WARLOCK RENAISSANCE : MARZ ET LIM POUR DE LA NOSTALGIE COSMIQUE


 Ok Boomer ! Ils sont malins chez Marvel, ils savent comment se mettre dans la poche les lecteurs nostalgiques qui ont acheté leurs épisodes mythiques des années 1990, quand l'univers cosmique Marvel était aux mains de Jim Starlin et de Ron Lim ! Après une mini série consacrée au Silver Surfer, place maintenant à Adam Warlock (Rebirth). Un épisode inconnu de l'existence de celui qui fut un temps l'être suprême de l'univers, à l'époque où il frayait en compagnie des Gardiens de l'infini et résidait temporairement sur l'île aux monstre de l'Homme-Taupe. Un épisode assez dramatique d'ailleurs, puisque dès l'ouverture on le retrouve en mauvaise posture. Un cocon est apparu (habituellement, c'est lui qui est à l'intérieur) et c'est une version féminine et vindicative qui en sort. La créature artificielle se fait appeler Eve Warlock et elle est venue remplacer sa contrepartie masculine, considérée comme imparfaite et juste une ébauche de ce qui doit venir. Les lecteurs retrouvent aussi Genis-Vell, le fils du premier Captain Marvel, alors en vogue dans les comics de la Maison des idées. Le rejeton est venu sur terre et va prêter main forte à Pip et Gamora, mais aussi au Docteur Strange, un des grands spécialiste dès lors qu'il s'agit d'investiguer dans les territoires mystiques de l'âme. Alors, vous raconter qu'il s'agit d'une aventure absolument incontournable, voire d'un chef-d'œuvre de la bande dessinée super-héroïque, ce serait clairement vous prendre pour des imbéciles. Mais je l'admets, je fais partie de cette catégorie de Marvel fans qui pour des raisons d'âge et de souvenirs attendris achètent de toute manière tout ce qui concerne Adam Warlock. On est bête en vrai, quand on vieillit. 


Cette aventure est donc l'occasion de rencontrer Eve Warlock, une version améliorée, upgradée d'Adam, qui voit le jour grâce aux bons soins du Maître de l'évolution, un de ces personnages un peu dingues, conséquences d'une période de créativité débridée et d'idées complètement fantasques mais fonctionnelles, que Marvel a eu en abondance à la bonne époque du Silver puis du Bronze Age. Ron Marz revient à ses vieux amours, c'est-à-dire écrire du cosmique, tandis que Ron Lim reste fidèle au poste et égal à lui-même. On peut difficilement trouver ses planches impressionnantes mais elles font le job, assurément, et conservent toujours cette empreinte très identifiable, même si l'encrage de Don Ho lui sied moins que celui d'un Tom Christopher de la grande époque. Le grand mérite de cet album, c'est de nous montrer à quel point Warlock est régulièrement sur le point de tout abandonner : c'est un héros malgré lui, sur les épaules de qui repose une charge la plupart du temps trop lourde, dont il se débarrasserait bien volontiers. Le monde de l'âme, dans lequel il se réfugie parfois volontairement, souvent parce qu'il y est replongé de force, agit comme un baume cicatriciel mais aussi comme une sorte de prison conceptuelle, dans laquelle le personnage préfère être enfermé plutôt que d'affronter l'âpreté de l'existence. Warlock, il est un peu comme nous tous; devant l'adversité, il semblerait souvent si simple de jeter l'éponge et de retourner dormir, en fermant les rideaux et les volets et en attendant des jours meilleurs. Mais il faut affronter l'adversité, il faut savoir se relever. C'est un peu le destin d'Adam, l'éternelle résurrection d'un personnage christique, qui même lorsqu'il traverse une histoire sans grands enjeux, parvient toujours à attiser notre intérêt.


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