous les étages. 


Avec Scalped, on pourrait parler de comic-book politique, tant le constat d'Aaron est sans concession pour ce qui se passe à l'intérieur des réserves indiennes en Amérique. Chômage galopant, alcoolisme dominant, violence latente et expédients en tous genre, c'est une réalité morne et désoeuvrée qui est peinte, où l'espoir n'a guère de place, en bout de course. Pas de héros non plus dans ce récit, avec un Bad Horse instable et rongé de l'intérieur par des racines mortifères qu'il a fui et fui toujours comme la peste. Red Crow fait la loi en bon affairiste louche, il arrose à tous les étages, considère que corrompre est un mode de vie comme un autre, et n'a d'autre préoccupations existentielles que celle de pouvoir ouvrir son grand casino à 97 millions de dollars pour s'en mettre plein les fouilles, faisant son beurre sur la misère locale qui ne cesse de croître, en l'absence de la moindre moralité. 
R.M.Guera (espagnol mais croate de naissance) est le dessinateur de ce titre enragé. Son style colle parfaitement au ton général, et il gagne en puissance et en maîtrise au fil des épisodes. Ses personnages sont presque brouillons, ce sont des masses torturées qui évoluent sur des vignettes sombres et grouillante d'une humanité pas toujours recommandable. Parfois la couleur chaude vient illuminer les situations les plus blafardes, renforçant encore l'impression de misère humaine, d'urgence jamais prise en compte.
Scalped est donc un titre coup de poing. Qu'on taxera presque de misérabiliste, car nul doute que Aaron calque la main au maximum avec ce job, mais le travail de documentation initial, et la volonté de présenter une situation sociale réelle fait froid dans le dos : de la fiction certes, mais pas forcément trop. Nous sommes bien loin des fiers indiens des westerns, de la liberté individuelle, des teepees et calumets de la paix, avec plumes aux couleurs bigarrées. Contraste total. 



A lire aussi : 




NOVA #1 : SAM ALEXANDER ... ET LE RETOUR DE RICHARD RIDER

Sam Alexander, le petit jeune, est finalement parvenu à trouver sa place dans le coeur des fans. Pas facile, en apparence, mais une conclusion logique à un parcours attachant, pour un adolescent du XXI° siècle avec des préoccupations et un comportements adéquats. Mais il n'empêche, le moment du retour de Richard Rider est arrivé. Donné pour mort ( ou tout du moins disparu) au terme de Thanos Imperative, le Nova le plus célèbre fait son come-back dans la nouvelle série relaunchée, dont il partagera la vedette avec Sam. Jeff Loveness et Ramon Perez prennent un peu le contrepieds de la sinistrose actuelle, qui voudrait que pour faire sérieux, les comics ont besoin de drames poignants, et de luttes intestines pour fonctionner. Le fun prédomine, avec notamment la vie quotidienne du petit Nova, qui est certes doué dès lors qu'il s'agit de combattre des menaces spatiales, ou sauver la mise (à sa manière) à des entités comme Ego, la planète vivante (dans les premières pages), mais s'avère bien moins efficace quand il se retrouve face à une jolie fille de son lycée, dont il voudrait attirer l'attention. En plus, pas simple de prendre la parole et dire des choses censées quand on se balade en slip pour avoir oublié de revêtir des pantalons sous le costume de super-héros. 
La quête du père (au sens plus figuré que propre, puisque le paternel avait disparu également) fut le grand leitmotiv de tout ce qui a été fait sur le personnage jusque là. Cette quête se déplace ici, avec la recherche d'un nouvel équilibre entre deux générations de Nova. Rider a en somme une place plus modeste dans ce premier numéro, mais on nous fait comprendre que sa réadaptation va être problématique, et que beaucoup de questions attendent encore des réponses, qui risquent de ne pas être toutes agréables à entendre. Ramon Perez (avec les couleurs de Ian Herring) est aussi député aux dessins, et il est à sa place sur ce titre, car il parvient à balancer avec efficacité le coté super-héroïque pur et dur, et donner de l'expressivité, un aspect touchant à Sam, avec un jeu de corps et des situations bigger than life mais drôles, qui font qu'on ne peut prendre totalement au sérieux le titre, sans pour autant le classer au chapitre des bouffoneries. Même si vous êtes allergiques à la nouvelle génération Marvel, celle qui occupe le devant de la scène depuis l'avénement des All-New All-Different (voire avant, comme l'ami Nova) cette série pourrait bien valoir que vous lui laissiez une seconde chance. Ecrite avec un dosage qui fait mouche, ramenant un héros mythique que les lecteurs semblaient regretter sincèrement, elle a de quoi devenir un petit hit ces prochains mois, en associant l'aspect cosmique à des situations vraiment humaines, dans la plus évidente des traditions de la maison des idées. 


A lire aussi : 




QUANTUM AND WOODY TOME 2 : (IN)SECURITE NATIONALE (Bliss Comics)

Voici donc le tome 2 de l'une des séries les plus décalées et amusantes du moment, à défaut d'avoir une profondeur exceptionnelle. C'est que Quantum et Woody est devenu une sorte de plaisir coupable, à lire sans modération. Les deux personnages sont frères, mais tout les oppose, aussi bien physiquement que caractériellement. Une première page de résumé permet au lecteur qui prend le train en marche de comprendre tout ce qu'il a perdu dans le volume précédent. Du coup on entame vite et bien la suite, avec un Éric Henderson rattrapé par son passé, au sein des forces armées américaines. Il en a été licencié, et vous allez comprendre pourquoi et comment. Et désormais il travaille pour la sécurité, dans une boîte privée au service de Magnum Security, dont le patron est un illuminé qui revend des armes au gouvernement, et fomente un coup d'état en secret, pour se faire de l'argent. Il a percé la double identité de Éric / Quantum, et si ce dernier souhaite garder son job, il va vite devoir participer à une opération suicide sous les ordres du boss. Infiltrer un groupe de survivalistes armés jusqu'aux dents, dans un coin paumé des États-Unis! Mais cela ne dérange pas le moins du monde notre super héros masqué, qui se lance dans l'aventure plein d'optimisme. En réalité le gros problème c'est qu'il ne pourra pas participer à cet assaut/commando barbouze, sans embarquer avec lui Woody, puisque tous les deux sont obligés de "klanger" (entrechoquer) leurs bracelets régulièrement, s'ils ne veulent pas voir leurs atomes se dissoudre. Et franchement Woody est un boulet... les seules choses à laquelle il pense sont le sexe, les magouilles, l'argent facile, et encore le sexe. Vous comprendrez que quand on est en mission, un personnage de ce genre c'est l'assurance que tout va très vite partir en vrille. Tant mieux car c'est tout aussi délirant que drôle, et c'est truffé de référence à la culture ou la politique américaine. Bref une série qui donne la banane.



Les personnages ont tous un coté décalé, des failles, une aura de loser ou de gaffeur qui leur colle à la peau. Quantum et Woody donc, mais aussi une jeune clone qui apprend les choses de la vie en compagnie de Woody (qui commence par ce qui se passe en dessous de la ceinture) et un bouc, Johann, qu'on devine être bien plus que ce qu'il semble, et qui partage le petit deux pièces d'Eric au début de ce second tome. C'est un joli bordel organisé, qui tire juste sur les survivalistes, le puritanisme et la politique américaine, se moque allégrement des séries super-héroïques classiques, tout en respectant assez les codes pour que le lecteur reste en terrain familier, mais le sourire (franc) aux lèvres. Dommage que Tom Fowler laisse la place au dessin : place à Ming Doyle, dont le trait est plus ébauché, moins précis et attentif. Parfois on est dans le domaine de la caricature ou de la suggestion, avec le risque de quelques vignettes disgrâcieuses. Qu'à cela ne tienne, je vous assure que ce volume est éminément drôle et efficace, et que Bliss Comics tient là un des titres les plus sarcastiques et dingues de notre époque. Notre conseil reste identique, donnez une chance à Valiant, et vous lirez de jolies choses.


A lire aussi : 

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...