SECRET AVENGERS #1 : LA REVIEW

Je suis comme vous, à chaque fois qu'un film produit par les studios Marvel, où mettant en scène un de ces héros aux costumes bariolés sort au cinéma, je me précipite en salle pour le voir. Il n'empêche : l'impact du cinéma sur nos comic-books de papier reste à mon sens globalement négatif. Avec Secret Avengers, qui redémarre au numéro 1 dans le cadre de l'opération Marvel Now!, j'ai encore de quoi pester. Tout d'abord le cast. On trouve dans cette "nouvelle équipe" le fils de Nick Fury, qui porte désormais le patronyme de son père. Introduit dans la continuity comme un cheveu sur la soupe, il n'est là que pour justifier la présence d'un Fury black et bandeau sur l'oeil sur grand écran, rien d'autre. L'agent Coulson, ensuite, qui est dans le nouveau titre celui qui est chargé de recruter les nouveaux membres du team. Je n'ai jamais compris pourquoi tant de fans tissent ses louanges : il s'agit d'un personnage passe-partout, assez lisse et superficiel, sans aucune aspérité ni potentiel réel à développer. Le voici implanté désormais dans nos lectures, sans que jamais sa présence ne soit absolument requise. 
Pour l'histoire, autrement? Une énième mission barbouze, en Hongrie ce coup-ci, pour stopper un trafiquant d'armes versé dans les arts occultes, et qui compte monnayer sa technique de téléportation aux terroristes d'Al Qaeda. C'est la raison pour laquelle le Shield a fait appel à Clint Barton et la Veuve Noire, qui sur le terrain vont faire équipe avec Nick Fury, le nouveau Nick, cinéma oblige. Nos héros ont reçu un implant particulier : des nano-particules qui effacent le souvenir de leur implication, en cas de déroute ou de gros pépin durant leur mission. Très efficace et prévoyant, car Hawkeye est salement touché à la poitrine, et subi l'interrogatoire musclé et douloureux de son geôlier, qui aimerait bien savoir ce qu'il fait là, et pourquoi. La Veuve pourra t-elle intervenir à temps et sauver son camarade? Je ne veux pas être méchant avec Nick Spencer, mais j'ai déjà lu ce genre de truc des dizaines de fois ces dernières années, alors je m'attends à plus d'originalité dans les prochains mois. Saluons tout de même le travail sérieux et appliqué d'un Luke Ross en grande forme, qui met le tout en images avec talent. Du coup Secret Avengers est loin d'être un mauvais titre, mais il n'entre juste pas dans mes cordes et dans mes attentes du moment. 


LES BREVES AVENTURES DU MINI SUPERMAN DE 1958

Grâce à nos amis de Comicbookressources.com, nous allons aujourd'hui faire la connaissance d'un des super-pouvoirs les plus surprenants, et pour ne pas dire absurde, que Superman aie jamais manifesté. Tout cela remonte à Superman 125, en 1958.
Jerry Coleman, Wayne Boring, et Stan Kaye écrivent cette histoire, où tout commence par un tremblement de Terre à Metropolis, que notre héros règle en vitesse, avant qu'il ne découvre un astronef...


Les pouvoirs de Superman semblent être affectés par l'explosion de l'aéronef, et mis à part son invulnérabilité, il n'y a plus grand chose qui fonctionne. Cela dit, des rayons lui sortent des mains, et ça, c'est nouveau!


Surprise! En fait, Superman devient capable de projeter une version miniature de lui même, qui elle détient tous ses pouvoirs originaux. Du coup, c'est le petit gars qui va devoir passer à l'action, pendant que l'original regarde...


Comble de l'histoire, Superman finit par se sentir inutile, voire même jaloux de la réplique miniature, qui fait tout le boulot, pendant que lui n'est plus capable de grand chose de bien.


Comment tout cela va t-il se terminer? Et bien c'est assez triste, mais notre grand héros ne va pas hésiter à sacrifier son petit compagnon en l'envoyant contre un boulet de kryptonite, à une mort certaine. Une manière comme une autre de se débarrasser d'un rival qui lui faisait de l'ombre? Après la mort de l'avatar, Superman retrouve ses pouvoirs, et son statut. Mais sa décision finale n'est pas jolie jolie. Jaloux!!!


MARVEL DELUXE : AVENGERS LA CROISADE DES ENFANTS

Le contenu :
Où est donc passée la Sorcière Rouge? La question est d'importance. Depuis que la belle Wanda a connu une dépression des plus turbulentes, et a annulé les pouvoirs de 99% de la population mutante, plus personne n'est capable de dire où elle se terre. Les recherches se poursuivent mollement, et il faut attendre l'implication d'un groupe de jeune héros, les Young Avengers, pour enfin faire avancer les choses. Ce n'est pas un hasard si ce sont ces derniers qui se bougent les fesses. En leur sein évoluent deux membres particuliers, Wiccan et Speed, que tous considèrent comme les fils de la Sorcière (ces deux jumeaux qu'elle avaient dans les années 80, et qui disparurent par la suite, entraînant la mère dans les affres de la dépression). Les véritables Vengeurs, les aînés, sont plutôt préoccupés par les plans de ces gamins, et souhaitent pouvoir contrôler leurs ambitions, mais peine perdue, la jeunesse est audacieuse et irrespectueuse, d'autant plus qu'elle reçoit l'aide impromptue de Magneto, qui est aussi le père de Wanda (il vaut mieux connaître la généalogie Marvel, parfois). Les recherches vont aboutir du coté de la Latvérie, un état fictif de l'Europe de l'Est, où règne d'une main de fer un certain Fatalis. Mais que ferait donc notre Scarlet Witch chez l'ennemi préféré des Fantastiques? En réalité, cette "croisade des enfants" devient vite un exercice de style intéressant même si un peu forcé : résumer toute la carrière de la Sorcière, ses coups d'éclat et ses manquements (ses enfants, son mariage avec la Vision, ses faiblesses psychologiques, ses pouvoirs démentiels) pour enfin apporter une conclusion cohérente et en phase avec la continuity Marvel, qui faisait défaut depuis la fin de House of M et la privation des mutants de leurs dons génétiques. Ce n'est pas une sinécure, croyez-moi!

Notre avis :
The Children's Crusade est une mini série en 9 parties, publiée en 2011, et qui a subi quelques retards dans sa parution régulière. Tant bien que mal, le duo Heinberg / Cheung est parvenu à livrer un final crédible, rehaussé par les dessins clairs et fort agréables du second cité. Sa version de Wanda Maximoff est aussi sexy que délicate, et les fonds de case, les décors, les costumes des héros, tout est dépeint avec une minutie fort appréciable pour ce type de production finalement mainstream. Le destin réservé à la Sorcière Rouge, et l'entrée en scène de Fatalis, sont toutefois discutables. Même si l'ensemble est assez finement expliqué et résulte crédible au final, il est clair que le public aurait préféré un retour sur le devant de la scène différent pour celle qui a privé les mutants de leurs pouvoirs. De même, les Young Avengers, dans la dynamique des faits, se résument souvent à la portion congrue, à savoir les deux frères Wiccan et Speed, et également Hulkling, le "petit ami" du premier cité. Une relation drôle et bien écrite, probablement aussi parce que le scénariste est homo-sexuel et fier de l'être, et milite pour cette cause au grand jour et avec intelligence. Cette Croisade est de récente publication en kiosque, chez Panini, et c'est assez surprenant de la retrouver aussi vite dans le format Deluxe, mais ne boudons pas notre plaisir, car c'est incontestablement, en dépit des défauts déjà abordés, une lecture vivifiante et agréable, qui contribuera à apposer un point final à des années d'intrigues et de fausses pistes. Wanda Maximoff ne pouvait rester plus longtemps dans le cône d'ombre de l'univers Marvel : elle est bien trop belle pour cela.


UNCANNY X-MEN #1 : LA REVIEW

Scott Summers est toujours à la tête des X-Men, mais ce qui reste de "ses" X-Men est bien différent de ce à quoi nous sommes habitués. Il en reste quoi, alors? Un groupe de terroristes, ou de révolutionnaires? Des alliés fidèles et aussi motivés que leur leader (Magik, Emma Frost, Magneto, de jeunes pousses fraîchement recrutés, comme un guérisseur ou une mutante capable de créer des bulles d'espace-temps) mais aussi un traître, qui n'hésite pas à contacter Maria Hill, pour livrer certains petits secrets qui devraient permettre de mettre Cyclope hors d'état de nuire, assez rapidement. Pour l'identité du mouchard, vous êtes priés d'attendre la fin de l'épisode, que je vous recommande de lire. Pour le reste, c'est efficace, rythmé, basé sur la confession de cette "balance", et met en scène une autres des interventions des X-Men survivants, pour délivrer un nouveau mutant de la vindicte populaire, après qu'il aie eu bien du mal à maîtriser la première apparition de ses pouvoirs. Scott Summers enrôle les siens, au fur et à mesure qu'ils découvrent leurs dons naissant. Nous revenons là en arrière, à ce qui faisait la base même du travail du Professeur Xavier, notamment lorsqu'il recruta les Nouveaux X-Men, avant de les jeter dans la mêlée, sur l'île de Krakoa. C'est le contexte qui a fort changé, entre paranoia et révolte civile. L'homme de la rue, curieusement, a aussi peur des X-Men qu'il a envie de soutenir Cyclope dans sa rébellion contre l'autorité établie. On devrait en voir de belles, car Bendis semble avoir bel et bien envie d'introduire la politique et la désobéissance civile au menu de son nouveau titre. C'est Chris Bachalo qui le dessine, en grande forme. A condition bien sur que vous ne soyez pas allergique à son style si particulier, à sa découpe des planches hiératique, sur fond blanc. Il faudra aussi passer outre sur les costumes de Summers et des siens, qui sont vraiment horribles. Scott est affublé d'un uniforme très très moche, et son nouveau casque/cagoule est proprement répugnant. Dommage car derrière ces défauts visuels se cache une série potentiellement explosive et ultra intéressante. A suivre de (très) près bien entendu. 




ORSON SCOTT CARD PEUT-IL ECRIRE SUPERMAN?

La nouvelle n'a pas fait plaisir à tout le monde. Essayons de comprendre pourquoi. Depuis plusieurs jours, nous savons que Orson Scott Card va écrire la nouvelle série anthologique dédiée à l'homme d'acier (Adventures of Superman), sous le format digital. Les fans ont réagi de suite : Card est un homophobe convaincu puisqu'il milite dans la National Organization of Marriage, qui s'occupe de lutter contre le mariage entre personnes de même sexe, et qu'il a souvent tenu des propos diffamatoires où il associait homosexualité, viol, et pédophilie, dans le plus pur obscurantisme.
C'est le site Comicbookressource qui a souligné le fait en affirmant que les croyances d'un auteur ne devraient pas avoir d'impact sur son travail et son accueil, mais que Superman a une caractéristique bien particulière, la compassion pour tous les êtres humains, qui le pousse à les défendre et les protéger, sans exception. Ce n'est pas une remarque politique, mais une vérité qui transcende toute politique. 
CBR met donc en doute la faculté de Card de se mettre en empathie avec le personnage, et de l'écrire autrement que de manière trop rigide et maladroite.
De nombreux lecteurs abondent dans ce sens, et des pétitions ont commencé à poindre le bout du nez sur Internet. Toutefois Marvel a déjà collaboré avec Orson Scott Card,  à commencer par Ultimate Iron-Man, en 2008. Et rien à l'époque, malgré déjà alors une certaine hostilité à son encontre, n'avait filtré à travers ses productions pour la maison des idées, si ce n'est probablement une qualité discutable, ce qui est un autre problème. 
Bon, Clark Kent n'épousera pas Jimmy Olsen, et Lois Lane n'aura pas de relation saphique avec Wonder Woman, tout cela vous l'aurez quand même compris...


COVER STORY (11) : THE PUNISHER A MAN NAMED FRANK

Le Punisher n'a pas toujours eu la cote de par chez nous. Pendant de longues années, le personnage n'a pas fait recette en France. Semic a bien tenté de nous offrir les aventures de Frank Castle sous forme de petits albums bimensuels (les Versions Intégrales) mais le projet à tourné au vinaigre dès le numéro six. Du coup, la première grande vague du Punisher, qui déferla sur les States au point que jusqu'à trois titres réguliers lui furent consacrés, passa totalement inaperçue de l'autre coté de l'Atlantique. En conséquence, vous pouvez bien comprendre que la pléthore de numéros spéciaux consacrés à Castle sont souvent ignorés, délaissés. C'est le cas de cette belle histoire de type "western" signée Dixon (le grand scénariste du Punisher, à l'époque -1994) et John Buscema lui même, aux dessins. L'action est située à la frontière mexicano-américaine, en 1910. Le Punisseur de l'époque est un paysan, ancien militaire (il a connu Roosevelt) qui voit sa famille abattue sous ses yeux par d'infâmes renégats. Lui même est laissé pour mort, mais sa motivation est intense, son souhait devient obsession : survivre pour retrouver les malfrats, et les faire payer à jamais de la plus cruelle des façons. Bref, tout change mais rien ne change. Dans sa quête de vengeance, il va se faire employer comme gardien de troupeaux chez MacCaulley, un riche propriétaire sans scrupules, pour le compte duquel il va descendre du voleur de bétail à tour de bras. Avant de retrouver la trace de ceux qu'il traque depuis des mois, et de pouvoir enfin mettre en pratique ses projets. Comme vous le constatez, la ligne directrice est la même qui a conduit à la naissance de "notre" punisher, mais la différence est que toute la genèse et les premiers exploits du redresseur de torts sont ici condensés en une grosse quarantaine de planches, magnifiées par le trait épuré d'un Buscema en pleine forme (son Castle ressemble par moments bien fort à Chabal, le grizzly marketing du rugby français, reconverti en chroniqueur poussif pour Rmc) et lorgnant du coté d'un "Bon, la brute et le truand" ou d'un vieux western spaghetti. Si vous avez du Morricone dans votre discothèque, vous pouvez le ressortir et vous le repassez en boucle pendant votre lecture. Disponible pour une grosse douzaine de dollars, port compris, sur Amazon. Cherchez aussi sur Ebay, cela va de soi.


DES SUPERMEN POUR LA 400 ° DE SUPERMAN (1984)

Etant cette semaine en déplacement à l'étranger, je n'ai pas forcément le temps de vous concocter des articles très fournis, mais toutefois, je voudrais vous ramener à 1984, sur les pages du numéro 400 de la revue Superman. Outre le coté festif et "anniversaire" de cette parution, on y trouvait également de jolies illustrations inédites de grands auteurs des comic-books, que je vous présente donc ci-dessous :





La première version est celle de Bernie Wrightson. Un Superman de face, dissimulé derrière un mur de briques, prêt à frapper. L'autre, cela va sans dire, est de Jack Kirby, encré par Terry Austin. Avec tout le dynamisme propre au grand artiste disparu.



Moment classique dans la légende de Superman : le changement de costume. C'est Brian Bolland qui nous montre Clark Kent en phase de transformation. A coté, John Byrne, l'artisan du relaunch de Superman après Crisis on Infinite Earth. Simple, mais toujours très efficace.
Votre version préférée? 


JUSTICE LEAGUE LA SAGA DE RED TORNADO (DC PAPERBACK)

 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...