LA COVER DE LA SEMAINE (semaine 8)

Le dimanche c'est le jour où on se pose et on donne un coup d'oeil à ce qui est sorti le mercredi précédent. Nous sommes gâtés cette fois encore, car nous avons de superbes couvertures à disposition, qu'elles soient régulières ou variant, il y a de quoi faire. Voici donc notre sélection dominicale des plus belles covers de la semaine, chaque maison d'édition étant représentée. a vous de décider, quelle est la plus belle cover de cette semaine?

Au menu : 

All-New, All-Different Avengers #4 de Alex Ross
Art Ops #4 de Mike Allred
Daredevil #3 de Ron Garney
Doctor Who: The Tenth Doctor #2.5 de Elena Casagrande
Faith #1 de Jelena Kevic-Djurdjevic
Fight Club 2 #9 de David Mack
Ghostbusters International #1 de Dan Schoening
Guidebook to the Marvel Cinematic Universe - Marvel's Captain America: The First Avenger #1 de Mike Del Mundo
He-Man: The Eternity War #14 de Szymon Kudranski
Last Gang in Town #2 de Rob Davis
Old Man Logan #1 de Mike Deodato Jr
Moon Girl and Devil Dinosaur #3 de Amy Reeder et variant de Paul Pope
Revival #36 de Jenny Frison
Southern Bastards #13 de Jason Latour
Spider-Woman #3 variant de Annie Wu
The Beauty #6 de Jeremy Haun
We Are Robin #8 de Lee Bermejo



















X-FILES SAISON 10 : LA REVIEW DE L'EPISODE 1

Premier tour de force malin réussi pour la nouvelle mouture des X-Files, de retour après quinze ans passés dans la naphtaline : parvenir à résumer neuf saisons d'intrigues et de complots en tous genres, par la grâce d'un simple monologue (Fox Mulder nous présente sa vie et son oeuvre). On devine, avec les images qui défilent, que nous aurons cette fois des effets spéciaux plus aboutis, et une plus grande attention au contexte géo-politique réel (Obama à l'écran), jusqu'au générique qui se rappelle à nos bons souvenirs. Inchangé, intemporel, il est resté identique, et c'est une joie de le retrouver, après si longtemps. Bref, en deux minutes le téléspectateur retrouve ses repères, comme si de rien n'était. Une série culte, qui est restée à jamais gravée dans la légende du genre (malgré une fin de parcours qui devenait assez poussive) est exhumée sous nos yeux, et les inquiétudes sont grandes, entre nostalgie canaille, confiance aveugle, et angoisse de se trouver face à un cadavre en décomposition. Du coup, passé le sifflotement hypnotique si reconnaissable, c'est vers Fox Mulder et Dana Scully que nos regards se tournent. On scrute les rides, les ravages ou le burinage des ans, on embrasse à nouveau ce duo qui nous a été si cher des saisons durant. Les premières secondes on se surprend à penser que la vie est cruelle pour les femmes, car Dana a un petit air fané et fatigué, alors que Mulder n'a que gagné en virilité désabusée, mais au fil des minutes l'opinion change, et la docteur en médecine, qui a retrouvé le chemin des sales hospitalières, gagne sa place avec retenue et sagacité, alors que son compère d'alors s'enfonce dans sa petite marotte, à savoir se laisser aspirer et entraîner dans les pires conspirations, quitte à en sortir lessivé. Tad O'Malley est la nouveauté de la dixième saison. Il s'agit d'un présentateur vedette qui anime sur le web une émission vouée à démasquer les agissements secrets du gouvernement, et en a tiré une jolie fortune jusque là. Manipulateur ou intègre, illuminé ou perspicace intrépide, ce personnage n'est pas encore défini véritablement, et on suppose qu'il pourrait être un peu de tout ceci, et plus encore. Il trouve sa place sans trop de mal, et constitue le prétexte pour raviver la flamme chez Mulder. X-Files renaît de ses cendres sur ces bases claires et concises. 


Bonne nouvelle pour ceux qui s'abreuvent régulièrement aux sources des séries américaines modernes, X-Files a pris quelques vitamines, et le rythme autrefois si lent et monocorde a gagné en muscles, même si nous sommes loin du body-building. Et tant mieux, car ce n'est pas une série basée sur l'action, mais bien sur les interactions entre les personnages, les non dits et les complots, les volutes de tabac dans l'ombre et les machinations politiques et gouvernementales. A ce sujet, chapeau bas, selon moi, pour cette décision initiale que beaucoup ont critiqué et détesté dans ce premier épisode. A savoir prendre le contrepied du mythe X-Files, et présenter l'intégralité des recherches de Fox Mulder comme un coup monté orchestré neuf saisons durant pour masquer, derrière le paravent des aliens qui nous colonisent en douce, les pires exactions d'un conglomérat financier et politique qui s'emparent du monde, des cerveaux, des libertés individuelles. Un renversement d'optique qui épouse bien l'air du temps, et symptomatique d'une Amérique post onze septembre 2001, où la vie extra-terrestre n'est plus vue comme la plus insidieuse des menaces, supplantée et de loin par les pires rumeurs, les secrets les plus honteux, qui nous poussent à croire (i want to believe) que l'ennemi est notre voisin, identifiable et pourtant insoupçonnable. Pour le reste, le cahier des charges est scrupuleusement respecté, l'atmosphère est familière et étouffante, avec des acteurs qui reviennent incarner ceux qui nous ont séduit neuf saisons durant, jusqu'au plan final jouissif que je préfère taire pour ne pas vous spoiler quelques secondes jubilatoires. Nous voici donc repartis pour six petits épisodes qui n'ajouteront rien à la litanie du passé, entre punchlines sarcastiques de Fox Mulder et raisonnements cartésiens de Dana Scully, mais entre un complot et l'autre, on ne pourra s'empêcher de penser que c'est chouette d'être quadra en 2016, ça nous a permis de vivre certaines expériences propres aux années 90, et ça nous donne aujourd'hui le recul et la nostalgie nécessaire pour suivre cette nouvelle mouture de X-Files, que les collégiens et lycéens ne daigneront probablement pas d'un regard.





A lire aussi : 



LA PAGE FACEBOOK D'UNIVERSCOMICS

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SPIDER-MAN/DEADPOOL #1 : LA REVIEW ALL-NEW ALL-DIFFERENT

Spider-Man et Deadpool. Bref, coté potentiel commercial, difficile de faire mieux que ces deux-là. C'est idiot dit comme ça, mais c'est surprenant que personne n'ait pensé auparavant à créer un titre mensuel avec ce binôme, car c'est une évidence qu'il y avait moyen de vendre un bon paquet de copies. Sauf que dans les faits, nous voici face à une nouvelle série qui démarre d'une manière fort douteuse, avec un florilège de blagues pipi-caca et d'allusions sexuelle de pas très bon aloi. Spidey et le mercenaire disert sont liés la tête en bas, corps à corps, et la proximité imposée par la captivité est le prétexte à plusieurs pages qui sont censées être fort drôles mais laissent un parfum étrange de "vous allez voir, le film avec Deadpool va être hilarant car plein de trucs salaces, alors nous aussi on y va fort, haut les coeurs". Relation intimiste et esprit potache au royaume de Dormammu, qui doit bien se demander ce qui lui a pris de s'en prendre à un tel duo déjanté. Joe Kelly ne perd pas de temps et plonge d'entrée le lecteur dans le feu de l'enfer. Pardon, le feu de l'action, et l'accompagne dans ce périple avec un lot de vannes et d'insultes qu'il débite au mètre. Puis arrive le moment habile du flash-back, qui permet de saisir comment on a pu en arriver à cette situation grotesque et sensuelle (hum...) mais aussi de recueillir quelques éléments permettant de cerner la réalité de l'univers All-New All-Different. 
Il est donc clair que Deadpool fait désormais partie des Avengers (et qu'il a franchisé ses activités de mercenaire) alors que le Tisseur a quitté ces mêmes Vengeurs à cause de Deadpool. Ce premier numéro met aussi en scène Hydro-Man, un vilain habitué aux Spider-titres et pas toujours présenté sous un jour crédible ou sérieux, et il persévère dans une approche caricaturale et grossière, forçant le trait aussi bien pour ce qui est du caractère et des pouvoirs des héros. Deadpool se retrouve même cul de jatte et prend les choses avec beaucoup de sérénité et de recul, affirmant que son pouvoir auto-guérisseur est si puissant qu'à coté de lui Wolverine ferait la figure d'un hémophile. Et il combat ces créatures sans esprits venus des enfers (les Mindless Ones, aperçues récemment dans Original Sin) d'une bien singulière façon... Le pire étant que je suis persuadé que nombre d'entre vous n'auront pas du tout l'impression que je me suis faite, moi. L'humour qui me gêne et me déconcerte dans ces pages a de forte chance d'en faire rire aux éclats beaucoup. Mais je suis devenu exigeant avec Deadpool et ce que j'attends justement ce n'est plus une énième blague sur une érection dissimulée ou du vomi nauséabond, mais un peu plus de subtilité, de détachement, pour tout dire, on peut aussi rire intelligemment, sans lâcher un pet entre chaque réplique. Je suis de mauvaise foi? Oui, peut-être, je m'en rends compte, on devient grognon en vieillissant. Rien à dire par contre coté dessins, car Ed McGuinness assure ce job avec talent et les planches regorgent d'action et respecte pleinement les codes du comics "Marvel Style". Donc il y a de forces chances que cette série cartonne et séduise son public. Elle ne correspond malheureusement pas à ce que je souhaite lire ces prochains mois. 


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DESCENDER TOME 1 : ETOILES DE METAL

Sortie importante chez Urban Comics en cette fin de semaine : le premier volume de la nouvelle série de Jeff Lemire, en collaboration avec le dessinateur Dustin Nguyen. Descender arrive dans toutes vos librairies, pour la modique somme de dix euros. De quoi donner envie de tester un des titres les plus malins et sensibles de ce début d'année.
Descender est une histoire de robots, et d'humains guidés par la peur, et l'ignorance. Mais peut-on les blâmer pour autant? Lemire, grand spécialiste des récits intimistes et philosophiques, a ces derniers temps laissé libre cours à son amour (et son talent) pour la science-fiction, et c'est dans cette veine que s'inscrit ce titre très attendu. L'auteur nous offre d'emblée une coalition de huit planètes et invente un univers futuriste où l'humanité a recours aux robots pour toutes les tâches du quotidien. Jusqu'au jour où pour une raison inconnue à ce point du récit, cette propension à la robotique est source d'un terrible drame, à tel point que la décision de traquer et d'anéantir ces constructions si utiles autrefois finit par être adoptée et mise en oeuvre. Dix ans plus tard, un jeune garçon s'éveille, dans une colonie minière abandonnée. Son seul compagnon est un chien, du nom de Bandit. Ah oui, détail d'importance, le gamin fait partie du modèle Tim, petits robots familiers qui ont connu leur ère de gloire quinze ans auparavant. Nous comprenons, grâce au croisement des deux lignes narratives du récit (le réveil de Tim et la catastrophe causée par des robots géants) que les deux événements décrits vont se répondre et se nourrir, et qu'ils sont intimement liés, mais bien malin qui réalisera comment, et pourquoi. Dans le "codex" du modèle Tim se trouve le secret de ces titans de métal qui ont attaqué et détruit des mondes et qui ont provoqué ce retournement populaire et cette chasse aux sorcières technologique. Parfait pour aller enquêter dans l'intime de cet automate, ses rouages, ses souvenirs. 

C'est le climat instauré par Lemire, et les dessins riches en couleurs, en suggestions et hautement inventifs (à tel point qu'on se prend à rêver à une adaptation moderne du cycle de Fondation d'Asimov) de Dustin Nguyen qui prennent le lecteur par la main, et le guident vers un univers narratif truffé de promesses et qu'on devine d'une complexité jouissive. Certaines pages sont de véritables aquarelles d'une beauté fulgurante, comme dans le second épisode où nous suivons en parallèle l'évolution de l'action (la traque du robot Tim par des trafiquants - en couleurs) et les moments forts du passé qui illuminent les rapports entre les différents personnages (des planches sépias nous expliquent comment le petit robot a été conçu et son adaptation avec sa famille d'accueil). Jeff Lemire réussit le pari de nous placer en territoire aussi étranger que familier, en une seule et même occasion. Nous avons l'impression de lire une synthèse de tout un pan d'histoire de la science-fiction, aussi bien au cinéma qu'en bande-dessinée. Avec en toile de fond une traque, et donc une fuite (qui sera aussi un parcours initiatique) pour le petit héros de l'histoire, comme un écho à ce qui fut une des clés du succès de l'extraordinaire Sweet Tooth, dont le premier gros volume fut un des cadeaux de Noël les plus prisés en décembre dernier (vous y avez pensé, non?). Lemire humanise désormais tout un aréopage de créatures robotiques pour mieux nous parler de notre humanité, de ce qui nous caractérise et nous rend unique. Toujours aussi touchant et pertinent, avec une série qui parait d'emblée un petit classique incontournable. Ne vous laissez pas leurrer par les décors mirifiques et le grand space-opera qui se déroule sous vos yeux, c'est l'exploration intimiste qui va prendre le pas sur le reste, et donner une richesse insoupçonné à ce titre qui a un potentiel fort et stratifié. En route pour l'aventure. 


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MARVEL ZOMBIES : LE MENSUEL PANINI "SECRET WARS"

A l'occasion des Secret Wars, les zombies ont pour la première fois l'honneur d'avoir un vrai mensuel pour eux. Ce qui est paradoxal, car le phénomène semble en perte de vitesse chez Marvel, et pour compléter le sommaire, Panini a du insérer d'autres titres, pas forcément raccord avec le thème. On se penche sur la question.
Il y a deux séries qui parlent zombies dans ce mensuel (une troisième, Siege, débutera en février. Ils seront là aussi présents dans les débats, de manière moins directe). La première s'intitule sobrement Marvel Zombies. Elle permet de retrouver le personnage d'Elsa Bloodstone, fille d'un célèbre chasseur de monstres, dotée d'un caractère bien trempée, qui fait d'elle (dans cet avatar) une sorte de générale exigeante et épuisante pour ceux qu'elle a sous ses ordres. Sa mission est de défendre le Bouclier, ce mur gigantesque qui permet aux habitants des régions civilisées du Battleword de se défendre contre les hordes de zombies qui infestent les Badlands, terres inhospitalières de l'autre coté des remparts. Elsa est redoutable et sans pitié, elle sait que sa mission est de première importance et qu'aucun sentiment ne peut et doit venir influencer ses actes. Seulement voilà, lorsqu'elle subit l'attaque d'une version cadavérique et satanique de Nightcrawler, elle se retrouve téléportée à 300 kms en plein dans les Badlands, et donc contrainte de survivre (les chances sont minces...) aavec une arme et peu de munitions, à pieds de surcroît. Elle n'est pas seule puisqu'elle fait la rencontre d'un gamin pleurnicheur, qui va l'accompagner dans sa tentative de se mettre à l'abri, et d'échapper à un destin qui semble écrit à l'avance. Trop de zombies pour s'en sortir? C'est à voir! Scénario de Simon Spurrier et dessin de Kev Walker, pour un titre qui se laisse lire sans trop de difficulté, à défaut d'avoir un charisme fou.
Place ensuite à Age of Ultron Vs Marvel Zombies. Là le lecteur découvre que les Badlands ne sont pas l'apanage des héros version mort-vivants, mais que la menace est aussi représentée par des hordes de Ultrons. Dans cette réalité qui n'a rien à voir avec la notre, le maléfique robot est parvenu à se débarrasser des Avengers, et il a prospéré au point de pouvoir coloniser une partie des territoires du Battleword. Mais il veut plus, à savoir détruire (comme toujours) la vie humaine, qu'il estime faible, trop pour survivre. La série a l'intelligence de placer aussi sur scène un certain Hank Pym, en provenance de la partie du Battleword qui s'est figée en 1872 (à lire dans le mensuel Civil War). Ce Pym là est condamné à cause de ses expériences interdites à être jeté dans les Badlands, et il choisit bien évidemment la partie de ceux-ci où les Ultrons s'en donnent à coeur-joie. Une fascination et une aspiration très périlleuse, qui va être le prétexte à une rencontre inattendue, bien dans la lignée de ce que nous savons de la création de Ultron, et de sa généalogie. Textes de James Robinson, et dessins de Steve Pugh, qui est un artiste qu'on voit trop rarement chez Marvel. 


Robbie Reyes (le dernier Ghost Rider en titre) ne disparaît pas avec Secret Wars, puisque c'est encore lui la star du titre suivant, qui devient pour l'occasion Ghost Racers. Il n'est pas seul, puisque sur le circuit d'une piste dangereuse, dans la banlieue de Doomstadt, des concurrents enflammés s'affrontent dans ce qui ressemble fort à une version moderne et satanique des sports de moteur les plus variés. Johnny Blaze, Carter Slade, Alejandra Blaze, Danny Ketch, et Robbie, participent à ces courses fantômes, dont l'organisateur est Arcade, ce rouquin cinglé qui aura passé le plus clair de son existence à mettre sur pieds des jeux du cirque mâtinés de pièges mortels, et causer bien du souci à la plupart des héros Marvel. Du coup les véhicules donnent dans la variété. Robbie est toujours derrière un volant, on a droit à des motos, et même un centaure/cow-boy zombie. A coté du carnage, de l'adrénaline, et de la violence (la règle durant la course est : tous les coups sont permis, principalement les coups bas) Felipe Smith tente d'insuffler une petite touche d'humanité avec la relation entre le héros et Gabe, son petit frère, mais ça ne suffit pas à masquer l'énorme indigence du propos. Le scénario est mince comme du papier à cigarette et se contente d'aligner sur la grille de départ un brelan d'as de Riders, et nous donner à entendre qu'ils feraient bien de remporter la course, car les perdants vont au devant de souffrances peu enviables. Et ce sera tout pour cette fois, pour la profondeur et les explications, vous êtes sommés de repasser. Pour ce qui est est de la fureur et de la vitesse, Juan Gedeon s'en sort avec dignité, le dessinateur parvient à faire défiler les mph avec efficacité, mais le reste du temps, les silhouettes, les figures, les expressions, sont traités avec un style nonchalant qui n'est absolument pas dans mes cordes, et ne permet pas de crédibiliser une série qui en aurait bien besoin. Alors c'est quoi Ghost Racers? Une grosse récréation, une pochade avec de gros cylindres sous le capot? Probablement, car je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre.
Pour en finir, deux petits récits issus de la série Secret Wars Journal. La première est à conseiller aux fans des Young Avengers, qui retrouveront des visages familiers, dans une version différente. L'héroïne du jour est la belle Lady Kate Bishop (de l'univers 1602), le Hawkeye du Moyen-Age dans une version Robine des bois casse-cou. Elle a cependant un défaut, à savoir avoir les yeux plus gros que le ventre, et ne pas pouvoir résister aux occasions formidables de larcin qui se présentent à elle, quitte à tomber dans le piège qu'on lui a tendu. Aller dérober directement dans le château du Dieu et Seigneur Doom, est-ce une vraie bonne idée? Oui si on est certaine de son habileté répondra Kate. Pour le fin mot de l'histoire, vous allez rire, mais il faudra lire Siege #1, une autre des mini séries qui composent le mosaïque Secret Wars, et qui sera publié dans le mensuel de février. Le texte est de Pru Shen, les dessins (assez plaisants, pas toujours très lisibles dans l'action) de Ramon Bachs.
La seconde histoire nous emmène en Egypte, avec un groupe de rebelles qui décide d'aller renverser Konshu, le Dieu (ou déesse) lunaire local, qui a utilisé les esclaves comme bâtisseurs pour les pyramides. La révolte est menée tambour battant par certaines figures bien connues des X-fans puisque nous avons dans le cast Kitty Pride, Nightcrawler, Colossus et même Wolverine (un Wolverine, car avec SW il y en a un peu partout). La grande surprise est que ces héros vont se prendre une belle raclée, et que tout le monde n'en sortira pas indemnes. On se rend compte que Secret Wars est d'une grande complexité, que tout est possible et que les scénaristes vont pouvoir s'en donner à coeur joie, voire même placer des jalons utiles qui seront conservés dans l'après-coup, quand l'événement sera passé. Matthew Rosenberg et Luca Pizzari s'occupent de la seconde partie, qui file à toute allure et assène un direct à l'estomac. Court mais intense.
Verdict "Secret Wars" : Non ce n'est pas un vrai mensuel 100% zombies. Non ce n'est pas un mensuel indispensable. A réserver pour les complétistes et les fans de zombies donc. 




A lire aussi : 

COSPLAY MANIA (8)

Je me rends compte que cela fait quelque temps que je n'ai pas abordé le monde du Cosplay. Du coup ce mardi, retour de notre rubrique malheureusement assez irrégulière sur le sujet. Le but est simple, vous donner un petit aperçu de ce qui se fait de plus sympa, de plus drôle, de plus saisissant, et d'admirable. Cette semaine, voici venir une autre sélection de ces héros du quotidien, qui enfilent costumes et armures pour jouer le jeu, l'espace d'une séance photo. 


Cable et Hope, dans la version baby. La fuite dans le temps commence pour Nathan qui doit protéger la petite mutante. Il en faut de l'idée!


Mystique. Mieux que la version cinématographique? 


Hellboy plus vrai que nature. Si vous le croisez un jour dans votre jardin...


Deadpool dans sa version "Hey les amis, je fais partie de la X-Force!"


Peut-être la plus belle Domino qu'il m'ait été donné de voir. Super crédible. 


Felicia Hardy. Le prétexte idéal pour un cosplay un peu coquin. Mais pas trop


Un classique. Wonder Woman, qui va être très à la mode en 2016...


Enfin ce n'est pas du cosplay, appelons ça du tuning. Une belle Spider-Mobile ça vous tente? Facile à garer, et pas du tout voyante pour rouler en ville...

OLDIES : SUPERMAN PEACE ON EARTH

Le regard qu'il porte de là-haut est presque celui d'un Dieu. Ou d'un surhomme qui est exempt de nos bassesses, car privé de nos peurs, nos faiblesses, nos jalousies. Superman veille sur l'humanité toute entière, sans distinction de races de couleurs ou de genres. Comme lui a enseigné son père adoptif, toutes les graines semées ne pousseront pas, mais l'important est qu'elles aient le temps et la possibilité de se développer, la vie se chargera du reste. Pour un super-héros élevé dans une ferme du Kansas, attaché au travail terrien à la ferme, la faim dans le monde est un phénomène d'autant plus inacceptable que tout sauf inéluctable. Bien souvent les hommes ne mangent pas car ces privations naissent de l'exploitation des nantis sur les plus démunis, de l'ignorance dans laquelle on maintient des populations entières pour mieux les diriger, des enjeux économiques qui étouffent des nations par dizaines... Superman peut-il à lui seul changer le cours des choses? Combattre Brainiac ou Doomsday est une chose, mais rassembler les surplus de blé un peu partout en Amérique pour ensuite le redistribuer aux quatre coins de la planète et assouvir cette horrible tenaille qu'est la faim, ceci est-il vraiment réalisable? L'homme d'acier passe devant le congrès, parvient à convaincre les politiciens, se lance dans une vaste distribution insensée, parcourant les cieux et le globe à une vitesse folle, au mépris des dictateurs et des hommes embrigadés qui le repoussent et ne voit en lui qu'un ennemi, un usurpateur. Il tente d'exister et de lutter contre la peur et le besoin qui transforment d'autres êtres humains en bêtes régies par l'instinct,  que l'appât de la nourriture primordiale aveugle au mépris du danger. Superman est plus que jamais l'étendard du pacifisme et de la justice, qui vole d'un continent à l'autre, et se lance dans une entreprise aussi utopique que titanesque, dans le rôle de l'icône naïve et au grand coeur que la Terre, en fin de compte, ne mérite pas. Un pur chef d'oeuvre que ce Peace on Earth, croyez-moi. 

Le choix de Paul Dini est gagnant; il ne voit pas en Superman un individu comme les autres, caché parmi les habitants de Metropolis, tout occupé à apporter ses reportages au rédacteur en chef du Daily Planet. Mais plutôt comme un demi-Dieu dont le rôle est d'entretenir la flamme de l'espoir, et de montrer le chemin aux hommes lorsque ceux-ci semblent gesticuler dans la pénombre. Certes, indiquer la voie n'est pas de tout repos, et l'erreur est aussi inhumaine. Superman s'engage, mais cela n'est pas pour autant un gage de réussite. Mais l'important finalement, n'est-ce pas d'inspirer, d'initier le changement, qui prendra du temps, et comme la graine du laboureur, aura au moins une chance de prospérer, et donner ses fruits. Alex Ross est dans une forme olympique au dessin. Il choisit un style plus pictural que jamais, figeant pour l'éternité les gestes épiques et les efforts héroïques de Superman, sous l'influence des grands maîtres de l'art pop hyperréaliste comme Norman Rockwell. Les planches suintent l'émotion, de la première à la dernière, et s'adressent directement à tous les publics, parvenant sans peine à enivrer les amateurs de plastiques parfaites, ceux qui aiment la photographie, et les plus jeunes avides de sensation qui se pâment devant ce héros qui semble réel, vivant, plus que jamais proche et pourtant si loin de nous autres. Les versions originales furent en partie vendues au profit d'une oeuvre de charité, reflétant en cela admirablement bien le ton et le thème de cette aventure hors-norme et saisissante. Où la force et les super-pouvoirs ne servent à rien, ou presque. Que peut un être seul, aussi merveilleux soit-il, face à ce que l'humanité présente de pire, à sa tendance auto destructrice si bien implantée, que la seule solution pour la combattre est de s'attaquer aux racines, et de confier son travail aux futures générations? Même quand Superman est impuissant sur l'instant, il trouve toujours la force pour aller au delà du moment présent, et entretenir le rêve de demain, celui qui germera là où persistera l'amour et l'entraide. Une leçon humaniste que nous devons à un alien; à méditer. Peace on Earth a été proposé en Vf plusieurs fois, comme chez Soleil en 2001, puis Semic (au format kiosque) en 2002. 




A lire aussi : 

LA COVER DE LA SEMAINE (semaine 7)

Je ne vous présente plus notre rubrique du dimanche. comme vous le savez, nous allons jeter un oeil aux plus belles couvertures de comics publiés le mercredi dans la semaine, et nous vous proposons une sélection des plus réussies, afin de déterminer la cover of the week. A la fin de l'hiver nous vous proposerons de choisir la cover de la saison, et à la fin de l'année, c'est de 2016. avec de petits cadeaux sympas à la clé à chaque étape. allez, en avant avec la sélection de la semaine alors.

Au menu : 

Amazing Forest #1 de Ulises Farinas
Batgirl #47 de Babs Tarr
Batman #48 de Greg Capullo
Buffy the Vampire Slayer Season 10 #23 de Steve Morris et Rebeka Isaacs
Clean Room #4 de Jenny Frison
Dark Knight Universe Presents: Green Lantern #1 de John Romita Jr.
Dark Tower: The Drawing of the Three: The Lady of Shadows #5 de Nimit Malavia
Doctor Fate #8 de Sonny Liew
Eve: Valkyrie #4 de Borkur Eiriksson
Hercules #3 variant de Art Adams
I hate Fairyland #4 de SkottieYoung
Patsy Walker, AKA Hellcat! #2 de Brittney L. Williams
Poison Ivy: Cycle of Life and Death #1 de Clay Mann
Postal #9 variant de Isaac Goodhart
Silver Surfer #1 de Michael Allred
Star-Lord #3 variant de Chris Visions 
















CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...