Depuis l'arrivée de Geoff Johns sur le titre, suite au reboot Dc Comics, Aquaman n'est plus le personnage has-been qu'il avait fini par devenir. Il est revenu sur le devant de la scène, de belle manière, et même le public français a pu s'en rendre compte ces jours-ci, avec un premier volume de qualité, chez Urban. Ce week-end, parlons brièvement du numéro 0, qui permet de s'attarder sur la découverte des pouvoirs et du rôle d'Arthur Curry, juste après la mort de son père terrien. Arthur part à la recherche de sa mère, et par là même du royaume légendaire d'Atlantis, mais sa longue quête est vaine, au point qu'il pense s'être embarqué derrière des chimères. Une rencontre décisive lui permet toutefois de se rapprocher de Vulko, ancien proche de sa mère, qui lui apprend la vérité sur sa famille, et notamment sur l'existence d'un demi-frère, Orm, dont les agissements et la personnalité ne présagent rien de bon. L'action est très peu présente dans ce numéro, qui constitue en fait un tableau en trois parties (mort du père et révélation de l'identité d'Arthur, la quête d'Atlantis, et la rencontre avec Vulko) dont la dernière occupe le plus d'espace, par le biais de discours, d'une pause didactique assez consistante, qui vient poser les jalons du passé et des débuts d'Arthur en tant que futur Aquaman (encore que je le souligne, jamais vous ne le voyez ce mois en costume). Ivan Reis est toujours aux dessins, et la qualité reste très élevée, avec des planches soignées et riches en détails. Tout cela manque juste un poil de rythme pour vraiment nous passionner. Les paroles sont importantes et édifiantes, mais pour une fois sur ce titre, il ne se passe pas grand chose. Ou bien est-ce une façon de préparer le terrain pour les mois à venir? Que cela ne vous empêche pas de vous pencher sur le sort d'Aquaman, si vous hésitiez encore. C'est un mensuel en forme, frais comme un gardon, pris en main par des artistes au sommet de leur art. Une des surprises les plus inattendues des New 52.
HAPPY! : La nouvelle série de Grant Morrison
La nouvelle série de Grant Morrison, bénéficiant du régime de creator owned chez Image, s'il vous plait, est arrivée! Il s'agit de Happy!, et c'est une mini en quatre parties, dont le premier chapitre est plutôt réussi. Le protagoniste est un certain Nick Sax, une sorte de tueur à gage croisé avec le Punisher, qui fut autrefois le meilleur détective de la ville. Mais c'était avant la dope, l'alcool, la déchéance. Ces temps derniers, il a réglé leur compte aux membres de la famille mafieuse des Fratelli, et est entré en possession d'un mot de passe lui permettant d'accéder à la fortune de cette engeance. Du coup, il devient une cible de choix dont les jours sont comptés. Nick fait aussi la rencontre, durant ce numéro (je passe sur les détails pour ne pas vous gâcher la lecture) d'une créature toute droit sortie d'un cartoon. Un petit cheval bleu qui parle, avec une corne comme une licorne, et que personne d'autre que lui ne peut voir. Les deux compères sont antithétiques comme ce n'est pas permis : entre un héros bad boy urbain au possible, et une apparition féerique qui ne dépareillerait pas au Club Dorothée... Grant Morrison avait promis du lourd, il y a là matière à nourrir un récit original, décalé, qui va faire fusionner le polar et l'absurde, avec le plus grands des naturels. Saluons aussi les dessins de Darick Robertson (The Boys), ici encore plus attaché aux détails et aux expressions faciales que d'habitude, parfait pour installer l'ambiance glauque et noire de Happy!. Que de progrès fulgurants depuis son apparition sur les New Warriors, chez Marvel, juste après l'ère Bagley. Happy! passe donc haut la main notre petite revue du jour, et je vous invite à donner une chance à ce nouveau titre malin.
BATGIRL #0 : La digne fille de son père
Elle est fière de son père, Barbara Gordon! Au point que lorsqu'on lui propose de visiter le commissariat où le paternel travaille, et cela pour le compte de l'école, elle se fait un malin plaisir à hanter les lieux sourire aux lèvres. Avec à ses cotés le frérot, qui ne grandira pas très bien dans sa tête, comme vous le savez. Le hic, c'est qu'au même moment, Harry X, un psychopathe meurtrier de masse, a décidé de faire des siennes. Barbara est excellente en self défense et cela va grandement lui servir pour éviter de subir un sort peut enviable. Au passage, elle va avoir l'occasion de mettre pour la première fois une combinaison moulante et de rencontrer le grand inspirateur de sa future carrière. Vous l'aurez compris, Gail Simone a produit là un scénario juvénile et rafraîchissant, qui évite de s'attarder sur la période Killing Joke (Barbara abattue par le joker, paralysée des deux jambes) ou encore sur la miraculeuse guérison qui nous a amené tout droit à la nouvelle série, au sein des New 52. Ed Benes est très convaincant aux dessins, les poses plastique sont réussies, la jeunette est en grande condition, les détails anatomiques et des décors de fond sont soignés. Du bon boulot. Par contre, il va falloir se mettre d'accord niveau timing. Donc, nous disons : Batman a débuté sa carrière il y a 5 ans, dans la nouvelle réalité Dc Comics. Ici nous nous situons il y a quatre ans. Nous savons que Barbara a été agressé par le Joker il y a trois ans, ce qui ne laisse qu'une seule année pour ses activités de justicière. C'est peu, non? La continuity ultra resserrée de Dc, voilà peut être le petit défaut gênant aux entournures, qui pourrait plomber certaines lectures "Gothamiennes". Ne cherchez pas, c'est un néologisme.
ANIMAL MAN par GRANT MORRISON : Inédit en VF
Le succès fou rencontré par Animal Man, la nouvelle série réalisée par Jeff Lemire, n'est pas le seul et unique grand moment de la carrière de ce super héros un peu particulier. Longtemps cantonné à de brèves apparitions, en tant que guest-star dans les aventures des autres, ou ravalé au rang de faire valoir, Buddy Baker devient enfin un héros respectable à la fin des années 80, alors que Dc comics cherche à mettre la main sur le nouvel Alan Moore, et s'en va faire razzia de nouveaux artistes en Grande-Bretagne. La plupart finiront dans le giron du label Vertigo, et réaliseront des oeuvres qui restent encore aujourd'hui comme de petits bijoux délectables. L'écossais Grant Morrison ne fait pas exception à la règle. Au départ, Dc lui confie Animal Man pour une mini série de quatre épisodes, avec une liberté totale de mouvement. Le background et la continuity du personnage sont si peu exploités, à cette époque, que Morrison a carte blanche pour raconter plus ou moins ce qui lui passe par la tête. Du coup, il se focalise sur deux points essentiels. La vie de famille de Buddy, qui avant d'être un héros en costume (pas très crédible, par ailleurs) est aussi un père de famille et un mari un peu frustré (sa femme paie le loyer). Et puis la défense des animaux, notamment ceux utilisés pour des tests en laboratoire, qui servent de cobayes pour les délires malsains de la science et du progrès. Animal Man va ainsi se heurter à un laboratoire, qui sous couvert de mettre au point un remède contre le Sida, fabrique en réalité une nouvelle souche du virus Ebola. Engagé par les scientifiques pour arrêter une sorte de surhomme aux pouvoirs totémiques (B'Wana Beast, incarnation des pouvoirs sauvages de la Terre Africaine, avec un costume ridicule entre revue du Crazy Horse et Thunderbird, des premiers X-Men), notre héros va vite se rendre compte que la réalité est ailleurs... Morrison est végétarien, et il va également convaincre son personnage de le devenir. La série engrange rapidement faveurs du public, et chiffres de vente respectables. Ce qui amène tout naturellement Dc a transformer l'essai. Animal Man devient une on-going des plus surprenantes, où il se passe un peu tout et n'importe quoi, avec une seule constante : la qualité intrinsèque des idées de Grant Morrison. Comme dans cet épisode considéré le plus réputé, The Coyote Gospel, où Animal Man rencontre l'équivalent du Road Runner de Tex Avery (Bip Bip si vous préférez), pour un récit qui flirte avec l'absurde et la méta bande-dessinée. Ce n'est que la première étape d'une grande réflexion, qui va amener Buddy a prendre conscience qu'il n'est en fait qu'un personnage de papier, soumis aux caprices de son auteur.
Animal Man devient vite une série incontournable. Certes, tout n'est pas non plus parfait. Par exemple, les aventures du héros tendent à se limiter assez vite à des histoires narrées en un seul numéro, dont la qualité varie un mois sur l'autre. Quelques baisses de régime se font sentir, notamment lorsque Buddy part aux Iles Féroé pour sauver des dauphins du massacre (une boucherie caricaturale qui se termine avec Animal Man qui condamne un des responsables à une mort quasi certaine, sans que cela l'émeuve particulièrement, lui et ses amis écologistes) ou encore lors d'une virée à Paris, contre The Commander of Time, qui donne l'impression d'un fill-in bâclé. On peut déplorer également les dessins parfois sommaires et souvent dépouillées de fond de case construits d'un Chas Truog aimable mais loin d'être transcendantal, et d'un Doug Hazlewood du même acabit. Un peu mieux fait Tom Grummett, honnête artiste taillé pour les comic-books en costumes. Qu'à cela ne tienne, réjouissez-vous avec cet Animal Man et son monde cocasse, étrange, et truffé, comme l'aime Grant Morrison, de personnages de second plan, un peu risibles et pathétiques, qui montent sur la scène et jouent les premiers rôles, l'espace d'une vingtaine de pages. Comme le Mirror Master, qui vient attaquer Buddy en famille, ou encore le Red Mask et ses robots, qui envisage le suicide. Questionnement sur l'identité même du héros, sur les frontières entre réalité et monde de papier, sur l'essence même, la définition, d'un super héros aux repères fracassés, le Animal Man de Morrison déroute, provoque, amuse, interroge. Il explore aussi la dualité entre hommes et animaux, flirte avec la justification des actions coup de poing des défenseurs animaliers, avec un héros qui n'hésite pas à briser la loi et s'introduire dans les laboratoires où se poursuivent certaines expériences au détriment de singes brimés, ou même de petits rongeurs. Toujours inédit en Vf, on peut se prendre à rêver à un joli cadeau signé Urban, dans un futur pas si lointain, si le premier volume de la nouvelle série des New 52 devait rencontré un franc succès. Sa sortie est d'ailleurs repoussée à fin octobre, au passage. Quitte à me répéter encore une fois : lire Animal Man, c'est l'adopter!
Animal Man devient vite une série incontournable. Certes, tout n'est pas non plus parfait. Par exemple, les aventures du héros tendent à se limiter assez vite à des histoires narrées en un seul numéro, dont la qualité varie un mois sur l'autre. Quelques baisses de régime se font sentir, notamment lorsque Buddy part aux Iles Féroé pour sauver des dauphins du massacre (une boucherie caricaturale qui se termine avec Animal Man qui condamne un des responsables à une mort quasi certaine, sans que cela l'émeuve particulièrement, lui et ses amis écologistes) ou encore lors d'une virée à Paris, contre The Commander of Time, qui donne l'impression d'un fill-in bâclé. On peut déplorer également les dessins parfois sommaires et souvent dépouillées de fond de case construits d'un Chas Truog aimable mais loin d'être transcendantal, et d'un Doug Hazlewood du même acabit. Un peu mieux fait Tom Grummett, honnête artiste taillé pour les comic-books en costumes. Qu'à cela ne tienne, réjouissez-vous avec cet Animal Man et son monde cocasse, étrange, et truffé, comme l'aime Grant Morrison, de personnages de second plan, un peu risibles et pathétiques, qui montent sur la scène et jouent les premiers rôles, l'espace d'une vingtaine de pages. Comme le Mirror Master, qui vient attaquer Buddy en famille, ou encore le Red Mask et ses robots, qui envisage le suicide. Questionnement sur l'identité même du héros, sur les frontières entre réalité et monde de papier, sur l'essence même, la définition, d'un super héros aux repères fracassés, le Animal Man de Morrison déroute, provoque, amuse, interroge. Il explore aussi la dualité entre hommes et animaux, flirte avec la justification des actions coup de poing des défenseurs animaliers, avec un héros qui n'hésite pas à briser la loi et s'introduire dans les laboratoires où se poursuivent certaines expériences au détriment de singes brimés, ou même de petits rongeurs. Toujours inédit en Vf, on peut se prendre à rêver à un joli cadeau signé Urban, dans un futur pas si lointain, si le premier volume de la nouvelle série des New 52 devait rencontré un franc succès. Sa sortie est d'ailleurs repoussée à fin octobre, au passage. Quitte à me répéter encore une fois : lire Animal Man, c'est l'adopter!
ALL NEW X-MEN COMMENCE A S'AFFICHER

On commence peu à peu à s'impatienter. Parmi les projets liés à Marvel Now! (le reboot qui ne porte pas son nom et ne s'assume pas jusqu'au bout) un des plus attendus est ALL NEW X-MEN, une série mutante confiée à Brian Bendis et qui sera bénie par le talent évident de Stuart Immonen. Comme vous le savez, les X-Men des origines (un Cyclope timide et tourmenté, une jeune Jean Grey pétillante, Iceman, Henry Mc Coy et Warren Worthington III) arrivent à notre ère, et ce qu'ils vont y découvrir risque de ne pas leur plaire. Mention spéciale pour Scott Summers qui est devenu ce caporal en chef mutant, prêt à lancer les siens dans la bataille, quitte à ce que ce soit une boucherie. AvX est passé par là, le Phénix aussi. Trahison des idéaux, ou illusions de jeunesse? Réponse dans très bientôt, avec une double page pour saliver. Tout ça a l'air quand même esthétiquement fort joli.
MARVEL ET IVERSE INTERNATIONAL S'ASSOCIENT POUR LES DIGITAL COMICS
Ne m'en demandez pas plus, car je ne serais pas en mesure de vous en dire plus. Toutefois, comme vous le savez peut être, la nouvelle est officielle. Marvel vient de signer un accord exclusif avec la société Iverse international, pour la traduction et la diffusion de ses comic-books en langue étrangère. Tout ceci sera effectif à partir de la fin de l'année, est-il prévu.
Chez le Marvel Digital Media Group, on affirme ce qui suit : Voilà un partenariat qui permettra à un nouveau public d'en savoir plus sur l'univers des Vengeurs, de Spider-Man, et des X-Men, dans sa propre langue.
Michael Murphey, pour Iverse, en rajoute une couche : C'est un honneur d'être associé avec Marvel, et de diffuser partout dans le monde leurs produits spectaculaires, sur le plus de supports possibles.
Gageons que le français trouvera bien sa place dans cette initiative, et qu'il sera donc curieux de voir comment et en quelle mesure ce nouveau partenariat affectera le mode de consommation et de diffusion des comics Marvel, de par chez nous. En attendant, si lire des digital comics peut représenter une alternative sympathique, Universcomics ne cache pas sa politique : le support papier, envers et contre tout/tous.
PREVIEW EN COUCHE-CULOTTE : Avengers Babies vs. X-Men Babies
Tant qu'à faire dans l'indigence, autant pousser la logique à son terme. les détracteurs de Avengers Vs X-Men vont encore avoir du grain à moudre, avec la confrontation entre les deux camps, cette fois sous leurs avatars babies. Non, vous ne rêvez pas, Marvel nous rejoue le grand conflit de ces dernières semaines, avec cette fois un humour et un style so cartoony, et des personnages en couches culottes, ou presque. Je ne suis pas un gros fan de ce genre de lecture, mais peut être parmi vous se trouvera t'il un noyau dur de lecteurs de ce genre de production. Je vous le laisse bien volontiers, et continue de me poser des questions, parfois, sur ce qui trotte dans la tête des scénaristes...
AQUAMAN Tome 1 : Peur abyssale
Puisqu'en France les lecteurs de Marvel sont plus nombreux que ceux de Dc, je commencerai cet article par une comparaison facile. D'un coté, vous avez Namor, le Prince des mers, souverain arrogant et uniquement vêtu d'un slip de bain vert des plus tendance. De l'autre, Aquaman, aka Arthur Curry, lui aussi dépositaire de la couronne d'Atlantide, même s'il n'y a pas grandi, comme son collègue aux oreilles pointues. Doté d'un trident majestueux et d'une combinaison à mi chemin entre la cotte de mailles (qui rouille dans l'eau) et les écailles, il en impose mais ne s'est jamais imposé. Subtile différence. C'est donc une nouvelle chance que Geoff Johns offre au personnage, avec cette série post reboot de haute volée. Bonne pioche, c'est du tout bon ! A peine revenu parmi les mortels à la suite des évènements de Blackest Night/Brightest day, Aquaman décide d'abandonner momentanément les mers et ses créatures pour retourner en ville. Il donne un coup de main à la police locale (histoire de bien faire comprendre aux nouveaux lecteurs qu'il est super fort et super résistant), commande son repas dans un fast food spécialisé dans le poisson, et supporte difficilement les quolibets et l'incompréhension des autres clients, qui semblent avoir totalement oublié la notion de vie privée. Une scène cocasse qui m'a bien fait sourire, parfaite dans les temps et dans le ton. Habilement, et sans s'attarder trop longuement, Johns réussit à représenter en quelques cases les origines du personnage, son background minimal, sa raison d'être. il introduit aussi Mera, sa sublime épouse (une rousse qui ferait passer Mary-Jane Watson pour un cageot, quelle bombe!) qui semble plus qu'heureuse de sa décision de se faire citadin plus que loup de mer.
Ne pensez pas que cet album soit uniquement centré vers l'introspection ou la narration tranquille, le retour sur le devant de la scène d'un héros has-been. Car une super menace pointe aussi le bout se son nez à l'horizon. D'horribles créatures venues des tréfonds de l'océan, qui remontent vers la surface, à la recherche de nourriture... Il faudra plonger jusque dans les abysses de la Fosse des Mariannes pour découvrir toute la vérité sur cette race belliqueuse (du nom, en vo, de The Trench). Ivan Reis est aux dessins, et c'est simplement ... merveilleux. Très beau, très soigné, sans faute, on ne peut que lui tirer le chapeau, tant il semble, plus que jamais, au sommet de son art, entre les détails admirables de la mer, de la texture du sable, de l'imposante figure du héros dans son costume orangé... Donnez une chance à Aquaman, que ce relaunch ne soit pas un simple coup dans l'eau ... Il le mérite! Car ce titre se lit avec grand plaisir, et vous en mettra plein les yeux!
OUR WORLDS AT WAR : La grande guerre de Superman
Imperiex est une créature surpuissante venue de l'espace. Engoncé dans une armure aussi gigantesque qu'impénétrable, et qui renferme une source d'energie illimitée, cet envahisseur venu d'ailleurs s'en prend à notre Terre, avec une cohorte de versions miniatures (façon de parler...) qui sème le désastre sur le globe. Superman est dérouté, au bord du renoncement, car le Kansas est sévèrement touché, les Kent semblent avoir disparu, et le docteur Irons, alias Steel, tombe au champ d'honneur.
Il n'est pas le seul. Tous les grands héros de la Terre et d'ailleurs se liguent pour mettre fin à la menace d'Imperiex, mais ils subissent une cuisante défaite et finissent en piteux état à l'infirmerie. Wonder Woman est brûlée et défigurée (mais elle guérit très vite, la magie des comics), Kyle Rayner ne fait pas le poids, le Martian Manhunter se prend une rouste mémorable...
Sur Terre, le président des Etats-Unis, à l'époque, n'est autre que ... Lex Luthor. Lui semble serein. Il faut dire qu'il était averti du conflit à venir, et qu'il compte bien, fidèle à son habitude, profiter de la catastrophe pour tirer son épingle du jeu. A moins que dans les coulisses il ne soit lui aussi manipulé, par le fantôme de sa fille (qu'il avait sacrifié peu de temps auparavant) et par un autre individu de sinistre réputation...
Our Worlds at War est une longue saga, dont la quasi intégralité a été republiée voilà quelques années dans un mastodonte de près de 700 pages, un tpb souple mais costaud. Qui commence avec l'enlèvement des habitants de Metropolis (dont Kent/Superman) et s'achève avec la fin de la Guerre citée plus haut. De nombreuses séries sont impliquées dans cet événement, des titres Superman habituels (Action Comics, Man of Steel, Adventures of Superman...) à d'autres comme Wonder Woman, Young Justice, ou encore Impulse. Du coup, il y a pléthore d'artistes au travail! Coté dessins, je soulignerais le très bon niveau d'ensemble. Bien que très hétéroclite, ce crossover propose de fort jolies planches, dans des styles variés. De la simplicité limpide de Ed McGuinness à la finition méticuleuse de Phil Jimenez, en passant par un déjà talentueux Doug Mahnke, ou le trait cartoony de Todd Nauck. Pas mal du tout. Le scénario lui, a tendance à se perdre. J'aime bien les débuts du conflit, les enjeux qui se dessinent, ainsi que les premières victimes, le carnage qui se profile. Mais beaucoup moins la façon dont cette boucherie va trouver son épilogue, car elle devait inéluctablement laisser bien plus de cicatrices, et de lourdes conséquences pour nos héros. Une boucherie mainstream, et avortée.
SUPERBOY #0 : Les clones se révoltent
En trois mois et demi, le diabolique Harvest et le projet N.OW.H.E.R.E sont parvenus à créer un clone mi terrien mi kryptonien, mais qui finit par leur échapper. Place à Superboy, dont pour l'instant les parents génétiques sont encore inconnus, bien que nous ayons plus d'une idée à ce sujet. Lors du zero month, nous replongeons dans le passé fort lointain de Krypton, à l'occasion d'une importante rébellion orchestrée par Kon, une sorte de Spartacus, leader des esclaves clones. Les kryptoniens avaient en effet pris la sale habitude de faire naître ces êtres en laboratoires, tout d'abord dans le cadre d'un programme spatial, mais bien vite pour des tâches inférieures et humiliantes, comme la recherche médicale et l'esclavagisme pur et simple. Mais les créatures se sont révoltées contre les créateurs, et Krypton a connu un chaos sans précédent. Aujourd'hui, on comprend mieux pourquoi Superboy est potentiellement une bombe à retardement, d'autant plus que Harvest continue de subrepticement manipuler le "jeune homme", qui est destiné à révéler tôt ou tard la vraie nature de son Adn. Tom de Falco est un vieux de la vieille et il connaît toutes les ficelles pour nous attacher à son récit, même quand celui ci ne présente rien de nouveau. Un discours sur la science folle et sans morale berce son scénario, qui rend encore plus émouvant le destin de Superboy. Les dessins sont signés R.B.Silva, qui s'en sort honorablement, même si ses anatomies, les jeux d'ombre et de musculature, sont encore à peaufiner et à soigner. Au moins cette parution respecte le cahier des charges initial du zero month : se replonger en arrière pour comprendre mieux encore le présent, et dégager plus clairement la problématique et les enjeux de chaque série, après le reboot. Certes, Superboy est encore, à ce jour, totalement inédit en Vf. L'occasion de présenter un joli DC Saga hors-série chez Urban?
PREVIEW : Avengers Vs X-Men Consequences #1
Marvel ayant la facheuse tendance à se spoiler avant tout le monde, il est bien dur de garder le secret, de nos jour, sur ce qui nous attend dans les prochains mois. Un grand event n'est pas encore fini que déjà les couvertures et les preview des numéros à suivre nous renseignent sur le final de la saga en cours. Le décalage entre VO et VF n'aide pas non plus, c'est indéniable. Du coup, un peu tout le monde cherche à savoir ce qu'il va advenir de Scott Summers, puisque le final de AvX nous réserve un Cyclope pas très gentil...
Un Aftermath du nom de AvX : Consequences tentera de répondre à toutes ces interrogations. Qui va survivre? Mutants et Vengeurs vont-ils se réconcilier (bien sur, faisons semblant de ne rien savoir de Uncanny Avengers, par exemple...)? C'est malheureusement écrit par Gillen (je ne suis pas fan du tout) et dessiné par 5 artistes différents, un par épisode. Tom Raney s'y colle, pour le premier. Alors, ça vous tente?
GREEN LANTERN #0 : Voici venir Simon Baz!
On nous avait vendu le Zero Month comme l'occasion de se replonger dans les origines de nos héros, ou tout du moins de mieux comprendre ce qui a pu se passer lors de la transition entre l'univers Dc traditionnel, et celui consécutif au grand reboot de septembre 2011. Ce n'est pas vraiment le cas pour la série Green Lantern de Geoff Johns, puisque nous pouvons lire une aventure servant à introduire un nouveau personnage, très attendu suite aux teasers le présentant arme au poing (une première chez les Lanternes). Simon Baz, c'est de lui qu'il s'agit, est musulman, et c'est aussi un voleur de voiture sans ambitions (pour subvenir aux besoins d'un membre de la famille, tout de même, comme s'il fallait partiellement justifier ses larcins). L'Amérique n'en finit plus de panser ses plaies, de les penser aussi, avec de telles apparitions. On a droit à du basique, mais bien écrit. C'est à dire une course poursuite en voiture, une arrestation, un interrogatoire avec les droits civils de l'accusé bafoués et sacrifiés sur l'autel de la menace terroriste. Doug Mahnke illustre ça avec le talent qu'on lui connaît, c'est très clair et puissant, précis. Quelques mystères flottent également dans ce numéro 0. Pourquoi tout à coup un anneau vert entre dans la danse, et choisis Simon? Pourquoi l'anneau semble légèrement "bugger" à cet instant crucial? Que signifie le tatouage sur le bras de Baz? Je vous invite à lire ce comic-book efficace et assez agréable, qui ajoute donc un nouveau personnage à la galerie déjà très fournie des Green Lanterns en provenance de la Terre. Normalement, c'est deux individus par secteur spatial. Il faut croire que notre planète bénéficie d'un régime spécial, encore que Hal Jordan, ces derniers mois, est temporairement sur la touche.
AVENGERS Vs X-MEN #11 : La review
Tout d'abord, je vous met en garde. Cet article est à classer dans la catégorie Spoiler. Qu'on se le dise.
Vous êtes toujours là? Attention, Spoiler ! Je vous ai prévenu !
Très bien commençons. La bataille finale (ou presque) fait rage entre mutants et Vengeurs. Enfin, mutants, c'est un grand mot, car la folie de Scott Summers a convaincu la plupart de ses congénères de changer de camp, et Magneto est même aller chercher de l'aide en la personne du professeur Xavier. C'est bien le père tutélaire de Scott qui va être au centre de la scène. Lui aussi a plusieurs squelettes dans l'armoire, et ces dernières années ont vu sa figure de vieux sage vaciller, et ses méfaits prendre peu à peu le pas sur un parcours jusque là exemplaire. Mais peut-il, avec l'aide des Avengers (et de Hulk qui est recruté en début d'épisode, mais ne sert finalement pas à grand chose), stopper Summers et faire revenir un semblant de calme dans la tempête? La réponse est évidente pour tous ceux qui savent de quoi est capable la force du Phénix, qui a la fâcheuse habitude, au contact de l'hôte et de l'esprit humain, de perdre le sens de la mesure, pour devenir le Phénix Noir. La lutte entre l'ancien élève et le mentor va être pathétique et poignante, et se solder par un crime. Une nouvelle mort attendue, tant le jeu ces derniers temps était de deviner qui aller finalement casser sa pipe, à l'occasion de la conclusion de AvX.
Exit le professeur Xavier, donc. Pour combien de temps? Je reste dans l'idée qu'il est impossible de programmer un tel évènement depuis des années, de l'étaler sur douze numéros et d'en faire la pierre angulaire de la réponse Marvel à l'offensive Dc (The New 52), pour se contenter d'un aussi maigre bilan, sur le champ de bataille. La vraie conclusion, dans trois semaines, nous prépare, souhaitons le, de vraies surprises. Olivier Coipel n'a jamais été aussi bon aux dessins, c'est un régal pour les yeux, aussi bien au niveau du trait pur et appliqué que dans la composition des planches, la grande lisibilité et le talent dans la façon d'agencer tous ces héros, quand ils évoluent groupés. Du grand art. Les dialogues fusent avec justesse, puisque c'est Bendis qui s'en occupe tout particulièrement cette fois-ci. On en arrive presque à croire que par la grâce de ce final AvX peut encore être sauver, et que ce (trop) long évènement si décrié peut encore nous offrir une sortie de scène sous les applaudissements. Il faudra pour cela un dernier feu d'artifice de haute volée, mais en attendant, l'émotion est revenue, par la grâce de cet avant dernier coup d'épée, qui nous fait regretter amèrement les planches bâclées de Romita Jr et les idées moisies aperçues de ci de là (les Phénix Five en mode Power Rangers). Au bord du néant, AvX refuse de mourir, et semble nous avertir : Vous n'avez pas encore tout vu, restez avec nous!
BEST OF MARVEL : LIENS DU SANG

Un des grands personnages de ce crossover est Exodus, qui a pris la relève de Magneto, en tant que guide du peuple mutant, vers une émancipation, et même la domination sur le genre humain. Il est majestueux, très puissant, et gagne un vrai statut de vilain de première classe grâce à Bloodties. L'équipe artistique à l'oeuvre sur Avengers était composée alors de Bob Harras, auteur d'un bon run truffé de petits exploits vraiment super héroïques (on bavarde moins et on agit plus dans les nineties) et de Steve Epting, encore un peu brouillon et maladroit dans les visages et expressions des personnages, mais capables d'insuffler beaucoup de vie, de mouvement, à chacune de ses planches. Coté dessinateurs, c'est Andy Kubert qui remporta la mise, avec des silhouettes majestueuses et anguleuses, des héros crispés et combatifs, comme taillés dans le marbre. Mais de mon coté j'ai eu un petit faible pour les planches de Dave Ross et Tim Dzon, cotonneuses et légères, aux courbes sinueuses (le contraire de Kubert, en somme). Sans oublier l'inépuisable John Romita Jr, déjà à l'oeuvre sur Bloodties, et plus appliqué que ce que nous connaissons de lui ces mois derniers. Ce crossover de 120 pages n'est certes pas un véritable affrontement entre Avengers et X-Men au sens du match de catch sans intérêt. Il s'agissait avant tout des soubresauts du rêve du Professeur Xavier, et de sa décision extrême d'éliminer Magneto de l'équation, en le rendant catatonique. Le tout sur fond de guerre civile et d'exploitation des mutants, à Genosha, quand cette île cristallisait en elle, avec intelligence, tout le problème de l'ostracisme et du rejet des êtres différents. A relire ou enfin lire, pour tous ceux que X-Sanction et AvX font frémir de rage ou de peur.
Inscription à :
Articles (Atom)
LA NUIT DES LANTERNES CHEZ DELCOURT : LE DEUIL, LA COLÈRE, L'HORREUR
Le personnage principal de cet album signé Jean-Étienne s'appelle Eloane. C'est une jeune femme qui retourne dans la maison familia...

-
Comme chaque samedi désormais, nous vous proposons de plonger dans l'univers de la bande dessinée au sens le plus large du terme,...
-
WORLD WAR HULK (Marvel Deluxe - Panini) A l'occasion de la sortie (avant les fêtes, bien entendu) du Marvel Deluxe consacré à...
-
UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...