La relativité de l'infini est le second volet de la nouvelle trilogie cosmique de Jim Starlin, publié dans la collection Marvel Graphic Novel de Panini. Bien sur les principaux personnages sont globalement les mêmes que ceux qui nous avaient déjà accompagnés lors de la première, publiée dans les années 90, à savoir en premier lieu Thanos Le Titan fou, cette fois-ci dans un rôle assez ambigu où s'alternent le mal profond, la recherche de connaissance, et l'acceptation de ce rôle à part et si insolite au sein du cosmos. Mais aussi Adam Warlock dans une incarnation différente, puisqu'il s'agit en réalité d'une version issue d'un autre univers qui a été détruit lors du graphic novel de l'an dernier (La révélation de l'infini) et qui fait ainsi l'apprentissage de notre réalité et de ses nouveaux pouvoirs formidables. Car il est clair que ce Warlock là possède des dons que l'ancien n'avait pas; il est plus puissant que jamais et même Thanos comprend qu'il y a probablement bien plus à savoir sur son compagnon d'aventure que ce que laissent supposer les apparences. Toutefois ce binôme là n'a pas le temps de tergiverser et de se lancer dans une introspection trop profonde car l'univers tout entier est menacé par un ennemi redoutable, droit sorti de la zone négative: l'infâme Annihilus à trouvé le moyen de pénétrer dans notre univers "positif " et il s'est lancé dans une vaste opération de conquête, convaincu que rien ne saura l'arrêter puisqu'il est dorénavant plus fort et résistant que jamais. Une énorme source d'énergie non identifiée parait aiguiser son appétit et ses ambitions. Le fait est que le tyran cosmique pourrait bien avoir raison et que ses adversaires mordent tous la poussière les uns après les autres...
Jim Starlin est-il encore capable d'écrire en 2016 des récits cosmiques contenant la magie de ses grandes épopées d'antan? La réponse n'est pas si simple. Car si à l'époque c'était lui qui donnait le ton avec Infinity Gauntlet, ou en orchestrant la mort de Captain Marvel, il doit aujourd'hui réciter sa leçon sur un sujet qui lui échappe en grande partie. Infinity, Secret Wars, les grands chambardements qui ont bouleversé l'univers ne sont pas de son fait, et gageons que Jonathan Hickman n'a certainement pas tenu compte des projets de l'ami Jim pour décider quoi faire des créatures les plus puissantes de l'univers. Thanos et Warlock, ce duo mystique et pas forcément si opposé que cela, a de surcroît été supplanté dans le coeur des fans de la nouvelle génération par d'autres références, comme les Gardiens de la Galaxie, qui sont présents dans ce graphic novel. Autrefois Starlin avait choisi une association sympathique et hétéroclite avec la Infinity Watch qui s'occupait de la gestion occulte des gemmes du pouvoir. Aujourd'hui il faut payer le tribut à l'arbre qui parle et au raton tout puissant, car ce sont eux les stars, celles qui génèrent un public, et des bénéfices. Mais Starlin s'en sort. Il assimile nouveautés et exigences modernes, et les coule peu à peu dans ses visées personnelles et son panthéon favori. Cette Relativity Infinity est un exemple frappant et à mon sens réussi de grand écart entre ce que Marvel produisait autrefois (le verbiage et la grandiloquence métaphysique) en termes de saga cosmiques, et ce qu'elle propose en 2016, à savoir des blockbusters ultra calibrés ou le lecteur en prend plein la vue. Starlin est aussi un artiste rétro quand au style de dessin, et le trait est standardisé par l'encrage d'Andy Smith, qui n'est pas forcément celui que j'aurais retenu pour ce travail. Si le maître peine un peu avec certains nouveaux costumes, ou dans les expressions faciales de personnages comme Star-Lord (son Peter Quill n'est pas une grande réussite admettons le) il s'en sort toutefois avec les honneurs, démontrant que la passion et l'inspiration ne s'éteignent jamais vraiment quand elles sont sincères. Dans la mesure où la fin de cette aventure est clairement ouverte, il va donc falloir attendre le troisième acte de cette trilogie moderne pour comprendre où Starlin a voulu nous emmener : sur la route d'une incurable nostalgie, où les lecteurs se font toujours plus rares, ou vers de nouveaux horizons insoupçonnés, là où seuls les grands du comic-books auraient l'idée d'aller se perdre. A suivre avec intérêt.
Jim Starlin est-il encore capable d'écrire en 2016 des récits cosmiques contenant la magie de ses grandes épopées d'antan? La réponse n'est pas si simple. Car si à l'époque c'était lui qui donnait le ton avec Infinity Gauntlet, ou en orchestrant la mort de Captain Marvel, il doit aujourd'hui réciter sa leçon sur un sujet qui lui échappe en grande partie. Infinity, Secret Wars, les grands chambardements qui ont bouleversé l'univers ne sont pas de son fait, et gageons que Jonathan Hickman n'a certainement pas tenu compte des projets de l'ami Jim pour décider quoi faire des créatures les plus puissantes de l'univers. Thanos et Warlock, ce duo mystique et pas forcément si opposé que cela, a de surcroît été supplanté dans le coeur des fans de la nouvelle génération par d'autres références, comme les Gardiens de la Galaxie, qui sont présents dans ce graphic novel. Autrefois Starlin avait choisi une association sympathique et hétéroclite avec la Infinity Watch qui s'occupait de la gestion occulte des gemmes du pouvoir. Aujourd'hui il faut payer le tribut à l'arbre qui parle et au raton tout puissant, car ce sont eux les stars, celles qui génèrent un public, et des bénéfices. Mais Starlin s'en sort. Il assimile nouveautés et exigences modernes, et les coule peu à peu dans ses visées personnelles et son panthéon favori. Cette Relativity Infinity est un exemple frappant et à mon sens réussi de grand écart entre ce que Marvel produisait autrefois (le verbiage et la grandiloquence métaphysique) en termes de saga cosmiques, et ce qu'elle propose en 2016, à savoir des blockbusters ultra calibrés ou le lecteur en prend plein la vue. Starlin est aussi un artiste rétro quand au style de dessin, et le trait est standardisé par l'encrage d'Andy Smith, qui n'est pas forcément celui que j'aurais retenu pour ce travail. Si le maître peine un peu avec certains nouveaux costumes, ou dans les expressions faciales de personnages comme Star-Lord (son Peter Quill n'est pas une grande réussite admettons le) il s'en sort toutefois avec les honneurs, démontrant que la passion et l'inspiration ne s'éteignent jamais vraiment quand elles sont sincères. Dans la mesure où la fin de cette aventure est clairement ouverte, il va donc falloir attendre le troisième acte de cette trilogie moderne pour comprendre où Starlin a voulu nous emmener : sur la route d'une incurable nostalgie, où les lecteurs se font toujours plus rares, ou vers de nouveaux horizons insoupçonnés, là où seuls les grands du comic-books auraient l'idée d'aller se perdre. A suivre avec intérêt.
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j'hésite encore à l'acheter à vrai dire. Le premier volet ne m'avait pas vraiment plu, et j'ai peur qu'il en soit de même pour le deuxième... Mais la critique donne assez envie :)
RépondreSupprimerPour être tout à fait honnête, ce second GN se s'éloigne pas trop du premier quand au style et aux enjeux. Un peu plus mouvementé et fun, mais globalement dans la même veine. donc si mon opinion est en effet positive, si tu n'as pas aimé le premier, peut être aura tu du mal aussi avec se second GN. Mais il en vaut la peine, je le pense sincèrement.
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