La première page du premier numéro de Uber suffit à planter le décor. Il est là, dans son bunker, terrassé par la défaite et le parfum de couardise qui le pousse à mettre fin à ses jours. Si les alliés viennent à le capturer, il ne va pas certainement pas trouver cela drôle... Et puis la nouvelle tombe, inattendue, à l'instant crucial : l'Allemagne va s'en sortir, il s'est passé quelque chose... Adolf Hitler ne se suicide donc pas, et la liste de ses méfaits va pouvoir se poursuivre. Comme pitch de départ, et base pour un comic-book mensuel, c'est assez étonnant et osé. Kieron Gillen propose donc un nouveau titre déconcertant qui va forcément faire réfléchir et va devoir se révéler fichtrement intelligent et bien construit s'il veut éviter les gémonies des critiques acerbes. Dans Uber, les allemands sont parvenus à mettre au point des ubermensch, autrement dit des surhommes, produits de laboratoire, qui vont leur donner la possibilité de ne pas perdre cette guerre pourtant mal engagée. Leur pouvoir est effrayant, on voit d'ailleurs un de ces "super soldats" foudroyer d'une sorte de vision calorifique des milliers de prisonniers russes afin que l'Etat allemand puisse épargner les frais de nutrition et de gestion de ces proies de guerre. Hitler a donné le feu vert, et le héros de la patrie obtempère. Ce n'est pas là un ersatz de Captain America, motivé par des idéaux ou une idéologie nationale, juste une arme ultra dangereuse, une réponse humaine à la bombe atomique que les américains peaufinent. Les dégâts sont tout aussi meurtriers et sauvages. Un autre de ces surhommes part en mission avec une scientifique infiltrée en Allemagne, qui espionne pour le compte de l'autre camp. La belle blonde profite de la pause pipi pour atomiser sa création de laboratoire, qu'elle a contribué à forger, avec un rayon dévastateur. Cette engeance là, ou bien on l'explose, ou bien elle ne peut être vaincue. Pas de pitié en temps de guerre extrême.
La lecture de ce Uber est recommandée au lecteur qui a l'estomac bien accroché, et n'est pas rebuté par les scènes assez violentes. Nous sommes au coeur de la seconde guerre mondiale, et vous allez voir des entrailles et des têtes explosées dans ces pages, promis. Caanan White est assez doué en ce sens, et il semble parfois se complaire dans l'exercice, quand son style évoque vaguement ce que peut faire un Jose Manuel Ryp, dans Black Summer par exemple. L'éditeur américain est Avatar, vous l'aurez compris. On ne lésine pas sur le gore chez eux, et on ne chicane pas avec l'hémoglobine. Gillen joue lui avec une matière explosive, car revenir sur la guerre 39-45 et donner l'avantage (même si l'issue finale du conflit reste encore à définir dans cette uchronie teutonne) à la science nazie n'est pas l'idée la plus aisée à développer sans se brûler les ailes. Est-ce pour cela que les points de vue se succèdent à un rythme serré, que les opinions et les pensées de chacun des camps sont exposées, que les visages et les expressions des allemands nous rappellent qu'ils ne sont pas là pour écrire des sonnets et faire de la poésie bucolique? Le scénariste a effectivement abattu un vrai travail de recherche et on sait qu'il maîtrise son sujet, qui n'en est que plus pertinent et intéressant s'il est possible au lecteur de mettre en relation histoire véritable et version proposée dans cet album. Ce qui n'empêchera pas la critique finale que je me permets de mouvoir à l'encontre de Uber, à savoir un manque de coeur, d'attachement vrai à ces personnages qui restent froids et inatteignables. Humaniser la guerre n'est pas une chose facile, mais en faire une boucherie et un terrain de jeu pour super soldats nazis n'est pas suffisant pour emporter notre adhésion. Uber oscille entre le fascinant et l'ennuyeux, et trouvera peut être sa voie et sa voix dans les prochains volumes. Si vous lui en laissez le temps (en gros si vous l'achetez, quoi...)
La lecture de ce Uber est recommandée au lecteur qui a l'estomac bien accroché, et n'est pas rebuté par les scènes assez violentes. Nous sommes au coeur de la seconde guerre mondiale, et vous allez voir des entrailles et des têtes explosées dans ces pages, promis. Caanan White est assez doué en ce sens, et il semble parfois se complaire dans l'exercice, quand son style évoque vaguement ce que peut faire un Jose Manuel Ryp, dans Black Summer par exemple. L'éditeur américain est Avatar, vous l'aurez compris. On ne lésine pas sur le gore chez eux, et on ne chicane pas avec l'hémoglobine. Gillen joue lui avec une matière explosive, car revenir sur la guerre 39-45 et donner l'avantage (même si l'issue finale du conflit reste encore à définir dans cette uchronie teutonne) à la science nazie n'est pas l'idée la plus aisée à développer sans se brûler les ailes. Est-ce pour cela que les points de vue se succèdent à un rythme serré, que les opinions et les pensées de chacun des camps sont exposées, que les visages et les expressions des allemands nous rappellent qu'ils ne sont pas là pour écrire des sonnets et faire de la poésie bucolique? Le scénariste a effectivement abattu un vrai travail de recherche et on sait qu'il maîtrise son sujet, qui n'en est que plus pertinent et intéressant s'il est possible au lecteur de mettre en relation histoire véritable et version proposée dans cet album. Ce qui n'empêchera pas la critique finale que je me permets de mouvoir à l'encontre de Uber, à savoir un manque de coeur, d'attachement vrai à ces personnages qui restent froids et inatteignables. Humaniser la guerre n'est pas une chose facile, mais en faire une boucherie et un terrain de jeu pour super soldats nazis n'est pas suffisant pour emporter notre adhésion. Uber oscille entre le fascinant et l'ennuyeux, et trouvera peut être sa voie et sa voix dans les prochains volumes. Si vous lui en laissez le temps (en gros si vous l'achetez, quoi...)
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