GRANT MORRISON PRESENTE BATMAN Tome 3

Troisième tome des aventures de Batman chez Urban comics, telles que narrées par le scénariste Grant Morrison. Cette fois, il s'agit avant tout de se pencher sur la série Batman and Robin, nouvelle du nom en 2010, qui fait suite aux évènements de Final Crisis. C'est d'ailleurs le très jeune et inédit Robin qui tient la vedette dans ces épisodes. Darmian Wayne, le fils de Bruce, est aussi instable que plein de morgue, et pour lui apprendre un minimum de discipline, Batman va devoir suer sang et eau. A ce propos, le Dark Knight n'est pas qui vous croyez. Puisque Bruce Wayne est considéré mort (à tort, il est juste perdu dans le temps) des mains de Darkseid, c'est son premier pupille qui a endossé la cape, Dick Grayson, aussi connu sous le pseudonyme de Nightwing. Il n'a pas encore une autorité très bien installée sur son petit side-kick, et l'ombre de son mentor continue de rendre sa tâche des plus ardues. Le dynamic duo va faire une étrange découverte, en poursuivant et neutralisant Monsieur Toad et ses sbires. Un nouveau criminel versé dans les drogues est à Gotham, et il imprime sur le visage de ses victimes et de ses associés un visage artificiel qui les transforme en sorte de poupées humaines pliées à sa volonté. Le Professeur Pyg est un vilain dérangé et fort dérangeant, avec une tête de cochon en guise de masque. Et ce n'est pas non plus la seule menace, puisque Jason Todd, autrefois second Robin du nom avant de se faire massacrer par le Joker dans la saga A Death in the Family, est de retour après une immersion dans un des puits de Lazare, qui l'ont fait ressuscité. Il s'acoquine avec une des victimes de Pyg et endosse l'identité de Red Hood, énième du nom, avec sur la tête un casque des plus bizarres, de forme cylindrique, et tout rouge. Ses méthodes ne sont pas pour plaire à Batman, qui risque fort de se faire discréditer par Jason, dont le coeur est enflé de rancune envers son prédécesseur. 

Alors forcément, je le rappelle encore une fois, c'est un travail signé Grant Morrison. Autrement dit, le lecteur de passage, celui qui souhaite un récit basique et très linéaire, va probablement passer à coté de l'essentiel. Ici, il s'agit de récupérer aussi de vieux vilains perdus depuis des décennies, de tisser patiemment une nouvelle réalité pour Batman, qui trouvera toute sa pertinence dans la longueur. La nouvelle série qui débute dans ce volume 3  rompt un peu avec la monotonie chromatique de Gotham, et des couleurs inattendues viennent vous sauter au visage : un ennemi en rose, une jolie cover en jaune (déclinée par la suite dans d'autres tons)... Quitely réussit à dépeindre des personnages franchement angoissants et dérangeants. Du Crapaud (Toad) anthropomorphique au grand criminel à tête de cochon, en passant par les masques appliqués sur le visage des victimes, il y a un coté fort malsain qui prend aux tripes, renforcé par le style grotesque et parfois caricatural du dessinateur, qui n'a à mon sens jamais été aussi bon. Philip Tan, lui, est plus classique, et joue sur des codes plus en accord avec ce qu'on connaît et attend de l'univers Batman. Urban Comics a pensé justement rajouter quelques pages ici de Final Crisis pour expliquer aux lecteurs les raisons de l'absence de Bruce Wayne, et de la présence de Grayson sous le masque de la Chauve-Souris.  L'album est massif et très bien présenté, comme toujours chez cet éditeur, mais sur un grand nombre d'exemplaires, nous avons eu la fort désagréable surprise de constater que nombre de pages sont collées entre elles à cause d'une encre noire qui n'a pas séchée correctement, et les séparer provoque même des tâches, ou de petites déchirures du papier. Un hic technique qui devra vite être corrigé, car le problème n'est pas mineur, loin de là. Pour le moment, Grant Morrison présente Batman ressemble fort à la réédition rêvée pour beaucoup de lecteurs qui souhaitaient compiler tous les épisodes de l'écossais dans un format luxueux. Il reste encore quatre volumes à sortir, la fête n'est pas finie. 


On a parlé de :

Final Crisis : Lire ici 

Le Tome 1 en vidéo : A regarder ici 

SUPERGIRL Vol.1 : THE LAST DAUGHTER OF KRYPTON

Pour lire les aventures de Supergirl, vous avez deux solutions. La première est de vous procurer ce Tpb qui regroupe les premiers épisodes de la série post New 52, mais il vous faudra connaître l'anglais, car il s'agit de VO, bien entendu. La seconde, c'est d'aller en kiosque chaque fin de mois, pour acheter DC Saga, une des trois revues régulières de Urban Comics, qui propose chaque fois un nouvel épisode de cette héroïne. 
La jeune cousine de Superman défiait autrefois les lois de la nature et de la pudeur. Imaginez donc, comment une adolescente (ou presque) portant un petit haut moulant et une jupette, pouvait évoluer librement dans les cieux de notre planète sans susciter la convoitise de la population masculine? Et puis, la jupette, est-ce bien crédible, en pleine phase de décollage et d'atterrissage (idéal pour se rincer l'oeil au sol), et avec les lois de la physique, les courants ascensionnels et descendants... Bref, une anomalie jusque là acceptée. La nouvelle Supergirl n'a plus la jupette, mais une combi toujours aussi moulante, une cape et une paire de bottes montantes rouges. Improbable et importable, mais peu importe, mater sans vergogne fait aussi partie du rêve super-héroïque. Michael Green et Mike Johnson se sont mis à deux pour pondre un scénario des plus linéaires et des plus simples. Une chute de météorites sur notre planète, la plus grosse d'entre elles perfore le manteau terrestre, et en sort une jeune fille un peu perdue, qui pense être encore en train de rêver. Elle est clairement d'origine extra terrestre, bien que ses traits en font une petite bombe anatomique selon nos standards habituels. Tout de suite elle se retrouve attaquée par des individus dotés de puissants exo-squelettes, mais les met minable sans même s'en rendre compte. Le lever de soleil semble avoir décuplé ses pouvoirs, bienvenue chez nous, chère kryptonienne! D'ailleurs, la scène où elle découvre sa faculté de balancer des rayons calorifiques n'est pas sans évoquer Scott Summers (Cyclops, chez les X-men) à ses débuts, encore vierge de tout contrôle sur ces derniers. Bien entendu, le cousin Superman débarque pour guider et calmer la nouvelle venue, mais les effets sont assz limités, et la Muraille de Chine en tremble encore. Notez aussi qu'un tel pouvoir suscite des convoitises : place donc à l'infâme Simon Tycho, qui tente d'utiliser à ses propres fins les dons de Supergirl, en l'assimilant notamment à sa créature absorbante, le Cerveau. La jeune fille a t-elle un futur parmi nous? 

Mahmud Asrar livre une honorable performance pour la partie graphique, c'est assez réussi même si on a vu des planches à la plastique bien plus spectaculaire ces derniers temps... Au moins reste t'il soft et joue t-il sur d'autres atouts que des splash pages à répétition ou des poses équivoques à longueur d'épisodes. Bon boulot également du coloriste, qui notamment dans les premières pages, quand Kara pense être toujours endormie, réussit à faire perdurer l'état de songe par l'emploi de tonalités aqueuses, qui se réchauffent dès l'apparition du soleil. Très simple à lire et appréhender, la sixième mouture de Supergirl se laisse apprivoiser agréablement et rend pour le moment une copie fidèle au cahier des charges, ni surchargée ni indigente. La linéarité du récit rend le titre accessible à tous, il s'agit d'un véritable reboot en bonne et due forme, et il n'est absolument pas nécessaire de connaître grand chose au personnage pour y trouver un intérêt à la lecture. On pourra juste trouver la menace Simon Tycho un peu légère (assez idiot de faire monter à bord d'un satellite en orbite autour de la Terre une jeune fille aussi puissante... bonjour les dégâts), mais l'arrivée des Planétoïdes, armes meurtrières conçues par des kryptoniens fous de guerre, est en soi porteuse de beaucoup d'espoirs pour les sagas à venir. Une série décomplexée et sans une grande profondeur de champ, mais qui touche son coeur de cible assez facilement et se révèle agréable et fraîche. Donc pourquoi pas...


THE REBIRTH OF THANOS : Le Titan revient !

Avec des épisodes encore inédits à ce jour à venir (dans Marvel Universe, le premier de 2013), une présence actuelle dans le titre Avengers Assemble, et le rôle de grand méchant dans le prochain film des Avengers, Thanos est à nouveau au centre de la scène. Retour aujourd'hui sur des épisodes indispensables, pour tous les amateurs du personnage.

Thanos est un poids lourd de l’univers Marvel. Un vilain, un vrai de vrai : une menace cosmique de tout premier ordre. Le personnage fut une des grandes figures développées par Jim Starlin dans les années 70 : il avait une obsession bien à lui, celle de conquérir le pouvoir ultime à travers un objet fabuleux, le Cube Cosmique, qui lui aurait aussi permis de gagner l’amour de sa chère et tendre, la Mort en personne ! C’est d’ailleurs cette dernière qui va le ressusciter pour maintenir l’équilibre dans l’univers entre l’ensemble des défunts de tous les temps, et la population vivante actuelle. Thanos avait en effet quitté la scène avant de revenir encore plus démoniaque qu’auparavant, bien des années plus tard, au moment du grand crossover « Infinity Gauntlet (Le défi de Thanos en VO) ». Mais ce retour fut à l’époque orchestré en plusieurs étapes, principalement sur les pages de la série régulière du Silver Surfer, où on voyait le titan fou revenir à la vie, être chargé par la mort elle-même d’éliminer la moitié de la population de l’univers, et où repointait le bout du nez sa Némésis, Drax le Destructeur, un être tout en muscle et invincible, dont l’existence même repose sur le besoin d’anéantir le Titan. Des épisodes fort bien mis en scène, qui firent vite monter la pression, et dessinés par un Ron Lim capable de s’en tenir à un trait pur et simple, mais diablement efficace. L’anatomie du Surfer, par exemple, est proche de la perfection, sans tomber dans le réalisme servile : Lim est bien meilleur quand il s’agit de dépeindre le cosmos et son infinie variété, plutôt que de sombres réalités urbaines. Il est bon quand il s'applique, également. Ce qu'il ne fait pas toujours...

Ces cinq épisodes décisifs sont réunis dans un TPB en VO, intitulé The rebirth of Thanos, qui a aussi la superbe idée d’inclure Thanos quest, une aventure indispensable en deux parties de 40 pages, où Thanos justement, réunit les joyaux de l’infini, six pierres précieuses qui toutes ensemble confèrent à leur porteur des pouvoirs divins, une maîtrise totale et sans partage sur tous les aspects de l’existence. C’est justement cette quête fructueuse qui entraînera la grande aventure du Gant de l’Eternité, un des monuments de la Marvel tous âges confondus. Cette seconde partie du livre est l'oeuvre du duo déjà cité plus haut, la belle doublette Jim Starlin-Ron Lim, et nous présente un Titan retors et machiavélique, qui arrache une à une les gemmes convoitées aux anciens de l'univers, dans un parcours qui va le mener jusqu'au statut divin. Starlin a son sommet, probablement. Ceux qui ne lisent pas l’anglais avec facilité peuvent se replonger dans la lecture des vieux Nova, édités par Semic, au second semestre 1991. Attention toutefois, à l’époque cette revue était encore proposée sous un petit format qui ne rend vraiment pas hommage à la qualité de ce travail, d’où mon conseil de privilégier la piste du Tpb original, disponible à peu de frais sur Amazon. Et de retrouver un vilain cosmique au sommet de sa forme, avant qu’il ne devienne un anti héros philosophant sur la vanité de toute ambition, en contradiction avec la force de la nature qu’il incarnait alors, le mal absolu, effrayant. Une dernière question, que j'adresse cette fois à Panini : Pourquoi ne jamais avoir pensé à reproposer cette Quest pourtant indispensable pour les amoureux du cosmique? Il serait temps de prendre une décision, Thanos et Starlin le méritent bien!


On a parlé aussi de : 

Infinity Gauntlet : un chef d'oeuvre ici 

COVER STORY (9) : SUPERMAN #123

L'autre jour j'ai retrouvé cette cover particulière, avec un Superman fluorescent, en partie, d'un joli bleu métallique. C'est la couverture de Superman #123 (1997), qui annonçait fièrement que le personnage était désormais prêt pour le siècle prochain. Comme souvent quand il faut secouer l'apathie des lecteur (et booster les ventes pour obtenir de gros dollars) les majors de l'édition usent des mêmes grosses ficelles. La mort ou la résurrection d'un héros phare, ou un nouveau costume, un changement brusque de direction. C'est le second cas ici, sous la plume pas très inspirée de Dan Jurgens. Le kryptonien a de plus en plus de mal à gérer ses nouveaux pouvoirs, qui lui sont tombés dessus en 1997. Exit la super force et l'homme d'acier, Superman ressemble de plus en plus à un être d'énergie pure, dont il parvient à grand peine à maintenir la cohésion. Les balles ne rebondissent plus sur son corps musclé, elles passent au travers! Quand il se fâche on dirait une version survitaminée d'Electro, sauf qu'il ne le fait pas toujours exprès, et qu'il est consumé par ses nouveaux dons. Heureusement que les laboratoires Star Labs et l'aide inattendue de Lex Luthor (qui fournit le matériel, dans un but tout sauf altruiste) permettent de mettre au point une nouvelle tenue, à mi chemin entre la combinaison high-tech et le costume moulant. Du bleu, du blanc, un "S" ajouté en dernière minute après une visite chez les Kent dans leur ferme bucolique, et voilà Superman capable de dompter ses nouvelles facultés, et qui se refait le look pour le siècle à venir! Sauf que vous l'avez compris, le siècle en question est venu, et ça fait bien longtemps que cet attentat au super-héros iconique par excellence a été remisé en rang des souvenirs honteux. Il était joli et puissant, certes, mais le rapport avec Superman était bien faible... Aux dessins Ron Frenz officiait dans ce numéro, avec une Lois Lane qui tire sur le roux, et un style très sommaire qui n'a pas trop le temps de faire la part belle aux détails. Vous voulez que je vous dise? Les années 90 auront été éprouvantes, pour les lecteurs de comic-books!

ps : Mais cela dit la cover brille dans le noir, c'est déjà ça non?


QUAND LES X-MEN FONT DE LA PUB ...


C'est les vacances alors restons sur une note plus légère aujourd'hui, et regardons un peu ce que nos mutants peuvent bien combiner, quand il se prêtent au petit jeu de la publicité. Vraie fausse pub tout de même, car ce que vous allez voir sur cette page ne vante pas les mérites d'un produit existant, mais il s'agit de fines parodies qui furent publiées dans le Marvel Swimsuit de 1991, ce fascicule spécial été où les héros (héroïnes surtout) se pavanent en maillot d bain. On commence avec la Fauve, qui dans sa partie de gauche a été lavé avec un shampoing classique, alors qu'à droite, il a utilisé Ultra-X, ce qui se fait de mieux en la matière. Regardez sa fourrure et comparez, c'est vraiment le produit qu'il vous faut!


Place ensuite à Wolverine, dessiné par Mike Zeck. Vous le savez, Wolvie a un coté animal très prononcé, et l'une des craintes que pourrait avoir la gente féminine, c'est l'odeur trop forte de cet héros des bois qui n'est pas toujours d'une hygiène irréprochable. Du coup, il lui faut un déodorant ultra efficace, et pour cela il utilise Macho, un stick qui porte bien son nom, puisque si vous reprochiez à Logan de s'attarder un peu trop sur sa toilette, il vous balancerait surement un coup de griffe sur le museau. Deux beaux exemples de fausse pub comme Marvel savait les faire, il y a vingt ans. Au passage le premier dessin est de Georges Perez, comme quoi les grands artistes aussi se prêtent au jeu. 

LA REVIEW DE ALL NEW X-MEN #4

Déjà le quatrième numéro de la nouvelle série de Bendis et Immonen, All New X-Men. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nous ne sommes pas déçus!
Cette semaine, c'est l'heure du choc, le vrai. Entre d'un coté les premiers X-Men, ces jeunots inexpérimentés mais enthousiastes, que Hank McCoy a décide de ramener dans notre continuum temporel, et de l'autre Scott Summers et les derniers résistants qui l'appuient, Magneto en tête. Que vous faut-il savoir? Et bien que c'est un joyau d'écriture, totalement jouissif. On y découvre une Jean Grey débordée par ses facultés de lecture de la pensées des autres, et qui perçoit distinctement les doutes de notre Scott version 2012. Celui ci est partagé entre l'idée d'être victime d'un complot (des mutants mutaformes comme Mystique? Une manipulation psychique oeuvre d'Emma Frost, va t-il même à envisager) et la terrible réalité qui prend le pas, à savoir être en face de celle qu'il a toujours aimé, et qui le séduit toujours par sa fraîcheur, toute sa personne. Les premiers X-Men qui n'arrivent pas à assimiler le fait que le professeur Xavier est mort, assassiné par son élève chéri, et que Magneto, pour eux le vilain suprême (et chef de la Confrérie des mauvais mutants, à l'époque) est l'associé de la version future de leur leader, Scott Summers. Bendis joue admirablement sur les doutes, les peurs, l'incompréhension, les atermoiements, les sentiments blessés. On attendait un combat plein de sang et sueur, nous avons un affrontement psychologique de qualité, et crédible. Immonen semble un poil moins en forme qu'aux premières planches de cette série, sur certains visages ou fonds de case, mais il reste une vraie valeur sure pour ce type de comic-book mainstream mais passionnant et pour le moment vraiment incontournable. Bien malin qui sait comment va se terminer cette situation rocambolesque, mais le pari fou de Bendis est en passe de devenir une brillante victoire. Je craignais comme la peste ce scénario invraisemblable, et me voilà accroc à All New X-Men, le titre mutant le plus fou depuis des années. 


CHRISTMAS TIME AGAIN

En ce 25 décembre le blog prend une pause de 24 heures pour souffler. C'est Noël, grand moment de communion familiale et de consommation frénétique, fête religieuse dont le sens véritable semble avoir échappé au plus grand nombre.
Au moins une bonne chose à retenir : nombre d'entre vous ont du recevoir quelques beaux albums en cadeau sous le sapin, ou manque de chance, ont du les offrir. Laissez reposer quelque peu votre carte bleue et rendez-vous ici même dès demain pour d'autres aventures en compagnie des héros de papier aux costumes moulants et aux pouvoirs extraordinaires. Nous sommes vraiment une bande de grands gamins. 
Joyeux Noël


LE GUIDE SELECTIF D'UNIVERSCOMICS (3) : SILVER SURFER

Voilà un personnage vraiment à part : un alien qui parcourt le cosmos en slibard sur une planche de surf. Pour en arriver à un tel degré d’imagination, on se demande ce que Jack Kirby a du fumer pour accoucher d' une telle idée. Le Surfeur d'Argent est un cœur noble, qui habite sur la planète Zenn-La, en compagnie de sa bien aimée, Shalla-Bal. Jusqu’au jour où débarque Galactus, le dévoreur de mondes, un être surpuissant, une force primordiale, qui se sustente de l’énergie des mondes qu’il condamne. Norin-Rad (le Surfer dans le civil) se sacrifie pour sauver les siens : il s’offre comme héraut à Galactus, pour le guider et l’aider à trouver de nouvelles sources de nourriture, sans pour autant laisser derrière lui des milliards de morts. En contrepartie, celui-ci le revêt d’une sorte de couche argentée qui lui permettra de supporter les rigueurs de l’espace, le dote du pouvoir cosmique et d’une planche de surf comme moyen de locomotion (et pourquoi pas des rollers?). Le Surfer doit donc dire adieu à sa planète, et surtout à sa chère et tendre, et se lancer dans une folle aventure spatiale, qui dure encore à ce jour. D’un monde à l’autre, il arpente l’univers et en apprécie la beauté, la diversité, protège la vie et chante l’amour, le respect, les bons sentiments, tout en conservant une âme mélancolique et pure, que convoite ardemment son pire ennemi, le diable en personne, Méphisto. Une série baba-cool et ultra cool, qui est vite entrée dans la légende, avant de connaître un sérieux coup de mou dans les années 90 et de disparaître du catalogue Marvel. Désormais le Surfer fait l’objet de publications non régulières, entre mini séries et Graphic Novel, et il a rejoint le groupe cosmique des Annihilators. Mais ses fans purs et durs ne l’ont pas oublié, et il reste une icône populaire connu de tous, y compris des non spécialistes du comic-book. Voici une petite sélection très partiale, dans laquelle puiser de bonnes lectures relatives au Silver Surfer.




MARVEL OMNIBUS : Silver Surfer Un gros pavé de 60 euros qui vous offre le Surfer des origines en format de prestige. Un régal pour les yeux signé Buscema, sorti en 2008 chez Panini. Indispensable pour les amateurs de récits vintage

SILVER SURFER : Requiem Sorti en VF sous forme de graphic Novel, cette aventure récent nous montre un Surfer mourant, victime d’une sorte de cancer. Émouvant et par trop sous-estimé, avec le talent d'Esad Ribic, dessinateur ultra doué. 

SILVER SURFER : Rebirth of Thanos Le Surfer impuissant face à la menace de Thanos, en guise de prélude au grand crossover cosmique Infinity Gauntlet. Ah ce Ron Lim aux dessins… Une série d'épisodes que les nostalgiques contineutnde regretter. A l’époque sur les pages de Nova.

TOP BD 27 (Semic) : Le retour Un bel album de 1992, en VF, où le Surfer peut enfin retrouver sa bien aimée et sa planète natale. Sauf que ça tourne vite au drame et que rien n’est comme cela devrait être. Pas de chance, ce Surfer, quelle guigne ! Il faut fouiller chez les bouquinistes pour dénicher cette Bd de chez Semic, ou bien aller sur des sites en ligne comme Ebay ou Priceminister. Sans oublier les forums spécialisés.

SILVER SURFER : PARABLE  Une expérience un peu particulière puisqu'il s'agit là du Surfeur revu et corrigé par Moebius lui même. Au scénario Stan Le. Bref un duo mythique pour une aventure hors-norme, qui toutefois trahit quelque peu le manque d'habitude du grand dessinateur français avec les super-héros américains. 


LE RETOUR DES PARENTS DE PETER PARKER : Encore plus controversé que la saga du clone? :


Non, le point le plus absurde et discutable de la carrière de Spider-Man n'a pas été la controversée Saga du Clone. Ou alors, que dire du retour des parents de Peter Parker, Richard et Mary, dans la vie de leur fils qui se croyait orphelin? C'est en effet dans Amazing Spider-Man #365 que David Michelinie ose l'impensable : les chers disparus ne le sont plus, les revoici! C'est la Tante May qui présente son beau frère et son épouse à un Peter qui n'en croit pas ses yeux. On le comprend.


En fait, ils étaient prisonniers dans un camp, en Russie. Une excuse un peu facile, mais Peter est crédule, et avec lui, tout fonctionne, pourvu qu'on joue sur la corde des sentiments. May est plus méfiante, et elle engage un détective privé pour découvrir si oui ou non ses soupçons sont fondés. Le pire dans cette histoire est que son gentil neveu n'est pas très heureux de cette précaution, et qu'il est prêt à se fâcher tout rouge avec son aïeule qui ose mettre en doute l'identité des revenants!



Nous arrivons à la saga Lifetheft qui débute dans le numéro #365. Aux commandes, toujours les mêmes auteurs, Michelinie et Bagley, qui ont eu tout le temps de semer les indices et de brouiller les pistes. Au point même que Peter finit par croire que sa tante refuse ses parents car elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Lui est totalement sous le charme, et il décide même d'aller leur révéler  sa double identité. Spider-Man tombe le masque, mais comme c'est pour la famille, quoi de plus naturel. Sauf que...



... Sauf que à peine Peter est-il parti que le lecteur horrifié s'aperçoit qu'il a commis une grosse bourde! Non, ce ne sont pas ses parents, et on s'en doutait car Micheline l'avait fait souvent comprendre, d'une planche à l'autre. Un plan diabolique est ourdi contre notre tisseur de toile. Cela dit, la fausse maman semble avoir des remords, et trouve tout de même le jeune homme si gentil que finalement...



Spider-Man finit par découvrir le pot aux roses avant qu'il soit trop tard. Ses faux parents sont aux ordres du Caméléon, qui explique au Vautour qu'il s'agit en fait de créatures synthétiques (en gros des robots super bien fichus) programmés pour simuler les émotions et les comportements de vrais être humains. Sérieusement, vous y croyez un instant, vous, en de telles constructions?



Du coup, Spidey se lance à l'attaque. Le Caméléon actionne un mécanisme secret, et voilà que les deux robots reprennent leur véritable aspect, deux monstres techno-organiques qui sont dressés pour éliminer Peter Parker. Mais la maman a tellement bien feint les sentiments qu'en fin de compte elle prend la défense du héros, et finit par mourir des mains du Vautour, tout en complimentant  "son fils " et s'en déclarant très fière. Tout cela se termine dans le numéro 388, et on se demande si on hallucine, ou si c'est vraiment réel. Bien des années après, les scénaristes font l'autruche, et préfèrent ne plus évoquer cette période si bizarre et discutable, qui fut à l'époque publiée sur les pages de Strange, la revue mensuelle de Semic. Quelle nostalgie, rien qu'à y repenser. Mais franchement, coté crédibilité, ce ne sera pas la plus belle réussite de la carrière de l'homme araignée!




Morale de l'histoire : ne jamais révéler sa double identité, mon vieux Peter! Si tu t'en étais souvenu à l'époque de Civil War, tu aurais eu moins d'ennuis par la suite... 

AVENGERS Vs X-MEN : LE LOOK 1990

Avengers Vs X-Men, c'est en ce moment, mais comme vous le savez, les deux formations se sont déjà rencontrées à de nombreuses reprises, et pas forcément pour aller prendre le thé ensemble. Une des aventures les plus marquantes s'intitulait Bloodties (Liens du Sang) et elle a été représentée par Panini il n'y a pas longtemps, dans la collection Best-Of (notre chronique ici). A l'époque je n'avais pas eu la présence d'esprit de vous présenter ce splendide diptyque, un poster en deux parties publié dans Marvel Age 129 et 130 en 1990. Ce poster est dessiné par Liam Sharp et encré par Mark Farmer, alors que le costume (les ailes en fait) et la posture de Captain America est clairement inspiré par ce que faisait alors Rob Liefeld. Crystal était à l'époque affublée d'une petite veste assez ridicule à bien y penser : avec une poitrine aussi opulente, elle ne pouvait même pas le fermer en cas de coup de froid. Bonjour les angines! Il faut dire que ce blouson léger était issu du merchandising officiel des Avengers, ce qui explique pourquoi Dane Whitman (qui avait une relation sentimentale avec la belle blonde) en endosse un également. Toujours dans cette belle galerie de portraits, Quicksilver et une improbable coupe de cheveux (qui ressemblent plus à des cornes, ce doit être un message subliminal lié au comportement de sa femme, Crystal), mais aussi un Iron Man version War Machine armé jusqu'aux dents, et des X-Men à la sauce Jim Lee (Jean Grey et son bas de costume rembourré sur les cuisses, histoire de ne pas trop se faire mal, ou pour avoir des poches disponibles, je n'ai pas trop compris). Et j'oubliais Bishop, qui en 1990 se la joue héros mutant et hors du temps, avant de virer au vilain temporel, tel qu'on nous le présente maintenant. Nostalgie canaille, quand tu nous tiens!




MARVEL UNIVERSE 5 : IDENTITY WARS

Si chez Dc on apprécie particulièrement les Crisis, chez Marvel on est friand de War(s). Elles peuvent être Civil, Silent, Chaos, Infinity, ou plus modestement, comme cette fois, Identity. En fait, ce numéro de décembre de Marvel Universe est composé de trois annuals qui se suivent, pour former un récit complet. Tout débute dans l'annual 2012 d'Amazing Spider-Man (38° du nom) avec une énième histoire de dimension alternative. Un incident aux labos horizons, où travaille désormais Peter Parker, couplé à une tentative de cambriolage impliquant Deadpool, et voilà qu'un court-circuit expédie nos deux héros, plus le Docteur Bruce Banner qui passait par là (Hulk, quoi) sur une Terre parallèle. Principale différence là-bas : le statut de Parker, fort différent du notre. S'il est bien justicier à ses heures perdues (il est l'Incroyable Araignée), Peter est aussi richissime, dirige sa propre compagnie, et n'a pas perdu son oncle Ben qui l'a même formé à devenir un héros. Une Araignée qui ne chôme pas, et semble surpuissante, puisqu'il a tenu tête à Galactus en personne, et que son travail est si efficace que tous ses congénères masqués ont décidé de raccrocher, tant son efficacité suffit à assurer paix et sécurité aux habitants de New-York. Pour en arriver à un tel degré de force, ce Peter Parker là a bien entendu un lourd secret qu'il n'entend pas partager. Le découvrir, pour notre Spidey à nous, pourrait tout aussi bien signifier sa perte. Pendant ce temps là, Wade Wilson part à la découverte de sa version alternative. Il fait équipe avec un certain Death Wish, qu'il considère -à tort- comme son double. La vérité est toute autre : le véritable "autre Deadpool" s'est bâti un empire financier grâce au crime, une sorte de croisement entre Fatalis et le Caïd. Tout cela on le découvre dans l'annual du mercenaire with a mouth, qui constitue la seconde partie de ce récit. 

Troisième acte, l'annual de The Incredible Hulks. On suite de près les vicissitudes du géant vert en enfer (enfin, un enfer parallèle quoi...) puisque le Bruce Banner de cette Terre est parvenu à éloigner mystiquement son alter-ego, avec l'aide et les conseils du Doctor Strange. Il est d'ailleurs devenu le nouveau sorcier suprême, et c'est lui qui gère les passages du royaume diabolique au notre. Sera t'il de taille face à l'Infernal Hulk, grosse bête à cornes orange, qui va lui tomber dessus? John Layman est le scénariste de ce triptyque qui laisse augurer le pire, et finit tout de même par se laisser lire sans déplaisir. Bien sur, il ne s'agit en rien d'une aventure incontournable ou mémorable, mais il y a beaucoup d'action, un poil d'humour (Deadpool et Spidey) et certaines idées propres à cet univers parallèle ne sont pas mauvaises du tout, comme celle d'un Oncle Ben frustré et revanchard après avoir échappé à la mort, qui conduit son neveu Peter sur une pente fort savonneuse, et en fait un héros dopé à la haine et au pouvoir. Même les dessinateurs s'en tirent honorablement. Garbett, Doe et Barrionuevo ne sont pas des valeurs sures chez Marvel, mais ils rendent une copie soignée et lisible. Donc le résultat final est sympathique, à défaut d'être passionnant. En fin de revue, un petit bonus : Wolverine fait équipe avec Deadpool pour combattre un robot Shi-Ar venu sur Terre, dans le but d'éliminer Jean Grey, alias le Phénix. Sauf qu'elle est déjà morte, depuis longtemps. Voir Wilson travesti en Jean est aussi loufoque que très lourd. The Decoy, tel est le nom de ce special publié tout d'abord sur Internet, est une récréation poussive sur laquelle je m'étendrai pas d'avantage. Pas de cosmique au menu, donc, pas de belles envolées vers les étoiles, mais un crossover à base d'annuals pas si mauvais. On a vu et lu bien pire dans Marvel Universe (Chaos War!)


COSMIC ODYSSEY : Quand Jim Starlin fait du cosmique chez Dc

Vous l'avez peut être su, Jim Starlin retourne chez Dc pour revenir aux affaires. On va peut être en voir de belles. Starlin, c'est le maître du cosmique chez Marvel, mais pour Dc aussi il a écrit de bonnes petites choses. Par exemple, je reviens brièvement ce jour sur la saga en quatre parties, Cosmic Odyssey, dont il existe une belle version chez Panini, traduite par Thomas Davier. C'est l'occasion idéale pour (re)découvrir Darkseid, le grand méchant de l'univers cosmique Dc, qui y joue un rôle ambigu, puisqu'il va oeuvrer pour sauver l'univers, tout en gardant à l'esprit qu'à la première occasion, il pourra trahir tout le monde pour satisfaire ses propres ambitions de pouvoir. Le cosmos tout entier est menacé donc, car Orion, un des New Gods chers à Jack Kirby, a poussé un peu trop loin ses investigations, pour découvrir la source et l'origine de l'équation d'Anti-Vie. Celle ci n'est pas qu'un concept abstrait, mais elle existe concrètement, dans une autre dimension, sous la forme d'un terrible avatar qui n'est pas très content qu'on vienne le déranger. Orion parvient à s'enfuir mais entraîne dans son sillage plusieurs manifestations résiduelles de la source de pouvoir, qui dès lors n'a plus qu'un seul objectif : faire s'effondrer sur elle même notre galaxie, afin de pouvoir ensuite profiter du vaste chaos pour investir puis détruire notre dimension. Tous les grands héros de l'univers Dc vont se retrouver alliés et se diviser en quatre équipes, pour quatre missions de sauvetage sur la Terre, sur Rann, Thanagar, et Xanshi, où des bombes gigantesques menacent de faire exploser les planètes concernées. La dernière citée va d'ailleurs tomber : le duo Martian Manhunter et Green Lantern (John Stewart) ne parvient pas à s'entendre, et le second mentionné a trop à se prouver à soi même, et manque d'humilité. Il va opérer un choix tragique, qui va être à la base d'une tragédie d'ordre cosmique. 

Le drame de Stewart est probablement le fait marquant et le plus durable de cette saga. Il va avoir comme conséquence une remise en question des motivations et de la psychologie du personnage, qui ne sera pas sans heurts. Le petit regret que je peux avoir, concernant Starlin, c'est qu'il ne parvient pas ici, comme les dans les différentes aventures Infinity chez Marvel, à induire chez le lecteur un sentiment de fin du monde imminente aussi crédible. Certes, nous avons droit au stratagème classique du compte à rebours et de la bombe prête à exploser, mais c'est peu. Aux dessins c'est Mike Mignola qui assure le show, du début à la fin. Amateurs de son style, de son jeu sur les ombres, sur la pénombre, sur les silhouettes rocailleuses et massives, vous allez être gâtés. Pourquoi vous conseillerais-je de lire cette histoire et d'acheter cet album? Et bien disons qu'il est possible d'y découvrir, pour ceux que l'univers Dc rebute encore, la duplicité et la fourberie de Darkseid, l'existence des New Gods, d'avoir un aperçu du souffle cosmique qui peut traverser l'univers des Green Lantern, ou de Superman quand il se lance dans la cosmos, que tout cela reste lisible et assez simplement accessible, même par le novice à court d'expériences chez Batman et consorts. Signalons aussi que Cosmic Odyssey précède de presque trois ans l'extraordinaire Infinity Gauntlet publié par Marvel, et qu'il s'agit peut être, dans une certaine mesure, d'une étape préliminaire dans les grands projets de Starlin, qui à la fin des années 80 ressort l'artillerie lourde et orchestre pour les deux éditeurs des récits apocalyptiques comme cet album, qui reste fort agréable malgré le passage du temps. C'était il y a bientôt 25 ans!


LA REVIEW DE CABLE AND X-FORCE #1

Cable est de retour. Jamais mort, jamais très longtemps absent, sa carrière n'est faite que de fuite, de faux décès, d'aller retours dans les couloirs du temps, au risque d'y perdre au passage les lecteurs les moins assidus. Marvel propose un nouveau titre consacré au fils de Scott Summers, il s'agit de Cable and X-Force. Rien à dire sur l'appellation, tant elle est légitime : le groupe originel de X-Force, celui qui naquit sur les cendres fumantes des premiers New Mutants, fut justement mis sur pieds par Cable. Ici , Nathan et les siens sont recherchés par les Vengeurs, comme Captain America ou encore Havok, puisque ce dernier est le porte parole de la nouvelle vague mutante incorporée aux plus grands héros de la Terre (pour en savoir plus lisez Uncanny Avengers). Les méthodes plus expéditives qu'ils emploient ne sont pas du goût de tout le monde, et constituent le noeud de la discorde. Autre enjeu de ce premier numéro, les retrouvailles entre Cable et sa fille "adoptive", Hope Summers. S'il se contentait jusque là de l"épier à distance pour la garder à l'oeil, il va bien falloir que la réconciliation pure et simple advienne, ce qui est inéluctable tant les deux tiennent l'un à l'autre de manière profonde. Reste également, cela va de soi, à présenter les nouveaux membres de cette X-Force, qui devront être assez culottés pour se taper des missions dont personne ne veut, et constituer une sorte de black-op de derrière les fagots. C'est ainsi que Domino est parfaite pour le rôle, elle qui a déjà connu Cable plus intimement. Forge semble aussi être de la partie, lui qui a bien du mal à trouver une place crédible ces dernières années, faute d'inspiration de la part des différents scénaristes. Colossus est incorporé à cette joyeuse bande d'affreux drilles, pour achever un processus de radicalisation qui voudrait en faire un bad boy tout en acier, mais au grand coeur quand même. Et n'oublions pas le docteur Nemesis, scientifique suffisant et que je n'apprécie guère, dont l'utilité véritable, à bien y regarder, est encore à démonter. Coté dessins je vais être de mauvaise foi, car je parle d'un artiste que je ne supporte plus. Salvador Larroca nous offre un best of de ce qu'il fait de mieux, ou de pire, si on se place dans ma perspective. Tout semble artificiel, sans vie, plastifié, c'est assez irritant. Hopeless a probablement de bonnes idées et de quoi nous tenir en haleine dans les prochains mois, mais ce Cable and X-Force est un des titres les moins passionnants que j'aie eu l'opportunité de lire dans le cadre de l'opération Marvel Now! Le groupe se voudrait badass et percutant, mais pour le moment, c'est même mou du genou. Un comble.


MARVEL SELECT : NEW X-MEN L'ARME DOUZE

La collection Marvel Select s'agrandit, avec le second tome des aventures des New X-Men de Grant Morrison. L'arme XII , dont la version en Marvel Deluxe dépasse souvent la centaine d'euros sur les sites d'enchères en ligne, est donc enfin reproposée pour le grand bonheur de tous.
On peut aimer -ou pas- Grant Morrison, selon les goûts et les aspirations qui nous sont propres. Mais même ses détracteurs devront admettre que durant son passage chez les mutants, il a su faire bouger les lignes de force avec talent et audace. Ici, nous retrouvons les X-Men face à Cassandra Nova, la jumelle que le Professeur Xavier a du éliminer dans l'utérus de sa mère, et qui survit en tant qu'entité immatérielle capable d'investir les corps de ses hôtes. Elle est parvenue à contaminer l'armée Shi-Ar de la reine Lilandra (l'amante de Xavier, au passage) et les lance en direction de l'école pour jeunes surdoués de Westchester, avec un ordre simple, l'éradication de tous les mutants. Les X-Men ne sont pas au mieux de leur forme, car Cassandra les a soumis à une série d'épreuves qui ont bien affaibli le groupe. Ainsi, les héros sont affligés d'une forte fièvre, car des micro-sentinelles ont envahi les organismes, comme autant de microbes pernicieux. Mais encore, les X-Men ont du sortir à découvert, puisque le monde entier sait désormais qui est vraiment Xavier. C'est d'ailleurs un des thèmes récurrents de Morrison : rendre les mutants plus cools, même si toujours autant victimes de persécutions. Avec Grant, la mutation génétique devient monnaie courante, ils sont partout, même après avoir subi de très lourdes pertes lors du génocide de Genosha, dans la premier tome. Coolitude dans l'attitude, le langage, les costumes : les X-Men ne sont plus des super-héros baroques et torturés, mais ils vivent une existence qui flirte avec celles de pop-stars, certes toujours sous la menace de périls meurtriers. Ce volume présente aussi l'apparition d'un nouveau mutant français. Le criminel connu sous le nom de code de Fantomex est marseillais, et il connaît tous les secrets de l'expérience Arme X (dix, et pas X, comme Morrison le révèle) qui a transformé Logan, alias Wolverine. Ils sont sur une disquette, qu'il compte bien vendre à Xavier et aux siens. Tous ensemble, ils vont d'ailleurs devoir s'unir face à une terrible menace libérée dans le Tunnel sous la Manche, l'Arme XII, riposte artificielle, crée en laboratoire, par des humains apeurés et désireux de régler une bonne fois pour toutes la question mutante. On a vraiment pas le temps de s'ennuyer dans ce tome deux!


Un autre des aspects à ne pas manquer de se Select, c'est le début du délitement inexorable de la relation entre Scott Summers et Jean Grey. L'intruse est aussi bien télépathe que sexologue, et n'a pas froid aux yeux : Emma Frost. La Reine Blanche a bien compris la dynamique qui éloigne Scott de sa femme : entre les désirs non formulées et le détachement naturel d'une histoire qui vieillit, de deux amants qui ont grandi jusqu'à s'en éloigner subrepticement, Morrison intervient avec brio, et place Cyclope devant ses doutes, ses frustrations, ses tabous, qui voleront bientôt en éclats. En une planche magnifique, il place le X-Man devant Emma, pour une confession poignante et si vraie, qui est le premier vrai pas qui poussera les deux anciens ennemis à finir dans le même lit. Arrêtons nous aussi un peu sur les dessins. Trois artistes différents occupent le devant de la scène, principalement. Frank Quitely était déjà la star du tome 1, et si on peut lui reprocher des personnages tout fripés et grimaçant, il est un sacré raconteur d'histoire par le biais de ses crayons. Igor Kordey, par contre, n'est pas très à l'aise avec les techniques de travail d'un comic-book et des délais de réalisation que cela implique. Du coup il bâcle au maximum ses planches, qui dans les premiers épisodes de son chef sont parfois hideuses. Mémorable une pleine page avec Emma Frost, où la belle blonde semble repoussante et quasi simiesque. Reste en fin de tome le meilleur à mon sens, car le plus clair, précis, détaillé, et lisible : Ethan Van Sciver. Voilà donc un album qui mêle également les styles, les impressions, les ambiances, au risque parfois de perdre en cohérence et en unité narrative. Morrison n'est pas un auteur facile, et c'est un risque de confier le dessin à autant d'artistes si différents. Pourtant c'est avec nostalgie, et un plaisir non dissimulé, que je retrouve les New X-Men d'alors, et leur volonté de donner un bon gros coup de tatane dans la fourmilière mutante. 



LE GUIDE SELECTIF D'UNIVERSCOMICS (2) : GHOST RIDER

Ghost Rider, pour les néophytes complets, risque fort de passer à la postérité sous les traits de Nicolas Cage. Le point positif, c'est que j'aime bien cet acteur, qui a un petit coté sympa indéniable. Le gros point négatif, c'est la qualité des deux films au cinéma. Deux nanards complets, qui vous feraient presque honte à vie de faire une collection de comics, si ces derniers étaient vraiment ce qu'on peut voir là à l'écran. En réalité, le premier Ghost Rider de l'histoire de nos chères Bd fut Johny Blaze, un cascadeur qui sacrifie son âme à Satan pour sauver la vie de son mentor, qui est aussi le père de sa bien aimée. Il fusionne ainsi avec une entité maléfique du nom de Zarathos, et chevauche une moto en flamme pour rendre son propre concept particulier de la justice. En 1990 la série est relancée avec cette fois le jeune Danny Ketch dans le rôle titre : ce dernier, pour sauver sa soeur blessée par des gangsters ninjas, entre en contact avec une moto ensorcelée, qui contient "l'esprit de vengeance". Une main sur le réservoir, et le tour est joué. Notre jeune homme se retrouve le crâne en feu, et joue les bikers de l'Enfer. Par la suite, Blaze récupère le manteau du Ghost Rider, et ses aventures continuent un temps en VF sur les pages de volumes 100% Marvel (Panini comics) où les origines du personnage (les raisons de sa présence et aux ordres de qui) ont été redéfinies, comme il est de tradition récemment chez Marvel. C'est Daniel Way qui signe les plus belles pages de cette période du Rider. Aujourd'hui, la dernière série en date (fort mauvaise, au point qu'elle en est quasiment illisible) est publiée dans la revue bimestrielle Marvel Knights. Ne perdez pas de temps car elle s'est naturellement arrêtée aux States, et il reste très peu d'épisodes à publier chez Panini. En fait, Ghost Rider est à l'origine une idée de Roy Thomas, à l"époque éditeur en chef chez Marvel. Il avait eu l'intuition d'un nouveau "villain" pour la série Daredevil, un motocycliste du nom de "Stunt Master". Mais l'idée fut jugée trop brillante pour être confinée à un second rôle, et ce fut le point de départ de la naissance de ce nouveau personnage de biker tout feu tout flamme.
Vous n'y connaissez rien et voulez en savoir plus, par le biais de quelques lectures? Voici notre petite sélection très discutable, bien sur.


* GHOST RIDER Resurrected (1991) Un Tpb qui propose les 7 premiers épisodes de GR, version Danny Ketch. Ambiance sombre à souhait avec de nouveaux méchants effrayants, sur fond de vampirisme. Parus à l'époque en VF dans les pages de la "Version intégrale" de chez Semic.

* THE NEW FANTASTIC FOUR : Monsters unleashed (1992) Les Fantastiques sont donnés pour morts. Un nouveau groupe est composé pour les venger, et Ghost Rider est de la partie, le tout illustré par un Arthur Adams en pleine forme. En Vf sur les pages de Nova, le petit format super-héroïque de chez Semic.

* ESSENTIAL GHOST RIDER Vol.1 et 2 Les amoureux des sixties/seventies peuvent retrouver là en VO les premiers tours de roue du Motard Fantôme, en noir et blanc, dans ces deux volumes au papier cheap mais pas chers.

* Plus récent pour finir, avec ce qu'a fait Daniel Way sur le personnage, principalement sa première aventure, VICIOUS CYCLE, publié dans le 3° volume du Rider de la collection 100% Marvel, et chroniqué sur notre blog (ici)


LA REVIEW DE AVENGERS ARENA #1

Je n'ai pas encore décidé s'il me faudra haïr ou adorer Avengers Arena. Au moins, le grand début de ce nouveau titre Marvel Now! ne m'a pas laissé indifférent. Le concept est simple : jusqu'où êtes-vous prêts à aller pour survivre, quand cette survie dépend de votre capacité à résister au dépend des autres, de ceux qui vous sont chers, parfois? Hopeless (un joli nom pour un tel titre) apporte déjà des éléments de réponse : jusqu'au sacrifice personnel, bien sur, quand les affects, les sentiments, sont en jeu. Le grand méchant de l'histoire est bien connu de l'univers Marvel : c'est Arcade, qui a passé sa vie a piéger tous nos héros dans des constructions fantasmagoriques et absurdes, du flipper géant (mentionné ici) au parc d'attraction mortel. Avec un maigre bilan puisqu'il a toujours été régulièrement battu et humilié. Cette fois, je suis assez dérouté, car la version d'Arcade présente dans Avengers Arena est bien plus puissante et dangereuse que tout ce qui a été fait autrefois. Pourquoi et comment, cela reste un mystère. Ce n'est tout de même pas parce qu'il s'est laissé poussé une longue chevelure qu'il est devenu cette force de la nature? Sur une île inconnue de tous, il est parvenu à isoler et capturer seize jeunes apprentis héros (certains devraient quand même avoir une plus grande expérience que d'autres, comme Darkhawk ou X-23) et il leur soumet un impératif hallucinant : ils vont devoir participer à un jeu mortel, s'éliminer les uns après les autres pour qu'un seul d'entre eux survive, à l'issue du tournoi meurtrier. Et pour bien montrer qu'il ne plaisante pas, il demande aux gamins d'élire le plus faible d'entre eux, pour faire couler le premier sang. Faute de quoi, c'est lui qui choisira.
Voilà une introduction chargée en matière, très rythmée, qui place les enjeux et choque déjà le lecteur. C'est très efficace. Reste à comprendre comment Arcade en est arrivé là, si d'Arcade il s'agit vraiment, bien sur. Et comment se fait-il que les aînés (comme les Vengeurs) ne parviennent pas à en retrouver la trace! Une bonne partie de l'histoire est focalisée sur deux des jeunes captifs (un garçon et une fille, pour une romance avortée) mais je préfère taire les noms ici car tout ça ne va pas forcément bien se terminer pour le nouveau couple...
Enfin, pour toucher un mot des dessins, saluons le travail de Kev Walker, qui fait partie de ses artistes qui vous donnent l'impression de balancer des planches un peu crades, brouillonnes, mais qui en fait ont un talent certain pour narrer un récit, et le rendre efficace visuellement. Une série que je place d'emblée dans la catégorie : A suivre de près, car c'est potentiellement un hit.


SPIDER-MAN 6 : FINS DU MONDE EN KIOSQUE

Triple dose de Amazing Spider-Man dans la revue mensuelle de ce mois-ci. C'est une bonne nouvelle car le reste est bien moins engageant.
Pour débuter, la seconde partie d'un diptyque qui voit Spidey et son ami La Torche dans l'espace, ou plus précisément la station orbitale des laboratoires Horizon, où le fils de J.J.Jameson et le reste de l'équipage de bord ont été pris en otage et zombifiés par les octobots du Docteur Octopus. Action et humour sont au menu d'un épisode qui se laisse lire facilement, agréablement mis en page, qui plus est, par Giuseppe Camuncoli. La suite est importante, car il s'agit du début de la nouvelle grande saga du tisseur, Ends of the Earth (Fins du monde en Vf). Considérons là comme le dernier grand coup d'éclat d'Octopus (encore que quiconque lit la Vo sait que le vrai final c'est en ce moment, à l'approche du numéro 700), qui souhaite laisser une trace indélébile dans l'histoire de l'humanité, avant sa mort. Dans ce but, il a inventé tout un réseau de lentilles géantes qui vont lui permettre de manipuler l'éco-système de toute la planète. il peut donc à loisir résoudre l'ensemble de nos problèmes environnementaux, ou au contraire précipiter le monde entier vers sa destruction. Spider-Man connaît bien son ennemi et il n'a aucun doute sur les vraies visées de ce dernier. Il décide donc d'aller chercher de l'aide chez ses amis Vengeurs, endossant au passage une nouvelle armure mise au point pour contrer les différents pouvoirs des alliés d'Octopus, les Sinister Six. Le premier round entre les Avengers et les vilains du jour va être rapide, et ne va pas forcément bien se terminer pour les plus grands héros de la Terre. Stefano Caselli est aux dessins, et offre une prestation soignée et fort lisible, rehaussée par ce trait gras qui entoure chacune de ses silhouettes et dynamise leurs présences dans ses planches. Du travail bien exécuté, au service d'un scénario décomplexé et débridé signé Dan Slott. 

Le reste de la revue est moins passionnant. A commencer par un épisode très fade de Avenging Spider-Man, où l'Araignée fait équipe avec Miss Hulk. C'est censé être très drôle, mais c'est en fait déconcertant. Les deux Vengeurs sont occupés par le vol d'une statue égyptienne dans un musée, et ils vont finir par devoir se frotter à une antique divinité locale. Les gags tombent à plat et on s'ennuie très vite. Voir Spidey, en fin de numéro, se coiffer d'un gros masque en forme de taureau, pour tenter de tromper son adversaire, c'est à prendre à quel degré? J'en suis arrivé au cinquième, et je n'ai toujours pas souri. Les époux Immonen sont à la baguette. Le mari dessine pas trop mal sur le coup, la femme n'a visiblement pas le temps d'écrire son scénario. En conclusion, on retrouve Kaine, le clone de Peter Parker, sous le costume de Scarlet Spider. Il a finalement décider de rester un peu à Houston, où il devient plus ou moins le héros attitré de la ville. Bien mal lui en a pris car il va se retrouver nez à nez avec un membre de la Guilde des assassins, qui ne lui veut pas que du bien. Yost ne parvient pas à me convaincre, tant il y aurait mieux à faire avec la personnalité tourmentée de Kaine, que ses récits inoffensifs et convenus. Stegman aux dessins est adulé par beaucoup. Je suis plus réservé. On sent encore l'artiste qui se cherche, découpe certaines planches à la Bachalo, sauf que les cases sont plus grosses et qu'il n'ose pas l'audace formelle du modèle. En d'autres occasions il évoque lointainement McFarlane, avec les poses dynamiques du héros en action. Qui est vraiment Stegman, un surdoué, ou une éponge artistique? La réponse dans les prochains mois, suivons le toutefois de près. Spider-Man 6 de décembre est donc une revue agréable et globalement bien portante, mais qui souffre d'un coup de mou vers la fin. 


Oui ce mois-ci Spidey balance une droite à Al Gore!

CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...