SPAWN THE UNDEAD INTÉGRALE CHEZ DELCOURT COMICS


Peut-on parler de monstre au sujet de Spawn? Depuis sa création, le personnage baigne dans des ambiances horrifiques et il faut bien l'admettre, son apparence physique n'est pas des plus ragoûtantes. Quand vous le croisez dans une ruelle la nuit, vous avez plus envie de vous mettre à hurler que de vous arrêter pour prendre un selfie avec lui. Créature tragique par excellence, prise dans le feu d'une guerre éternelle entre les anges et les démons, revenue sur terre après un pacte qui a mal tourné et dont il est finalement la victime, Spawn possède en soi suffisamment de tristesse et de pathos pour s'attirer la sympathie, la compréhension. Tout en conservant une apparence proche du morceau de viande grillée et faisandée certes, mais bien présentée derrière une cape  et des chaînes du plus bel effet, si vous aimez le gothique.  Le mois d'août 2021, en pleines vacances estivales, Delcourt a eu la très bonne idée de proposer l'intégrale de la série Spawn the undead en 9 numéros. Je parle de bonne idée car nous quittons les histoires classiques de la série régulière pour nous pencher sur des récits indépendants, qui explorent avant tout le drame humain, ce qui peut se passer dans la tête et dans la vie des gens, des "ratés", et la manière dont Spawn peut influencer certaines décisions, certaines trajectoires. Parfois en se montrant intransigeant, d'autrefois juste par sa présence et de la compassion. C'est ainsi que lorsqu'un homme monte sur un pont pour tenter de se suicider et qu'il est séduit par un ange, qui lui fait miroiter des possibilités de rachat venu du ciel, notre rejeton des enfers se charge de le "purifier" et de l'aider à prendre une décision en toute connaissance de cause, sans influence extérieure... même si cela signifie au final un grand plongeon dans le vide et donc la mort! Spawn c'est aussi celui qui vous guette, vous surveille et n'attend que le bon moment pour vous emportez avec lui, si vous avez eu le malheur un jour de vouloir passer un pacte avec un démon mineur, que vous avez tenté de rouler dans la farine. Il est là, il vous suit, vous ne le voyez pas mais lui ne perd pas une miette de ce que vous faites. La créature de Todd McFarlane est plus inquiétante que jamais lorsqu'elle n'a pas besoin de faire un étalage spectaculaire de ses pouvoirs pour imposer sa présence et sa destinée, et c'est Paul Jenkins qui raconte ces 9 petites histoires qui en valent vraiment la peine! 




Mais la meilleure histoire de cet album publié chez Delcourt est indiscutablement celle qui met en scène un homme paraplégique, victime d'un très grave accident de la route durant lequel sa compagne a trouvé la mort. Nous avons une vision extrêmement pessimiste de l'amour et du besoin de compagnie, avec un discours un peu pathétique mais surtout par moment très juste et cruel. Désormais réduit à l'état de légume et contraint de rêver une existence qui ne reviendra plus, la victime est-elle vraiment toujours amoureuse de celle qui n'est plus là où est-ce uniquement le besoin, l'horreur de se sentir aussi désemparé et solitaire dans cette incarnation, incapable de se mouvoir, qui dicte ses pensées? Chaque jour l'homme regarde le soleil se lever avec un chat sur les genoux, qui contient en fait l'âme de celle qu'il a perdu, ou pour être exact de celle qu'il a tué. Ici celui qui permet le passage d'un état à un autre, celui qui permet de trouver le repos ou qui accompagne les âmes vers de nouveaux territoires où elles pourront véritablement accomplir leur destin, c'est donc Spawn. C'est aussi le cas dans un récit ou une femme totalement agoraphobe et ne parvenant plus à sortir de chez elle, et à vivre correctement son couple, réussit à retrouver un semblant de normalité le jour où elle est en mesure de pardonner à celle qui l'a élevée et l'a maltraitée durant son enfance. La bassesse humaine, ce qui nous empêche de vivre et de réaliser pleinement notre potentiel, la peur donc, c'est aussi ce qui anime ces petits récits qui tous ensemble nous présentent un personnage fort différent de celui de la série régulière, très loin des effets de manche et des combats propres aux super-héros ou en tous les cas aux comics mainstream. La réflexion avec Paul Jenkins est la plupart du temps très aboutie et juste, et les dessins de Dwayne Turner sont de leur côté cliniquement saisissants. Ils contribuent à une ambiance par endroit cauchemardesque, d'autant plus que la mise en couleur est extrêmement efficace. On pourra juste lui reprocher que certaines fois le même personnage présente un visage un peu trop différent d'une case à l'autre, comme s'il avait du mal à maintenir une caractérisation uniforme sur une vingtaine de pages. Spawn the undead, l'intégrale, est à mon sens une sortie indispensable pour tous ceux qui veulent vraiment connaître le potentiel de la créature de Todd McFarlane, qui est ici particulièrement et habilement mise en valeur.





COPRA VOLUME 1 : MICHEL FIFFE OÙ LA LIBERTÉ DE CRÉER



C'est vraiment un casse-tête pour le critique de s'atteler à un article au sujet d'une création de Michel Fiffe. C'est ainsi que chez Delirium débarque en ce mois de septembre Copra. Nous qui aimons bien toujours coller une étiquette aux choses pour les ranger, les classer plus facilement, nous sommes là devant un problème insoluble, et aurais-je envie de dire, un problème bienheureux. En apparence nous tenons entre les mains quelque chose qui ressemble à un fanzine élaboré, avec des dessins ébauchés mais pas toujours dégrossis. En réalité quand l'œil s'attarde et qu'il cherche à en voir plus, on tombe sur des prouesse techniques assez incroyables. D'abord parce que Michel Fiffe est avant tout un créateur, quelqu'un de réellement inventif. Copra est un hommage évident, fruit de son amour inconsidéré des comics et des super-héros, mais l'artiste n'est pas pour autant une simple éponge, qui absorbe ce qu'il a vu et ce qu'il a lu. Il le transforme à sa façon. Dans la même vignette on peut passer des plus petits détails minutieux, à une simple ébauche des formes, qui se révèle grâce à la couleur principalement. Il suffit de voir la façon dont parlent les personnages, la façon dont ils se meuvent et dont ils usent de leurs pouvoirs, tout est une recherche continuelle de nouveauté, sans pour autant que nous ayons l'impression qu'il s'agisse d'artifices savamment préparés. La sensation est d'une grande spontanéité, de l'inventivité en roue libre, propres à un auteur complet déroutant. Son Copra, plus prosaïquement, c'est avant tout une équipe de super types qui ressemble un peu à la Suicide Squad, mais aussi à la Doom Patrol. On les charge de missions peu reluisantes et vraisemblablement mortelles, que personne d'autre n'accepterait, et les "pauvres" ne bronchent pas. L'histoire est extrêmement complexe dans les faits, et nécessite une lecture attentive; il y a un peu de Grant Morrison dans la manière de présenter les choses chez Fiffe. 




L'histoire s'ouvre d'emblée sur une intervention délicate où œuvre la fine équipe. Il y est question de récupérer un artefact alien qui s'est planté dans la tête d'une malheureuse victime, dont tout le monde aimerait bien s'emparer. La mission tourne au fiasco, un village entier est rasé au sol et plus de 30 000 morts viennent ponctuer la tragédie. L'équipe Copra est naturellement recherchée et sera désormais en cavale. Quelques pages suffisent pour que l'évidence explose; nous sommes en présence là encore d'un Ovni, dont Delirium s'est un peu fait la spécialité. Fiffe se réfère ici aux années 80, à une époque plus naïve où les artistes avaient le devoir de livrer chaque mois une grosse vingtaine de pages, assorties de cliffhangers à effet, de morts choquantes, d'action spectaculaire, et c'est ce qu'il fait à son petit niveau, sans jamais douter ou chercher l'adoubement d'une quelconque critique. Au départ présenté sous forme de parution autoproduite dès 2012 (400 copies par numéro, pas de quoi enflammer le marché), Copra a connu un succès d'estime inattendu, est devenu un objet culte, avant de séduire jusqu'à Image Comics. Il en faut de l'inconscience, pour tout gérer, tout absorber, sur la chaine de fabrication d'un comic book mensuel. Fiffe relève le défi, un peu artisan comme vous et moi, un peu Simonson, un peu Kirby ou Ditko, surtout. Il digère et met en scène ses propres versions de la Suicide Squad, comme déjà dit, du Docteur Strange, du Punisher, semble en transe, comme en phase d'écriture automatique, mais une transe passionnelle, de celle qui font oser tutoyer les cimes du délire, sans se soucier du qu'en dira t-on. Copra, c'est en fait impossible à raconter, je vous l'ai déjà dit. Il n'y a qu'une chose à faire, ouvrir l'album (très bel objet, remarquable édition française soulignons-le) et accepter ce qui sera une expérience, une vision "d'autre chose" et inédite. Ce n'est pas si courant, c'est même salutaire! 




                                   

LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : TANANARIVE


 Dans le 110e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Tananarive, album que l’on doit au scénario de Mark Eacersall et au dessin de Sylvain Vallée, édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

– La sortie tu troisième tome de la série Le dernier Atlas, que l’on doit au scénario de Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, au dessin d’Hervé Tanquerelle, de Fred Blanchard pour le design et de Laurence Croix pour les couleurs et c’est édité chez Dupuis

– La sortie de l’album Taxi ! Récits de la banquette arrière, titre que l’on doit à Aimée De Jongh et aux éditions La boite à bulles

– La sortie de l’album Chen, les enfants perdus que l’on doit au scénario d’Aurélien Ducoudray, au dessin d’Antoine Dodé, mis en couleurs par Miran Kim et c’est édité chez Glénat

– La sortie de l’album La désolation que l’on doit au scénario d’Appolo, au dessin de Christophe Gaultier et c’est édité chez Dargaud

– La sortie du second tome de Supergroom intitulé La guerre olympique, série que l’on doit au scénario de Fabien Vehlman, au dessin de Yoann et c’est édité chez Dupuis

– La sortie de l’album La petite voleuse de la Tour Eiffel que l’on doit au scénario conjoint de Jack Manini et Hervé Richez, au dessin de David Ratte et c’est édité chez Grand angle





UNIVERSCOMICS LE MAG' #15 SEPTEMBRE 2021 : BACK TO THE 80's

 


🔥🔥🔥 UniversComics Le Mag' #15 de septembre 2021
80 pages. Gratuit.
Téléchargez votre PDF :
Lire en ligne :
Back to the eighties. Les années 80.
Sommaire:
⏰Les années 80, la belle décennie
📚 Quelques idées de lecture 80s (Crisis OIE, Kraven last hunt, Starbrand, Justice League Int.)
❓ What If...? : Anthony Huard revient sur quelques numéros de légende.
⚠️ Les Guerres Secrètes, cap sur 1984 avec Alexandre Chierchia
🦸‍♂️Interview : #RonFrenz se livre, au micro de #FilippoMarzo de Comics Reporter
📖Le cahier critique avec au menu la #SuicideSquad au cinéma, Joker/Harley chez Urban Comics, Bleed them dry chez HiComics et le film #ShangChi
👻Le portfolio du mois de septembre
🤓Preview. On embarque avec "La Belgica" tome 1 chez Editions Anspach
🕵️Focus sur le très intrigant Can't get no (satisfaction) de Rick Veitch chez Delirium
👀Notre guide des sorties Vf de septembre
Couverture de #FernandoNevesRocha et graphisme de Monsieur Mighty Benjamin Carret Art Page (le nouvel artbook est sorti!

SPACE BASTARDS : LE KICK & COLLECT CHEZ LES HUMANOÏDES ASSOCIÉS


C'est la jungle là dehors, et par jungle j'entends le marché du travail, notamment l'ubérisation inévitable de tout un pan de la société. Désormais la lutte pour une simple petite livraison devient l'enjeu de travailleurs qu'on ne respectent plus, et qui parfois font la file devant les "hotspots" afin d'obtenir cette commission dont ils ont vraiment besoin. Ce phénomène, qui est présent dans nos rues, à la portée de tous, on peut aussi l'étendre à une échelle cosmique. Vous savez que même le service postal est aujourd'hui le plus souvent bradé à des prestataires privés qui remplace progressivement le secteur public, et bien c'est un peu pareil dans Space Bastards publié chez les Humanoïdes associés. Ici tous les coups sont permis, la seule chose que vous devez faire, c'est acheminer votre paquet à l'autre bout de l'univers, tout en évitant de vous le faire voler par un collègue ("colis transféré" bel euphémisme pour cette "transaction"), et pour ça il vous faut échapper aux guet-apens, aux balles, aux explosions, aux voleurs, aux coups du sort... bref le service postal intergalactique vous offre la liberté la plus totale, une vie d'aventure et de frissons, mais c'est aussi une course folle où l'issue est de récupérer un maximum de gains, ou de trouver la mort. Du coup ce sont les paumés, les marginaux, qui acceptent de vivre cette existence, et c'est donc avec une galerie de portraits savoureuses que l'album va s'ouvrir. Le lecteur sera d'emblée placé en territoire connu, puisque les dessins de Darick Robertson, toujours aussi expressifs, burlesques, dotés d'un encrage assez gras (qui n'est pas sans rappeler ce que fait Texeira par exemple) vous accueillent pour le plaisir de tous. Bien entendu le ton est extrêmement sarcastique, l'humour présent un peu partout, avec les scènes qui peuvent être choquantes ou dérangeantes, ou complètement hilarantes. Il y a du vomi et des boyaux, des robots sexuels et des aliens passablement érotomanes, de la violence bien gore et des dialogues qui vont faire froncer les sourcils, bref ça ressemble en effet à The Boys, c'est évident. Le climat n'est pas trop différent, si ce n'est que le récit est maintenant situé dans l'espace, et qu'il y a un discours social derrière tout cela. 



Les scénaristes Eric Peterson et Joe Aubrey, qui ont bien galéré pour monter le projet Space Bastards, notamment en utilisant, sans grand succès au départ, la formule du financement participatif, sont parvenus à aligner quelques jolies têtes brûlées qui rendent l'ouvrage fort sympathique. Notons Dave S Proton, un novice qui vient de perdre son emploi, et qui voit dans un enrôlement au service postal intergalactique un moyen de s'affirmer et de subvenir à ses propres besoins. Il va devenir vite un vrai renard, et parviendra à s'adapter à la folie ambiante. Il faut dire que sa "formation" a été confiée au départ à Mani Corns, un instructeur qui hésite entre Kilowog et Billy Butcher sous amphétamines, ultra violent et à l'épreuve des bombes (au sens littéral). Le type est un colosse sans foi ni loi, et rien ne l'arrête. Zordakk est un alien gélatineux, un vague cousin de Doop, mais pour qui l'existence se résume à la gaudriole, à user de ses multiples verges pour satisfaire des besoins sexuels hors normes, y compris avec des robots conçus pour cette tâche particulière. Sharpton est l'industriel raté, avec plus de gouaille et d'audace que de vraie vision professionnelle, celui dont les délires deviennent vite une règle de vie pour les nouveaux livreurs de la galaxie. C'est aussi un prétexte à une parodie de la manière dont la question amérindienne est gérée ou réglée aux Etats-Unis, et si c'est drôle et osé par moments, ça reste trop superficiel, malheureusement. Layla Fontane est une femme d'action, longtemps cantonnée aux seconds rangs, qui ici assume enfin ses capacités et porte sur ses épaules la partie "féministe" de l'histoire, qui est très discrète, admettons-le. Le grand "vilain", façon de parler, s'appelle Wayne, et rappelle le Bruce du même nom, autocentré sur le profit et le capitalisme sauvage à travers la galaxie. C'est avec ces paumés, cette armée pathétique ou poil à gratter, que Space Bastards plonge le lecteur dans un feu d'artifice outrancier, qui joue avec les limites de la bienséance, pour en tirer un album à ne pas mettre en les mains du petit frère qui rentre en sixième et demande à lire un comic book, pour voir ce que c'est. Comparé à ceci, Deadpool ressemble au Journal de Mickey. Vous embarquez? 



SHANG-CHI : ARTS MARTIAUX ET SUPER POUVOIRS


 Je l'avoue. Je suis allé voir Shang-Chi avec le même entrain que manifeste l'étudiant habitué à lever toutes les bombasses de la faculté, et qui s'est engagé, sur un coup de tête, à consacrer un week-end à la petite binoclarde du premier rang de l'amphi. Ce sera pour les statistiques, dans le meilleur des cas. Il faut dire que Shang-Chi, "super-héros" chinois dont le pouvoir est de ressembler à Bruce Lee et de faire une dizaine de moulinets avec les mains et les pieds juste pour asséner une baffe, n'est pas la figure la plus glamour ou "bankable" de l'univers Marvel. Même les influenceurs et sites spécialisés qui se gargarisent depuis quelques jours (il faut bien remercier pour les invitations et les albums gratuits) sont habituellement peu enclins à lire les aventures de celui qui ces dernières années a accompagné par moments les Avengers. Silence, on essaie de ne pas rire. Voilà pour la partie persiflage gratuit, voire de mauvaise foi. La réalité, c'est que le film -qui est une bonne grosse "origin story" tissée à partir d'un drame familial, et totalement orienté vers le marché asiatique, poule aux œufs d'or qu'il faut savoir choyer- n'est pas du tout cette catastrophe redoutée. J'en ai même bien apprécié toute la partie médiane, ce qui est surprenant pour ce type de produit. Shang-Chi commence vraiment au bout de quelques minutes, par un trajet en bus qui se transforme en scène de combat épique (avec Razorfist) et savoureuse, avant de donner de l'épaisseur à ses personnages, qui sont bien campés et caractérisés. La scène du bus, donc, est une sorte de version améliorée et survitaminée de celle que vous avez peut-être aperçue dans "Nobody", film sorti récemment sur Netflix avec Bob Odenkirk. Jouissive, chorégraphiée avec soi, c'est la vraie porte d'entrée dans le long métrage, qui à partir de cet acte de bravoure devient beaucoup plus intéressant. Jusque là, on peut tout résumer ainsi : Shang-Chi (Simo Liu, assez convaincant, bonne pioche) vit à Los Angeles et il pense qu'il a laissé à jamais derrière lui son enfance et sa formation dans l'organisation criminelle des Dix Anneaux, présidée par son père, Wenwu (Tony Leung, sorte de Richard Berry asiatique un peu plus jeune), qui est en réalité le Mandarin, sans vraiment l'être (le film joue sur cette ambiguïté). Le jeune homme et sa meilleure amie Katy (Awkwafina) travaillent comme voituriers dans un hôtel de luxe, passent joyeusement leurs soirées à faire la fête et semblent entièrement voués à échapper aux responsabilités de la vie d'adulte. Jusqu'à ce que, tout à coup, une bande d'assassins féroces attaque Shang-Chi et s'empare du pendentif qu'il porte au cou depuis son enfance. Dès lors, cap sur Macao, et retrouvailles avec Xialing, la sœur (Meng’er Zhang) qu'il n'a pas revu depuis sa fuite à l'adolescence.



Certains rebondissements sont téléphonés deux jours à l'avance, même s'il est désormais très difficile de surprendre le spectateur, tant les mécanismes narratifs sont réutilisables d'un film à l'autre (Shang-Chi ressemble dans les faits à la version asiatique de Black Panther), pour ne pas trop corrompre la formule gagnante. Un divertissement soigné et réussi, qui intègre bien des éléments de culture chinois, jusque dans l'image, les ambiances, les chorégraphies, avec toujours cet équilibre entre action et humour qui ne cessent de se croiser et de se contaminer. D'ailleurs les combats hésitent puis intègrent clairement aussi bien l'aspect super pouvoirs, que les habituelles gestes et postures des arts martiaux asiatiques. Hélas, comme trop souvent, la dernière demi-heure sombre dans le grand n'importe quoi, et la résolution de tous les conflits passe par une éprouvante litanie de "tout le monde tape sur tout le monde" sur fond de dragons volants et de "forces du bien pour contrer les forces du mal". Avec l'impression qu'un gamin de huit ans est venu prêter main forte pour l'ultime partie du synopsis, et que ses idées ont bien plu à la production. Shang-Chi, ça reste à conseiller aux fanboys (en plus c'est accessible et compréhensible pour tous) et ça ressemble fort à un objet de détestation pour ceux qui n'apprécient pas trop le cinéma rêvé par Kevin Feige.





LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : QUELQU'UN À QUI PARLER


 Dans le 109e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Quelqu'un à qui parler, album que l'on doit à Grégory Panaccione qui adapte un roman de Cyril Massarotto, édité chez Le Lombard. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie de l’album Océan noir, aventure de Corto Maltese que l'on doit au scénario de Martin Quénehen, au dessin de Bastien Vivès et c'est édité chez Casterman

- La sortie de l'album Les lions endormis que l'on doit au scénario de Sylvie Gaillard, au dessin de Fanny Montgermont et c'est édité chez Grand angle

- La sortie de l'album La falaise que l'on doit à Manon Debaye et qui est édité chez Sarbacane

- La sortie de l'album Debout les morts que l'on doit à Frantz Duchazeau et qui est édité chez Sarbacane

- La sortie de l'album Renault, les mains noires que l'on doit au scénario d'Antoine Lapasset, au dessin de Benjamin Benéteau et c'est édité chez Le Lombard

- La sortie de l'album Pinard de guerre que l'on doit au scénario de Philippe Pelaez, au dessin de Francis Porcel et c'est édité chez Grand angle



 
 

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...