DARK DAYS : THE FORGE - BATMAN ET LES PREMICES D'UN GRAND EVENEMENT

Depuis son arrivée sur la franchise Batman, depuis même l'introduction de la Cour des Hiboux, Scott Snyder a de très grands projets pour le Dark Knight. Cela fait des années qu'il laisse monter la sauce, et nous approchons enfin du climax, avec un événement qui porte le nom de Dark Nights : Metal prévu pour août. Pour patienter les lecteurs ont droit à deux préquelles. Le première s'appelle The Forge et elle vient de sortir. C'est écrit par ce même Snyder et James Tynion IV; à l'intérieur nous sentons qu'un mystère et une menace inimaginable planent sur l'univers DC Comics. Le mot univers est employé correctement car non seulement cela concerne notre planète (nous retrouvons Batman et Aquaman à l'occasion de l'éruption d'un volcan, là où se trouve une des bases secrètes de la chauve-souris dans le triangle des Bermudes) mais aussi le cosmos tout entier. Les gardiens de Oa envoient notamment le Green Lantern Hal Jordan sur Terre, pour une mission particulière, et ce dernier va faire un tour dans la Batcave, où l'attend une révélation de poids. 
Un autre des personnages importants de ce numéro est Hawkman. Son utilisation a une logique narrative évidente. On essaie de nous faire croire que la grande menace à venir est implantée depuis l'aube des temps, et comme vous le savez sûrement, Carter Hall (qui va jouer un rôle clé) ne meurt jamais vraiment, mais ressuscite continuellement, depuis la découverte du métal Nth, d'origine extraterrestre. L'impression est que Snyder a enfin décidé de relier tous les points qu'il avait laissé sur la carte, et de montrer aux lecteurs que tous les arcs narratifs qu'il a écrit jusque-là vont finir par se rencontrer, pour former un ensemble cohérent. Bien entendu (et c'est un tic important chez lui) faire tout ceci sans utiliser le Joker est hautement improbable... vous comprendrez pourquoi en lisant.
On trouve aussi beaucoup d'autres intervenants, comme par exemple Superman. Oui ce sera un événement de grande importance et d'autres séries vont être concernées. Finissons avec une remarque sur les dessinateurs. Je dis dessinateurs au pluriel car nous avons Andy Kubert, Jim Lee et John Romita Jr aux commandes. Les encreurs sont eux des habitués de ces pointures, puisque nous avons Danni Mikki, Klaus Janson et Scott Williams. Ma foi c'est assez beau, pour peu que vous adhériez aux styles de ces messieurs. Romita Jr par exemple est de nouveau dans une phase assez caricaturale, et on l'a vu plus appliqué ces mois derniers. Toutefois la différence de style et d'attention dans le trait de ces trois-là provoque un contraste graphique, qui finit quand même par être un peu dérangeant. Reste un numéro très dense en questions, et qui promet de vraiment avoir une suite cataclysmique, à commencer par le prochain one shot The Casting, dont la sortie est prévue à ce jour le 12 juillet.



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SPIDER-MAN – L'ENFANT INTÉRIEUR : UN MARVEL VINTAGE INDISPENSABLE

Vermine. Déjà, le fait de porter ce genre de nom de code n'est pas une bonne chose pour l'amour-propre. Encore moins quand vous avez été victime d'expériences sadiques (merci le Baron Zemo) qui vous ont transformé en un monstre cannibale, qui vit dans les égouts et attaque tout ce qui bouge. Cet ennemi de Spider-Man, aussi dangereux que pathétique, a été pris en charge par le docteur Kafka, qui n'a pas son pareil pour aider les cas désespérés, savoir les écouter et atteindre le peu d'humanité qu'il reste en eux. Seulement voilà, Vermine s'est échappé et il a semé derrière lui des cadavres ensanglantés. Spider-Man se sent en partie responsable de ces morts et la colère gronde en lui : aurait-il dû se débarrasser définitivement de son adversaire, plutôt qu'espérer en des soins miraculeux qui n'ont finalement pas fonctionné? Le tisseur ne va pas très bien. Il a récemment été enseveli vivant par Kraven le Chasseur, et même s'il est parvenu à se sortir de terre et vaincre une fois encore le terrible russe, son esprit en a gardé des séquelles. De plus, le traumatisme de la disparition prématurée de ses parents biologiques n'a jamais été affronté sérieusement. Autre personnage pris dans la spirale des failles psychologiques qui s'ouvrent à l'improviste, l'ami de toujours, Harry Osborn. Il n'arrête pas d'halluciner et voir le fantôme de Norman son père Norman, qui le pousse vers un chemin de violence, menant inéluctablement à la haine, à l'héritage familial, celui du Bouffon Vert, dans lequel les Osborn ont tendance à se perdre. Entre colère, manque de confiance en soi, doute et traumatisme de l'enfance, les personnages de cet album magnifique se mettent à nu devant le lecteur, et semblent plus faillible que jamais. Pauvre Vermine, dont le père avait les mains baladeuses et la mère préférait ne pas savoir, pauvre Harry, dont le géniteur a tué une des meilleures amies, et lui a légué un titre de criminel psychopathe, avec planeur et bombes citrouilles inclus. La famille, ce n'est pas toujours drôle.

Il faut dire que le scénariste Jean-Marc DeMatteis n'a pas son pareil, dès lors qu'il s'agit d'aller creuser dans ce qui se passe au plus profond de la psyché des supers héros auxquels il s'attache. Certes nous avons de l'action, des mano a mano puissants (et en cela le style anguleux et incisif de Sal Buscema est particulièrement efficace, et permet une lecture aussi agréable que claire) mais c'est surtout l'approfondissement psychologique et intime qui fait de cet "enfant intérieur" une sortie totalement indispensable. Au risque de sembler un peu trop exalté, je remercie infiniment Panini Comics pour avoir exhumé des cartons cette aventure, autrefois publiée en VF dans les pages de Nova. Excellente revue d'antan mais qui proposait ces épisodes dans un petit format, qui ne convenait pas à la beauté de ces récits introspectifs. Derrière le héros se cache l'homme, et l'homme très souvent est le résultat des affects reçus ou dont il a été privé. L'homme est ce qu'il est car il met sous silence ses instincts les plus bas et tente de s'élever, jour après jour, au risque parfois de chuter avant de se relever, mais pour des individus comme vermine, existe-t-il une possibilité de se racheter, de devenir quelqu'un d'autre? Sera-t-il possible pour Norman Osborn de s'affranchir de la malédiction paternelle, ou faudra-t-il un ultime affrontement entre le Bouffon et Spider-Man pour que les deux amis se déchirent, jusqu'au conséquences les plus extrêmes et que triomphe la folie? Voici une série d'épisodes absolument somptueux. Tout est écrit avec une sensibilité remarquable, à la virgule près. On ressent ce que ressentent les personnages, on tremble et on souffre avec leurs souffrances... rarement une parution présentant un récit super héroïque dégage autant d'humanité et d'honnêteté que cet "enfant intérieur". Certes la colorisation et quelques tics d'écriture trahissent l'époque à laquelle appartient cette aventure, mais que cela ne vous empêche pas de vous jeter dessus. C'est une véritable perle et tous les fans de Spider-Man ou de récits mûrs et profonds se doivent absolument de le posséder, dans leurs bibliothèques garnis. Pour nous l'album totalement incontournable du mois de juin.


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DESCENDER TOME 3 : SINGULARITÉS

Le tome 3 de la série de Jeff Lemire et Dustin Nguyen, Descender, est arrivé! Pour rappel, il s'agit de l'histoire d'un petit robot appelé Tim 21, pourchassé sur plusieurs mondes et objet de toutes les attentions, car possédant probablement la clé d'un conflit, qui des années auparavant a vu une révolte généralisée de tous les androïdes, contre le genre humain. Les robots ont été banni, démantelé, exterminé, et ce dernier exemplaire qui s'est réveillé est à la fois une menace, et peut-être une réponse, à toutes les interrogations. Ce volume 3 marque une pause dans l'histoire. Nous en étions au face-à-face entre le modèle Tim 21 et 22, une confrontation qui tourne à la jalousie entre deux êtres bien moins artificiels qu'il ne semble et beaucoup trop humains dans leur réaction. Alors que les deux sont occupés dans un mano a mano poignant, les épisodes du jour sont tous consacrés à un des personnages principaux, et ils permettent d'en savoir beaucoup plus sur leur passé, leur background. Il s'agit donc de connaître les motivations des uns et des autres, de savoir pourquoi chacun agit de la sorte, et comment l'arrivée des Moissonneurs et le début de la révolte a impacté le quotidien de ces êtres que tout sépare au départ que ce soit par exemple Andy, le petit garçon autrefois propriétaire de Tim-21 (et qui a bien grandi!), de Bandit le petit chien robotique, qui servait d'animal de compagnie, ou tout simplement du modèle Tim-22 qui a mal tourné et ne porte pas l'humanité dans son cœur. Sans oublier Effie, l'ancienne petite amie d'Andy devenue chef d'un mouvement alternatif révolutionnaire d'humains "augmentés" par la robotique, ou Telsa, fille du haut général de l'UGC (la force cosmique interplanétaire) qui a tout a prouver à son paternel. Mention particulière pour le récit (le dernier) dédié à Foreur, ce robot géant qui creuse et détruit, où un lien fort et terrible est dévoilée, avec lui et la mère d'Andy. 
En apparence donc, il ne se passe rien. Uniquement de longs flash-backs. L'action proprement dite n'avance pas d'un iota, durant ces cinq histoires. Et pourtant, rarement le "rien" n'aura été aussi bien rempli, pertinent, juste.
La grande force de Jeff Lemire et de conférer à tous ses personnages une humanité authentique, qui suinte de chaque planche. Pas gagné lorsqu'il s'agit de constructions artificielles... pour autant on se prend d'amitié ou de compassion très rapidement, avec ces robots qui tentent de rester en "vie" pour autant que l'on puisse appeler ça une vie. Les épisodes de ce tome 3 sont une plongée dans la maltraitance, dans la frustration, dans les actes manqués ou les ratés d'une existence, qui font que le destin bascule vers d'autres lieux, d'autres horizons, qui finissent bien des années plus tard par se recouper, sous forme de fresque futuriste fascinante. Quand à Dustin Nguyen et ses aquarelles, c'est toujours un spectacle pour les yeux... le trait est parfois juste suggéré, l'émotion suinte par petites touches subtiles, avec des couleurs froides ou pastelles qui viennent baigner le récit d'une lumière clinique et visuellement adaptée à chacune des tranches de vie de cet album. Une réussite incontestable que Descender, dont la sortie chaque mois est devenu un rituel nécessaire. 


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PLUTONA : NOUVELLE SERIE DE JEFF LEMIRE CHEZ FUTUROPOLIS

Comment cela vous ne connaissez pas Plutona? Il s'agit pourtant de la plus puissante des super-héroïnes au monde, ce qui ne l'a pourtant pas empêché de trouver la mort au combat. C'est tout du moins ce qu'il semble à un groupe de cinq gamins, qui la trouve allongé dans un bois. Chacun de ses jeunots est un peu isolé, à part à sa façon. Les caractères divergent, les sensibilités aussi, néanmoins cet événement va les rapprocher et leur faire vivre une aventure, qui sur le fond semble d'une grande banalité, mais qui est pourtant rehaussée d'une humanité fort honnête et touchante. Imaginez un peu quelle pourrait être la réaction de collégiens devant le corps d'un super-héros abattu... Appelleraient-ils la police, le diraient-ils à leurs parents, ou tout simplement préféreraient-ils garder le silence et tenir ce secret pour eux? 
Il est désormais impossible de le nier, Jeff Lemire a un talent extraordinaire dès lors qu'il s'agit de caractériser au mieux ses personnages, et de les rendre attachant. Il lui faut par exemple une dizaine de pages à peine pour parvenir à mettre au clair le background et la personnalité des 5 gamins, et la répercussion que tout cela a pu avoir sur leur croissance, leur formation. Jalousie, espoir, cynisme, frustration, tout cela explose en silence à la face du lecteur, en quelques coups de crayon. Il faut dire qu'il reçoit le renfort au dessin de Emi Lenox, qui pour chaque situation utilise un trait particulièrement efficace et simple, qui touche à l'essentiel tout en évitant savamment les moindres détails inutiles.
Tout ceci fonctionne grâce à deux petits expédients bien trouvés, comme par exemple au départ la division des planches en 4, avec chaque vignette qui scande un moment précis de la journée de nos jeunes héros (deux d'entre eux habitent sous le même toit, ils sont frère et sœur), au passage classique de la bataille entre super-êtres à pouvoir et complétée par une introspection psychologique de la super héroïne apparemment décédée. Par exemple ce que la société attend réellement de Plutona... peut-elle vraiment défendre les siens et tout dans le même temps mener une vie de mère au foyer?
Au fur et à mesure que l'histoire avance, qu'un secret dans le secret prend le dessus sur le reste de la narration, les lecteurs peuvent éprouver un petit sentiment de lassitude, l'impression que l'album n'évolue pas aussi bien qu'il avait démarré. Néanmoins la surprise finale qui vous attend fonctionne comme une rupture définitive des illusions, et amène à s'interroger sur l'ensemble de ce qu'on vient de lire et de la morale qu'on pourrait en tirer.
Album à vite découvrir chez Futuropolis!


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(DC REBIRTH EN VF) JUSTICE LEAGUE TOME 1 : LES MACHINES DU CHAOS

Le moment n'est pas des plus joyeux pour la Ligue de Justice. Le groupe vient de subir une perte importante, puisque Superman est mort! Du coup l'idée la plus brillante de Batman est d'engager -pour augmenter la force de frappe du team- Superman... oui, car il y a un autre homme d'acier dans la ville, celui qui autrefois évoluait dans l'univers narratif d'avant les New 52 et qui est marié avec Loïs Lane, et père d'un enfant. Et il ne sera pas de trop pour repousser la menace du jour. Comme très souvent lorsqu'il s'agit de décrire un scénario apocalyptique, les auteurs ont recours à un méchant issu de l'espace. Ici il s'agit carrément d'une invasion alien avec un énorme parasite appelé le moissonneur (Harvester) et qui est venu décimer la planète. Et encore il semblerait qu'il ne soit que le précurseur d'une armée à sa suite... soyons honnêtes il n'y a pas une grande profondeur dans le numéro qui ouvre cet album, le one-shot Rebirth. Pas le temps de faire dans l'introspection ou l'analyse de ce que ressentent les personnages, même le drame vécu par Wonder Woman (elle a perdu celui qu'elle aimait tout de même) est juste ébauché, et cela manque complètement de pathos. Bryan Hitch a choisi l'action, c'est sous cet angle qu'il nous présente cette vingtaine de pages censée faire la jonction entre les cinq dernières années chez DC Comics et ce qui nous attend dans les mois prochains. C'est bien cela le problème, le manque d'émotion. On entendrait presque l'éditeur murmurer derrière les héros "bon certes Superman est mort, mais on a tout de suite trouvé un remplaçant, en fait on l'admet on s'est planté ces derniers temps, et là il faut qu'on revoit notre copie, et vite" .
Hitch fait de son mieux au dessin; sur certaines planches c'est vraiment très beau et on se rend compte à quel point il est capable d'être efficace dès lors qu'il s'agit de s'attacher aux détails ou aux poses des personnages. Mais à d'autres endroits on a l'impression que l'artiste bâcle un peu des visages ou plusieurs cases, et le sentiment global est celui d'une précipitation coupable dans la représentation des combats et de l'urgence du champ de bataille.


Cela ne s'arrange guère avec le premier arc narratif proprement dit, qui amène sur le devant de la scène Les machines du chaos. Là encore Hitch joue le surdosage, en balançant au visage du lecteur tout les poncifs du genre, dans la catégorie séries catastrophistes, avec invasion et menaces planétaires. Des aliens, des humains contrôlés, le danger au coeur de la Terre, tout y passe sans jamais nous convaincre. Les différents membres de la Justice League n'ont pas le temps et le loisir d'approfondir leur vécu, leurs relations, et c'est juste un concours de qui tape sur qui, de quelle manière, avec quelle force. Tony Daniel au dessin est l'assurance de planches spectaculaires, réussies, et ici c'est encore le cas, même si on pourrait signaler qu'on l'a déjà vu plus inspiré, comme si lui aussi (et Sandu Florea son encreur) avait bien compris qu'il fallait là payer les traites et lancer un titre Rebirth en grandes pompes, sans pour autant s'investir corps et âme dans un projet qui n'en a pas beaucoup, d'âme. C'est bien dommage tout ceci, car avec le film qui s'annonce prochainement, et un niveau qualitatif moyen fort honnête, l'opération Rebirth se devait de donner une place importante et choyée à la Ligue de Justice. Au lieu de cela, on plafonne dans le nanard à grands effets spéciaux, lunettes trois D sur le nez, pour une profondeur de l'image, qu'on ne retrouve guère dans le scénario. 



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ICEMAN #1 : QUI EST VRAIMENT BOBBY DRAKE? (Avec Sina Grace et Alessandro Vitti)

Le lecteur qui ne s'est pas intéressé aux X-Men depuis des années pourrait être surpris en découvrant la première planche du premier numéro de cette nouvelle série, consacrée à Iceman (c'est-à-dire Iceberg en VF). Le personnage s'inscrit en effet sur un site de rencontres gay. Mais il faut dire qu'entre-temps Brian Bendis a ramené à notre époque les premiers X-Men, dans leur version adolescente, et que cela n'a pas été sans provoquer de profonds bouleversements. Ainsi la version jeune de Bobby a dû révéler son homosexualité après que la jeune Jean Grey ait fouillé de manière un peu cavalière dans ses pensées. Le gamin a trouvé un boyfriend et il semble heureux, ce qui a le don de faire réfléchir le Bobby Drake adulte, et faire naître en lui un désir d'affirmer enfin ce qu'il est intimement. Le description de son profil, sur le site, sert de fil conducteur à la narration, avec un protagoniste qui a des difficultés à se présenter, à comprendre et définir qui il est vraiment. Cette fâcheuse tendance à devoir coller des étiquettes, pour trouver une place parmi les autres... 
Les scènes entre les deux avatars, jeune et plus âgé, sont très dynamiques, drôles, et l'interaction semble couler de source. N'allez pas croire non plus que toute cette série va tourner autour de l'orientation sexuelle de Bobby! Bien entendu Sina Grace nous réserve d'autres choses, comme par exemple le rappel de la cruelle relation qu'entretient le héros avec ses parents. Ces derniers affirment l'aimer, mais ils sont intolérants, n'ont jamais véritablement accepté que leur fils soit un mutant, et on sent toujours la tension, la désillusion, le manque d'affection, lorsque ces trois-là se parlent (ou ne se parlent pas). Imaginez un peu quand il seront au courant pour le coming-out du fiston... Cerise sur le gâteau, l'hôpital dans lequel se trouve le père de Bobby, victime d'une alerte cardiaque, est attaqué par un membre des Purifiers, ces espèces de cinglés fou de Dieu, animés par une doctrine moyenâgeuse perverse. Au dessin Alessandro Vitti fait un très bon travail. Chacune des vignettes donne sens, corps et mouvement, à un numéro qui se lit vite, sans jamais ennuyer, et qui alterne parfaitement séquences introspectives et cadence super héroïque. Le jeune Bobby, le Bobby adulte, sont tous les deux très bien caractérisés par un dessinateur en grande forme. Bref si sur le papier ce titre ne ressemble pas à un indispensable absolu de l'été, le fait est qu'il s'agit une très bonne surprise, que nous vous recommandons sincèrement.


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WONDER WOMAN (PAR GEORGE PEREZ) : DIEUX ET MORTELS TOME 2

Second tome, second gros pavé consacré à la Wonder Woman de George Perez. Si vous aimez la mythologie, et bien entendu le personnage, dire qu'il s'agit d'une sortie indispensable n'a rien d'exagéré. En tous les cas, c'est bien supérieur à ce qui est en ce moment proposé au cinéma. On entame ce volume avec l'amour! Les sentiments confus, qui agitent les coeurs, entre désir et jalousie, envie et pudeur. Steve Trevor débute une vie conjugale avec Etta Candy qui a entamé un long régime pour retrouver une silhouette longiligne. Diana fait pour sa part des rêves assez évocateurs, depuis qu'elle a croisé le chemin de Superman. Qui a son tour n'est pas insensible au charme de l'amazone, mais se démontre maladroit et empressé, totalement inexpérimenté en la matière. Les deux super-héros finissent par se rencontrer pour un tête à tête et le premier contact est absurde et limite malsain. Mais une escapade en terre d'Olympe, envahie et quasi détruite par un Darkseid venu revendiqué son statut divin, permet de remettre les choses à plat. Au passage il s'agit en fait d'un long épisode anniversaire (le 600) de Action Comics, réalisé par John Byrne. Il s'insère au milieu des autres, eux signés Perez. Qui se concentre sur la renommée nouvellement acquise de Wonder Woman, star à Boston, utilisée pour la publicité et des événements caritatifs, comme l'ouverture d'un parc à thème. Mais la cérémonie se déroule dans le chaos, avec l'attaque de Silver Swan, dont les pouvoirs soniques menacent de causer un désastre et la mort d'innocents, enfants compris. En fait la blonde malfaisante est manipulée et poussée à haïr l'amazone, qui bien sûr fait de son mieux pour sauver les meubles. Action et introspection s'enchaînent et le lecteur n'a guère le temps de s'ennuyer, alors que le trait racé et détaillé de George Perez suscite toujours autant l'admiration. 

Que d'aventures encore! Wonder Woman fait la rencontre de la magicienne Circé, sur une île grecque isolée, et cela ne se passe pas très bien pour elle. C'est ensuite le meurtre de Myndi Mayer, la publicitaire des stars, qui a rendu célèbre (et exploité dans le même temps) la princesse amazone, et qui sert de signes des temps. Cocaïne alcool et influence néfaste d'un voyou beau gosse, voila la spirale de l'échec dans laquelle s'enferme une femme qui avait pourtant tout pour réussir, de l'argent à la beauté. Un petit coté moralisateur vient conclure cette triste trajectoire, qui est exemplaire des années 80 et de leur superficialité galopante, souvent ponctués par des tragédies de ce genre. La mythologie n'est pas en reste, avec la fin définitive du Mont Olympe, et la décision des dieux grecs d'entamer une longue migration cosmique. Une page se tourne, d'autant plus que les amazones votent pour l'ouverture culturelle de l'île Paradis. Désormais les hommes, les étrangers, pourront échanger avec celles qui sont restées des siècles durant en parfaite autarchie. George Perez est inspiré, il est doué, il ne connaît aucune baisse de régime, c'est donc à consommer sans modération. Pour les derniers épisodes Bob McLeod arrive en renfort à l'encrage, et le trait devient plus fin, moins marqué, mais reste d'une grande subtilité, et d'une beauté plastique enviable. Cela faisait longtemps que la Wonder Woman de Perez méritait ce genre d'édition, de très belle facture, digne des meilleures bibliothèques. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire, si vous appréciez le personnage et son univers.


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