CONCOURS : EAGLEMOSS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOMES 1 A 5

Les concours continuent sur UniversComics.
A peine le temps de se remettre du concours "Suicide Squad" où trois d'entre vous ont pu remporter le volume 1 de la nouvelle série sortie chez Urban Comics, nous vous proposons de gagner un lot comprenant les cinq premiers volumes de la collection Eaglemoss - Les plus grands héros Dc Comics
Au menu Batman Silence (en deux tomes), Superman Le dernier fils, The Dark Knight returns, et les débuts de la Justice League New 52.
Un seul lot est disponible, alors qui sera le plus chanceux? Réponse mercredi 20 avril minuit, pour le tirage au sort.
Pour jouer, c'est simple. Laissez un commentaire sous cet article et dites nous quel est votre héros Dc préféré et pourquoi. Vous pouvez doubler vos chances en allant aussi jouer sur notre page Facebook 




Pour en savoir plus sur cette collection proposée par Eaglemoss, pour lire les review des volumes déjà sortis, rendez-vous ici.
Le site de Eaglemoss est disponible ici

Le tirage au sort a donc primé : Ben Comics. Bravo à lui ! A bientôt pour de nouveaux concours sur UniversComics


SUICIDE SQUAD TOME 1 : TETES BRULEES

Grâce à l'arrivée prochaine du film au cinéma, la Suicide Squad débarque enfin en librairie, avec le premier tome des aventures made in New 52, qui remontent déjà à 2012. Voici une série qui s'insère dans un filon désormais classique du comic-book, et qui trouve son origine dans les années 80 avec des auteurs comme Alan Moore ou Frank Miller, à savoir brouiller la frontière entre le bien et le mal, et présenter des vilains éprouvés sous un jour plus "héroïques", et leur donner leur heure de gloire. Née dans cette même décennie, la Suicide Squad était formée de criminels ayant conclu un accord avec le gouvernement, pour alléger ou échapper à de lourdes peines. Un concept qui n'est pas sans évoquer d'autres idées du genre (au cinéma avec Les Douze Salopards) et qui a trouvé un pendant chez Marvel, avec la Freedom Force (face aux X-Men) ou plus tard avec les Thunderbolts. La version moderne est toujours aux ordres d'Amanda Waller, qui tire les ficelles dans l'ombre, mais a subi depuis sa création un sérieux lifting, devenant ainsi un personnage agréable à regarder, voire carrément sexy. Les malheureux pions sur son échiquier sont : Deadshot, peut-être le "héros" le plus malléable et raisonnable de la bande, El Diablo un psychopathe affublé de délires religieux, Voltaic un type aussi électrique que peu fiable, Black Spider qui fut autrefois un ennemi de Batman, King Shark qui se nourrit de chair humaine, et la toujours aussi barge Harley Quinn, la fiancée du Joker et qui oscille selon les auteurs entre la folie homicide et la cocasserie gentillette. Ici ce sera la version hard, on n'est pas dans ce titre pour plaisanter. Pour mieux contrôler ces individus qui n'ont rien de boy-scouts à l'origine, une bombe leur a été implanté dans le cou, et la moindre désobéissance peut signifier la mort, tout simplement. Bien sur, Waller n'est pas dupe, et pour s'assurer cohésion et respect des règles, elle est prête à mettre en place des épreuves terribles, quitte à torturer ces cobayes pour éprouver la résistance dont ils sont capables. C'est ce qui fait le sel du premier épisode, où le lecteur pense assister à une séance horrible de maltraitances, jusqu'à ce que la vérité éclate. L'univers de Suicide Squad est sanglant, tranchant, et on est aux frontières du comics à la Tarantino. D'autant plus que ces recrues aspirants au suicide ont de gros problèmes pour se faire confiance (on comprend pourquoi) et que chacun a ses propres failles, ses propres motivations, ou ses propres psychoses. Un groupe dysfonctionnel, pour notre plus grand plaisir. 


Ce premier tome ne manque pas de rythme, ni de coups bas. La Suicide Squad est ainsi envoyé en mission dans un stade où l'horreur est déchaînée, sous la forme d'un virus qui a transformé une partie des spectateurs et joueurs en sorte de zombies nano-technologiques, qui se repaissent de chair humaine. Pas le temps de faire dans la finesse, ou de sauver la mise à tout le monde, Deadshot et sa bande ont pour objectif de faire le ménage, et de laisser le moins de traces possibles de leur implication. D'ailleurs, au moment de leur exfiltration, l'arrivée des fédéraux complique tout, et il va falloir sortir le plan B, à savoir retrouver une apparence civile, et se fondre dans le quotidien le plus banal. Vous pensez vraiment que de tels criminels en sont capables? Pas tout à fait, non. Entre une brève scène érotique (un rapport ultra rapide et facilement éludé) impliquant Harley Quinn et Deadshot, et l'arrivée de nouveaux larrons comme Yo-Yo (ne riez pas) ou Captain Boomerang, Adam Glass tisse son récit à la mesure des personnalités en piste. C'est cahotique, sans concession, sans remords, ce sont des méchants avec une mission, pas des poètes en plein concours de déclamation. Le dessin de Federico Dallocchio est globalement efficace et bon, dès lors qu'il doit mettre en action les personnages, faire vivre et bouger ses planches, mais il a plus de mal sur les gros plans figés, et on note par moments quelques baisses de régime, indiquant qu'il a encore à travailler pour affiner son style. Pour ce genre de titre mainstream, ça reste plaisant, et surtout ça correspond aux attentes. Harley Quinn, une des stars de l'ouvrage, est hyper sexualisée et montrée comme une timbrée calculatrice en chaleur, elle en est bien moins sympathique que dans sa propre série (aussi publiée chez Urban) où l'humour abonde au détriment du tragique. Cette Suicide Squad là ne vous laisse pas le temps de souffler et se fixe un résultat et un seul : vous étourdir sous les coups de théâtre, les trahisons, le compte à rebours des bombes implantés dans chacun des membres, pour les faire filer droit. Adrénaline en overdose donc dans ce qui pourrait bien être un joli succès librairie ce printemps, surtout chez les amateurs de comic-books décomplexés qui lorgnent vers les fameuses années 90. Pas de temps mort, et vive l'éclate. 




Et nous avions un concours, les amis! Vous vous souvenez? Urban Comics mettait à disposition trois exemplaires de ce Tome 1, pour les plus chanceux d'entre vous. Après avoir récupéré tous les votes sur le blog, sur Facebook (la grande majorité) le tirage au sort a dit que les trois lauréats sont : (honneur aux dames en premier)

Emilie LARIVIERE
Guillaume CHOUINARD
David OUVRARD


Bravo à eux, envoyez-moi vos coordonnées via le blog ou Facebook




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JUSTICE LEAGUE ANNEE UN part 1 (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 18 CHEZ EAGLEMOSS)

Nous revenons aujourd'hui sur la collection Dc-Eaglemoss, avec le premier (de deux) tome concernant la saga Justice League : Année Un
La Justice League, ce n'est pas que ce groupe de super-héros "badass" que vous connaissez depuis l'arrivée de la ligne New 52. Auparavant, c'était une des légendes du monde des comics, avec les Avengers chez Marvel, et un groupe aux multiples facettes, au roster en évolution permanente, et à la génése pas forcément très claire, puisque Dc avait fini par s'embrouiller les pinceaux avec des histories de "crises" aux conséquences parfois mal assumées (comme avec Superman, dont la nouvelle version ne lui permet plus d'être un membre fondateur de la JLA). C'est à Mark Waid qu'il incombe logiquement de remettre un peu d'ordre et de bon sens, avec ce Year One qui a l'intelligence de mettre en avant des personnages qui vivent trop souvent dans l'ombre de la Sainte Trinité (Superman Batman Wonder Woman, ici absents), et qui se révèlent pages après pages, en alternant scènes efficaces d'action super-héroïque et moments de vulnérabilité et de sensibilité personnelle. Le casting associe Black Canary (pas celle de la série Arrow, heureusement), The Flash, Green Lantern, Martian Manhunter (qui joue ici un rôle prépondérant et est une des clés du récit), et le roi des mers Aquaman. Les héros sont appelés à la rescousse par les forces militaires, pour s'occuper du corps de deux aliens, qui suscitent également l'intérêt d'un groupe d'hommes masqués en uniforme, qui tentent de s'en emparer. La situation dégénère lorsque les aliens reviennent à la vie et qu'un furieux pugilat éclate et oppose tout le monde. Au final, ce n'est pas un triomphe pour nos larrons en costume, qui perdent une des créatures, et sont discrètement évalués dans l'ombre par une étrange organisation, le tout à leur insu. Qu'à cela ne tienne, toute nouvelle équipe mérite une belle conférence de presse pour se dévoiler au public, et une bonne échauffourée aux yeux du monde pour montrer de quel bois elle se chauffe.

Nous sommes ici au lendemain de la célèbre Crisis on Infinite Earths, ce qui permet de travailler sur une matière encore malléable et d'éviter de se perdre dans la tapisserie de la continuity. Pour peu bien sur qu'on ferme les yeux sur l'absence de Superman ou Wonder Woman parmi les membres fondateurs de l'équipe. Mark Waid excelle comme souvent dans la caractérisation des personnages, n'oublie personne en chemin, et parvient à différencier chacun d'entre eux en révélant peu à peu aux lecteurs leurs faiblesses, et leur atouts, à trouver du coté de la vie privée. Il est aussi très féru de la bonne vieille époque du Silver Age et étale sa connaissance des amis et ennemis les plus disparates de la Ligue, en convoquant dans ces épisodes un bon nombre de personnages mineurs qui sont autant de clins d'oeil pour les lecteurs au long cours. L'ensemble s'étale sur douze épisodes et semble par moments exagérément dilués, voire désuets, tant le lecteur moderne a du s'habituer à des codes narratifs et des automatismes différents depuis que ce Year One a vu le jour. Mais il ne faut pas oublier le contexte, et ne pas bouder son plaisir pour autant. Puisqu'on parle de classicisme et de charme suranné mais évident, les dessins de Barry Kitson, essentiels et fuyant l'esbroufe, sont à mon sens efficaces et fort appréciables, avec un trait dur et énergique qui donne force et prestance aux personnages mis en scène.  Rétro is beautiful, alors laissez vous tenter, vous ne le regretterez probablement pas. (Chez Urban, l'Année Un est présentée dans le tome 0. Histoire de chiffres à garder en tête)


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AVENGERS STANDOFF : WELCOME TO PLEASANT HILL/ASSAULT ON PLEASANT HILL (ALPHA)

Le nom de Pleasant Hill ne doit rien vous dire, à première vue. Et c'est tout à fait normal, car il s'agit d'une des dernières trouvailles en matière de sécurité américaine. Bienvenue à ce qui constitue le point de départ d'un nouvel événement impliquant les Avengers, et un bon paquet de titres dérivés. L'action commence lorsque Bucky Barnes revient sur Terre, de sa mission dans l'espace, acquise au terme d'Original Sin -il veille sur les menaces cosmiques qui viendraient troubler l'ordre naturel des choses- car il a eu vent d'un danger imminent dont le Shield est probablement à l'origine. Le contre espionnage américain, chapeauté par l'inénarrable Maria Hill, a entre les mains un pouvoir fabuleux, et dangereux. Des fragments de cube cosmique, qui comme le savent tous les amoureux des séries made in Marvel, sont des artefacts qui donnent à leurs possesseurs le pouvoir de réécrire la réalité à loisir. Par chance, l'information a fuité dans la presse (grâce à cyber activiste du nom de Whisperer, celui qui murmure, et dont la véritable'identité nous est révélée ce mois-ci) et sous la pression de l'opinion et de Captain America (le nouveau, Sam Wilson), le gouvernement a du faire marche arrière et se débarrasser de son arme ultime. 



N'étant pas vraiment du genre naïf, je me doutais bien que les bonnes intentions n'étaient que poudre aux yeux, et en effet il s'avère que ce grand ménage n'a pas été effectué dans les règles, et que Maria Hill n'a pas abandonné son plan de départ... Au passage, cette divergence de vue éthique et politique (doit-on utiliser ces fragments pour le bien de la sécurité nationale?) est le facteur qui divise Steve Rogers (vieilli et privé de ses facultés surhumaines) et son ancien meilleur ami (et remplaçant) Sam Wilson.
Nick Spencer mène vraiment bien sa barque. Il nous emmène dans cette ville, Pleasant Hill, qui semble la caricature de l'american way of life d'autrefois, aussi paisible que possible, à la limite de l'exaspération. Bien entendu, les apparences cachent une expérience assez prévisible, mais bien écrite. Pas de rachat ou de peine lourde, ici une nouvelle voie a été inventée pour gérer la criminalité des super vilains, et si on peut comprendre les raisons qui ont poussé le Shield a se lancer dans ce projet, on peut facilement en déduire que le grain de sable qui viendra gripper l'engrenage provoquera la tempête... Le tout ne manque pas d'humour, avec des dialogues sarcastiques et désenchantés sur la personnalité de Steve Rogers notamment, et son manque de souplesse, que d'autres appelent aussi incorruptibilité. Les dessins sont de Mark Bagley (Welcome to ...) et Jesus Saiz (Assault on...). Dans la première histoire citée, c'est assez moyen car l'artiste continue de débiter des planches claires et lisibles certes, mais avec des personnages qui se ressemblent tous, depuis des lustres, et manquent cruellement de caractérisation. Je préfère ce que fait Saiz dans le second épisode, qui a plus de personnalité, de variété. En tous les cas, voici un récit qui mérite un coup d'oeil, voire plus!




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HEROES MYTHOLOGY : EXPOSITION A PARIS AU CAFE BETE ET MECHANT (23 AVRIL - 14 MAI)

Nous vous avions donné rendez-vous, tout récemment, à l'exposition d'Eric Bouvet et Emmanuel Baker, durant un brunch cosplay au Comics Burger de Paris. Bis repetita pour ce qui est des expositions, avec cette fois Arts & Events qui propose une exposition autour d'un Monde, au travers du regard de trois Artistes, chacun avec son style. Heroes Mythology va donc être l'occasion pour Delphine Delente, Emmanuel Baker et Nicolas Ricoux, de confronter leurs talents respectifs, du 23 avril au 14 mai. Le vernissage de l'expo aura lieu le samedi 23 avril en fin d'après-midi, au Café Bête et Méchant de Paris, rue de Montreuil. Entrée libre, alors faites-vous plaisir, et allez nombreux faire un tour à cet événement fort sympathique, que nous soutenons et encourageons. 


MPH : MARK MILLAR ET DUNCAN FEGREDO A TOUTE ALLURE

Voici venir le dernier Mark Millar en date, à être publié en français. qu'en sera t-il de ce Mph, qui succède (chez nous) au superbe Jupiter's Legacy de récente parution? L'auteur écossais nous a habitués à tout et n'importe quoi, convaincu de son immense talent, et motivé par une ambition démesurée qui le porte à écrire en parallèle pour les comic-books et le cinéma, là où il compte bien faire aboutir en grandes pompes la majeure partie de ses oeuvres. 
En 1986 le premier (et seul à ce jour) super-humain recensé est victime d'un incident de parcours. Mister Springfield est un bolide victime de sa vitesse. Incapable de se contrôler, il provoque de beaux dégâts, avant d'être maîtrisé par les forces de l'ordre. Il faut dire que ses dons particuliers ne sont pas innés, mais consécutifs à la prise de MPH, une nouvelle drogue de synthèse aux effets stupéfiants (sans jeux de mots...). Nous faisons ensuite un bond dans le présent, pour nous focaliser sur les ambitions et les malheurs d'un dealer assez sympathique mais ingénu, Roscoe Rodriguez, qui se fait interpeller alors qu'il projetait une livraison routinière. Roscoe a un tort : il est fiancé à une véritable bombe anatomique qui a éveillé les désirs de ses amis, prêts à le lâcher pour profiter de la belle, une fois qu'il se retrouve en prison. Et comme chacun le sait, derrière les barreaux, la drogue n'est pas très difficile à trouver, voire même c'est elle qui vous trouve, sans que vous cherchiez! Roscoe va ainsi résister des mois durant, jusqu'à ce qu'une pilule de MPH change la donne, pour de bon.


Mph a bien évidemment déjà été optionné pour le cinéma. C'est une bande-dessinée qui est fille de son temps, qui naît sur les dépouilles de la Detroit d'aujourd'hui, et les ravages de la crise économique qui n'en finit plus de laisser sur le carreau tout un tissu industriel et des familles entières. On pourrait presque y voir là une sorte de long What If? qui poserait la question : Est si Flash était un criminel? Millar associe aisément action pure et romance entre personnages, et sympathise avec ce Roscoe et sa bande dont l'existence est radicalement modifiée par une forme moderne de dopage hors la loi. C'est incontestablement du bon Mark Millar que nous lisons dans les premières pages, mais trop vite il semble basculer vers la narration automatique, céder à la facilité, et s'il parvient à rendre attachant un homme qui a pourtant comme activité principale de faire circuler de la poudre blanche, on regrette qu'avec les épisodes les bonnes intentions du départ finissent par se dissoudre. Le récit est initialement bien construit et amené, avec entres une scène où Roscoe se découvre des pouvoir artificiels, et la façon dont ils se manifestent, qui est un petit bijou de story-telling, sans fioritures ni effets de manche, juste axé sur l'efficacité et la jouissance de la surprise. Mais Millar réserve ses trucs pour le début du show, et peine à assurer les tours suivants, qui n'ont rien de vraiment magique. Les lapins sont déjà sortis du chapeau. Duncan Fegredo assure une partie graphique de qualité, avec beaucoup de détails et un trait dur et par endroits presque sale qui colle à l'ambiance de cette série. Une prestation de qualité qui fait que beaucoup d'entre vous se laisseront tenter par cette histoire, qui est loin d'être foncièrement mauvaise, mais n'est pas à la hauteur des standards espérés dès lors que Mark Millar en est le démiurge. Jupiter's Legacy boxe dans une autre catégorie, à titre d'exemple. 




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X-FORCE SEXE + VIOLENCE : QUAND WOLVERINE ET DOMINO S'ECLATENT...

Puisqu'après tout le titre peut être un fort argument de vente, penchons nous d'emblée sur une petite vérification. Qu'en est-il du sexe qu'on nous promet, tout d'abord? Question intéressante, car derrière les rodomontades de couverture, nous sommes en réalité très loin d'une production Marc Dorcel ou même tout simplement d'un vieux téléfilm érotique de M6. Une scène, une seule, voit le couple Domino/Wolverine s'adonner à une étreinte sauvage (les meubles de la chambre d'hôtel se brisent sous leurs assauts, au sens littéral du terme) et bestiale. Pour le reste, des sous entendus, des allusions, mais rien de guère folichon. Ah si, la scène finale, l'ultime case, qui nous laisse deviner, par l'absence de passagère visible à coté du conducteur, que celle ci (Domino, donc) est en train d'exécuter une fellation à notre vieux Logan, ce que confirme son invitation à se détendre. Amis obsédés, passez votre tour.
Par contre, coté violence, vous allez être servis. Il faut dire qu'en 2010, trucider à tour de bras, répandre ses boyaux et couper des membres en rondelles, tout cela semble encore et toujours plus naturel et acceptable qu'un couple qui s'envoie en l'air. Mystère du genre humain, qui sanctifie et diabolise le naturel, et réclame l'injustifiable, l'inexcusable. Wolverine est d'ailleurs là pour ça : massacrer, écharper, découper, et saigner. La belle Domino a eu le tort de vouloir fricoter avec la Guilde des assassins (certes sans le savoir au départ) et de s'emparer de la cargaison protégée par les ninjas de la Main. Cargaison constituée de jeunes japonaises destinées à devenir les esclaves sexuelles de riches occidentaux, probablement. Mais aussi un bon gros paquet de cash, presque trois cent millions de dollars. Duper les uns puis les autres est l'assurance de rétorsions sanguinaires, et Neena va devoir lutter âprement pour sortir indemne d'un tel imbroglio, avec l'aide évidente de deux paires de griffes en adamantium, et du combo radical X-Force. 


D'ailleurs, disons le tout net : Kyle et Yost, les auteurs de cette histoire, nous racontent ici pratiquement une aventure hors continuity, inédite, du groupe mutant radical mis sur pieds par Cyclope pour les missions peu délicates. Le titre en lui même est déjà très violent, et ce graphic novel en est un prolongement évident. Les dessins sont un autre atout de vente non négligeable : le retour de l'italien Gabriele Dell'Otto (Secret War) et de son style très pictural, d'une beauté esthétisante et glaçante sans égale, avec des planches qui ont une structure de base très dynamique et un artiste qui aime  dépeindre ses personnages dans des poses convaincantes et puissantes. On peut aussi formuler à Kyle et Yost, les scénaristes de ce graphic-novel (en fait une mini série en trois parties dans son format américain) le reproche de vouloir insérer trop de monde en si peu de place, au détriment de la caractérisation des personnages, notamment des méchants de l'histoire. 
Mais bon, ce ne sont que menues broutilles, le résultat est tout de même des plus convaincants. Un album qui réjouira ceux pour qui les aventures actuelles de X-Force étaient devenues un rendez-vous indispensable, mais aussi ceux qu'un bon bain d'hémoglobine bien chaud tente toujours. Les plus libidineux qui lorgnaient discrètement sur la première partie du titre (sexe) en seront quittes pour une belle dose de frustration. A conseiller donc à tous ceux qui veulent une trame qui fonce à cent à l'heure vers sa conclusion, et qui ne sont pas spécialement passionnés par une profonde interrogation métaphysique de ces héros (Wolverine, Domino...) dont la caractéristique majeure n'est certes pas celle de philosopher à longueur de mission. 


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