Quelle place véritable pouvait-il y avoir pour un événement comme Axis, coincé entre les soubresauts de Original Sin et la grande révolution annoncée des Secret Wars? Aucune probablement, et cela se sent dès le début du premier épisode, qui ressemble plus à l'épilogue du run de Remender sur Uncanny Avengers qu'à à grand crossover made in Marvel. Il est difficile de se passionner pour un récit aussi peu passionnant, qui remet sur le devant de la scène un certain Onslaught, qui n'a pas laissé que des souvenirs impérissables dans la tête des anciens lecteurs (et je préfère taire le fort mauvais Onslaught Reborn de Jeph Loeb, une des pires histoires que j'ai pu lire un jour en comics). Onslaught est donc la fusion entre les esprits mauvais de Charles Xavier, et de Magneto. Sauf que cette foi-ci le maître du magnétisme est hors de l'équation, au point qu'il est un des antagonistes les plus sérieux de son ancienne incarnation. C'est le Crâne Rouge qui est associé à Xavier (pourtant mort) et qui donne naissance au soi-disant Onslaught le Rouge, dont les velléités racistes et eugéniques font froid dans le dos. Grâce aux pouvoirs télépathiques de l'ancien mentor des X-Men, il parvient à faire se dresser les uns contre les autres un peut tout le monde, et provoque une vague de haine au niveau mondial, en exacerbant les peurs et les doutes profonds. Rien de bien original, c'est déjà cet artifice qui dominait dans les premiers épisodes de la déjà citée Uncanny Avengers. Du coup les héros s'unissent et s'en vont tabasser le bon gros méchant du moment, qui a de son coté des sentinelles d'un nouveau genre, conçu en secret par Tony Stark, et dont la caractéristique est de s'appuyer sur les vieux dossiers secrets de la période Civil War, qui permettaient à Iron Man de tout savoir des caractéristiques et surtout faiblesses de ses semblables. Le reste du scénario est une ode à la violence gratuite. Tout le monde tape, sort ses pouvoirs, tombe, se relève, et Onslaught le Rouge vacille mais reste sur pieds. Jusqu'au triomphe apparent et le coup de théâtre final qui est tiré par les cheveux, voire totalement pas crédible.
Et là commence un autre chapitre fort différent de Axis. Je parle bien entendu de Inversion. Le pitch est simple, des vilains deviennent bons, et se comportent en héros pour sauver les miches de la veuve et de l'orphelin, et des gentils deviennent fort méchants, ou adoptent un comportement cynique et violent. Iron Man est lui un cas à part, en bon entrepreneur et ancien vendeur d'armes, a t-il vraiment besoin d'un coup de pouce pour basculer du mauvais coté? Bref, on change de cavalier, et dansez messieurs. Rick Remender est capable d'être un fichu bon scénariste, et mettre sur pieds une trame complexe et ramifiée ne lui a jamais fait peur. Mais ici il est pris dans la mélasse d'un grand nombre de tie-in ou de récits dérivés, où les inversions et ses répercussions sont développées et exploitées, ce qui fait qu'il doit se contenter de la ligne directrice forte, et y aller avec la grâce de l'éléphant qui rentre dans un magasin de porcelaine. Parfois ça fait mouche et c'est pertinent (comme Magneto, qui étant depuis toujours confiné aux zones de gris, n'est pas si affecté que cela par le cours des choses, ou encore Sam Wilson, qui est tendu et coupant comme une lame de rasoir) d'autres fois c'est plus anecdotique (Thor va jouer au casino, certains méchants convertis sont peu crédibles). Les dessinateurs présents dans Axis sont tous de grosses pointures, comme Adam Kubert, qui est loin de signer là le travail le plus remarquable de sa carrière, mais assure le job facilement. Même remarque pour Terry Dodson, comme s'il n'y croyait pas totalement non plus. Et Leinil Francis Yu est une valeur sûre, pour le trait détaillé et moins la construction de ses planches. Axis s'embourbe au fil des pages et atteint son climax dans des nombreuses pages de bataille rangée, où les personnages se tapent dessus et produisent de la testostérone au litre, sans que le lecteur ait grand chose à se mettre sous les yeux, en terme de réflexion ou d'inventivité. Il s'agit clairement d'un "event" de commande, qu'il fallait faire, car déjà programmé et rentrant dans la logique du "toujours sur le coup" imposé par Marvel à ses auteurs phares ces dernières années, mais ces épisodes s'oublieront rapidement et sont à classer au rayon des comics alimentaires, bourrés de calories et pas très sains pour la santé.
Et là commence un autre chapitre fort différent de Axis. Je parle bien entendu de Inversion. Le pitch est simple, des vilains deviennent bons, et se comportent en héros pour sauver les miches de la veuve et de l'orphelin, et des gentils deviennent fort méchants, ou adoptent un comportement cynique et violent. Iron Man est lui un cas à part, en bon entrepreneur et ancien vendeur d'armes, a t-il vraiment besoin d'un coup de pouce pour basculer du mauvais coté? Bref, on change de cavalier, et dansez messieurs. Rick Remender est capable d'être un fichu bon scénariste, et mettre sur pieds une trame complexe et ramifiée ne lui a jamais fait peur. Mais ici il est pris dans la mélasse d'un grand nombre de tie-in ou de récits dérivés, où les inversions et ses répercussions sont développées et exploitées, ce qui fait qu'il doit se contenter de la ligne directrice forte, et y aller avec la grâce de l'éléphant qui rentre dans un magasin de porcelaine. Parfois ça fait mouche et c'est pertinent (comme Magneto, qui étant depuis toujours confiné aux zones de gris, n'est pas si affecté que cela par le cours des choses, ou encore Sam Wilson, qui est tendu et coupant comme une lame de rasoir) d'autres fois c'est plus anecdotique (Thor va jouer au casino, certains méchants convertis sont peu crédibles). Les dessinateurs présents dans Axis sont tous de grosses pointures, comme Adam Kubert, qui est loin de signer là le travail le plus remarquable de sa carrière, mais assure le job facilement. Même remarque pour Terry Dodson, comme s'il n'y croyait pas totalement non plus. Et Leinil Francis Yu est une valeur sûre, pour le trait détaillé et moins la construction de ses planches. Axis s'embourbe au fil des pages et atteint son climax dans des nombreuses pages de bataille rangée, où les personnages se tapent dessus et produisent de la testostérone au litre, sans que le lecteur ait grand chose à se mettre sous les yeux, en terme de réflexion ou d'inventivité. Il s'agit clairement d'un "event" de commande, qu'il fallait faire, car déjà programmé et rentrant dans la logique du "toujours sur le coup" imposé par Marvel à ses auteurs phares ces dernières années, mais ces épisodes s'oublieront rapidement et sont à classer au rayon des comics alimentaires, bourrés de calories et pas très sains pour la santé.
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