Haunt, c'est bien sûr une création des studios McFarlane. Le célèbre canadien est d'ailleurs l'encreur des épisodes initiaux, et son style est reconnaissable entre tous, tant il transcende et assimile les crayonnés de Ryan Ottley (Invincible, pu Spider-Man). Les caractéristiques même du personnage sont équivoques : ce nouveau venu, dans les postures, le pouvoir (l'ectoplasme qui se projette et s'étend comme une toile d'araignée) et le costume, n'est pas sans rappeler Spidey (ou Venom) à la grande époque où le bon Todd gagnait ses galons de superstar du comic book, avant de s'envoler pour d'autres cieux, c'est à dire la création de la maison d'édition Image, et du désormais classique Spawn. Pour le récit en lui même, une autre grosse pointure participe à son élaboration : Robert Kirkman, l'homme dont tout le monde parle depuis que ses zombies ont affolé tous les chiffres de vente. Haunt est le type de série qui aurait allègrement dépassé les deux trois millions de copies vendues dès les premiers numéros, si nous étions encore à l'orée des nineties. Aujourd'hui, et bien qu'ayant réussi à trouver de suite son public et jouissant au départ d'une santé correcte, elle s'est finalement rangée bien sagement dans le rang, une bonne tête derrière son ainée (Spawn), avant de s'éclipser au bout de deux ans et demi. McFarlane voulait miser sur un relaunch plus gore et horrifique, puis finalement Haunt intègre l'univers de Spawn de manière définitive, comme en témoigne son apparition récente dans King Spawn, conséquence de l'extension du Spawn Universe (à découvrir chez Delcourt en 2022). Les premiers épisodes de Haunt procurent une lecture agréable et sans véritable temps mort, réussissant la prouesse d'instaurer un univers, des enjeux et une bonne dose de mystères, et cela en un nombre limité de planches. Entre un frère maudit qui se refuse de mourir (Kurt) et qui va pouvoir ainsi régler ses comptes avec un monde de l'espionnage qu'on devine forcément pourri et retors, et un autre dont l'existence bascule (Daniel) au point d'en perdre son unicité, mais d'y gagner un regain de vitalité et curieusement, d'espoir, Haunt n'invente rien de neuf mais garde toujours une narration musclée et sanguinolente qui a de quoi séduire pas mal d'inconditionnels, d'autant plus que la dream team alignée (Kirkman, McFarlane, Ottley, Capullo...) fait des envieux. De bonnes raisons, pour les retardaaires, de lorgner sur l'intégrale proposée par Delcourt!
HAUNT : L'INTÉGRALE DU PETIT FRÈRE DE SPAWN CHEZ DELCOURT
FATALE : UNE INTÉGRALE IRRÉSISTIBLE CHEZ DELCOURT
On est plus habitué à lire du Brubaker qui donne dans le polar, le vrai, mais ici l'ambition était vraiment de tenter autre chose, d'aller dans d'autres directions, d'où la sensation très nette que le récit s'en va puiser chez Lovecraft de nombreuses thématiques, tous ces moments d'horreur où clairement le surnaturel prend le dessus. L'histoire peut débuter lorsque Nicolas Lash, l'homme autour de qui gravite la base de la série Fatale, dont il sert aussi de présence récurrente, assiste aux funérailles d'un ami de son père, un écrivain du nom de Dominic Raines. Il est chargé d'être son exécuteur testamentaire, et en fouillant un peu dans les vieux papiers, il met la main sur ce qui pourrait bien être un manuscrit de premier ordre, la copie inédite d'un premier roman jamais publié, et largement supérieur à tout ce qui l'a été par la suite. Mais Nicolas ne va pas avoir le temps de décider quoi faire avec cette trouvaille, puisque le voici pris en chasse par de mystérieux individus lourdement armés, et sauvé de manière inattendue par une étrange brune capiteuse. Toutefois le couple de fugitifs fait une belle embardée en voiture, et à son réveil le pauvre Nicolas n'a plus qu'une jambe. Ce qui ne l'empêchera pas de mener l'enquête, obsédé par l'image de Jo, cette captivante étrangère qui est rentrée et sortie aussi vite dans sa vie, pour la mettre sens dessus dessous, et qui apparemment, à en juger par d'anciennes photos de Dominic, a le don de traverser les ans sans vieillir! Le lecteur va pouvoir profiter de cette capacité à résister au passage du temps, avec une histoire qui se ramifie entre plusieurs décennies, et une "héroïne" traquée par un culte monstrueux, et qui sème partout autour d'elle passions dévorantes et destruction inéluctable. C'est la minutie, le travail d'orfèvre avec lequel Brubaker sème les indices, pour organiser une grande fresque organique et magnétique, qui force l'admiration, mais on doit également souligner l'entente parfaite avec le dessinateur Sean Phillips, dont le storytelling d'une clarté absolue contraste avec les ambiances poisseuses et les ombres peu rassurantes d'Elizabeth Breitweser et de Dave Stewart à la couleur. Glauque et ultra bien charpenté, Fatale est un des titres les plus intelligents de ces vingt dernières années, et le voir revenir dans une belle intégrale, avec un bon paquet de bonus (essais d'accompagnement, les couvertures, les croquis...) est une tentation à laquelle succomber!
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : SINGES
Dans le 114e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Singes, quel genre d’animaux sommes-nous ? album que l’on doit à Aurel, édité chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
– La sortie de l’album L’incroyable histoire des animaux que l’on doit à Karine-Lou Matignon pour le scénario, Olivier Martin pour le dessin et aux éditions Les Arènes BD
– La sortie de l’album La fiancée que l’on doit à Gwénaëlle Abolivier pour le scénario, Eddy Vaccaro pour le dessin et c’est édité chez Soleil dans la collection Noctambule
– La sortie de l’album Par la forêt que l’on doit à Anthony Pastor pour le scénario, à Jean-Christophe Chauzy pour le dessin et aux éditions Casterman
– La sortie de l’album Goldorak que l’on doit à Xavier Dorison pour le scénario, au dessin conjoint de Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo et c’est édité chez Kana
– La sortie du troisième tome de la Brigade Verhoeven intitulé Alex, série que l’on doit au roman de Pierre Lemaitre, scénariste par Pascal Bertho, dessinée par Yannick Corboz et éditée par Rue de Sèvres
– La sortie de l’Intégrale de L’homme étoilée qui en signe le scénario et le dessin et c’est éditée chez Calmann-Levy
JYLLAND TOME 2 : L'ILLUSION DU POUVOIR (CHEZ ANSPACH)
Jylland, c'est non seulement la meilleure série "Vikings" du moment mais c'est assurément notre coup de cœur de l'année 2021, pour ce qui est de la BD cartonnée au format franco-belge. Publiée chez Anspach, un éditeur belge dont le catalogue commence à avoir fière allure, l'œuvre de Bruno De Roover et Przemyslaw Klosin séduit d'entrée, avec tout un ensemble de personnages particulièrement attachants et bien caractérisés, et une action qui ne connait pas de temps mort. Dans le premier tome nous avions assisté à l'ascension de Sten au rôle de chef viking de sa tribu; il était parvenu à se débarrasser de son frère, qui était l'héritier légitime après la mort du bon roi Magnulv, un père éclairé et juste, mais qui a eu l'audace le renoncer aux anciens dieux nordiques pour se convertir à la religion catholique. Un terrible affront qui a été exploité par le vile et perfide fils indigne, pour se débarrasser de tous ses adversaires. Dans le second volume nous le retrouvons donc sur le trône. Néanmoins, comme il va l'apprendre à ses dépens, l'ascension et l'accession au pouvoir sont peut-être une sinécure, par rapport à la difficulté de le conserver et de l'exercer, d'autant plus que les caisses du royaume sont totalement vides. Il y a bien le butin du dernier pillage qui pourrait permettre de payer les soldats, mais le problème c'est que Gavnar, le présumé fidèle homme de main, a caché le bien mal acquis, et malin est celui qui parviendra à mettre la main sur le précieux trésor! En l'absence d'une rémunération, l'armée commence à manifester un profond désaccord; Sten comprend qu'il n'a plus les rênes bien en main, la révolte frappe aux portes, d'autant plus que le nouveau souverain est un véritable tyran qui voit le mal partout. Il se comporte avec une cruauté sans égale, et exerce son pouvoir grâce à la peur et à la punition exemplaire, sans pour autant gagner le respect des autres. D'ailleurs le rapport avec sa propre mère va se détériorer jusqu'à un point de non-retour, sans parler de celle qui partage sa couche, la fille du plus sage conseiller du royaume, qui elle aussi devient un des rouages de la folie de Sten... ou devrait-on dire de son obsession, celle de voir le mal partout. Ce qui d'un côté le rend particulièrement antipathique, mais de l'autre lui permet d'avoir souvent un coup d'avance sur ses ennemis, et de se maintenir en place.
VENOM LET THERE BE CARNAGE : TOUT SIMPLEMENT MAUVAIS
L'aventure de Venom sur grand écran nait probablement d'un équivoque qu'il est désormais trop tard pour corriger. L'existence même du personnage est due à Spider-Man; la rivalité, le ressenti qu'Eddie Brock éprouve envers Peter Parker sont le moteur de l'action, ce qui permet de crédibiliser la fusion entre un ancien journaliste et un symbiote extraterrestre, et les motivations qui vont suivre. Le grand problème au cinéma, c'est qu'il est impossible de mettre dans le même film (pour l'instant) Venom et le Tisseur. Question de droits, de division des personnages entre différents studios, bref les conséquences, il y a maintenant de nombreuses années de cela, de la revente en petits bouts du catalogue de la maison des idées, qui au départ n'était pas franchement convaincu de la réussite du projet cinématographique. Aujourd'hui on s'empresse de remettre toutes les billes dans le même sac, mais il est trop tard, certaines trouvailles n'étaient franchement pas bonnes, voir incongrues, et Venom fait particulièrement les frais de ces décisions hasardeuses. Ici nous nous retrouvons avec un second film tout aussi bancal que le premier. Tout d'abord bien difficile de cerner le ton. Si Venom est un personnage horrifique, qui passe son temps à demander à son hôte humain de dévorer de la cervelle, comme nous autres souhaitons ingurgiter un bout de pizza, l'échange prend surtout des allures de comédie. Le spectateur est assommé par une sorte de bromance humoristique entre le journaliste et la créature, à coup de blagues éculées ou d'interventions en complet décalage par rapport à ce qui serait attendu. Certes, cela peut fonctionner et parfois ça fait sourire, mais il y a une telle profusion, une telle insistance lourdingue qu'au bout du compte on finit par se lasser et trouver cela embarrassant. D'ailleurs Tom Hardy est très loin d'offrir là sa meilleure interprétation et probablement n'est-il impliqué dans le projet Venom que pour récupérer un cachet conséquent. Ce second volet souffre également d'une écriture clairement défaillante. Si on pouvait se réjouir à l'idée de retrouver un Cletus Kasady aussi psychotique et dingue que dans les comics, et qui peut se targuer d'une vraie ressemblance physique, on est déconcerté par l'idée même qui traverse le film. Quelles sont ses véritables motivations? Un drame familial, une enfance totalement hiératique, expliquée de manière lourde et didactique au début du film, et puis plus grand-chose? Le voici en prison, dans le couloir de la mort, avec apparemment une seule idée en tête, se faire un ami de Brock. Pourquoi? Mystère, c'est ainsi. De même l'histoire sentimentale avec Shriek, la seule qui avait vu en lui un peu de potentiel quand il était encore gamin, n'offre absolument rien d'intéressant à se mettre sous la dent. Naomie Harris est particulièrement mauvaise dans ce rôle et le personnage n'offre rien en définitive, si ce n'est quelques cris de-ci de-là, dont on devine dès le départ qu'ils seront le talon d'achille de Carnage, qui est sensible à ce type de manifestation sonore. Aucune inspiration, aucun souffle, Let there be Carnage déroule en mode pilotage automatique, vers le grand mur du fond, qui se rapproche.
GIANT SIZE SILVER SURFER : REQUIEM
INFIDEL : RACISME ET PARANORMAL POUR UN ALBUM SUPERBE
BETA RAY BILL PAR DANIEL WARREN JOHNSON : GRAND SPECTACLE EN GRAND FORMAT CHEZ PANINI
Motif évident qui pousse à l'achat, le dessin. D'autant plus que Panini Comics n'a pas hésité à donner du volume à l'ensemble, avec un passage au format king size, qui est certes un peu plus difficile à caler dans la bibliothèque, mais qui permet d'apprécier avec plus de bonheur encore chaque vignette de Daniel Warren Johnson. Ce dernier n'est pas encore une supervedette aux yeux du très grand public. Même son Wonder Woman scorched Earth est plus destiné à régaler ceux qui savent. Mais l'évidence est là, le type est destiné à vite devenir un de ceux dont on ne pourra plus se passer. Chez lui la beauté et la grandiosité (Asgard tout de même) sont exprimées à travers une forme de décadence et de représentation si personnelle et peu académique qu'on a l'impression de visiter les lieux pour la première fois. Les figures hésitent entre une lassitude, une décrépitude apparente, et une grandeur, une puissance qui laisse béat d'admiration. Que ce soit le dragon Foom, momentanément marionnette pour le dieu des symbiotes, Knull, ou encore un Surtur qui jaillit de la page dans sa terrifiante présence, le spectacle est garanti. L'artiste sait aussi recourir à des détails enivrants, mettre à l'œuvre une préciosité et une minutie de premier ordre, comme lorsqu'il donne à voir le vaisseau de Beta Ray Bill, qui par ailleurs réserve une des vraies surprises scénaristiques de cette aventure, une trouvaille inattendue qui vient apporter tempérance et baume au cœur à un héros si amer et enclin à se déprécier. Empêtré dans une recherche d'estime de soi et de dignité, obligé de reformuler son identité, y compris à travers sa virilité, celui qui fut le remplaçant de Thor cherche encore et toujours sa vraie place, et traverse en ces pages une crise intime et cosmique, qui est aussi un petit bijou à ne pas manquer.
LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : BLACKSAD TOME 6 "ALORS TOUT TOMBE"
Dans le 113e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Alors, tout tombe, 6e tome des aventures de Blacksad, album que l’on doit à Juan Diaz Canales pour le scénario et Juanjo Guarnido pour le dessin, édité chez Dargaud. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
– La sortie de l’album À la maison des femmes que l’on doit à Nicolas Wild et aux éditions Delcourt dans la collection Encrages
– La sortie de l’album Aimer pour deux que l’on doit à Stephen Desberg pour le scénario, Emilio Van der Zuiden pour le dessin et c’est édité chez Grand angle
– La sortie de l’album Le droit du sol que l’on doit à Étienne Davodeau et aux éditions Futuropolis
– La sortie de l’album Ouagadougou pressé que l’on doit à Roukiata Ouedraogo pour le scénario, Aude Massot pour le dessin et aux éditions sarbacane
– La sortie de l’album Coming in que l’on doit à Élodie Font pour le scénario, Carole Maurel pour le dessin et c’est une co-édition Payot graphic et Arte éditions
– La suite de la réédition de la série Djinn avec le second cycle, baptisé Africa, série que l’on doit au scénario de Jean Dufaux, au dessin d’Ana Mirallès et c’est édité chez Dargaud
BATMAN TROIS JOKERS : QUI SONT LES JOKERS DE GOTHAM ?
RECKLESS : LE NOUVEAU JOYAU DE BRUBAKER & PHILLIPS
La vie d'Ethan Reckless n'a pas été un long fleuve tranquille. Lorsqu'il était étudiant, on pouvait le qualifier de "radical", mais en fait, s'il frayait avec la partie contestataire de l'Amérique, c'est aussi parce qu'il était au service du gouvernement; un double jeu pour le compte du FBI. Une série de tragédies plus tard, le voici qui renonce à tout. Il repart alors de zéro, cette fois-ci en exploitant une de ses particularités, celle de savoir résoudre les problèmes des autres, notamment quand ces problèmes nécessitent de prendre des largesses avec la loi. Un numéro de téléphone qui traîne dans la rubrique des petites annonces permet de le joindre et de lui exposer vos requêtes, qu'il jugera alors acceptables, ou pas (on pense à la méthode de travail d'individus comme Robert McCall dans la première et légendaire série tv Equalizer). Il faut dire que notre bonhomme n'éprouve guère plus de sentiments depuis qu'une bombe a explosé à proximité de lui. Désormais seule la colère, par moments, semble envahir son être; le reste du temps il ne ressent rien, souffre d'insomnie et ne parvient à dormir convenablement pendant quelques semaines qu'à la suite des fameuses "missions" où il s'occupe des problèmes des gens, contre financement. Des missions qui l'amènent à jouer des poings, menacer, savoir imposer une force tranquille ou une violence latente. Ethan habite depuis dans un cinéma désaffecté avec une jeune assistante, qui est aussi sa seule amie. C'est lui qui narre les rebondissements de cette histoire, qui s'ouvre sur une scène dont la pertinence sera dévoilée bien plus tard, lorsque viendra l'heure d'entamer une dernière ligne droite où les valeurs, les idées reçues, les attentes, vont êtres confrontées au chaos de l'existence et de la vérité. Le quotidien d'Ethan va premièrement basculer le jour où une ancienne flamme vient le contacter pour lui demander un service inattendu. C'est un peu comme ces vieux pull-over qui ont un fil qui dépasse... si vous avez le malheur de tirer dessus, très vite c'est tout le vêtement qui se retrouve détricoté.
SWEET TOOTH THE RETURN : UN VOLUME 4 EN FORME D'ÉPILOGUE DOUX AMER
Nous avons longtemps pensé ne plus jamais revoir Gus, Le petit hybride. Vous savez, le héros de la série Sweet Tooth de Jeff Lemire, œuvre vraiment brillante, une histoire au long cours, par moment horrifique et déprimante, mais qui se termine de manière lumineuse et inattendue. Et puis un beau jour, la série télévisée tout d'abord prévue pour Hulu se concrétise, et débarque finalement chez Netflix. Dans le même temps, l'auteur canadien (par l'odeur alléché) revient sur sa création, avec une suite qui n'en n'est pas tout à fait une, dans le Black Label de DC Comics. Cette mini série en 6 parties reprend les codes de l'aventure originelle, mais elle en change les personnages. En effet elle se déroule bien des années plus tard et tous les héros que nous avons appréciés et suivis ne sont plus de ce monde; la situation s'est inversée, puisqu'à la surface ce sont les hybrides qui dominent, alors que des poches de résistance terrienne se sont formées et survivent dans des cités souterraines. C'est là que le "Père", une sorte de dictateur illuminé aux méthodes aussi autoritaires que prétendument spirituelles, organise en grand secret, dans son laboratoire, des expériences génétiques qui visent à rendre aux "humains normaux" leur suprématie perdue. Nous retrouvons également un hybride qui ressemble comme deux gouttes d'eau à ce cher bon vieux (et pourtant jeune) Gus. Nous comprenons d'emblée que ce ne peut pas être lui, pourtant il semble en avoir les souvenirs, jusqu'à des hallucinations, avec l'apparition de ce grand gars costaud que le lecteur connait sous le nom de Jepperd. Sweet Tooth the Return a donc l'intelligence de conserver un jeu de cartes plus ou moins semblable, pour entamer une partie différente. Ici le gamin attendrissant est en fait traité comme un oiseau en cage, empêché de sortir d'un périmètre bien délimité. On lui a brandi sous le nez une menace fantomatique et on lui a fait croire qu'il était le seul dans son cas particulier. Comme toujours, c'est la compagnie de nouveaux amis, l'entraide, qui vont venir mettre à mal cette solitude et changer la donne.
UNIVERSCOMICS LE MAG' #16 OCTOBRE 2021













CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)
En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...

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UNIVERSCOMICS LE MAG' 46 Octobre 2024 / 60 pages / gratuit Disponible ici (lecture + téléchargement) : https://madmagz.app/fr/viewer/...