A en croire la quatrième de couverture, voici venir un album qui mêle géopolitique et science-fiction. Une sorte de parabole de la guerre froide, projetée dans un futur hypothétique. Sauf qu'en lisant les épisodes proposés à l'intérieur, on se rend compte qu'il s'agit plutôt (pour le moment) d'une enquête policière, une sorte de polar aseptisé, un huis-clos à bord d'un vaisseau spatial, le Hadrian's Wall, justement. Ce croiseur est en fait un engin qui a pour mission d'explorer différentes planètes, à la recherche de minerai à extraire, pour le compte d'une grande multinationale. Un tragique accident a coûté la vie a un des membres de l'équipage, mais très rapidement la vérité se fait jour, grâce à l'intervention de Simon Moore, une sorte de détective accroc aux antalgiques, qui a pourtant toutes les raisons du monde de ne pas souhaiter se charger de l'enquête. En effet, il a été marié avec la femme de la victime (qui était aussi accessoirement un ami très proche) et depuis les rapports avec la jolie spationaute sont des plus tendus. Pourtant il faudra bien l'interroger, elle et tous les autres membres de l'équipage (y compris la capitaine) et cela va poser un certain nombre de problèmes, exacerber les tensions, et conduire à un fort climat de suspicion, alors que les révélations commencent à tomber une après l'autre, et ne sont pas toujours favorables à qui cherche à faire tomber les masques.
Derrière tout ceci réside une uchronie, c'est à dire une version déviée de notre histoire, qui connaît un cours différent à partir d'un moment focal. C'est dans cet album l'an 1985 qui est l'épicentre de la rupture, avec une escalade de la terreur entre les Etats-Unis et la Russie, puis un conflit nucléaire. Pour soigner la plaie (et la paix) les deux super puissances se sont données la main et ont crée une première colonie spatiale, qui est à son tour, un siècle plus tard, au centre d'enjeux politiques et commerciaux qui laissent présager une nouvelle guerre froide. Mais ça c'est pour le pitch, car en réalité, on est plus proche ici d'un roman d'Agatha Christie dans l'espace, que du Red Son de Millar, ou des prémices de la quatrième guerre mondiale.
Kyle Higgins et Alec Siegel remettent le couvert après C.O.W.L, qui fut un petit succès critique apprécié. Ici on perçoit vite et bien l'héritage de tout un pan de l'histoire de la science fiction, ces films en scaphandres et dans l'espace, avec le cadre confiné de stations orbitales où rôdent les secrets inavoués et où la promiscuité devient un ennemi redoutable. Pas d'Alien qui vous dévore, mais un assassin dont les ambitions, les motivations, sont forcément liées à ce contexte politique, autrement ce serait bien surprenant. Rod Reis est le dessinateur qui se charge de donner vie à ces pages. On flirte avec un certain minimalisme, les fonds de vignette détaillés sont inexistants, et les figures sont parfois un peu rigides, cela manque de vie et de folie. S'il parvient à retranscrire avec efficacité les errements psychologiques de Simon durant son enquête, on éprouve parfois un peu de lassitude avec des planches qui se répètent, de belles couleurs froides mais qui auraient besoin d'un supplément d'âme. Ce qui résume bien Hadrian's Wall, finalement. Une lecture plaisante et bien écrite, mais qui a un arrière-goût de produit de synthèse, et ne s'emballe que (trop) peu.
Derrière tout ceci réside une uchronie, c'est à dire une version déviée de notre histoire, qui connaît un cours différent à partir d'un moment focal. C'est dans cet album l'an 1985 qui est l'épicentre de la rupture, avec une escalade de la terreur entre les Etats-Unis et la Russie, puis un conflit nucléaire. Pour soigner la plaie (et la paix) les deux super puissances se sont données la main et ont crée une première colonie spatiale, qui est à son tour, un siècle plus tard, au centre d'enjeux politiques et commerciaux qui laissent présager une nouvelle guerre froide. Mais ça c'est pour le pitch, car en réalité, on est plus proche ici d'un roman d'Agatha Christie dans l'espace, que du Red Son de Millar, ou des prémices de la quatrième guerre mondiale.
Kyle Higgins et Alec Siegel remettent le couvert après C.O.W.L, qui fut un petit succès critique apprécié. Ici on perçoit vite et bien l'héritage de tout un pan de l'histoire de la science fiction, ces films en scaphandres et dans l'espace, avec le cadre confiné de stations orbitales où rôdent les secrets inavoués et où la promiscuité devient un ennemi redoutable. Pas d'Alien qui vous dévore, mais un assassin dont les ambitions, les motivations, sont forcément liées à ce contexte politique, autrement ce serait bien surprenant. Rod Reis est le dessinateur qui se charge de donner vie à ces pages. On flirte avec un certain minimalisme, les fonds de vignette détaillés sont inexistants, et les figures sont parfois un peu rigides, cela manque de vie et de folie. S'il parvient à retranscrire avec efficacité les errements psychologiques de Simon durant son enquête, on éprouve parfois un peu de lassitude avec des planches qui se répètent, de belles couleurs froides mais qui auraient besoin d'un supplément d'âme. Ce qui résume bien Hadrian's Wall, finalement. Une lecture plaisante et bien écrite, mais qui a un arrière-goût de produit de synthèse, et ne s'emballe que (trop) peu.
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