ULTIMATE AVENGERS HS 3 : Les New Ultimates de Loeb et Cho

Lève la main celui qui n'a pas pris son pied avec la première série des Ultimates, celle dirigée de main de maître par Mark Millar et Brian Hitch ! Après une fin de parcours bien moins brillante, sous la houlette de Jeph Loeb, et le cataclisme complet provoqué par Ultimatum, le titre revient enfin en kiosque avec une nouvelle dénomination (New Ultimates) et toujours le même démiurge à bord, Loeb, qui cette fois s'efforce de donner un peu plus de profondeur à son récit. Les Ultimates sont au plus bas, et les quelques membres rescapés ont le moral dans les chaussettes. On retrouve donc Tony Stark, dont le cancer est en phase de rémission, et qui couche avec son patron, la belle Carol Danvers du Shield. Hawkeye, qui a perdu nombre d'amis et sa famille, et doute totalement du bien fondé de l'équipe, dans de telles circonstances. Walkyrie, éprise de Thor et désespérée à l'ide que son amour est porté disparu, ou pire, mort. Et la mystérieuse Zarda, qui n'inspire pas forcément la confiance. Après un bref combat contre une nouvelle équipe de surhommes venus de nul part (Les Défenseurs, avec entre autres la version Ultimate de Luke Cage et de Hellstrom, fils de Satan), les New Ultimates vont tomber dans le piège tendu par Loki, prince du mensonge, et la belle Enchanteresse. Principalement les membres féminins de l'équipe, qui confrontés à leurs peurs, leurs désirs, et une version distordue de la réalité (une spécialité de Loki), vont perdre la boule et s'en prendre avec pertes et fracas à leurs coéquipiers désemparés. L'aide de Thor serait donc la bienvenue pour rétablir un peu d'ordre, mais ce dernier trouvera t'il une porte de sortie pour s'enfuir du Walhalla, royaume des défunts nordiques, gouverné par Hela. Et si c'est le cas, à quel prix? A peine de retour, nos héros sont déjà dans la mouise jusqu'au coup...


C'est donc Jeph Loeb qui tire les ficelles dans ce come-back des Ultimates. Le même qui les avait poussé dans la tombe, après des débuts en fanfare grâce à Millar. Ici, nous notons une amélioration sensible dans l'intrigue et la manière de progresser dans l'histoire. Pour le premier épisode, l'auteur n'hésite pas à utiliser sa propre expérience du cancer (son fils en est décédé) pour rendre le discours de Tony Stark plus poignant et parlant. C'est réussi. Il insuffle aussi un certain humour à la dynamique entre les membres, et les dialogues sont souvent savoureux. Sous les pinceaux de Frank Cho, les héroïnes sont particulièrement bien dotées en capacité pulmonaire. De Hela, reine des enfers, à Zarda, ses figures féminines sont très voluptueuses, toutes en rondeurs provocantes, une ode à la générosité. Pour le reste il est efficace et son style s'adapte sans problème à l'ambiance de cette série. Reste à régler le problème des Défenseurs. Ils apparaissent et disparaissent aussi vite dans le récit, et on aurait bien aimé en savoir plus de suite, sans avoir à patienter qui sait combien de temps. Prochain rendez-vous avec les Ultimates, dans la revue Ultimate Avengers 10, où nous pourrons lire la mini série Ultimates Avengers Vs New Ultimates. Tout un programme!

Rating : OOOOO

ALPHA FLIGHT (LA DIVISION ALPHA) : LES CANADIENS ENCORE RECALES !

Si vous cherchez une équipe qui a la "lose attitude", vous avez trouvé! Pauvres héros canadiens, depuis toujours benjamins d'une partie du lectorat de Marvel, sans que celle ci soit assez conséquente et motivée pour empêcher que les différentes séries consacrées à la Division Alpha ne connaissent une fin prématurée. Et ce sera encore le cas, avec l'on-going actuelle, qui fermera ses portes en janvier avec le numéro huit! Tout avait pourtant bien commencé, sous la houlette de John Byrne, alors en plein âge d'or personnel. Dans les années 80, et pendant 28 mois consécutifs, Byrne donna un peps inédit et inattendu à Alpha Flight, la première équipe de super héros canadiens, se concentrant principalement sur un ou deux membres à la fois, prenant ainsi le temps de caractériser chacun de ces derniers, et de tisser des intrigues remarquables et poignantes (comme Marrina et le Prince des mers, la première citée transformée en un monstre acquatique, ou la mort de Heather McNeil, leader de la formation). Même après le départ du grand John de la série, les Alphans connurent d'autres hauts, et de nombreux bas, mais accueillirent de grand noms du comic-books, parfois en attente d'eclosion (Jim Lee, Scott Lobdell, Fabian Nicieza, entre autres...). L'équipe se renouvelait sensiblement, proposait régulièrement de nouveaux membres et put même se targuer d'une sorte de "réserve", la Division Beta, contrôllée par le gouvernement canadien.

En 1997, les AF reviennent grâce à Steven Seagle et Ducan Rouleau, principalement. Le roster est très différent de celui d'origine (bien que Heater et le nain Puck soient de la partie) et le plot est centré autour du Département H (services secrets canadiens), et oscille entre espionnage, trahisons, et actions super héroïque. Après avoir suscité l'enthousiasme les premiers mois, le titre disparait à la surprise générale après une vingtaine de parutions.

En 2004, Marvel affiche la couleur. Voilà venir des "All new all different Alpha Flight". La nouvelle formation est recrutée par Sasquatch, le yéti poilu du Canada, mais les choix et l'orientation choisie s'avèrent d'emblée déficitaires. Le public ne suit pas vraiment, et une tentative maladroite de faire revenir certains personnages plus illustres en cours de route n'arrange pas les choses. Fin de la partie après douze numéros, la version 3.0 est encore plus brève dans la durée que la précédente.



En 2007, une mini série en cinq parties, Omega Flight, donne un instant l'illusion que les Alphans pourraient redevenir une valeur sure. Mais là encore ce ne sont pas les personnages d'origine, qui viennent de subir les assauts mortels de Michael Pointer, investi par la force du "collectif", sur le pages des Vengeurs. Alors les lecteurs boudent, et ne se mobilisent guère. Fin de parcours définitive?

Pas vraiment. En 2010, Chaos War est un prétexte parfait pour faire revenir certains héros d'entre les morts. La Division alpha en profite pour retrouver plusieurs de ses membres (Shaman, Vendicator...) et se régénérer, en même temps que Fear Itself. Consécutivement au grand "event "Marvel, le titre est englobé dans les nombreux tie-in prévus, au point que la mini série intialement décidée ne soit transformée en un titre durable et régulier. Si durable qu'il vient d'être fauché en plein vol, et nous laissera avec le huitième rendez-vous (ce qui après tout était bien l'intention de départ, donc finalement Marvel n'a fait que confirmer la frilosité de ses choix de base). Après ça, qui oserait encore parier un kopeck sur un retour viable des rois de la lose canadienne ?





Un communiqué qui fait rire jaune, aujourd'hui : ICI

MARVEL MASTERWORKS : WARLOCK vol.2 par Jim Starlin

Pour ce second volume des Marvel Masterworks consacrés à WARLOCK, place à un grand Artiste pour qui le A majuscule est de rigueur : Jim Starlin. Qui récupère le personnage, après le relatif echec des premiers épisodes publiés peu auparavant, et présentés dans le premier volume. Avec Starlin, Adam Warlock devient encore plus tourmenté, passioné, agité, émotivement friable, mais toujours héroïque. Cette fois, c'est l'Eglise Universelle de la Vérité qui se dresse sur son chemin. Un culte qui n'accepte aucun opposant, aucun mécréant, et fait des prosélytes à travers le cosmos; qui ne se convertit pas à de fortes chances de ne pas survivre. A la tête de cette secte de grande envergure, nous découvrons le Mage, "The Magus", qui s'avère être en fait une autre version de Warlock lui même : la part négative de son être, celui qu'il deviendra dans le futur. En somme, pour anéantir son ennemi, il faudrait qu'Adam se supprime de ses propres mains! Il n'est pas seul dans son combat. De nouveaux personnages viennent enrichir la saga, et vingt ans plus tard, ce sont encore eux qu'une autre génération de lecteurs retrouvera durant le majestueux "Infinity Gauntlet". C'est ainsi qu'entrent sur scène Pip le Troll, dont la gouaille et l'inconscience contrebalance efficacement le sérieux et la gravité d'Adam. Et encore Gamora, qui s'autodéfinit la femme la plus dangereuse de l'univers, et dont la réputation ne semble plus à faire (le premier soldat qu'elle alpague tremble comme une feuille à sa seule vision!).

 En face, la Mage, donc, mais aussi la Grande Matriarche, qui gouverne temporellement cette Eglise profane. Starlin plonge à pleines mains dans ses thèmes de prédilection. Le religieux est decliné sous toutes ses formes, la remise en question des croyances personnelles et la relativité des buts de chacun. Ici, même l'ennemi est parfois de bonne foi lorsqu'il tente de convertir Warlock (le juge Kray-Tor) et quand celui ci le met hors d'état de nuire, grâce à sa gemme de l'âme, il se rend compte que son geste n'a rien de louable ou d'héroïque, et la culpabilité l'assaille lourdement. Est galement de la partie le perfide Thanos, dont Starlin nous renarre les origines avec audace, en faisant intervenir sur deux pleines pages Captain Marvel, pour un résumé inattendu durant lequel il s'adresse directement aux lecteurs. Starlin qui n'hésite pas non plus, à un autre moment, à abandonner la forme classique de la bande dessinée, pour synthétiser le menu des épisodes précédents, cette fois par la biais d'un long texte en marge d'une illustration psychédélique recoupant la folie qui guette Adam Warlock. L'auteur donne sa pleine mesure avec une gallerie incroyables d'intervenants, tous aussi cultes et originaux les uns que les autres, des dessins clairs et racés, très lysergiques et en insufflant une certain forme de philosophie poétique et cosmique, une ode au sacrifice, au renoncement, à l'acceptation de la diversité et de la folie, par moments. Un album monumental, incontournable, dont la publication en Vf devrait être une priorité, une urgence, que dis-je, une obligation ! Panini a déjà réalisé l'importance de la chose, en proposant aux lecteurs italiens un Omnibus des plus alléchants, consacrés à Adam Warlock. La France attend le sien. Et peut toujours se rabattre sur le second Masterwork pour payer son tribut au géant Jim Starlin.

Rating : OOOOO



MARVEL STARS HS 1 : FEAR ITSELF C'est parti (ou presque)

On en a beaucoup parlé ces mois derniers, et l'heure est enfin venue, pour les lecteurs français. FEAR ITSELF débute officiellement ce mois ci, sous la forme d'un hors d'oeuvre léger (48 pages, mais plus de quatre euros...) censé nous ouvrir l'appétit. Il s'agit du premier numéro hors série de la revue Marvel Stars, et pour l'essentiel, il est composé d'un one-shot introducteur, intitulé Book of the Skull. Le Skull en question, c'est bien sur Crâne Rouge, qui n'est plus de ce monde (pour le moment, nous sommes dans un comic-book), mais qui a laissé derrière lui une héritière : Sin, sa fille. Cette dernière aussi n'a guère eu de chance récemment, puisqu'elle est horriblement défigurée, et ressemble à une caricature de grand brulé. Epaulée par le Baron Zemo, un autre des vilains classiques issus des rangs des ennemis de Captain America, elle se rend dans le désert egyptien, sur les traces d'une arme très convoitée, qui fut autrefois possession du paternel. C'est là aussi qu'elle retrouve un mystérieux grimoire, dont la reliure pleine "peau" mérite totalement cette appellation, puisque réalisée à partir de l'épiderme d'atlantes massacrés. Un long flash back nous permet de retrouver Steve Rogers et Bucky Barnes en action, contre les nazis honnis, ainsi qu'un Namor impulsif, comme à son habitude. Le récit mêle ésotérisme et action de guerre, et Brubaker confirme qu'il est à son aise dans ce milieu spécifique, avec des héros qu'il connait comme ses poches. Autre bonne nouvelle, Scott Eaton est bien meilleur dessinateur aujourd'hui qu'à ses débuts pour Marvel, quand il produisait des planches repoussantes, dans les années 90.

Le lecteur aura le choix : lire ou ne pas lire ce hors série, qui n'est pas capital pour la compréhension de ce qui va suivre. Disons qu'il s'agit juste d'un complément intrigant, pour ceux qui veulent tout savoir du grand event à venir. En complément de la chose, Panini nous sert aussi deux très brèves histoires tirées de I am an Avenger #5 qui sont elles aussi dispensables, à bien y repenser. En somme, voilà une parution à recommander à ceux qui ont vraiment l'intention de se gaver de Fear Itself, ou tremblent d'impatience. Les autres peuvent tout aussi bien patienter un mois de plus, quand le grand feu d'artifice sera tiré en fanfare. Pour information, c'est ce mois-ci que Fear Itself se conclut, aux Etats-Unis. Du reste, les lecteurs réguliers ont probablement déjà lus, sur ce site, les différents compte rendus qui ont émaillé ces mois de déroute superhéroïque.

Rating : OOOOO

MARVEL MASTERWORKS : WARLOCK vol.1 par Roy Thomas et Gil Kane

A l'orée des années 70, Marvel décide de se lancer à la conquête des étoiles, avec de nouveaux personnages, plus en phase avec la société en devenir (biberonnée au LSD), et insère dans son panthéon une etrange créature aux ambitions christiques et auto-destructrices, WARLOCK. Au départ, celui ci est simplement nommé "Him", c'est à dire "Lui". Fruit d'une expérience scientifique sans morale, il nait à l'âge adulte, doté d'un pouvoir incommensurable, mais sans aucune expérience, perdu dans un univers qu'il ne parvient pas à appréhender dans toute sa complexité. Fuyant ses créateurs, qu'il chatie au passage, "Him" s'enfonce dans les étoiles, et se met en chasse, fort naturellement, d'une compagne pour tromper sa solitude. On ne peut lutter contre les instincts les plus grégaires! Le problème, c'est quand il jette son dévolu sur Sif, la belle et redoutable guerrière d'Asgard, déjà promise au Dieu du Tonnerre, Thor himself. Des étincelles sont à prévoir! Hormones en ébullition à part, Warlock va devoir se trouver une mission, un but dans la vie, un foyer où exercer ses talents et où donner un sens à son existence. Cap donc sur la Contre-Terre, réplique de notre planète, bâtie artificiellement par le Maître de l'Evolution, un ancien scientifique élevé au rang de demi-Dieu. Là, il va pouvoir fouler le sol d'un nouvel Eden, en compagnie d'animaux dont le potentiel génétique a été amélioré et stimulé, pour en faire des créatures antropomorphes, de modernes primitifs censés créer un monde meilleur.
Mais le ver est dans la pomme : la présence de l'Homme Bête, une sorte de loup humain guidé par ses plus bas instincts, qui se rêve en dictateur absolu. Warlock reçoit aussi une arme formidable, le joyau de l'âme, une pierre verte qui une fois apposée sur son front, lui permet de dominer la psyché de ses adversaires. Un de ses joyaux de l'infini qui feront, bien des années plus tard, les délices des lecteurs de la grande quête de Thanos vers la toute puissance universelle. Ici, nous lisons des épisodes fondamentaux pour le mythe des sagas spatiales Marvel. C'est là que nait et prospère la première mouture d'Adam Warlock, même si la représentation qu'en fait Gil Kane n'est pas toujours totalement convaincante. Ses caractéristiques de base sont toutefois déjà ébauchées, comme ce stratagème narcissique : se laisser crucifier (comme qui vous savez) et ressusciter trois jours plus tard (c'est original) pour venir à bout de son ennemi l'Homme Bête. La série mêle religiosité, prise de conscience libertaire, et fantaisie débridée, dans un joyeux mélange typique de l'époque. Mais elle n'obtient pas le succès escompté et très bientôt, Marvel décide d'interrompre sa publication, et doit même finir les intrigues en cours sur les pages de l'Incroyable Hulk, pour ne frustrer personne. Si Warlock est tout de même parvenu à marquer les esprits et à parvenir jusqu'à notre époque, c'est aussi parce qu'après ce premier volume, nous traiterons du second très prochainement : Il sera signé Jim Starlin. Tout est dit !
Rating : OOOOO

THE HUNTRESS #1 : DE GOTHAM CITY A NAPLES ...

En marge de l'orgie de nouveaux titres réguliers (52), Dc comics propose depuis quelques jours le premier numéro de THE HUNTRESS, une mini série en six parties, liée à l'univers de Batman, qui soit dit en passant n'a jamais autant eu de spin-off et de rejeton divers et variés! Comme son nom l'indique, Helena Bertinelli est d'origine italienne, et la voici de son retour dans la belle Botte, mais certainement pas pour y passer de tranquilles vacances. C'est à Naples que nous retrouvons la "chasseuse", où elle va se retrouver très vite impliquée dans un réseau de trafiquants d'armes et de prostitués du Moyen-Orient, qu'elle va devoir s'efforcer de mettre à mal. La "marchandise" est bien entendu destinée à être revendue à Gotham, c'est pourquoi l'héroïne est de sortie, bien décidée à couper l'herbe sous le pied des criminels. Une trame linéaire et simpliste, pour un effort de compréhension minimal. Cette lecture est à la portée de tous. Ce qui m'a amusé, moi, c'est de voir et de lire l'opinion que l'auteur, Paul Levitz, peut avoir de l'Italie actuelle. Loin des clichés spaghettis et gondoles à Venise, le scénariste pointe d'entrée la puanteur qui règne à Naples (il se sera laissé influencé par les images des ordures répandues dans les rues de la ville?) et lorsqu'il organise la rencontre entre Helena et les journalistes locaux, ceux ci ne semblent pas très motivés ni très pressés de l'aider dans ses recherches. La vision d'une presse italienne muselée et inerte, apathique et s'accomodant d'une politique anarchique et déviante? Certes, Levitz n'évoque pas le scandale Berlusconi et les filles faciles, ni l'économie chancelante, mais il ecrit un comic-book, pas une charge personnelle contre l'Italie, on ne lui en tiendra guère rigueur. Si même dans la Bd le mythe du "Bel paese" en sort écorné, où allons nous, je vous le demande. Pour retourner fréquemment à Naples, je peux vous garantir que ce qui frappe le plus, dans le Sud de l'Italie, c'est à la fois le manque de réaction citoyenne, le fatalisme couplé à la paresse des couches populaires, et la totale incapacité de la classe gouvernante (souvent par intérêt personnel) de remédier à une situation précaire. Le plus beau pays du monde, dévoré par ses démons intérieurs. Pour revenir à notre sujet de départ, saluons les dessins clairs et sans bavure de Marcus To, qui contribuent à rendre la lecture agréable. Une première mini série sympathique et qui met à l'honneur une femme, encore une, après Batgirl, et Batwoman. Gotham est pour la parité, et ses héroïnes n'ont pas le temps de chômer.


SEMIC BOOKS : WONDER WOMAN HIKETEIA

Avis à tous les amateurs de fantasmes sado-masochistes : que penseriez-vous du scénario suivant ? Vous devez vous agenouiller aux pieds d'une brune sculpturale, une demie déesse, et prêter allégeance tout en remettant votre vie entre ses mains expertes, et en récitant le serment d'usage vous enlacez une de ces jambes bottées, alors qu'au dessus de votre nez flotte un lasso prometteur... Pour la suite, libre à vous d'inventer... Cette cérémonie pour le moins suggestive porte un nom, dans la tradition greque, c'est l'Hiketeia.
Dans un quartier trouble de Gotham, après une lutte farouche, une jeune femme poignarde un homme... Rapidement elle est pourchassée par Batman, elle réussit à lui échapper. Quelques jours plus tard, elle trouve refuge chez Wonder Woman et se place sous sa protection par ce rite antique, ce serment d'allégeance qui lie aussi bien le contractant que le contracté.
Le problème pour notre belle Amazone, c'est que Batman, un des ses plus chers collègues et amis, et bien décidé à ramener l'assasine chez elle, pour que la justice puisse être rendue. Liée par son serment, Wonder Woman ne peut donc pas livrer celle qui s'est offerte à elle, et va devoir la protéger, d'autant plus que derrière ses crimes se cache des motifs qui ne vont pas la laisser indifférente non plus. Au risque, cruel dilemme digne des tragèdies greques, de devoir affronter Batman dans un périlleux duel qui n'a plus rien d'amical...

Greg Rucka connait bien ses classiques mythologiques, et cela se sent, notamment quand il convoque les Errinyes, ces figures de la vengeance, qui viennent hanter les coupables jusqu'à les porter au bord de la folie. Il est épaulé efficacement aux dessins par JG Jones, qui évite de tomber dans le piège classique de ceux qui doivent illuster Wonder Woman, à savoir transformer leurs planches en tentatives ratées de faire du porno-soft ( ou du porno-chic, à vous de juger ) pour ados frustrés. L'action est subtilement dosée, la tension narrative toujours palpable, et les personnages agités par des sentiments et des convictions qui les rendent crédibles. Cet album est d'autant meilleure facture qu'il fait parti du catalogue Semic, il n'y pas si longtemps bradé ( 3 euros, c'est même offert! ) dans de nombreux supermarchés Auchan et Carrefour. Je me rappelle notamment que ces albums étaient présentés durant la période estivale, il y a deux ans, et que j'avais pu en acheter un certain nombre (au moins une dizaine) pour une somme modique qui avait presque fait rire mon porte-monnaie. Du coup, en écumant les forums d'echange et de passionnés, ne vous laissez pas berner. Ce très bon Hiketeia de devrait pas vous coûter plus de quelques euros, pour un fort agréable moment de lecture.

PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...