POWER MAN & IRON FIST : LES HEROS A LOUER SONT EN LIBRAIRIE

Tout l'art du marketing consiste à savoir placer la bon produit au bon moment, pour en obtenir le maximum de bénéfices. Coup de chance parfait et timing d'enfer, Panini Comics a la bonne idée de sortir en ce mois de mars la série Power Man & Iron Fist en album librairie. Le premier cité (Luke Cage) a eu les honneurs d'une série à succès sur Netflix, le second attend la sienne, et c'est une question de jours désormais. Bref, unissez-les, agitez, et servez chaud bouillant. en plus on ne parlera pas d'opportunisme éditorial, car ces deux-là bossent ensemble depuis des décennies, et c'est un duo qui est source de nombreuses pages savoureuses, depuis leurs débuts en tant que Héros à louer (il faut bien payer le loyer).
Dans ce volume, Luke Cage est bien sur Power Man (sans la tiare et la coupe afro si caractéristiques d'une époque révolue) et Danny Rand est Iron Fist, bien plus cool et accessible que la version (au demeurant excellente) de Kaare Andrews, dont il existe deux tomes de publiés chez Panini (période Marvel Now!). Les deux amis ont un rendez-vous un peu particulier avec leur ancienne secrétaire, qui sort de prison après avoir été accusé de meurtre et avoir passé cinq ans derrière les barreaux. Jenny va les envoyer sur la piste d'un collier orné d'un joyau qu'elle souhaiterait récupérer, et qui est détenu par un des parrains du crime les plus connus des lecteurs de comics, l'infâme Tombstone. Ce que craignait le plus Luke finit par arriver : incompréhensions et susceptibilité finisse par provoquer une bagarre générale, et le début d'une aventure qui risque de laisser des traces chez les anciens Héros à louer, car source de cruelles désillusions sur les liens affectifs qui peuvent unir les personnes. David Walker avait promis, au moment d'écrire cette histoire, qu'il allait prêter une attention particulière au savant mélange entre le story-telling pur et dur, et une certaine réalité sociale qui transparaît dans ce titre. A l'évidence, l'équilibre est plutôt de rigueur, avec une tentation peut-être trop forte de jouer la carte de la coolitude, mettant de coté les aspects les plus sombres des deux héros pour se concentrer sur la façon dont ils interagissent, avec des répliques drôles et pleines d'esprit, notamment la retenue dont l'ami Cage fait preuve à chaque fois qu'il doit pester ou prononcer des jurons, qu'il remplace par des expressions absurdes à la demande de sa femme (Jessica Jones). La famille est au centre de la trame. Famille mise sur pieds par Luke, famille à comprendre au sens de liens très forts, comme ceux qui unissent Luke, Danny, ou leur ancienne secrétaire, mais aussi famille en tant que piège, poids mort qui vous entraîne vers le fond, comme l'histoire de Jenny en est la démonstration. 




Si la complicité marche bien entre les deux personnages, c'est parce que David Walker s'amuse de leurs différences. Luke a été, comme il le souligne, le leader des Avengers, et il est marié avec Jessica Jones, dont il a un enfant. Danny Rand n'a qu'un but en tête, reformer l'association des belles années, quand il était plus jeune et plus insouciant. Vont-ils "se remettre ensemble" alors? Une phrase à double sens qui est un des running gag d'un album qui épouse l'air du temps chez Marvel. Une série qui joue la carte du décalage, tant dans l'ambiance que du coté artistique. En effet, Sanford Greene s'adapte parfaitement au ton de cette aventure, en créant des pages et des personnages qui doivent autant à l'esthétique des années 70 qu'à une certaine tendance "grunge" et relâchée dans la physionomie des héros, et qui lorgne souvent vers la caricature. Les réactions sont volontairement surlignées et grossies, le faciès en devient quasiment mangaesque (néologisme douteux) quand il s'agit d'appuyer l'humour ou la complicité entre les personnages et le lecteur. De quoi faire hurler les puristes qui souhaiteraient des choses plus classiques, et attendent avec impatience un omnibus avec le matériel de la grande époque Claremont et Byrne. En attendant, on tient là une sortie fun et décomplexée, qui parlera aisément et directement aux nouveaux convertis à la cause Marvel. Mais qui pourrait étonner ceux que l'esthétique urbaine poisseuse de Netflix a conquis. 




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THE INFINITY GAUNTLET AFTERMATH : L'HEURE DE WARLOCK ET LA INFINITY WATCH

Retour sur la grande saga Infinity Gauntlet, ou plutôt sa suite directe, ses contrecoups, c'est à dire les Aftermath, comme le disent si bien les américains. Ce joli volume assez corpulent permet de comprendre ce qui s'est passé juste après la défaite de Thanos, et d'assister à la transition jusqu'à Infinity War, qui n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Dans ce Tpb, nous avons ainsi les six premiers épisodes de la série de Jim Starlin, Warlock & the Infinity Watch. Adam Warlock a arraché les gemmes du pouvoir à Thanos, et ce faisant, il est devenu l'être suprême de notre univers. Un tel pouvoir ne sied pas à un simple mortel (même fabriqué artificiellement dans un laboratoire d'avant garde) et il est vite convoqué par l'assemblée des principales déités cosmiques, afin de restituer les gemmes. Mais Adam n'a pas l'intention de céder au chantage, et c'est lui qui décide avec qui partager ses incroyables facultés. Le groupe qu'il va mettre sur pieds est constitué de personnages mineurs mais tous aussi succulents les uns que les autres : Drax et Dragon Lune (cette dernière est sa fille, et elle a autrefois du tuer son géniteur, qui fort heureusement ne se rappelle de rien puisqu'il est devenu une brute sans cervelle), Pip et Gamora, et un autre "gardien" mystérieux dont l'identité était encore à découvrir. C'est l'incapacité potentielle de ces individus à être à la hauteur de leur tâche, et les relations humaines conflictuelles qui en découlent, qui font le sel de cette série agréable et chargée en nostalgie. Les dessinateurs se succèdent malheureusement trop vite, et le style varie beaucoup d'un épisode à l'autre. Ainsi, la transition entre le tout premier (Angel Medina) et l'artistye suivant (Rick Leonardi) est sous l'enseigne d'une variation radicale du trait et de l'ambiance. A l'époque tout cela était publié dans Titans, un de ces mensuels de la grande époque Lug/Semic que les plus jeunes n'ont pas connu.

Le Tpb nous propose aussi de retrouver le Silver Surfer, dans sept épisodes consécutifs à la chute de Thanos. Norrin Radd a été profondément marqué par l'accession à la toute puissance du Titan fou, et il a oeuvré pour le destituer. C'est dans les profondeurs du cosmos que le Surfer décide de se ressourcer, mais à peine a t-il repris le chemin de l'espace que différentes mésaventures lui tombent dessus. Il doit tout d'abord batailler contre un adversaire muet et coriace, puis donner un coup de main à un des doyens de l'univers, le Collectionneur, qui lui demande de récupérer une créature des plus dangereuses pour l'univers. En l'occurence il s'agit d'un virus qui va le faire délirer, et l'amener au contact de ses peurs les plus profondes, des cauchemars qui hantent sa psyché déjà fragile, et si souvent mise à nu dans les différents titres qui lui ont été consacré. Bonne nouvelle, c'est du Ron Lim au meilleur de sa forme, aux dessins. Jamais l'artiste n'aura été aussi propre et clair dans son travail que sur ces pages cosmiques où il semble très à l'aise. Quand à l'autre Ron, Marz cette fois-ci, il s'amuse avec le Surfer et prolonge la veine introspective de ses aventures, tout en musclant les enjeux avec des combats d'envergure. Là encore Semic a publié tout cela, mais dans Nova, à une époque où le mensuel était encore en kiosque dans son petit format traditionnel, qui l'a rendu si populaire. Pour compléter l'ensemble, signalons aussi un épisode du Doctor Strange inédit en Vf, où le mage et Warlock ont maille à partir au sujet de l'omnipotence de ce dernier. Une vingtaine de pages très anecdotique qui n'est là que pour étoffer l'ensemble mais n'apporte rien de plus. Un Aftermath sympathique, pour fans hardcore du travail de Starlin, et de Infinity Gauntlet. Il se trouve que j'en suis un!


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COSPLAY MANIA (19) : N'OUBLIEZ PAS LE FCBD PRINTEMPS DES COMICS

Nous voici réunis pour ce Cosplay Mania de mars, avec quelques uns des cosplay les plus sympathiques, drôles, ou bien fichus, que l'univers du divertissement produit à travers le monde. L'occasion pour nous en ce début de mois de rappeler que si vous voulez nous rejoindre avec votre joli déguisement, vous aurez l'occasion de le faire les 5 et 6 mai prochains à Nice. Nous organisons (UniversComics et Alfa BD) le Free Comic Book Day, dans le cadre d'un événement un peu plus "large", à savoir le Printemps des Comics. 9 auteurs invités et non des moindres (Goran Parlov, Fernando Dagnino, Maria Laura Sanapo, Marco Santucci, Claudio Castellini, Toni Fejzula, Vincenzo Federici, Roland Boschi, Benjamin Carret), des conférences tout le week-end, une soirée spéciale au cinéma, bref il va se passer de belles choses à Nice.
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A bientôt

Jolie Catwoman, même si le latex si moulant ne doit pas faciliter les acrobaties...

Il arrive sur Netflix. Il est d'attaque. Iron Fist et son costume!

Raven. Magie chez les Jeunes Titans. Pas si courant ce Cosplay, et ici une belle version

Spider-Thor? Cet arachnide ne craint pas le ridicule et brandit le marteau

Ghost Rider. le vrai. Sur sa moto. Bref la grande classe ce cosplay

Réunion de héros. Actarus et Spider-Man prennent la pose

L'association Marvel Cosplay Italia, petite photo de groupe

Photo de famille chez les Aqua. Mera, Aquaman et Aqualad, les souverains des profondeurs


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LA MORT DE SUPERMAN (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOME 40 CHEZ EAGLEMOSS)

Tome 40 dans la collection Eaglemoss / Dc Comics. Et quel tome historique, avec le triste destin du plus puissant des super-héros. Rien que ça.
Superman est, par définition, quasiment invincible. On voit mal ce qui pourrait nuire à l’homme d’acier, au point de le faire passer de vie à trépas, mis à part cette bonne vieille kryptonite, ce métal venu de sa planète natale, qui le prive de ses pouvoirs. Et encore, on lui en a mis si souvent sous le nez, qu'il devrait normalement être vacciné. Et comme la nouvelle mouture de la grippe A se fait attendre et qu'il dispose d'un bon système immunitaire, Superman serait-il vraiment immortel? On pouvait le penser, jusqu’au jour où surgit de nulle part un adversaire redoutable, une force de la nature, intraitable, toute puissante. Doomsday, c'est-à-dire le « jour fatal » : le patronyme est un programme en soi. Tout ce et ceux qui se mettent en travers de son chemin sont tout simplement pulvérisés, et le monstre fait route vers Metropolis, inexorablement. Clark Kent a de quoi se faire du souci, car cette fois il a trouvé un ennemi qui le surclasse pour ce qui est de la force brute et de la rage. D’où vient-il, qui est-il, autant de questions qui restent sans réponses. La seule évidence, c’est que le clash sera titanesque, et que pour en sortir vainqueur, Superman va devoir se surpasser, voire…se sacrifier !
Au cours de l’affrontement final, notre super héros finit donc par trouver la mort. Un don de soi extrême et nécessaire, la seule chose à faire pour enrayer le mal. Et il n'est pas le seul à s'y casser les dents. La Ligue de Justice est balayée d'un revers de la main, les principaux héros Dc mordent la poussière avant même d'avoir eu le temps d'asséner la première claque. Dommsday est montré comme un adversaire qui progresse de manière inéluctable, d'une page à l'autre, un kilomètre après l'autre. Il arrive et rien ne lui fait barrage. 


Les funérailles sont émouvantes, dramatiques, l’univers tout entier salue le fils de krypton, le plus grand de tous, tombé au front. Tout ceci a été republié (après un Omnibus chez Panini voici quelques années) chez Urban en 2013, dans une splendide collection d'albums hardcover comme on les aime. Eaglemoss en extrait la charpente principale pour ce volume, qu'on peut définir sans se tromper d'historique. Aux States, la longue saga est divisible en trois actes. Death of Superman, pour la mort en elle-même. World without a Superman, qui nous narre de la perte et des conséquences, et pour finir Return of Superman, où on découvre  une profusion de «remplaçants», de nouveaux Supermen, qui laissent planer le doute dans l’esprit des lecteurs : Qui est donc le vrai ? C'est ainsi que plusieurs mois durant, de nouveaux personnages trustent le trône laissé vacant, et que l'opinion publique est désemparée. Y'a t'il un véritable nouveau Superman, est-ce l'ancien sous une nouvelle forme, ou simplement une vaste imposture? Coté scénario, ça part un peu dans tous les sens et c’est un peu lourd, parfois, ou bien disons forcé. C'est Dan Jurgens qui orchestre l'ensemble, et donne le tempo aux autres. Trop d’artistes se succèdent aux crayons pour que le tout soit vraiment homogène, avec une note artistique globale assez correcte, hormis l’exécrable Bogdanove, qui fait ici presque pire que ce qu'il fit au temps de X-Tinction Agenda, sur les X-men. Mais souvenez-vous, la nouvelle était passée jusque dans les journaux télévisés, cela avait été un choc retentissant, une déflagration jamais atteinte, probablement, dans l'histoire des comic books du genre. Bref, ce volume, si vous ne le possédez pas encore, fait partie de ceux que vous ne pouvez pas omettre de placer sur vos étagères. 




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La mort de Superman, un gros omnibus en VO





DAREDEVIL / PUNISHER LE SEPTIEME CERCLE : DU TURBOMEDIA A LA VERSION PAPIER

Aujourd'hui nous allons parler d'un comic-book sorti en format digital, avant cette édition librairie, à savoir la mini série qui voit s'opposer Daredevil et le Punisher, intitulée The Seventh Circle. Vous l'aurez compris, c'est une des conséquences de la sortie de la série (seconde saison) sur Netflix, mettant en scène les deux personnages, par le plus heureux des hasards. D'ailleurs l'action est très proche de ce que vous avez peut-être vu sur le petit écran. Matt Murdock est sur les marches d'un tribunal, et il participe au transfert d'un détenu dangereux vers le Texas, là où il pourrait être jugé plus sereinement. Le type est un caïd de la mafia russe, et cela se voit et s'entend, car tous les poncifs du genre y passent pour le rendre typique. Bien sur Charles Soule, à la base du scénario, part sur le principe (et il a raison) que les lecteurs connaissent bien Daredevil et le Punisher, et qu'il est inutile de définir en quoi ces deux là sont différents. Du coup, lorsque Frank Castle tente de faire économiser quelques dollars en plaçant une balle entre les deux yeux du criminel, et que Murdock sauve la mise en anticipant la déflagration, on comprend que ce qui va suivre sera une course poursuite entre les héros, avec le diable rouge qui va tenter d'arrêter son compère au crâne pour l'empêcher d'administrer la justice à sa manière. Bref, c'est le plot déjà lu et relu dans nombre d'histoires auparavant, sans aucune originalité ou nouveauté. Ah si, pour aider Daredevil, il y a désormais un jeune gars dont le costume lui permet de devenir momentanément invisible, un certain Blindspot, mais pour le moment son rôle est marginal, juste pour rappeler que oui, l'univers Marvel est censé être all-new all-different, avec des tas de nouveaux avatars de nos héros habituels (qui changent aussi de costume, comme ce Tête à cornes ici même). Halte tout de suite aux grincheux ou contestataires virulents. Cet album n'est pas pour vous. il ne vise pas le public ultra exigent qui sait tout des deux super-héros et souhaite retrouver les grandes heures épiques de Frank Miller, par exemple. C'est une histoire qui lorgne ouvertement vers celles et ceux qui ont été happé par Netflix et sa série, et constitue une porte d'entrée dans l'univers Marvel urbain.

A coté de cela ce petit 100% Marvel est sympa et se lit facilement. Je ne suis pas non plus en train de dire que c'est mauvais. Of course not. Disons que c'est juste un peu convenu, et que se repose l'immanquable question des comics digitaux, ces Infinite Comics que pond en ce moment Marvel. Je veux dire, comment pensez-vous convaincre les réticents, et convertir à la cause ceux qui ne jurent que par le format papier, ou tout simplement comment rendre ce mode de consommation attractif et décisif, avec des histoires de moindre portée? Tous ces comics sont le plus souvent assez anecdotiques en terme de continuité ou de destin des héros, et si Marvel se rend compte qu'il en est autrement, une version tangible arrive juste après dans les bacs. 
Cocorico, c'est un français, le grand spécialiste Mast, qui se charge d'établir le story board et tout le boulot préliminaire, afin que puisse être adapté le récit de Soule dans ce format si particulier. Un comic-book sur une tablette, ou imprimé à l'ancienne, cela suppose un savoir-faire et une pratique différentes, et Mast se retrouve donc à devoir savoir composer avec tous les éléments du processus artistique, puisqu'outre l'aspect graphique (une bd ça se dessine) il doit également maîtriser parfaitement la narration, son rythme, son phrasé, découper les scènes et rendre vivant un média qui est né statique. Szymon Kudranski et Reilly Brown étant eux les artistes dessinateurs qui fignolent tout ça et suivent le rythme. On baigne dans une atmosphère urbaine et faussement crade, avec des emprunts à des artistes comme Ron Garney (la série Daredevil d'en ce moment) ou Gaydos, et si le niveau varie d'une planche à l'autre, globalement ça se tient bien, c'est plutôt fun et respectueux de la carrière et personnalité des personnages. En gros, si vous lisez des comics depuis 40 ans, tentez plutôt d'offrir cet album à votre fils ou petit fils qui débute depuis peu, encore que finalement je me demande (n tant qu'inconditionnel de Frank Castle, je l'admets) s'il est sain que des ados puisent leur inspiration dans l'ultra violence du Punisher. 
Ah et au fait, Mast sera avec nous à Nice le 23 mars (il interviendra dans la seconde partie de notre conférence super-héroïque) et le 24, en dédicace chez Alfa Bd, là où sa se passe vraiment.



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MARVEL UNIVERSE 7 : NOVA (RETOUR DE FLAMME)

Le quotidien du jeune Sam Alexander est particulièrement compliqué, depuis qu'il est devenu le nouveau Nova. Il a beau être désormais un super-héros, un certain sentiment de solitude l'accompagne dans ses activités. Tout d'abord il n'est pas parvenu à retrouver son père, anciens membre du Nova Corps. Le paternel est perdu dans l'espace; celui qui récemment s'est réuni avec sa famille était en fait un clone, et l'original est toujours quelque part dans le cosmos, mort ou vif. En parallèle, Sam tente de se faire des amis dans la communauté super héroïque, mais très souvent il se heurte à la condescendance de ses aînés, qui voit en lui un apprenti encore maladroit.Ce numéro de Marvel Universe aborde un peu tous ces thèmes, mais il a malheureusement un défaut structurel lié à la manière dont fonctionne aujourd'hui Marvel. C'est-à-dire qu'au beau milieu d'une trame que nous suivons depuis quelques épisodes, débarque un grand événement qui bouleverse quasiment tous les titres, et oblige les scénaristes à insérer de force une histoire qu'ils n'avaient pas prévu d'écrire. Ainsi dans le premier épisode, Nova prends une grave décision : il va partir une dernière fois dans l'espace, à la recherche de son père, et semble résolu à ne plus revenir tant qu'il ne sera pas parvenu à atteindre l'objectif. Oui mais voilà, dès l'épisode suivant, le voici sur Terre, en train de combattre aux côtés des héros en pleine seconde guerre civile. Tout ceci n'est pas très cohérent, il est évident que Sean Ryan a du composer avec des exigences qu'il n'avait pas prévu au départ. Dommage car pour le reste le jeune Sam reste attachant, et on le sent vraiment paumé, dans un costume qui flotte encore un peu large sur ses frêles épaules. Une série qui continue de jouer la carte de la découverte, de l'adolescent projeté dans un monde qu'il doit vite assimilé, et où les enjeux dépassent de loin la routine de l'école et des copains.



Ce Sam là ne sait même pas encore utiliser pleinement ses pouvoirs, il ignore le fonctionnement en détail de son casque, par exemple. Il est partagé entre le désir de vivre d'excitantes missions dans le cosmos, et le devoir d'être présent pour son existence quotidienne (il a 15 ans, suit des études, a une petite soeur qu'il adore, et sa mère est morte d'inquiétude). Bref, c'est un portrait d'adolescent en pleine initiation, dans la plus classique des lignées Marvel, comme la maison des idées en proposait dès les années 60, lorsque les super-héros de Stan Lee associaient grands pouvoirs avec très gros problèmes.
Cory Smith (et RB Silva) font un travail appréciable au dessin, en adaptant le style, le trait, au souffle qui agite ces épisodes. Beaucoup d'action, un Nova qui se la joue parfois badass avant de retomber dans son isolement, son noviciat difficile, les limites d'un petit gars d'une bourgade américaine devenu soudain patrouilleur de l'espace. La série s'arrête avec le numéro 11, le dernier de ce Marvel Universe, mais elle est tout de suite "relaunchée" avec le retour d'un personnage très attendu, que les fans espèrent depuis sa disparition dans le Cancerverse. Franchement, vous ne voyez pas? 
C'est chez Panini, formule kiosque, à savoir un hors série d'une centaine de pages pour cinq euros et des poussières. Bref, à si peu de frais, on peut se laisser tenter, non? 



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LE CARTOOMICS EDITION 2017 : 3-4-5 MARS A MILAN LE BILAN DE CET EVENEMENT COMICS

Comme chaque année, nous étions le weekend dernier à Milan, pour l'édition 2017 du Cartoomics. Ce grand rendez-vous dans la capitale lombarde a attiré encore une fois plus de 80 000 personnes, dans un cadre particulièrement festif. Le Cartoomics, c'est une immense machine désormais, avec l'impossibilité évidente de s'y ennuyer. La manifestation se déroule un peu aux portes de la ville du côté de Rho, là où s'est déroulée l'an dernier la grande Expo, consacrée au thème de la nourriture sur la planète. Les lieux sont très spacieux et le cartoomics est divisé en deux grandes parties; d'un côté nous avons les maisons d'édition, les artistes et le cosplay, les jeux de société ou de stratégie, sans oublier les vendeurs de goodies, de l'autre tout ce qui concerne la culture jeux vidéo, le gaming. Bien entendu, tout ceci est plus intéressant si vous connaissez la scène artistique italienne, car il y avait finalement assez peu d'invités internationaux. Même si par exemple Panini avait convié pour l'occasion les deux espagnols Pepe Larraz et David Lopez, aussi talentueux que sympathiques. Une excellente conférence organisée par la maison d'édition italienne a été l'objet d'un échange aussi drôle que fécond. Interview à suivre ici même dans les prochains jours. En face les rivaux de Lion RW, qui seraient un peu comme Urban en France, avaient convié Alessandro Vitti pour parler du second volume de Suiciders. Bao Publishing a eu la bonne idée de convoquer le le duo formé par Gillen et McKelvie, les deux artistes derrière la série phare du moment, the wicked and the divine. Chaque année le Cartoomics permet de découvrir de nouveaux auteurs, ou de voir comment ont évolué les promesses que nous avions repérés l'année précédente. Mention particulière donc à Rossana Berretta, Marco Russo, ou encore Riccardo Nunziati, qui sont parmi les personnes les plus disponibles et talentueuses que nous avons rencontré ce weekend. Du côté de la plus grande maison d'édition transalpine, Sergio Bonelli, nous avons eu l'habituelle conférence sur les personnages comme Zagor, Dylan Dog, mais aussi le plaisir de rencontrer pour la première fois Gigi Cavenago, un dessinateur absolument somptueux, au style totalement formidable et auteur des couvertures de Dylan Dog depuis quelques mois (à la place de Stano). Si le public a semblé très réceptif et les petites réalités éditoriales de plus en plus sollicitées, on regrettera juste que la grande partie du jeune public (je tape là en dessous des 20/25 ans) est une fois encore venue au Cartoomics pour admirer une énième Harley Quinn ou Spider-Gwen, sans se rendre compte que juste à coté se trouvaient des artistes incroyables comme Fabio Civitelli (dessinateur de Tex), Paolo Bisi (Zagor. J'ai une petite collection de Bisi originaux à la maison) ou encore Barbara Canepa. La bande-dessinée devrait primer, toujours, envers et contre ses personnages animés par une jeunesse qui a trop tendance à se déguiser avant de lire. 


Mais le Cartoomics 2017 c'était aussi le paradis du nerd/geek, avec tout un tas de petites trouvailles qui surfent parfaitement sur l'air du temps. Les amateurs de Lego ont ainsi trouvé de quoi se satisfaire, avec notamment la reproduction de la ville de Springfield, le fief des Simpsons. Sympa, for sure. Du coté du gaming et des films, nous pouvions trouver des images en avant-première et en exclusivité du prochain Ghost in the shell, ainsi que de quoi aiguiser l'appétit de Nintendo switch. Les amateurs de jeux traditionnels pouvaient s'asseoir aux nombreuses tables pour participer ou tester des dizaines de propositions originales. Le jeu de société Zagor existe désormais, mais je n'ai vu personne en faire une partie. Dommage car j'aurais bien aimé voir de quoi il retourne. En allant faire un tour du coté des cosplayers, c'est bien entendu le travail de Prizmatec qui prime avant tout. Ce Thanos géant de plus de deux mètres est une merveille, qui fait le bonheur d'un peu tout le monde, à chaque fois. Parmi les cosplay les plus sympas, j'ai adoré le Mysterio doté d'un casque/scaphandre fort réussi, et j'ai remarqué qu'il semblait y avoir moins de monde, parmi les héros costumés, par rapport à l'édition précédente. Panne d'inspiration des italiens ou coup de mou de passage? 
Et puis le Cartoomics ce sont des heures à tourner entre les étalages des éditeurs, à faire la chasse à son artiste préféré qui est parti se restaurer ou se balade incognito parmi la foule. J'ai ainsi eu la chance d'arriver en métro avec Civitelli (personne ne l'a reconnu, il semblait surpris que je l'aborde) et d'alpaguer une demie-heure avant la fin des trois jours Gigi Cavenago, qui était venu retirer le prix que l'association des fans de Dylan Dog lui a décerné pour l'année écoulée. 
Le Cartoomics, c'est un peu comme Milan; de multiples facettes, bruyant, vivant, exhaustif, fascinant. Rien ne me ferait manquer ce rendez-vous incontournable, qui place ses fiches avant tout sur l'entertainment, la distraction de ses visiteurs, qui y ont toujours quelque chose à faire. Vivement 2018 pour la prochaine édition. On se donne rendez-vous dans quelques jours pour l'interview croisée de Larraz et Lopez, et pour un numéro spécial de Cosplay Mania qui sera consacré à ce week-end de débauche comics. 


Pepe Larraz et David Lopez (2 et 4)
conférence Panini avec Diego Malara et Nicola Peruzzi (1 et 3)

Sergio Bonelli Editore, avant la tempête

Coté gaming, on joue...

Coté Lego, on construit...

Coté comics, on dédicace...


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Au Cartoomics il y avait aussi Gillen & McKelvie, auteur 
de cette série phare du moment, que nous conseillons!




JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...