Premier tour de force malin réussi pour la nouvelle mouture des X-Files, de retour après quinze ans passés dans la naphtaline : parvenir à résumer neuf saisons d'intrigues et de complots en tous genres, par la grâce d'un simple monologue (Fox Mulder nous présente sa vie et son oeuvre). On devine, avec les images qui défilent, que nous aurons cette fois des effets spéciaux plus aboutis, et une plus grande attention au contexte géo-politique réel (Obama à l'écran), jusqu'au générique qui se rappelle à nos bons souvenirs. Inchangé, intemporel, il est resté identique, et c'est une joie de le retrouver, après si longtemps. Bref, en deux minutes le téléspectateur retrouve ses repères, comme si de rien n'était. Une série culte, qui est restée à jamais gravée dans la légende du genre (malgré une fin de parcours qui devenait assez poussive) est exhumée sous nos yeux, et les inquiétudes sont grandes, entre nostalgie canaille, confiance aveugle, et angoisse de se trouver face à un cadavre en décomposition. Du coup, passé le sifflotement hypnotique si reconnaissable, c'est vers Fox Mulder et Dana Scully que nos regards se tournent. On scrute les rides, les ravages ou le burinage des ans, on embrasse à nouveau ce duo qui nous a été si cher des saisons durant. Les premières secondes on se surprend à penser que la vie est cruelle pour les femmes, car Dana a un petit air fané et fatigué, alors que Mulder n'a que gagné en virilité désabusée, mais au fil des minutes l'opinion change, et la docteur en médecine, qui a retrouvé le chemin des sales hospitalières, gagne sa place avec retenue et sagacité, alors que son compère d'alors s'enfonce dans sa petite marotte, à savoir se laisser aspirer et entraîner dans les pires conspirations, quitte à en sortir lessivé. Tad O'Malley est la nouveauté de la dixième saison. Il s'agit d'un présentateur vedette qui anime sur le web une émission vouée à démasquer les agissements secrets du gouvernement, et en a tiré une jolie fortune jusque là. Manipulateur ou intègre, illuminé ou perspicace intrépide, ce personnage n'est pas encore défini véritablement, et on suppose qu'il pourrait être un peu de tout ceci, et plus encore. Il trouve sa place sans trop de mal, et constitue le prétexte pour raviver la flamme chez Mulder. X-Files renaît de ses cendres sur ces bases claires et concises.
Bonne nouvelle pour ceux qui s'abreuvent régulièrement aux sources des séries américaines modernes, X-Files a pris quelques vitamines, et le rythme autrefois si lent et monocorde a gagné en muscles, même si nous sommes loin du body-building. Et tant mieux, car ce n'est pas une série basée sur l'action, mais bien sur les interactions entre les personnages, les non dits et les complots, les volutes de tabac dans l'ombre et les machinations politiques et gouvernementales. A ce sujet, chapeau bas, selon moi, pour cette décision initiale que beaucoup ont critiqué et détesté dans ce premier épisode. A savoir prendre le contrepied du mythe X-Files, et présenter l'intégralité des recherches de Fox Mulder comme un coup monté orchestré neuf saisons durant pour masquer, derrière le paravent des aliens qui nous colonisent en douce, les pires exactions d'un conglomérat financier et politique qui s'emparent du monde, des cerveaux, des libertés individuelles. Un renversement d'optique qui épouse bien l'air du temps, et symptomatique d'une Amérique post onze septembre 2001, où la vie extra-terrestre n'est plus vue comme la plus insidieuse des menaces, supplantée et de loin par les pires rumeurs, les secrets les plus honteux, qui nous poussent à croire (i want to believe) que l'ennemi est notre voisin, identifiable et pourtant insoupçonnable. Pour le reste, le cahier des charges est scrupuleusement respecté, l'atmosphère est familière et étouffante, avec des acteurs qui reviennent incarner ceux qui nous ont séduit neuf saisons durant, jusqu'au plan final jouissif que je préfère taire pour ne pas vous spoiler quelques secondes jubilatoires. Nous voici donc repartis pour six petits épisodes qui n'ajouteront rien à la litanie du passé, entre punchlines sarcastiques de Fox Mulder et raisonnements cartésiens de Dana Scully, mais entre un complot et l'autre, on ne pourra s'empêcher de penser que c'est chouette d'être quadra en 2016, ça nous a permis de vivre certaines expériences propres aux années 90, et ça nous donne aujourd'hui le recul et la nostalgie nécessaire pour suivre cette nouvelle mouture de X-Files, que les collégiens et lycéens ne daigneront probablement pas d'un regard.
Bonne nouvelle pour ceux qui s'abreuvent régulièrement aux sources des séries américaines modernes, X-Files a pris quelques vitamines, et le rythme autrefois si lent et monocorde a gagné en muscles, même si nous sommes loin du body-building. Et tant mieux, car ce n'est pas une série basée sur l'action, mais bien sur les interactions entre les personnages, les non dits et les complots, les volutes de tabac dans l'ombre et les machinations politiques et gouvernementales. A ce sujet, chapeau bas, selon moi, pour cette décision initiale que beaucoup ont critiqué et détesté dans ce premier épisode. A savoir prendre le contrepied du mythe X-Files, et présenter l'intégralité des recherches de Fox Mulder comme un coup monté orchestré neuf saisons durant pour masquer, derrière le paravent des aliens qui nous colonisent en douce, les pires exactions d'un conglomérat financier et politique qui s'emparent du monde, des cerveaux, des libertés individuelles. Un renversement d'optique qui épouse bien l'air du temps, et symptomatique d'une Amérique post onze septembre 2001, où la vie extra-terrestre n'est plus vue comme la plus insidieuse des menaces, supplantée et de loin par les pires rumeurs, les secrets les plus honteux, qui nous poussent à croire (i want to believe) que l'ennemi est notre voisin, identifiable et pourtant insoupçonnable. Pour le reste, le cahier des charges est scrupuleusement respecté, l'atmosphère est familière et étouffante, avec des acteurs qui reviennent incarner ceux qui nous ont séduit neuf saisons durant, jusqu'au plan final jouissif que je préfère taire pour ne pas vous spoiler quelques secondes jubilatoires. Nous voici donc repartis pour six petits épisodes qui n'ajouteront rien à la litanie du passé, entre punchlines sarcastiques de Fox Mulder et raisonnements cartésiens de Dana Scully, mais entre un complot et l'autre, on ne pourra s'empêcher de penser que c'est chouette d'être quadra en 2016, ça nous a permis de vivre certaines expériences propres aux années 90, et ça nous donne aujourd'hui le recul et la nostalgie nécessaire pour suivre cette nouvelle mouture de X-Files, que les collégiens et lycéens ne daigneront probablement pas d'un regard.
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