A l'orée des années 70, Marvel décide de se lancer à la conquête des étoiles, avec de nouveaux personnages, plus en phase avec la société en devenir (biberonnée au LSD), et insère dans son panthéon une etrange créature aux ambitions christiques et auto-destructrices, WARLOCK. Au départ, celui ci est simplement nommé "Him", c'est à dire "Lui". Fruit d'une expérience scientifique sans morale, il nait à l'âge adulte, doté d'un pouvoir incommensurable, mais sans aucune expérience, perdu dans un univers qu'il ne parvient pas à appréhender dans toute sa complexité. Fuyant ses créateurs, qu'il chatie au passage, "Him" s'enfonce dans les étoiles, et se met en chasse, fort naturellement, d'une compagne pour tromper sa solitude. On ne peut lutter contre les instincts les plus grégaires! Le problème, c'est quand il jette son dévolu sur Sif, la belle et redoutable guerrière d'Asgard, déjà promise au Dieu du Tonnerre, Thor himself. Des étincelles sont à prévoir! Hormones en ébullition à part, Warlock va devoir se trouver une mission, un but dans la vie, un foyer où exercer ses talents et où donner un sens à son existence. Cap donc sur la Contre-Terre, réplique de notre planète, bâtie artificiellement par le Maître de l'Evolution, un ancien scientifique élevé au rang de demi-Dieu. Là, il va pouvoir fouler le sol d'un nouvel Eden, en compagnie d'animaux dont le potentiel génétique a été amélioré et stimulé, pour en faire des créatures antropomorphes, de modernes primitifs censés créer un monde meilleur.
Mais le ver est dans la pomme : la présence de l'Homme Bête, une sorte de loup humain guidé par ses plus bas instincts, qui se rêve en dictateur absolu. Warlock reçoit aussi une arme formidable, le joyau de l'âme, une pierre verte qui une fois apposée sur son front, lui permet de dominer la psyché de ses adversaires. Un de ses joyaux de l'infini qui feront, bien des années plus tard, les délices des lecteurs de la grande quête de Thanos vers la toute puissance universelle. Ici, nous lisons des épisodes fondamentaux pour le mythe des sagas spatiales Marvel. C'est là que nait et prospère la première mouture d'Adam Warlock, même si la représentation qu'en fait Gil Kane n'est pas toujours totalement convaincante. Ses caractéristiques de base sont toutefois déjà ébauchées, comme ce stratagème narcissique : se laisser crucifier (comme qui vous savez) et ressusciter trois jours plus tard (c'est original) pour venir à bout de son ennemi l'Homme Bête. La série mêle religiosité, prise de conscience libertaire, et fantaisie débridée, dans un joyeux mélange typique de l'époque. Mais elle n'obtient pas le succès escompté et très bientôt, Marvel décide d'interrompre sa publication, et doit même finir les intrigues en cours sur les pages de l'Incroyable Hulk, pour ne frustrer personne. Si Warlock est tout de même parvenu à marquer les esprits et à parvenir jusqu'à notre époque, c'est aussi parce qu'après ce premier volume, nous traiterons du second très prochainement : Il sera signé Jim Starlin. Tout est dit !
Rating : OOOOO
Ah ces épisodes de Warlock.J'ai aimé dans le sens où on voit bien le statut de messie que Warlock doit porter sur ses épaules et qui lui pèsera pour le restant de sa vie!
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu es au courant,mais Panini Italia va sortir un omnibus compilant les 2 masterworks.Ah si Panini France pouvait faire la même chose (en VF bien sûr ^^).J'ai les 2 albums mais je serais aux anges avec une compil pareille!!
C'est exact. L'Omnibus proposé par Panini en Italie a de quoi faire saliver tous les lecteurs de la VF. Je sais de quoi je parle, je l'ai eu en main, bien que je ne l'ai pas acheté (j'ai déjà ces épisodes mythiques). Demain j'aborderai d'ailleurs le second Masterwork, par Jim Starlin, et on passera là à l'excellence la plus pure!
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