DEADPOOL (MARVEL NOW) TOME 1 : DES ZOMBIES ET DES PRESIDENTS

Le "merc with a mouth" de Marvel revient dans une nouvelle série, numérotée au #1, dans le cadre de l'opération Marvel Now! et que Panini publie au format mensuel et ensuite dans sa collection librairie. Le scénariste Gerry Duggan avait prévenu que son premier arc allait être l'objet de divisions parmi la critique, en raison notamment de l'emploi d'anciens présidents des États-Unis, sous la forme de zombies. Pour nous qui ne connaissons pas forcément les travers et les particularités des grands noms de l'histoire américaine, la trouvaille perd un peu de son impact subversif, mais pour peu que vous ne soyez pas un novice complet en la matière, vous allez bien vous amuser. Disons juste, pour ne pas trop en dévoiler, que l'aventure commence dans un cimetière du Missouri, avec le Necromancer qui ressuscite Harry Truman, pour que ce dernier rende à l'Amérique le prestige et les valeurs qu'elle semble avoir abandonné. Hélas, le zombie qui sort de terre est à la fois maléfique et tout puissant, et il faut l'intervention de Captain America pour en finir avec lui. Seulement voilà, l'icone de la nation qui doit décapiter un des grands noms de l'histoire américaine, ça ne le fait pas trop. Du coup le Shield contacte Deadpool dans la plus grande discrétion (façon de parler...) pour lui confier une mission aussi absurde que capitale : venir à bout de l'invasion des anciens présidents zombifiés, dont les pouvoirs mystiques pourraient bien mettre à genoux leur patrie autrefois chérie. 

Gerry Duggan et Brian Posehn font de leur mieux pour coller à l'ambiance récente du titre, et si dans un premier temps j'avais émis pas mal de réserves quand à leur capacité à produire un travail frais et drôle, j'ai eu le temps de battre ma coulpe. Car au fur et à mesure que l'action avance, que les auteurs prennent un malin plaisir à désacraliser les pères fondateurs de leur nation, et à ironiser sur toute la galerie présidentielle, les mésaventures de Deadpool, toujours aussi dingue et aux actions poussées à l'extrême (tous boyaux dehors) finissent par emporter l'adhésion. Le choix de Tony Moore est judicieux car son trait colle bien au ton de ce comic-book, lui qui est devenu un spécialiste des planches horrifiques mais démystifiées par la même occasion (FrankenCastle par exemple). Servis par de belles couleurs, ses dessins plaisent. Sa double page avec un aréopage de zombies présidents est fort réussie. Peu à peu, Duggan et Posehn ont l'ambition d'emmener Deadpool sur d'autres territoires. Les vicissitudes du mercenaire reste de la folie pure à consommer sans aucun premier degré, mais il flotte comme un étrange parfum de mûrissement du personnage, qui gagne lentement en épaisseur, en crédibilité, au sein du Marvel Universe, et n'est plus uniquement ce clown grotesque qui explose les ventes à chaque apparition, au détriment de la qualité des récits (et d'ailleurs ces mêmes ventes battent parfois de l'aile, et pour cause...). On suivra donc avec intérêt cette nouvelle série dont le premier tome est fort recommandable. 




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