SPIDER-MAN : THE GRIM HUNT (Spider-man 138)

Sergei Kravinoff, aka le Chasseur, a tiré sa révérence en se tirant une balle dans la tête. Vous ne l'ignorez probablement pas si vous êtes un lecteur régulier des aventures du tisseur de toile. Ce dramatique événement remonte à 1987, et fut le point d'orgue d'une superbe saga en six volets, Kraven's last hunt, complétée par un épilogue poignant, Soul of the hunter. S'il faut admettre que le chasseur russe n'avait plus vraiment toute sa tête, il semble finalement plutôt sympathique, par rapport au reste de la famille! Ana et Sasha, par exemple, respectivement la fille et la mère, complotent depuis des mois dans l'ombre, pour affaiblir Spider-man. Entre le retour quasi systématique d'anciens vilains, la mort d'êtres proches (comme le docteur Connors) et la perte de son travail, le pauvre Peter Parker n'est peut être plus très loin de craquer, et en tous les cas, il n'est pas dans les meilleures dispositions avant d'affronter cette nouvelle et rude épreuve. Il n'est pas le seul dans la panade : les deux donzelles entreprennent une véritable croisade contre tous ceux qui disposent de pouvoirs évoquant de près ou de loin les arachnides. C'est ainsi que Kaine, le clone dégénéré de Parker, refait surface dans une marre de sang, toquant à la porte de son modèle génétique. Ou que Madame Web est toujours déténue par les Kravinoff, et assiste impuissante à la fin probable du monte en l'air. Spider-woman, Arachne, Arana, sont d'autres pions dans cette chasse très gore, où tous les coups semblent permis.


Quand à Sergei Kravinoff lui même... il est de retour. Rite paranormal sur sa tombe, avec le sang de l'homme araignée en catalyseur, et voilà le chasseur de retour parmi nous. Une hérésie, dirons certains. Pas dit qu'ils aient tort, par ailleurs, tant la "denière chasse" a marqué les esprits et n'autorisait pas un come-back pour de basses raisons mercantiles. Mais bon, ça a tout de même une certaine logique, et puis disons le franchement, Sergei s'était tiré une balle dans la bouche, pas sur qu'il soit très très chaud à l'idée d'être à nouveau avec sa famille, à chasser le Spider-man. C'est peut être d'ailleurs la seule chance qu'à Peter Parker de ne pas passer l'arme à gauche, le prédateur ayant des doutes quand à son implication dans toute cette histoire. Qui n'est pas mauvaise, loin de là. L'ambiance est glauque à souhait, Lark & Gaudiano se montrent toujours autant à l'aise dès lors qu'ils mettent en scène un tissu urbain violent, paroxistique, contaminé. Joe Kelly prend des risques avec le personnage de Sergei et ce qu'il est devenu dans la mythologie du tisseur de toile, on ne manie pas impunément une telle bombe à retardement. A vous de vous faire une idée, mais je suis de l'avis qu'il a mené habilement sa barque, rendant plutôt crédible un événement qui semblait vraiment forcé, sur le papier. Pour le coup, je vous conseille sincèrement la revue "Spider-man", qui s'apprête dans les prochaines semaines à nous révéler tout ce qu'on voulait savoir sans jamais oser le demander, sur le fameux pacte entre Parker, Mary-Jane, et Mephisto (qui donna le "la" à l'opération Brand new day). On en reparlera pas plus tard que bientôt sur ce site.

Rating : OOOOO

The Grim Hunt est publié ce mois ci dans Spider-man 138, la suite et fin étant prévue le mois prochain. Actuellement en kiosque.





X-MEN Vs VAMPIRES : CURSE OF THE MUTANTS



CURSE OF THE MUTANTS est le premier "story-arc" de la nouvelle série X-men, actuellement en cours de publication VF sur les pages d'X-men universe. De Victor Gischler et Paco Medina.

Pour le lancement de la nouvelle série consacrée aux X-men, Victor Gischler n'a pas pris de gros risques. il s'est contenté d'associer deux grosses franchises, plutôt tendance, et d'espèrer un amalgame prolifique et rémunérateur. D'un coté, nos chers mutants menés par un Cyclope plus cynique que jamais (comme il est loin le Scott Summers torturé et gentillet des débuts), de l'autre, des vampires, bien décidés à conquérir la planète, avec San Francisco pour hors d'oeuvre. Il faut dire que Xarus, le fils de Dracula lui même, vient à peine de tuer son père, et qu'il entend fédérer sous une même bannière toutes les différentes castes de vampires, pour obtenir une seule nation, forte et indivisible. Sa théorie est simple : les siens sont un peu comme les mutants, ils sont craints et haïs de la population pour leur singularité, et c'est avec ce pretexte spécieux qu'il propose à Scott Summers un armistice : la réddition des X-men, qui se laissent croquer dans le cou et en deviennent immortels, ou une guerre totale et meurtrière. Et comme premier fait d'armes important, le jeune leader (jeune, façon de parler chez les vampires) envoie un vampire terroriste se faire exploser au soleil de San Francisco, contaminant de la sorte, grâce à un virus obtenu artificiellement et qui se répand dans l'air, plusieurs dizaines de personnes. Parmi lequelles se trouve une certaine Jubile Lee, dépossédée de ses pouvoirs depuis le Jour M, mais toujours présente sur les pages des titres mutants.


Qui dit Jubile dit Wolverine. Logan n'entend pas rester les griffes dans les poches pendant que son side-kick asiatique se transforme inexorablement en vampire. Il charge donc tête baissée, tout en ignorant que Scott Summers l'a transformé, à son issue, en un véritable cheval de Troie. C'est ainsi qu'en tombant aux mains des hordes de Xarus et en devenant lui même un des leurs, il finit par faire le jeu des mutants, qui n'ont rien trouvé de mieux, pendant ce temps, que de réssusciter Dracula, pour briser l'unité de leurs ennemis. Tout ceci fait un peu compact, dans le genre résumé, mais il vous faut lire la revue "X-men Universe" actuellement en kiosque pour vous faire une idée. En juillet, Panini publie le second volet, et Curse of the mutants s'étendra jusqu'octobre. L'occasion de constater aussi que Paco Medina continue de faire des progrès, depuis son passage chez Deadpool. Il s'applique de plus en plus et son trait finit par évoquer celui d'un Terry Dodson plus anguleux et moins fluide. Le grand conflit entre mutants et vampires explose cela dit de manière impromptue, l'éditeur de Modena n'ayant pas décidé de proposer le one-shot Death of Dracula, qui est un peu à la source de tous ces nouveaux ennuis. Ce qui a provoqué un tollé de la part des aficionados mais qui n'est finalement pas si grave. Même sans avoir assisté au trépas (tout provisoire...) du roi des vampires, vous pourrez suivre sans aucun problème les premiers coups de canine de cette nouvelle série, assez sympathique.

Rating : OOOOO




BEST OF MARVEL : LA MORT DE CAPTAIN MARVEL (Panini - De Jim Starlin, Doug Moench, Pat Broderick, Steve Engleheart)

Un des reproches que certains formulent à l'encontre des comic-books est lié à la réapparition quasi systématique de personnages pourtant morts quelques mois ou quelques années auparavant. La mort se soigne très bien, chez nos héros de papier. Mais certains -une minorité- n'ont pas eu la chance de revenir, et leur trépas est resté définitif. Au point d'entrer dans la légende de la bande dessinée, comme c'est le cas de Captain Marvel. Ardent défenseur de notre planète, justicier cosmique au grand coeur et aux valeurs inébranlables, Mar-Vell est pourtant né sur Pama, planète mère de l'Empire Kree, dont il était le maître soldat, avant d'être accusé -à tort- d'être un traître. Les pontes de Marvel (la maison d'édition, il faut suivre, un peu) se sont réjouis du succès grandissant du personnage, dans les années 70, avant un déclin progressif, mais ont surtout opté pour une décision audacieuse et radicale, en 1982. Une mort plus humaine que super héroïque. Point de champ de bataille ou de combat épique, de némésis triomphante ou de sacrifice ultime, Mar-Vell succombe à un ennemi pernicieux et invisible : un cancer, qui le ronge et l'abbat, héritage d'un affrontement avec Nitro, qui se fait exploser à proximité d'un container renfermant un gaz mortel et radioactif. Notre héros absorbe le gros de l'impact, avant de s'évanouir sous l'effort. Des années plus tard, son geste courageux se rappelera à sa mémoire, sous la forme d'un mal incurable qui le terrassera.




Starlin ( scénario et dessins ) nous propose un Captain Marvel digne jusqu’à ses derniers instants, l’hommage de ses pairs, la lutte pour l’acceptation de l’inéluctable et le refus, le déni, l'incompréhension d’autres héros face à la douleur ultime. Un récit de mort pour une leçon de vie. Foin de batailles en costumes multicolores et caleçons moule burnes, c’est face au destin, à son organisme qui le trahit que notre héros doit rendre des comptes, tout en sachant que cette lutte là lui sera fatale, quoi qu’il puisse tenter. Les plus grands cerveaux de la science ont beau se creuser les méninges, aucune cure ne parvient à produire son effet, en raison de l'organisme si particulier du guerrier Kree, qui a été modifié par le port régulier et suivi des "néga bandes", ces bracelets quantiques d'où il tirait une grande source de pouvoir. Il était grand temps qu'une édition librairie de qualité vienne rappeler à quel point ce magnifique graphic-novel est incontournable. Indiscutablement le cadeau à faire ou à se faire, si vous ne possédez pas déjà l'ensemble sous une forme où l'autre.

Rating : OOOOO

SHADOWLAND : Grille de lecture

SHADOWLAND, la grande saga estivale (tout du moins en VF) qui implique le sous-bois des héros urbains à la sauce Marvel, c'est en ce moment, en partie en kiosque, et en partie en librairie. Avant de vous lancer dans ce jeu de piste éditorial, petit rappel des différentes propositions faites aux lecteurs, et de la pertinence de leur achat.

Bien entendu, le seul véritable album indispensable que vous devez vous procurer, pour comprendre la saga et son déroulement, c'est ce Marvel Heroes Extra 7 qui reprend les 5 parties de Shadowland. Une bien belle surprise car pour 5,60 euros il vous sera possible d'assouvir votre curiosité, et pour une fois, de vous faire une excellente idée des enjeux sans avoir besoin d'enquêter sur d'autres revues. Matt Murdock est un eternel idéaliste, il pensait pouvoir prendre la tête de la Main, une secte d'assassins ninjas, et d'en faire une force du bien, pour protéger et nettoyer son quartier de Hells Kitchen. Sauf que c'est la Main qui va le pervertir et plonger Matt (Daredevil, donc) dans les ténèbres les plus profondes de son âme tourmentée. Pour information, vous trouverez ici un compte rendu de l'ensemble. Attention spoiler inside !

Les fans de Daredevil retrouvent depuis des années leur personnage fétiche sur les pages des albums de la collection 100% Marvel. A l'occasion de ce Shadowland, il en sera encore ainsi, avec le numéro 22, peut être le plus décevant et déroutant de la série. Les épisodes qu'il contient font bien sur echo aux événements pré-cités, mais l'essentiel se déroule "entre les pages", et si vous n'avez pas lu le MHS 7 Shadowland, vous pourriez bien regretter votre achat. L'action se concentre sur les personnages secondaires, les amis de Matt (Foggy Nelson, Dakota North...) et leurs tentatives un peu utopiques d'inverser le cours des événements. On trouve aussi le numéro conclusif "After the fall" pour mettre un terme définitif à tout cela. Nous l'avions également affronté dans une récente chronique, ici même. Les fans hardcore de DD achèteront bien entendu ce 100% Marvel, les autres peuvent tout aussi bien s'abstenir.



Vous n'en avez pas encore assez? Vous voulez approndir? Il vous faut donc en passer par le Marvel Universe HS 10, qui propose 4 one-shot dédiés à des héros impliqués malgré eux dans la saga Shadowland. Les malheureux élus sont Bullseye (que Matt Murdock a embroché au bout de son saï), Elektra (qui connait bien la Main pour l'avoir un temps dirigée), Ghost Rider, et le bon vieux tisseur de toile, Spider-man. Rien d'indispensable, juste d'agréables compléments de lecture, pour un peu plus de cinq euros. Pourquoi pas, après tout il faudra bien meubler vos longs après-midi sur la plage, à vous dorer au soleil de juillet.

Reste un gros pavé, un Marvel Monster consacré à Shadowland. Si la qaulité du papier a subi une nette amélioration ces derniers mois, cette collection reste toujours le fourre tout idéal pour Panini, l'occasion de se débarrasser d'un gros nombre d'épisodes ne trouvant pas leur place ailleurs, et que les fan-boys complétistes reclament à corps et à cris sur les forums spécialisés. Mieux vaut être fortunés pour ce genre de parution, car souvent les Monster sont loin d'être incontournables, et ils coûtent presque trente euros. Cette fois, ce sont les fans de Moon Knight qui seraient bien inspirés d'y jeter un oeil, s'il veulent une conclusion au travail initié dans la série Vengeance of Moon Knight, parue dans deux albums 100% Marvel. Ce Monster offre également deux mini séries en 4 volets, Blood on the streets, et Shadowland:Luke Cage, ce qui réjouira les amateurs de récits urbains et ceux qui veulent tout, mais absolument tout savoir sur Shadowland. Enfin... tout ou presque, puisque la mini Daughters of the dragon ne semble pas prévue par Panini, à moins que je ne me trompe et soit passé à coté de sa parution.



Reste l'essentiel? Que vaut vraiment Shadowland? Est-ce une des grandes pages de l'histoire de Daredevil, ou juste un "event" qui fait pschitt dès qu'on l'agite et qu'on l'ouvre? Hormis quelques moments forts et clous, comme Daredevil qui trucide enfin Bullseye, j'admet que j'ai été déçu par le traitement sommaire du personnage et de l'ensemble de la saga. Reste un fort joli costume noir pour tête à cornes, du plus bel effet. Dark Daredevil, voilà un titre original et vendeur pour une future mini-série ?


LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BILLY LAVIGNE

 Dans le 196e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Billy Lavigne que l’on doit à Anthony Pastor, un ouvrage publié chez Casterma...