THE KABUKI FIGHT DE VINCENZO FEDERICI : LA VF DISPONIBLE CHEZ EDITIONS REFLEXIONS


 Pour la recette de The Kabuki Fight, veuillez prendre les ingrédients suivants. Une bonne pincée de comic books, saupoudrez avec des mangas, ajoutez en fin de cuisson des jeux vidéos en 2D d'alors, tels que Street Fighter, Samurai Shodown ou Tekken. Veuillez ensuite vous placer près de la borne d'arcade, et commencez la partie. Voilà ce à quoi nous invite Vincenzo "Viska" Federici, pour sa première œuvre toute personnelle, écrite et dessinée, et mise en couleurs (et attention, ici la couleur est vraiment soignée et apporte un plus indéniable) par Valentina Pinto. C'est une publication hautement récréative, une sorte de délire compulsif qui mêle ninjas et Ken le Survivant, course poursuite en grosses cylindrées et corps à corps à coups de manchettes dans les dents. L'histoire se concentre sur une série de personnages qui ont tous en commun un art, un sport, une tradition, un défi personnel à relever, le Kabuki. Il s'agit d'une lutte qui nécessite de la force, de la discipline, et du sang. Une danse, un affrontement, le ballet des coups et de la grâce. Certains comme la belle et mystérieuse Meiyo le font pour l'honneur, et retrouver un père disparu. D'autres comme le napolitain Pietro Russo fréquentent les cercles de combats clandestins, et doivent aussi aider leur famille. Enfin d'autres encore sont plus étranges, insaisissables, et ne se révèlent qu'après y avoir été obligés, comme la fascinante Rose, voleuse de voiture rencontrée à Berlin par Pietro, qui ressemble par ailleurs à un croisement génétique entre Ken (pas le mec de la Barbie, mais du jeu vidéo) et le Capitaine Flam. Si les personnages déjà cités dansent et frappent portés par des valeurs somme toute positives, ce Kabuki ne manque pas non plus de figures pathétiques ou foncièrement mauvaises, qui viennent donc renforcer le coté dichotomique et fun du récit. On trouve un mystérieux shogun disparu, un ancien allié devenu mi homme mi androïde, après des années qu'il est porté disparu, ou encore une cité abandonnée et putrescente, où se déroulent des expériences peu recommandables.



Vincenzo Federici fait mouche, car il est honnête. Il ne cherche pas à nous vendre un traité de philosophie ou une œuvre élégiaque, mais à se faire plaisir, nous faire plaisir. C'est fun et agité, musclé et débordant de vitamines. C'est une excellente surprise que de voir débarquer cette publication électrisante que nous avions découvert lors de sa publication en Italie, il y a quelques années, à l'occasion du Comicon de Naples. Les Editions Reflexions ont eu le nez creux, en dénichant cette petite pépite de décomplexion immédiate, 80 pages que tout amateur des bornes d'arcade des années 80/90 et de comics électriques risque fort de dévorer. La force de ce récit, et la manière dont il est structuré et dessiné, c'est justement de se présenter à la croisée des chemins, d'embrasser toute une série d'influences, sans jamais choisir, et en respectant et retenant le meilleurs des codes de chacun. L'album est en précommande sur le site de l'éditeur, et pour juste treize euros. De quoi sérieusement se laisser tenter, pour une vraie découverte attachante. 


Précommandez ici : 



UNIVERSCOMICS LE MAG' #12 : TECHNOSCIENCE


 


UniversComics Le Mag' #12 de juin 2021

80 pages. Gratuit.

Téléchargez votre PDF :

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Lire en ligne

https://madmagz.com/fr/magazine/1909823

TECHNOSCIENCE (FICTION) : L'avenir c'est aujourd'hui

Sommaire :

👉Dossier science et technique dans les comics

🤖We are the robots : Les robots dans les comics, sélection

🟥#IronMan tout et le reste sur "Tête de fer" avec #AnthonyHuard 

🟤Carbone et Silicium, chef d'œuvre de #MathieuBablet chez Ankama avec #EddyManiette 

🐙Doctor Octopus en question. Un savant fou par #AlexandreChierchia 

🎤Interview : Danny Fingeroth, avec #FilippoMarzo de #Comicsreporter 

📚Cahier critiques, la review des sorties de mai + #JupitersLegacy chez Netflix ( à l'honneur Pulp et Excellence chez Delcourt Comics Jylland chez Editions Anspach Plunge chez Urban Comics )

🎨Le portfolio de juin, quelques jolis dessins à conserver

👓Preview : Le superbe We only find them when they're dead arrive bientôt, chez HiComics. Ne le ratez pas!

🥽Focus. Découvrez le superbe travail de Marco Russo Art - Creative Studio auteur de la couverture de notre numéro #12 . L'artiste est disponible pour commissions ou autres commandes, nous y reviendrons dans quelques jours en détail

📅La petite sélection VF du mois de juin en librairie

Nous vous souhaitons à toutes et à tous une bonne lecture! Ce Mag' vous plait et vous voulez la suite, le mois prochain? C'est simple, partagez ce post, sur vos réseaux sociaux, dans les groupes, pages, aidez-nous à nous faire connaître. Vous n'avez pas aimé? Vous avez même le droit de nous insulter en commentaire 😁

Merci XXL au mighty Benjamin Carret Art Page dont on vous invite à suivre les travaux! Egalement à Marco Russo pour l'illustration de couverture (Iron Mannnnn!) et à vous toutes et vous tous qui prenez le temps de nous lire et de nous laisser un petit mot.

LES SUPER VILAINS : MAIS POURQUOI SONT-ILS AUSSI MECHANTS?


 La fascination du mal, tout un programme. Et ne riez pas, sans ces grands méchants qui pullulent au cinéma, dans les comics, la littérature (la vie réelle?) qu'en serait-il des héros? Il est de coutume de souligner que pour atteindre la gloire éditoriale, un bon héros doit avoir face à lui un ou des antagonistes de grande qualité, capable de représenter un pendant négatif, une mouture si malfaisante, que l'opposition en devient pertinente, et les différences de l'un et de l'autre se nourrissent jusqu'à en constituer des versions plus efficaces, iconiques. Le mal et le bien, se définissant en opposition à leur contraire respectif, y compris sous la forme de costumes bariolés. Le public ne s'y trompe pas, lui a souvent par ailleurs une inclination naturelle à choisir le coté obscure de la force. La popularité d'un dictateur de la trempe de Darth Vader, pourtant loin d'être l'ami de la famille idéal, représente cette tentation d'opter pour le mal agissant, s'emparant de ce qu'il désire, comme il le désire, sans s'embarrasser de considérations morales, ou de déchirements intimes sur ce qu'il convient de faire ou pas. Pire encore, que penser des hordes de lecteurs, de fans, qui se sont pris d'amour pour Thanos, érigeant le Titan fou en une sorte de contre modèle absolu, dont le célèbre geste cristallisé à jamais (snap, le claquement de doigts) représente tout de même le pire génocide de l'histoire de l'univers, commis sans le moindre remords (et au nom d'une passion malsaine pour la mort, dans la version de Jim Starlin, ce qui est un hymne glaçant au nihilisme). Le président américain Donald Trump s'est même permis d'incarner Thanos le temps d'une campagne publicitaire annonçant sa candidature à une réélection, qui a connu la sortie de route que nous savons. Un  Trump qui éliminait ses adversaires, les supprimant de l'équation, comme le personnage annihilait lui ses ennemis, et tant d'innocents... Du reste, nous sommes prisonniers d'une société qui préfère, et entretient le mythe, du contre-exemple face à l'exemple. L'ennui d'un redresseur de torts, trop lisse, consensuel, se retrouve par exemple dans la difficulté à produire de bonnes histoires de Superman, et de passionner les foules avec l'Homme d'Acier. Il en existe de très poétiques, très délicates (All-Star Superman, Superman Blue...) mais elles commencent à dater, et force est de constater que le XXI° siècle est pour le moment celui de la proaction, du chancellement moral, du triomphe de l'anticonformisme, de la déviance célébrée, car exemple de possibilité de briser le moule, pour affirmer le "moi", réaction indispensable et universelle à l'ère où tout le monde peut s'exprimer, exister en parallèle, s'inventer une autre vie, réseaux sociaux et Internet aidant. Tout, sauf être "transparent" et suivre servilement les codes établis. Le mal, c'est transgressif, au point que ça en est cool, moderne, émancipant. C'est réducteur, probablement, mais rien de trompeur quand on affirme que l'anti-héros a supplanté, et de loin, le héros rassurant et tout d'un bloc. On appellera cela des zones d'ombre, un caractère contrasté, un homme tout en failles. Pauvre Thanos, dont l'enfance ne fut pas si simple, probablement n'est-il qu'un être sevré d'amour, le recherchant là où il se trouve? Pauvre Frank Castle, dont la famille est morte assassinée lors d'un picnic à Central Park. Cela justifie bien une vie de carnages permanents, et de se substituer à la justice, en tant que bourreau expéditif? 


Passons en revue les méchants des comics, et leurs motivations. Dominer le monde, voilà bien l'activité, l'ambition de la plupart des grands vilains, et cela depuis les années soixante, et l'apparition des superhéros avec de super gros problèmes, tels que pensés par Stan Lee lui-même. En pleine guerre froide, avec deux blocs politiques et idéologiques qui s'affrontent sur de multiples fronts, dans un climat de paranoïa permanente, le méchant est forcément communiste, et son physique même trahit le caractère vile qui l'anime. Le Mandarin trame contre les armées américaines depuis son repère chinois, le docteur Doom (Fatalis à l'époque, pour les français) règne en despote depuis la Latvérie, un état fictif qui flirte entre la rigueur soviétique et certaines réminiscences nazies, sont des exemples parfaits de cette folie des grandeurs, chez des individus qui sont fatalement destinés à perdre, à ployer sous le poids de leur mégalomanie dévorante. L'URSS est un vivier inépuisable de personnages qui emploie la politique ou l'espionnage pour subvertir les forces en puissance, et même la belle Black Widow apparaît dans un diptyque d'épisodes d'Iron Man, où elle est censé faire tourner la tête de Tony Stark  pendant que la Dynamo Pourpre accomplit ses basses besognes. Tout ceci est applicable, bien entendu, à l'échelle cosmique, dès lors qu'on élargit la focale pour jeter un œil à l'univers dans son intégralité. Point de frontières ou de complots internationaux avec Thanos, ou les empires Kree et surtout skrull, l'ambition est de vaincre, de s'imposer sur tout et tout le monde, sans que soit tolérer la moindre opposition. Plus tard l'univers de Star Wars, développé par George Lucas, proposera un Darth Vader convaincant, dont la parenté avec le Doctor Doom déjà évoqué est évidente, mais si pas forcément connue de tous. Une place particulière mérite le fascisme et plus encore le nazisme. Même si nous restons sur une dynamique de domination territoriale, exacerbée par une haine raciale ou ethnique, cette opposition politique entre l'Allemagne nazie ou le Japon, et l'Amérique, relève sur le fond d'une autre tautologie, celle du mal absolu, contre lequel il n'est pas possible d'avancer le moindre argument en faveur. Si on peut sourire parfois quand Iron Man déjoue les plans de la Dynamo ou de la Veuve Noire, dans sa première incarnation d'espionne soviétique, si on peut contester la primauté morale et spirituelle de l'impérialisme américain et être beaucoup plus clément avec les pays du bloc de l'est, comment sympathiser, ne serait-ce qu'un bref moment, avec Crâne Rouge et ses sbires? Le nazisme est un exemple de mal total, face auquel aucune justification ou tentative de compréhension n'est possible. La mort, le nihilisme combinés dans une puissance militaire en action, encore plus néfaste et mortifère que nombre de vilains des comics.



Ce nihilisme là, l'amour du mal pour le mal, est beaucoup moins nuancé que la présentation d'un opposant politique. Et permet de livrer des histoires horrifiques, dramatiques, ou les enjeux n'ont pas besoin d'être contextualisés, et argumentés. Il suffit de partir d'un axiome de départ, qui ne souffre aucune nuance, et le tour est joué. Galactus a faim, donc il se nourrir de planètes, et peu importe si celles-ci sont habitées. Darkseid est un despote à la tête d'un monde guerrier, inutile de pinailler. Thanos est amoureux de la mort et souhaite régner sur tout et tous, prêt à détruire l'intégralité de l'univers, et c'est ainsi, ne cherchez pas à négocier (du moins jusqu'à ce que Jim Starlin réussisse l'exploit de nuancer le propos, avec brio). Les Broods sont une race extraterrestre calquée sur ce que propose la saga cinématographique Alien, et la colonisation à travers des hôtes/victimes à travers la galaxie est le modus operandi unique et granitique de créatures dont l'impératif génétique correspond à nous autres, défenseurs de la Vie, majuscule de rigueur, et des libertés individuelles, au mal le plus profond. Cet aspect là du mal est d'autant plus utile de nos jours qu'une certaine surenchère dans la violence et le spectacle obligent les artistes à placer la barre très haute. La folie, la déraison, sont souvent convoquées pour proposer une version du mal absolu qui autrement serait contesté immédiatement. Le Joker en est un bon exemple. N'étant plus responsable de ses actes, car guidé par une démence furieuse et de plus en plus malsaine, on peut lui attribuer les crimes les plus atroces, sans qu'une remise en question ne soit nécessaire. Marvel use du même artifice avec le Green Goblin, ou Carnage, dont les exactions empirent avec les ans, à mesure que le sens logique, la raison, abandonnent totalement ces personnages maléfiques. Ce qui est de l'ordre de l'absence totale de raison peut être aussi idéalement remplacé par la non conscience totale, c'est à dire la bestialité, la sauvagerie, dénuées de toute trace d'humanité, telle que nous la concevons. Cela permet l'apparition de figures comme Doomsday, qui ravage tout sur son passage, avant de tuer (provisoirement) Superman. Inversement, atteignons avec aisance le point Goodwill avec le Crâne Rouge. Pas de folie (apparente) ici mais un plan diabolique, des convictions eugénistes et haineuses, ce qui en fait un personnage avec lequel il devient impossible d'entrer en empathie, d'évoquer des circonstances atténuantes (autrement c'est au lecteur de commencer à se poser les bonnes questions...)

Le mal est aussi et très souvent beaucoup plus modeste. Plus qu'un concept métaphysique ou idéologique, c'est un comportement, généralement vu à l'aune de ce qui est la loi en vigueur, qui fait qu'un personnage se retrouve du mauvais coté de l'échelle des valeurs. On parlera alors de criminalité urbaine, de micro société criminelle. Wilson Fisk est un être mauvais, foncièrement, mais on ne peut placer le curseur de ses ambitions et de sa noirceur à la hauteur d'un Carnage ou d'un Crâne Rouge. Spider-Man a passé des décennies à lutter contre des mafieux, des trafiquants sans scrupules, mais ceux-ci n'ont pas vocation à ouvrir le feu sur des innocents à tout bout de champ, ou à souhaiter commettre des génocides. Beaucoup aimeraient mettre la main sur le butin du jour, se remplir les poches pour s'assurer une retraite bien confortable, ou encore accéder à des responsabilités politiques ou économiques pour un jeu de pouvoir. Nous avons le micropojet des gangs de quartiers, ou des mercenaires attirées par une bonne prime (Tarantula, Crossbones, L'Homme aux échasses...) et le macroprojet ce celles et ceux qui utilisent ces moyens pour un objectif final plus ample, comme une domination quasi mondiale (la Maggia, l'Hydra). Fatalis occupe un pan à part de toute la littérature "méchante" chez Marvel, puisqu'il serait possible de le placer dans toutes les catégories, selon ce que le scénariste du jour a décidé de lui attribuer, comme méfaits. 



Mais toujours le mal est le contrepoint, celui qui permet au héros d'affirmer ses caractéristiques positives, et au lecteur de se rassurer, de se sentir placé du bon côté de la frontière. Quand Bullseye (lui aussi à ranger dans les personnages atteints de démence, donc justifié de plus ou moins toutes les exactions) assassine sur commande ou par plaisir, Daredevil prouve sa grandeur d'âme en ne tuant pas son adversaire, et le lecteur respire quand l'infâme criminel mord la poussière. Quand Batman rattrape le Joker et parvient à le faire entrer (pour la trois centième fois) à l'asile d'Arkham, même processus. Le Dark Knight réaffirme sa primauté, sa force, sa mansuétude (et quelle patience il faut pour ne pas en finir avec ce clown dégénéré) et le lecteur est à la fois apaisé (retourne chez les dingues, c'est ta place!) tout en n'étant pas dupe de l'évasion à venir. Le mal, comme ressort narratif, pour créer de la tension, de la division, pour interroger nos limites et nos valeurs, pour (re)penser notre société dans toutes ses composantes, pour apprécier davantage le bien, pour exorciser aussi ce qui reste des choses inavouables tapies en chacun de nous, et qui repointent régulièrement à la lumière du jour, attendant d'être chassées de nouveau dans les ténèbres de ce qu'on ne pourrait pas, jamais, accepter vraiment. Vive les super méchants, pourvu qu'ils soient super punis? 


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LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : PUCELLE tome 2


 Dans le 95e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente le second tome de la série Pucelle qui a pour titre Confirmation, série que l'on doit à Florence Dupré La Tour et aux éditions Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- Une opération qui propose des bandes dessinées au format poche à 10 euros chez Casterman et 10,90 et 12,90 euros chez Futuropolis

- La sortie du second tome de la série Le convoyeur baptisé La cité des mille flèches, série que l'on doit au scénario de Tristan Roulot, au dessin de Dimitri Armand et c'est édité chez le Lombard

- La sortie d l'album La mort est dans le pré que l'on doit au scénario de James, au dessin de David De Thuin et c'est édité chez Delcourt dans la collection Pataqués

- La sortie de l'album Jours de sable que l'on doit à Aimée De Jongh et c'est édité chez Dargaud

- La sortie de l'album Un avion sans elle, adaptation d'un roman de Michel Bussi par Fred Duval au scénario, Nicolaï Pinheiro au dessin et c'est édité chez Glénat

- La sortie de l'album Les fantômes de Séville que l'on doit au scénario de Didier Tronchet, au dessin de Jérôme Jouvray mis en couleurs par son épouse Anne-Claire Jouvray et c'est édité chez Glénat

- La sortie de l'album Le bistrot d'Émile que l'on doit à Bruno Heitz et aux éditions Gallimard

 

 
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HOUSE OF M DANS LA COLLECTION "MUST HAVE" DE PANINI


 Quand la situation devient critique, et que la menace qui incombe sur nos frêles épaules devient écrasante, les super héros sont-ils capables de se salir les mains pour préserver la planète d’une catastrophe imminente, au risque même de devoir intervenir contre d’anciens alliés et amis ? C’est qu’avec la dépression de Wanda Maximoff, la question se pose. La belle sorcière Rouge n’a plus toute sa tête depuis que le souvenir de ses deux «vrais faux enfants disparus» la taraude, et comme son pouvoir sur les probabilités fait d’elle une des créatures les plus puissantes et inquiétantes de notre monde, est-il sérieux de la laisser en proie à ses affres personnels, au risque de la voir partir en vrille d’un instant à l’autre? C'est bien elle qui a semé le chaos et entraîné la dissolution, dans l'horreur, du groupe historique des Avengers! Voilà pourquoi une délégation en costumes moulants se rend à Genosha pour prendre le pouls de la situation, et intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Oui mais pour quel type d’intervention? Le frère de Wanda, Pietro Maximoff, toujours aussi retors et sociopathe, entrevoit la suppression pure et simple de Wanda, et pour éviter ce drame, il finit par la convaincre d’utiliser ses dons redoutables pour réécrire toute la réalité, ni plus, ni moins! Ce qui advient en un clin d’œil ; tout ce que nous croyions savoir de l’univers 616 (c'est-à-dire la continuité Marvel telle que nous la connaissons) est bouleversé drastiquement, et c’est une autre société, une autre géopolitique, qui attend nos héros dans cet énième représentation parallèle de notre Terre. Un monde où Magneto, seigneur du magnétisme et père de la sorcière Rouge, domine d’une main de fer (normal…) sans s’encombrer du gant de velours. Où les mutants ne sont plus pourchassés, mais où ils sont devenus la caste au pouvoir. Un monde où Peter Parker vit heureux en couple avec une jolie blonde répondant au nom de Gwen Stacy. Un monde où personne ne remarque l’incongruité des faits, si ce n’est un certain Wolverine, qui a conservé le souvenir de ce qui fut, et qui contraste terriblement avec ce qui est. Un Wolvie qui n’est plus seul lorsqu’entre en piste un nouveau personnage inventé pour l’occasion, celui d’une jeune gamine «qui sait des choses» (bien que nous, nous ne sachions pas quel genre de choses) et qui peut réactiver les souvenirs perdus des personnes avec qui elles entre en contact. Une certaine Layla Miller.


Wolverine finit par former un groupe de résistant, qui va tenter d’en finir avec cette nouvelle réalité distordue. Il recrute même Hawkeye, qui soulignons le au passage est décédé dans l’univers Marvel traditionnel (tout du moins à l’époque. Désormais il va mieux). Après moult batailles et rebondissements, Layla fait recouvrir la mémoire à Magneto, qui par vengeance s’en prend à son traître de fils, Pietro, que sa sœur, Wanda, sauve de l’oubli de la mort. Cette même Wanda qui finit par permettre à notre planète de retrouver son quotidien habituel, sauf que… Ses dernières paroles sont « Plus de mutant », et en effet, si le monde semble revenu à la normale, cela n’explique pas la soudaine disparition des pouvoirs de la très grande majorité des mutants existants, à commencer par le Professeur Xavier lui-même. Bendis a encore frappé, c’est à lui qu’on doit cette saga longtemps attendue et qui devait avoir des répercussions profondes par la suite. Entre autre la perte des pouvoirs mutants, et donc la fin d’un certain statut-quo voulu notamment par Grant Morrisson (des mutants à la pelle, toujours plus cool toujours plus voyants) qui provoquèrent un choc et un changement de direction pour les titres marqués de la lettre X. Puis une longue traversée du désert, et l'ascension de Scott Summers au rang de leader de la communauté mutante, prêt à tout pour préserver les siens. Des choix radicaux qui amèneront la Trilogie du Messie, et même la saga décevante Avengers Vs X-Men, ou pire encore Inhumans Vs X-Men. 

Coté dessin... Olivier Coipel hisse haut et loin les couleurs de la France en s’attelant avec panache à la partie graphique, et gagne ainsi définitivement ses galons chez Marvel, après un run remarqué sur Avengers notamment. C'est splendide. Vraiment. Et si vous ne l'aviez jamais remarqué, ouvrez grandes vos mirettes, et allez faire un tour en librairie où Panini propose une version pour toutes les bourses de cet indispensable, dans la collection Must Have. Un homme averti est averti. 

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PLUNGE : AU FOND DES OCEANS AVEC JOE HILL ET STUART IMMONEN


 En règle générale, quand vous détectez le signal de détresse d'un navire en perdition, vous vous précipitez pour lui porter secours. Là où le problème est beaucoup plus complexe, c'est lorsque ce signal est bref, audible durant quelques minutes seulement chaque jour, et qu'il provient d'un navire d'exploration scientifique qui a disparu il y a 40 ans. Il a fallu un tsunami pour que réapparaisse ce "bateau fantôme" et impossible de savoir ce qui s'est vraiment passé! Tout le monde pense à une erreur mécanique plus qu'à un phénomène surnaturel, au départ. L'histoire est alors centrée sur un groupe de remorqueurs d'épave, qui est embauché par un homme d'affaires sans scrupule, pour une mission qui sur le papier ressemble à quelque chose de tranquille et sans surprise. La biologiste Moriah Lamb se joint à la fine équipe et l'aventure peut commencer au milieu des étendues de glace du détroit de Béring. Evidemment le climat est assez claustrophobique, entre la peur abyssale des profondeurs de l'océan, le côté désertique et abandonné des lieux et de nombreuses scènes qui se passent en intérieur, des espaces confinés où on a vite fait de perdre la tête et de prendre des vessies pour des lanternes. Surtout qu'une fois arrivés sur les lieux, l'étonnement de tous est grand : apparemment certains des membres de l'équipage d'origine ont survécu et malgré les décennies qui ont passé, ils n'ont pas beaucoup vieilli. Certes ils sont dans un état physique délabré, ils semblent avoir perdu leurs deux yeux, et ressemblent presque à des âmes en peine, des malades. La réalité est simple. Ces pauvres marins ne sont plus vraiment eux-mêmes, mais ils sont devenus "autres" bien malgré eux, quelque chose de malfaisant et qui ne vient pas forcément d'ici s'étant emparé de leurs corps. Impossible d'en dire plus sur la trame de l'histoire, sans vous spoilez l'essentiel, aussi nous nous arrêtons là. Soulignons que Joe Hill, le scénariste qui est aussi le fils de Stephen King, est l'auteur de la saga à succès Locke and Key, et il réussit le tour de force de maintenir l'intérêt durant ces six numéros sans jamais connaître le moindre coup de pompe, faisant monter peu à peu la pression, entretenant un climat d'angoisse savamment dosé, et petite remarque qui n'est pas des moindres, en créant et orchestrant des dialogues naturels et cinglants avec souvent des punchlines très drôles et des échanges caustiques. Bref mention très bien à la traduction française, qui a su conserver tout le sel de l'ouvrage.
 



La situation à bord du Derleth va de mal en pis. Et l'ambiance tourne au vinaigre, alors que les frères Carpenter, chargés donc de l'opération de récupération, doivent unir leurs forces et attendre leur tour... d'y passer? Si vous êtes sensibles à ces films d'horreur des années 80, où les personnages sont inexorablement voués à connaître une fin malheureuse, dans une atmosphère poisseuse et poissarde, vous allez être en terrain connu, et ravi. Cela dit accordons à Joe Hill l'intelligence de n'avoir pas joué la carte de la surenchère dans le spectaculaire et le gore, mais d'avoir su répondre à de multiples interrogations existentielles, comme ce qui peut motiver un individu à tourner le dos à tous les autres, ce qui peut exciter sa convoitise au point de lui faire perdre la tête, ou encore la manière dont une communauté est capable de négocier, quitte à perdre certains avantages, pour sauver ce qui peut l'être. Plunge est véritablement agréable  lire, aussi car Stuart Immonen est de retour! Voilà un des dessinateurs les plus talentueux de sa génération, mais qui ne court pas après les contrats, prend son temps, et se place volontiers en retrait alors qu'on lui ferait des ponts d'or du côté des grandes écuries. Chaque vignette est proche de la perfection, avec une palette d'expressions et d'émotions remarquables. Tout semble couler de source, tout semble être naturel, et ce comic book "confiné" bénéficie d'un traitement de première ordre des textures, et de l'emploi des ombres au noir pour densifier les silhouettes et jouer avec le côté spectral d'un récit quasi hallucinant, par moments. Plunge est beau et bien écrit, vous voudriez quoi de plus? 


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LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : SWEET JAYNE MANSFIELD


 Dans le 94e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente l'album Sweet Jayne Mansfield que l'on doit au scénario de Jean-Michel Dupont et au dessin de Roberto Baldazzini et c'est édité chez Glénat dans la collection 9 1/2. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie de l'album Amours liquides que l'on doit à Lilith et aux éditions Delcourt dans la collection Tapas

- La sortie de l'album Open space, pandémie, télétravail et autres contrariétés que l'on doit à James et aux éditions Dargaud

- La sortie du deuxième tome de la série Black squaw intitulé Scarface, album que l'on doit au scénario de Yann, au dessin d'Alain Henriet et c'est édité chez Dupuis

- La sortie de la troisième édition de l'album L’incroyable histoire du vin que l'on doit au scénario de Benoist Simmat aidé ici par Laurent Muller pour la partie dialogue et au dessin de Daniel Casanave et c'est édité aux Arènes BD

- La sortie de l'album Hollywoodland que l'on doit au scénario de Michele Masiero, au dessin de Roberto Baldazzini et c'est édité chez Paquet

- La sortie de l'album Minneapolis, capitale du funk que l'on doit au scénario conjoint de Joe Illidge et Hannibal Tabu, au dessin de Meredith Laxton et c'est édité chez Les humanoïdes associés

 

 
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JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...