La nouvelle donne pour les mutants, dans l'univers Marvel post Secret Wars, n'a finalement rien de particulièrement original. Les individus dotés d'un génome particulier sont pourchassés, beaucoup sont mourants, cette fois à cause de l'effet de la brume terrigène libérée sur le monde, et qui favorise l'apparition de nouveaux Inhumains sur le globe. Merci au pouvoir de la télévision et du cinéma, dont les effets combinés ont eu ce résultat inévitable. Si la plupart des mutants choisissent de garder profil bas, ce n'est pas le cas des plus radicaux d'entre-eux, qui optent pour une approche offensive et violente. Magneto est bien entendu de la partie, lui qui a une longue carrière de terroriste ou d'homme d'action à faire valoir. Il a monté une sorte d'équipe d'intervention badass pour défendre les siens, et cela commence par l'assaut à un véhicule appartenant à la compagnie Someday Enterprises. Cette dernière offre des services surprenants, à savoir qu'elle permet aux mutants qui la paient d'être plongés dans une sorte de longue stase dormante, afin d'éviter et d'échapper au cauchemar invivable qu'est devenu la planète. La chose n'est pas du goût du maître du magnétisme qui souhaite que les siens aient assez d'honneur et de dignité pour rester debout dans l'épreuve, et pour être sur de se faire entendre, il s'est entouré de calibres comme Sabretooth, Psylocke, ou encore Monet St Croix. Cette dernière est un excellent prétexte pour Greg Land (le dessinateur) pour nous ressortir une énième fois ses poses et ses sourires figés, copiés-collés qui reviennent d'une série à l'autre, et qui font que ses héroïnes ont cet air pin-up aguicheuses et filles volages. C'est très lassant à la longue, et dommage, car Land ferait bien de faire évoluer son style vers autre chose, plutôt que de toujours s'appuyer sur ce gimmick éculé qui trahit souvent la nature et l'apparence des personnages (M par exemple, à la sauce Greg Land, c'est un peu out of character). Sinon, ce titre cligne de l'oeil vers Uncanny X-Force, avec des méthodes musclées, Psylocke, mais aussi Archangel, qui est un peu l'arme secrète du groupe, qu'on lâche en dernier ressort, et qui parait plus déshumanisé que jamais. Je n'ai jamais été un fan de Cullen Bunn et la série démarre sur des bases académiques qui viennent me confirmer qu'il vaut mieux ne passe s'attendre à trop de miracles de sa part, néanmoins quelques pistes intéressantes à suivre figure dans ce #1 comme le retour d'Archangel à sa forme mécanique héritée d'Apocalypse, un Sabretooth plus clément qui n'est pas là pour tuer ou éventrer (et qui ressemble fort à Wolverine en plus vieux, du coup) ou bien le twist final qui nous propose un groupe d'individus dangereux et mal intentionnés, qu'il va falloir prendre au sérieux dans les mois à venir. Bref, voici une sorte de patchwork qu'il est difficile de cerner et d'aimer vraiment, avec une pincée de gros bras à la sauce années 90, un soupçon du travail récent de Rick Remender, et des problématiques modernes (les mutants Vs les Inhumains) qu'il va falloir développer avec habileté. Bunn a donc du pain sur la planche, et probablement pas mal de choses à dire, mais je préfère nettement, pour le moment, ce que fait Lemire avec ses mutants à lui.
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