MARVEL COMICS 1000 : 80 ANS D'HISTOIRE(S) CHEZ PANINI

À défaut d'être complètement sénile, l'univers des super-héros a quand même bien pris de la bouteille; un peu tout le monde fête ses 80 ans ces temps derniers. Marvel n'échappe pas à la règle et c'est la raison pour laquelle nous nous retrouvons avec entre les mains ce Marvel Comics 1000, et accessoirement aussi 1001. Ceci ne correspond en réalité a aucune numérotation particulière. Le chiffre frappe les esprits et c'est avant tout une manière de remercier les fans de la première heure, ceux qui connaissent bien cet univers narratif et souhaitent marquer le coup, avec un gros gâteau qui déborde de crème. Le seul problème, diront les esprits chagrins, c'est que chaque page propose une année d'histoire mais aussi une équipe artistique différente, bref ce sont des micro récits scénarisés et dessinés par des artistes qui se donne le relais, sans qu'il y ait -en apparence seulement- de véritable liant. En apparence car une bonne tranche est réservée au travail de Al Ewing et dès les premières pages on comprend qu'il sera question d'un masque qui a contribué au mythe américain lui-même, et qui d'une certaine manière revêt une importance capitale dans toute la grande architecture Marvelienne. Cette énigme est d'importance car ce qui n'est qu'ébauchée sur ces pages trouvera en 2020 une explication beaucoup plus rationnelle et détaillée. En attendant, chacun y va de son travail comme s'il s'agissait de pousser la chansonnette; on trouve des choses très drôles, second degré, ou tout simplement des pages iconiques qui rappellent la puissance figurative et symbolique de certains super-héros. 
Citons, parmi les plus réjouissantes, le Doctor Strange des époux Allred, qui doit laver sa célèbre cape de lévitation, un somptueux Thor signé De Falco et Ron Frenz, un Hulk sarcastique et grinçant par Alex Ross, ou un Captain America tout d'un bloc de Waid et Cassaday, qui rappelle ce que le patriotisme signifie vraiment. Il y a forcément de tout, à boire, à manger, de quoi mettre au congelo ou donner au voisin, mais honnêtement, pour les lecteurs au long cours, c'est le genre de célébration qui fait qu'on se laisse tenter assez facilement...


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LE PODCAST "LE BULLEUR" PRESENTE : SHI TOME 4 (VICTORIA)

Si chez certains, le vendredi c'est ravioli(s), ici le samedi c'est podcast, et comme ça ne rime guère, c'est dur de vous le rentrer dans le crâne, alors on insiste. De toutes manières, c'est surtout fait pour rentrer dans les oreilles. Le Bulleur, donc, le rendez-vous des amateurs de la bande-dessinée au sens large, animé par Eddy Maniette, avec au menu de ce nouvel épisode le dernier tome (le 4) du premier cycle de Shi, oeuvre de Zidrou et Homs. Le plot, proposé par l'éditeur, c'est le suivant : Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d'un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l'enfant, partent en croisade contre l'Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s'unir pour exposer la face cachée d'une machination infernale. Ici, Rattrapées par la police et l'horrible Kurb, Jay et Kita sont prises au piège. Elles parviennent à s'enfuir in extremis grâce à l'aide de Senseï, mais le prix à payer est terrible.
Leurs têtes mises à prix, elles s'allient au Dead Ends, le gang de gamins des rues de Husband et Sainte Marie-des-Caniveaux. Ensemble, ils veulent se venger de cet Empire britannique qui les écrase sans vergogne. Et rien de mieux pour parvenir à leurs fins que de profiter des décisions de la Reine Victoria. N'appréciant nullement que les provinces d'Amérique du Nord revendiquent leur indépendance, la Reine a ordonné la construction d'une flotte navale pour aller déclarer la guerre à l'Amérique et récupérer ce qui lui appartient. Un attentat se prépare pour le jour de l'inauguration...
Une série qui fait le grand écart en différentes thématiques, sans que ça ne soit jamais de trop. Les amateurs de l'ère victorienne sont bien entendus convoqués, tout comme le fantastique, ou l'aspect historique, sans oublier les dessins somptueux de Jose Homs, qui ont cette pointe érotique jamais vulgaire, très naturelle. 
Pour tout savoir de Shi, mais aussi pour les dernières nouveautés en cette période où le Festival d'Angoulême attire les attentions, il ne vous reste plus qu'à écouter le podcast.




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L'HOMME À LA VALISE : LE VOYAGE METAPHORIQUE DE VORTICEROSA

Le travail de Vorticerosa est de nature a créér de sérieuses migraines à celles et ceux qui sont censés en parler. Bien difficile de rédiger une chronique qui tienne debout, surtout que la plupart du temps nous sommes tentés de mettre en avant le contenu de l'histoire au détriment de la technique et du langage narratif propre à la bande-dessinée, c'est-à-dire le dessin, la mise en page, tout ce qui  est sous-entendu. Le contenu justement est particulièrement énigmatique, dans ce nouvel album intitulé "L'homme à la valise"; le protagoniste s'appelle Vincent et il monte à bord d'un train, pour un voyage tout aussi personnel que symbolique, où il semble être le seul passager encore en possession d'une âme, et donc capable d'être pleinement reconnu pour ce qu'il est, pour ce que nous devrions tous être, un humain. Pour échapper au contrôleur, pour poursuivre son voyage, Vincent va devoir opérer des concessions qui sont celles que nous opérons tous les jours dans notre quotidien. Jusqu'où devra-t-il aller pour ne pas être expulsé du wagon manu militari? 
En parallèle, parlons maintenant de la technique... et là aussi c'est très difficile d'aborder ce sujet, tant Vorticerosa (Rosa Puglisi) se permet d'utiliser, de malaxer, de jouer avec le média comme peu de personnes le font : il n'y a pas de mise en page préétablie, il n'y a pas une seule manière de raconter les événements, l'artiste s'est écartée de tout ce que nous pouvons savoir de la manière d'opérer dans une bande dessinée. Elle s'arroge une liberté totale pour agencer images, textes et transitions, de manière à ce que le produit fini ressemble à une plongée onirique dont le lecteur sensible ne ressort pas indemne. L'ensemble forme aussi un hommage appuyé au cinéma du début du 20e siècle et s'il ne se laisse pas défricher facilement, s'il risque de décourager rapidement tous ceux qui sont habitués aux lectures superficielles et convenues, L'homme à la valise recèle probablement nombre de trésors cachés pour celui qui attend une lecture exigeante et stratifiée. 
Vous pouvez découvrir en ce moment l'album en avant-première -ainsi que l'artiste qui vous attend- au Festival d'Angoulême sur le stand It Comics, que vous reconnaîtrez facilement avec son magnifique habillage jaune. Sinon, deuxième chance à Nice le weekend prochain, à l'occasion du Play Azur Festival. Pour les autres il reste une possibilité, nous contacter, afin d'obtenir un exemplaire par correspondance, avec un joli sketch de l'artiste en cadeau bonus.




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QUE VAUT VRAIMENT "THE WAR OF THE REALMS"?

The War of the Realms, c'est un peu l'apogée de tout le cycle de Jason Aaron sur Thor.  Tout ce qu'il a imaginé jusque-là converge dans cette dernière grande salve, où de nombreux fils et intrigues narratives forment un dernier noeud. Alors qu'en sera t-il de la dernière transformation de Jane Foster, quel sera le destin de Thor, trop longtemps indigne et appelé à vivre de nouvelles aventures glorieuses? Globalement cette guerre est plutôt réussie, laisse peu de temps à l'introspection et chaque épisode est un florilège de batailles et de retournements de situation; ce n'est pas ce qu'on a lu de plus introspectif, ça ne contient pas de saillies inattendues qui bouleversent l'existence du cosmos Marvel, mais c'est une lecture plaisante et solide.  On y trouve d'ailleurs également des super-héros à contre-emploi, comme par exemple un Daredevil ou un Punisher embarqués dans des situations qui sont habituellement réservées à des divinités nordiques.  Il s'agit en fait d'un rendez-vous cousu sur mesure pour celles et ceux qui aiment ces grandes épopées où la planète semble prête à tomber à genoux et où tout le monde tape sur tout le monde, avec en toile de fond un catastrophisme exacerbé. Au moins nous épargne t-on les prétentions psychologiques habituelles, comme celles par exemple qui irradient dans la seconde Civil war, totalement ratée. Ici Jason Aaron est là pour divertir le lecteur et au bout du compte, on peut considérer qu'il atteint sa cible.



Et pour ce qui se déroule vraiment?  Il ne reste pas grand-chose d'Asgard, qui a connu la destruction et l'isolement, depuis que le pont arc-en-ciel a été brisé. Tout seul, tout là-haut, Odin vit une période difficile, et ça ne va pas s'arranger puisque Malekith et ses elfes noirs passent à l'offensive une dernière fois. Le but est simple : assassiner le père des dieux, et ceci dès les toutes premières pages. S'en prendre à Odin signifie également tenter de se débarrasser du fils; pour cela il suffit d'un subterfuge, et voici Thor emporté au royaume des géants des glaces, où il va avoir fort à faire pour ne pas succomber à son tour. Malekith, de son côté, conduit sa nouvelle armée sur terre où les choses deviennent catastrophiques en quelques instants. Que peut notre planète, face à une invasion de ce type? Pas grand-chose dirait-on, sauf si en face se dressent des super-héros comme les Avengers, le Punisher, Blade, Daredevil, ou le Tisseur de toile...
Le début de WOTR est très riche en action, nous n'avons pas trop le temps jouer la carte de l'introspection, car ça explose et se castagne dans tous les coins. On pourra être surpris que certains héros, qui en apparence n'ont pas grand chose à faire face à ce type de menace (comme Spider-Man) semblent être rapidement à l'aise, ou en tous les cas dans leur élément naturel, et ne réagissent pas différemment de ce que pourraient faire des gros calibres interdimensionnels. Idem pour les grosses pointures, l'impression est qu'à chaque réplique, il fallait trouver absolument une punchline, une phrase ultra-cool, qui montre combien les héros savent gérer la situation, tout en faisant de l'humour un peu lourd. C'est ça aussi l'effet cinématographique. 
Jason Aaron en fait peut-être un peu trop, c'est possible. Mais ça marche. Russell Dauterman au dessin est fidèle à ce qu'il fait d'habitude; ceux qui aiment son style vont en avoir pour leur argent, car il faut admettre qu'il est ici dans un de ses grands soirs, et que ses planches ont vraiment la classe, sauf peut-être son Spider-Man, qui a quelque chose d'un peu artificiel et semble détonner par rapport aux autres, lorsqu'il apparaît. Mais globalement, c'est du bon comic-book maintream, qu'on vous recommande de suivre d'aussi près que possible.


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GUARDIANS OF THE GALAXY #1 : AL EWING PREND LES COMMANDES

La nouvelle série des Gardiens de la galaxie voit le jour alors que le moment ne s'y prête pas forcément; c'est loin des spotlights et de l'agitation médiatique que Al Ewing écrit ce nouveau mensuel. Et bien oui quoi, il n'y a pas de film prévu à l'horizon, ni de mega crossover impliquant tout particulièrement les Gardiens. Je cite d'emblée le scénariste, car c'est sur son propre nom que cette nouvelle version joue sa crédibilité, c'est d'ailleurs ce qui m'a incité moi aussi à me pencher dessus. Le succès phénoménal atteint par Immortal Hulk est tel que beaucoup espèrent voir se renouveler l'initiative avec Star-Lord et compagnie. Ici, il est question d'une faction kree dissidente, qui a choisi de vivre dans un monde utopique loin de la guerre civile qui semble ravager cette race extraterrestre. On retrouve au passage un certain Marvel Boy, qui n'a pas toujours été mis à l'honneur ces dernières années. 
Les Gardiens de la galaxie eux sont fatigués, ils ne sont pas tous d'accord sur l'opportunité de continuer leur mission et de sauver la veuve et l'orphelin. Du coup, une partie de l'équipe se met momentanément en retrait et une autre se lance dans une nouvelle aventure, qui va les opposer à Zeus et au reste du panthéon grec. Au passage ils vont faire du recrutement et de nouveaux membres honoraires vont se joindre à la bande de joyeux drilles. Je vais être très honnête avec vous : si l'ensemble se laisse lire, c'est très loin d'être vraiment intéressant, et pour tout dire ça ressemble même à un arc narratif banal, d'une série qui ronronne déjà depuis des mois. En plus je ne suis pas vraiment convaincu par le dessin de Juann Cabal, qui esthétiquement n'est pas si joli, notamment les visages, avec Star-Lord méconnaissable, voir franchement dégueulasse.  Des débuts en demi teinte et encore je suis gentil...



Les Gardians de Abnett et Lanning, ça c'était du solide!
L'omnibus est dispo pour les lecteurs VO

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LE PODCAST "LE BULLEUR" PRÉSENTE : CHINA LI TOME 2

Comme chaque samedi désormais, nous mettons le cap sur l'univers de la bande-dessinée franco-belge, avec la sortie du tome 2 de China Li. Ceci grâce aux podcast "le Bulleur" qui non seulement vous dira tout ce qu'il y a à savoir de cette publication, mais également vous propose de jeter une oreille, voire les deux, sur l'actualité de la bande dessinée, ce qui n'est jamais de trop vu l'arrivée imminente du Festival d'Angoulême. Voici le synopsis du tome 2 de China Li, qui nécessite toutefois, pour une bonne compréhension, la lecture du premier volume.
Alors qu’elle arrive à Paris, Li y termine ses études secondaires et entame une licence de journalisme. Dans le même temps, depuis son pays d’origine, Monsieur Zhang lui apprend par courrier que Mao lève une armée et que la famine sévit. Deux ans plus tard, la Manchourie sera envahie par le Japon. Li voudrait pouvoir aider son pays et revoir son mentor, Monsieur Zhang. Par ailleurs, à Paris, elle découvre l’amour. Comment concilier cet amour naissant et son besoin d’aider son pays ?
Un très bel ouvrage, superbement mis en images par Jean-François Charles, dans un style réaliste et poétique, avec quelques touches "manaresques" par endroits, de très belles anatomies, de très jolies cases délicates, notamment la vision de la vie à Paris de l'héroïne. Vite, on écoute le podcast!





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JOSEPH 1957 : LA COURSE À L'ESPACE AVEC IT COMICS

IT Comics, voici venir la seconde salve de publications en français. Nous allons nous attarder aujourd'hui sur le premier des deux albums présentés en avant-première à Angoulême et au play azur Festival de Nice. Il s'agit de "Joseph", traduction française de Josif. Ce dernier est un gorille congolais que les Soviétiques, en pleine course à l'espace, décident d'envoyer dans le cosmos, en espérant ainsi asseoir davantage leur supériorité technologique sur les américains. Son patronyme est bien entendu dérivé de celui du grand leader de l'Union soviétique d'alors, Staline, qui décède d'ailleurs dans les premières pages des suites d'un accident vasculaire cérébral Nous sommes dans les années 50 et la chienne Laïka viens de faire son retour sur terre, après avoir été placée en orbite, mais en bout de course elle est morte et tout est encore à accomplir pour le camp soviétique, qui plus tard réussira le voyage ultime avec Youri Gagarine. C'est cela qui est intéressant dans le récit imaginé par Davide Barzi, c'est que l'Histoire, celle avec un grand H telle que nous la connaissons, croise sans arrêt l'histoire, celle inventée par l'auteur, et pour autant le tout est crédible, même si profondément teinté d'une science-fiction politique particulièrement caustique. 
On trouve nombre de personnages ayant existé ou marqué l'histoire de l'Union soviétique, comme par exemple le scientifique Pavlov, qui est celui qui fera grandir le gorille Joseph. On y parle aussi de Stakhanov ou bien de Korolev. Mais tout ceci est revu et corrigé à partir d'un axiome très simple : que se serait-il passé si les russes avaient eu l'idée de projeter un énorme primate dans l'espace, lui dont les gènes correspondent à 97 % à celui de l'homme, tout en ayant suffisamment trafiqué et préparé en amont l'expérience, pour en faire une sorte de super cosmonaute? Trahison, suspense, rebondissements et déviations intelligentes et malignes de l'Histoire, voilà ce qui est au menu. 



Le dessin est de Fabiano Ambu, et il parvient à travers des planches énergiques et avant tout centrées sur l'expression des personnages, à insuffler une vie palpitante au récit, qui finit par exploser en même temps que la folie furieuse et déchaînée du gorille. Le tout est admirablement mis en couleur par Rosa Puglisi qui utilise des tons sombres et laisse parfois exploser les contrastes quand cela sert la narration.
Encore une fois l'étiquette italienne Comics ne choisit pas la facilité, mais préfère livrer un album qui demande à être apprivoiser et recèle beaucoup de subtilité et d'intelligence narrative. Une belle découverte à faire si vous passez par Angoulême ou par Nice, sachant que vous pouvez aussi me contacter, si vous souhaitez obtenir un exemplaire par correspondance, avec une petite dédicace-sketch de l'auteur. Le prix est de 20 euros + frais de port éventuels.


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JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...