GOODIES EN FOLIE (2) : SUPERMAN, AQUAMAN, GREEN LANTERN, FANTASTIC FOUR, HULK

Ce lundi encore, place aux goodies. Ces objets utiles ou farfelus, géniaux ou absurdes, indispensables ou carrément futiles. au menu, du Dc, du Marvel, des idées cadeaux et une envie de faire les vide-greniers ou les rayonnages chez Ebay pour trouver la perle rare. Let's go.


C'est l'heure d'aller à l'école. Aujourd'hui les collégiens et les écoliers ont des affaires bien plus modernes et ultra lookés, mais autrefois, dans les années 70, il fallait se contenter de cartables dans le genre. Le top de la hype, alors, c'était d'avoir le sien aux couleurs de Superman. Vous l'avez conservé? Quelle chance!


N'avez-vous jamais rêvé de faire partie un jour du club des amis d'Aquaman? Et bien trop tard, il n'existe plus. Mais dans les années 80 c'était faisable, et vous pouviez même recevoir ce badge au graphisme ... j'en perds mes mots. Urban Comics pourrait bien relancer l'affaire, non?


Aujourd'hui ça ne se fait plus trop, mais qui parmi les quadras de ce site, n'a jamais cousu sur ces vêtements des "patchs" à l'effigie d'une rock-star, ou d'un club de foot? Green Lantern et Atom sur le devant de votre pull-over en grosse laine, c'est possible, avec ces patch rétro. Hal Jordan a quand même une sale bobine...


What time is it? C'est l'heure de tout détruire. Hulk smash. Avec une jolie montre au bracelet en plastique orange, même les petits enfants des cours de récré n'avaient plus peur du géant vert. Importable après six ans, bien entendu.


Je fais dans le moderne, ce coup là. Avec des casquettes aux couleurs des FF. Celle de Ben Grimm est assez délicate à porter, ça ne va pas à toutes les têtes. Sinon j'aime beaucoup la bleue toute simple, avec le gros 4 devant. Je m'en prendrais bien une cet été, tiens.


Pour finir, la palme du ridicule. avec ces deux action figure venues tout droit du royaume de l'absurde. Le Joker ou Double Face, avec la tronche en biais et un look de gentil bonhomme kinder. Oui, ça existe, et certains les ont même acheté. 

NIGHTCRAWLER #1 : LA REVIEW

Kurt Wagner est de retour. Une bonne chose, pour ce mutant velu qui a toujours été une des ancres morales de son groupe, les X-Men. Kurt est un gentil personnage, vrai de vrai. Animé par des valeurs humanistes certaines, doté d'une foi sincère qui l'avait poussé à embrasser la carrière ecclésiastique, Diablo (son petit nom durant des années en Vf) a manqué les dernières années de péripéties mutantes, et quand on voit ce qui s'est déroulé en son absence (Scott Summers qui assassine Charles Xavier, les X-Men traqués comme des terroristes) on se dit que peut être sa sagesse et sa tempérance ont fait défaut à plusieurs de ses coéquipiers et amis. Pour son come-back parmi les vivants, Chris Claremont a été sorti de la naphtaline, pour présenter un scénario classique et old school, tant sur le fond (le combat en salle des dangers, Kurt qui retrouve bien vite sa sorcière bien aimée, Amanda) que sur le forme (la mise en place est assez formaliste, on rappelle qui sont les personnages et leurs pouvoirs en plein milieu d'un combat simulé, ces derniers ne peuvent s'empêcher de deviser durant l'action...). Autre petit moment d'intimité dans ce titre, la conversation entre Nightcrawler et Rachel Summers, qui est là sans doute pour faire la jonction avec la période "Excalibur" des deux héros, car autrement, elle n'apporte pas grand chose à la dynamique de ce numéro 1. En fait, cette vingtaine de pages peut être coupée en deux parties, assez distinctes. La première, c'est le retour du mutant à la fourrure bleue. Ses rapports avec ses anciens équipiers, sa tentative de retrouver une place dans un milieu à la fois familier et fort différent. Claremont joue avec la nostalgie, lui qui a modelé la plupart de ces personnages. La seconde, c'est Kurt et Amanda ensemble, qui fêtent leurs retrouvailles (un peu rapides...) par un combat contre un adversaire mystérieux et très puissant, mais qui manque singulièrement de charisme. Todd Nauck aussi se met au diapason. Pas trop de rodomontades, des planches propres, lisibles, bien construites, c'est assez agréable sans être foudroyant. Reste à comprendre où veut en venir Chris : aura t-on droit à de l'introspection, un mutant qui doit se réapproprier son identité et son rôle, ou une banale histoire super-héroïque à base de menace stéroïdée? Claremont je l'ai adoré, à son apogée, mais cette dernière décennie, il a entamé sérieusement son capital confiance, alors je reste circonspect. 


AVENGERS 10 EN KIOSQUE : LA SEMENCE DE THANOS

Parfois, un mensuel comprenant quatre ou cinq séries, ça peut avoir du bon. C'est la seule solution pour publier des titres qui auraient une vie autonome bien précaire (comme Superior Foes of Spider-Man, par exemple) sans des personnages forts et iconiques pour booster les ventes. D'autres fois, par contre, ce phénomène peut sérieusement plomber l'ambiance, au point de transformer ce qui ressemble à un rendez-vous incontournable, en une petite purge inattendue. Je m'explique, avec le sommaire du numéro 10 de Avengers, en ce début avril. 
Tout d'abord, les deux séries des Avengers, scénarisées par Hickman, sont liées intimement à Infinity. Nous pouvons lire la trahison de J'Son le roi de Spartax, et où en est la résistance, au fond de l'espace, contre l'arrivée inéluctable des Bâtisseurs. En parallèle, Thanos tente de mettre la main sur son fils, caché au milieu d'une cité perdue des inhumains, et on devine qu'il est prêt à tout pour cela. Deux épisodes à suivre car très importants dans l'économie de la saga, avec le très bon travail artistique de L.F.Yu ou de Deodato Jr. Mais ça fait moins de la moitié du mensuel, dont le menu est complété par du moins bon, voire du franchement mauvais.

Déjà, l'épisode des Secret Avengers n'est guère folichon. Pour la énième fois, on y parle complot au plus haut niveau du Shield, de lutte de pouvoir, de souvenirs effacés de la tête des héros qui collaborent avec le contre espionnage. C'est lisible, certes, mais ça ressemble à des choses vues et revues, souvent avec plus de rythme, de folie. Arrive ensuite Young Avengers, qui ressemble à une sorte d'indigeste boulgi boulga, à base de parasite extra-terrestre au nom ridicule (Maman), qui infecte les différentes réalités et s'en prend aux héros adolescents. Ces derniers ont déjà été bien mieux caractérisés par le passé, et la présence du jeune Loki devient lourde et malvenue. Nous sommes à mille lieues de la fourberie du Dieu demi frère de Thor, avec cette incarnation sans saveur, ce gamin malin qui nous emmène dans ses machinations impliquant Wiccan et la magie. Dur de tout suivre, tout comprendre, ça part un peu dans tous les sens, et surtout, après une dizaine de numéros, ça devient lassant et redondant. Le pire est encore à venir, avec une mini série opposant Captain America à Hydra. Cinq épisodes à travers les âges, dessinés par des artistes à chaque fois différents. Ici nous sommes en plein second conflit mondial, et l'Hydra a mis au point des super soldats à base de morts ressuscités grâce à un sérum qui leur confèrent une force monstrueuse. Cap et Bucky tombent dans le panneau, avant d'être sauvés par une espionne (aucun pathos, c'est limite crédible). Le point négatif c'est qu'on s'en fiche complètement. Le dessinateur, Sergio Cariello, va encore devoir travailler pour se hisser à la hauteur, ses planches sont plutôt expéditives, brouillonnes. On a déjà lu cent fois ce genre d'épisodes inédits tirés de la guerre (elle a du duré cent ans avec le nombre de batailles que semble avoir livré Steve Rogers...) et on ne comprend pas l'intérêt d'y revenir, encore et encore, avec un titre aussi utile qu'un sèche cheveux pour Fabien Barthez. Comprenez-moi : c'est Infinity, le lecteur lambda veut suivre le grand événement et se lance dans l'achat des différentes revues en pensant lire de bonnes choses en complément. Et vlan, il tombe sur Avengers 10, presque cinq euros, deux histoires qui vont le transporter, le reste à lire en vitesse entre deux passage aux toilettes. La dure loi des comic-books au mensuel; il y a de tout dans la production mainstream Marvel ou Dc. Du très bon, de l'excellence, du totalement superflu. Ici, on a un exemple remarquable de cette diversité. Et une moitié de magazine qui ne sert à rien, ou presque. 


DAREDEVIL : LOVE'S LABORS LOST

Il n'est pas facile d'exister, pour un run comme celui de David Mazzucchelli et Denny O'Neil, lorsque vous êtes coincé entre la légende (la première ère Frank Miller, avec Klaus Janson à l'encrage) et l'apogée (le retour de Miller pour Born Again). Toutefois, les lecteurs de Daredevil ont une bonne excuse pour se replonger dans ces épisodes datant le la moitié des eighties : Love's labors lost, un tpb qui reprend 9 numéros de la série, publiés en 1985 et 1986. Une époque mouvementée pour un diable rouge poissard avec les femmes, principalement. Certes, il collectionne les conquêtes, et pas des moindres. Bien qu'aveugle, Matt Murdock n'est jamais sorti avec un cageot, et il a l'habitude de les choisir avec goût et soin, esthétiquement parlant. Pour le reste, ses compagnes sont discutables. Nous n'aborderons pas ici Elektra, morte quelques années auparavant, poignardée par son propre sai, des mains de Bullseye. Par contre, que dire de Heather Glenn, brunette fille d'un entrepreneur déchu, éprise de Matt mais très vite délaissée? De dépit, Heather va même se pendre, et lorsque Matt excédé, refusera de répondre à ses appels incessants en pleine nuit, il découvrira au petit matin son corps inanimé au bout d'une corde... Pour se venger, il ne lui restera plus qu'à s'en prendre à des criminels de seconde zone, des italiens qui étaient venus cambrioler chez son ex, quelques minutes après son geste fatal. DD en profite pour vivre une aventure exotique à Venise, et soulager sa peine à coups de poings. Peine perdue, la culpabilité le rongera à son retour. Pourtant, tout semblait aller bien pour lui, puisqu'il fréquentait la nièce de son associé, Foggy Nelson, une irlandaise pétillante du nom de Glorianna O'Breen. Hélas, celle ci est une activiste de l'IRA, dont elle aide les membres en cachette, sous les traits d'une mystérieuse vieille inconnue, une couverture que nous autres lecteurs avions éventé dès les premières allusions. Tu les trouves où, Matt, tes petites copines?

Du coup, Matt va revoir, de ci de là, son ancienne flamme soviétique, la redoutable espionne, la Veuve Noire. Certes, il s'agit pour le moment de rapports professionnels, mais entre ces deux là... Sa poisse s'étend aussi à ses proches. Ainsi son ami de toujours et associé en affaires, Foggy Nelson, a lui aussi ses déboires sentimentaux. Sa femme l'a quitté pour un autre, puis est revenue, mais les deux époux vivent séparés et leur mariage est arrivé (bien vite) à son terme. Foggy traîne sa déprime, Matt est aux abonnés absents (sa double vie lui rend le quotidien bien difficile), du coup l'étude d'avocat des deux compères bat sérieusement de l'aile. Ajoutez à cela d'autres soucis inopportuns, lorsque Adrian Toomes, alias le Vautour, décide d'aller piller la tombe d'Heather, ou encore quand le Gladiateur, pourtant guéri de ses troubles mentaux et défendu par Murdock au tribunal, reprend du service, au comble de l'ingratitude. Bref, O'Neil n'épargne aucune épreuve à Daredevil, qu'il rend subtilement insensible et responsable de ces tragédies en chaîne qui s'abattent sur son existence. Le DD de Mazzucchelli est plastiquement réussi, souple, les planches sont claires et très lisibles, assez classiques, sans rodomontades artistiques. Toute une époque du personnage, qui n'est pas forcément celle qui nous vient en premier à l'esprit, lorsque nous remontons le temps, mais qui pourrait bien inspirer, un prochain jour, un album en VF, qui ravirait à coup sur les fans de tête à cornes. Envoyez votre courrier chez Panini, peut être vous écouteront-ils.



Le menu : (Daredevil 215-217 219-222 225-226 / Marvel tpb)

SPIDER-MAN 10 EN KIOSQUE : FAUX SEMBLANTS

Encore du Spider-Man ce jeudi avec le numéro dix du mensuel targué Marvel Now. C'est bien sur la série Superior Spider-Man qui tient le haut du pavé, d'autant plus que le mois dernier, Miguel O'Hara, le Spidey 2099, est arrivé à notre époque pour protéger celui qui parait être son grand-père, Tiberius Stone, des foudres du véritable tisseur 2014 (enfin, d'Octopus dans la peau de Peter Parker, vous me suivez toujours?). Stone est en effet responsable d'un coup monté qui a mis à genoux les laboratoires Horizon, et pourrait bien provoquer aussi une explosion catastrophique et la disparition du flux temporel actuel (en gros l'univers 2099 en serait comme effacé). Ces deux épisodes fonctionnent donc comme un ensemble de quiproquos, jouant sur le fait que la plupart des intervenants ignorent des données fondamentales sur l'identité et les visées des autres. Le Superior SM a effacé les souvenirs de Parker et ne se rappelle rien concernant Miguel. Qui est le fils de Tyler Stone, patron d'Alchemax (les labos Horizon en 2099), qui ignore tout du fiston. Quand au grand-père, s'il comprend vite qu'il jouera un rôle dans le futur, lui ou sa lignée, il ne sait pas en quoi ni comment. Bref, incompréhension à tous les étages, et action à pleines mains, bien dosée par un Stegman qui est vraiment devenu à l'aise et presque incontournable comme dessinateur du héros entoilé. En parallèle Dan Slott nous fait comprendre que Carly Cooper est toute proche de découvrir le pot aux roses, d'avoir enfin les preuves que Spider-Man n'est plus vraiment lui même... Premier pas vers une conclusion attendue, et le retour de Peter Parker? Aux States rappelons que le titre s'arrête au numéro 31 (ce mois ci Panini publie les 18 et 19 en Vf)

Également au sommaire, Kaine, dans la peau du nouveau Scarlet Spider. Qui va rencontrer l'ancien, alias Ben Reilly, que nous savons pourtant mort. A moins que ce ne soit son esprit qui lui joue des tours, puisque la dégénérescence cellulaire qui l'affligeait autrefois a repris son cours. A moins que même cela ne soit vrai... Pas de répit pour le clone de Peter Parker, dont les aventures m'ennuient plutôt en général, alors que la trame du moment a tendance à éveiller mon intérêt, ce qui est bon signe. Yost a enfin trouvé la bonne voie, alors que le titre vit ses derniers épisodes? Coté vilains, place à la "série culte" comme définie en troisième de couverture par Christian Grasse, Superior Foes of Spider-Man. Sans avoir la causticité et l'humour truculent des deux premiers épisodes, les deux doses du mois d'avril sont fort sympathiques. La nouvelle mouture du Sinister Six (ils ne sont que cinq...) se retrouve finalement avec quatre membres, puisque Boomerang, qui faisait office de tête pensante, est exclu de la formation par ses pairs. En effet, il est censé se soumettre au suivi d'un officier de probation, qui n'est autre que l'ancien Mach VII des Thunderbolts. Entre désir de rester fidèle à ses convictions de petite frappe, ou basculer du bon coté de la force, Boomerang est aussi sur la piste de la tête de Silvermane, ce cyborg mafieux jamais tout a fait mort, et qu'il doit remettre au Caméléon, pour le moment incarcéré. Voir ces pieds nickelés du super-héroïsme en pleine panade, avec Luke Cage et Iron Fist en guest stars, ça fait bien sourire, et on en redemande! Nick Spencer et Steve Lieber jouent dans les marges du sous-bois de Spider-Man, et c'est excellent ainsi!


MARVEL DELUXE SPIDER-MAN BLACK CAT : L'ENFER DE LA VIOLENCE

Au moins, l'avantage avec ce Evil that men do de Kevin Smith, c'est que nous pouvons lire une aventure du tisseur de toile où la trame de fond et l'évolution de l'action sortent un peu des canons gentillets et sobrement "soft" d'une bonne partie de la production arachnéenne. Déjà, c'est la Chatte Noire qui est à l'honneur, aux cotés du tisseur de toile, donc c'est l'idéal pour quelques situations à la limite du scabreux, entre cette aventurière qui n'a pas froid aux yeux et aux fesses, et un Spidey toujours aussi coincé et probablement frustré avec la gent féminine. D'un coté il faut bien jouer au super-héros et être à la hauteur de sa tâche, de l'autre une petite sauterie en costumes moulants, ça a de quoi faire hésiter le plus vertueux des paladins. D'ailleurs, tiens, quitte à faire dans le porno soft, autant appeler Monsieur Dodson, qui n'a pas son pareil pour dépeindre des plastiques avantageuses, tout en rondeur, en douceur, sous la douche, en spandex, sous toutes les coutures... Bref, un comic-book faussement naïf, juste prétexte à du sexe allusif? Et bien non, pas que cela, loin de là. L'Enfer de la violence (un titre Vf pas aussi efficace que celui de la Vo, c'est clair...) est une histoire qui ose aller effleurer le concept de viol, aller enquêter dans un des recoins les plus sombres de la psyché humaine, qui n'est pas forcément souvent évoqué dans les comic-books mainstream. 


Tout commence par une histoire de drogue, assez insolite. Spidey enquête sur la mort par overdose d'un certain Donald Philipps, bien que tout laisse à penser qu'il n'a jamais fait usage d'héroïne. Pendant ce temps, il est sur la piste (tout comme Felicia Hardy) de Tricia, une jeune femme qui a été enlevé. Autre intervenant d'importance dans l'histoire, le nouveau dealer qui fait fureur dans la ville, un certain Mister Brownstone, qui pourrait bien être en fait un musicien du nom de Garrison Klum. Le Tisseur et Felicia ayant des points de vue trop opposés quand aux méthodes à employer, ils finissent par battre des pistes différentes, ce qui risque d'aboutir à un psychodrame notable : la Belle Black Cat se retrouve aux mains de Klum, qui est aussi un mutant ayant en apparence l'habilité de transférer de petites doses d'héroïne dans le sang de ses victimes. Dans le cas de Felicia, il ne serait pas non plus contre un viol... Bref, cette aventure en six parties ne manque pas de souffre, de raisons de tiquer ou de s'indigner, voire au contraire d'applaudir à cette tentative de fournir un plot plus adulte et moins consensuel qu'à l'accoutumée. Kevin Smith s'est embourbé dans des histoires de délai non respecté, lorsqu'il a écrit le scénario, est a failli jeter l'éponge à mi parcours. Du coup on sent tout de même quelques ratés dans la machine, un rythme différent entre le début et la conclusion, des hésitations quand à la direction à suivre. L'ensemble reste assez lisible et plutôt insolite, des années plus tard. Sans être une franche réussite, il ne mérite pas non plus le concert de critiques qu'il a reçu lors de sa sortie. A noter que  le titre de la Vo est emprunté à une citation de Marc Antoine, tirée de la pièce Jules César, de Shakespeare. Tout cela m'incite à vous dire de vous pencher sur le cas de la série télévisée Rome, qui compte deux saisons, et est un pur bijou. Je sais ça n'a rien à voir, mais je suis tellement fan que je ne manque jamais une occasion d'en parler. 



IRON MAN EXTREMIS DANS LA COLLECTION MARVEL COMICS HACHETTE

Vous l'avez sûrement noté, Hachette propose actuellement aux lecteurs occasionnels de (re)découvrir les meilleurs sagas de l'univers Marvel, dans une série d'albums bien pratiques, disponibles en kiosque tous les quinze jours. La troisième parution est consacrée à Iron Man, puisqu'il s'agit d'Extremis, déjà publiée en son temps par Panini dans le format de prestige Graphic Novel. Vous vous souvenez sûrement de Tony Stark dans les années 80, avec sa fidèle mallette à la main, reliée au poignet par une chaîne? A l'intérieur Tony trimballait en permanence son armure, et à la première occasion il s'enfermait dans le local de service de la femme de ménage, ou dans un vieux cagibis mal illuminé, pour endosser son habit de scène et aller combattre le crime. Il fallait faire vite, avoir une armure souple et légère, et un cercle d'amis et de proches assez stupides car même un aveugle aurait compris depuis longtemps que dans l'attaché case du milliardaire se cachait un secret sang et or. Grace à Extremis, un virus ultra intelligent encodé par Maya Hansen, une jeune scientifique de génie, l'armure devient partie intégrante de l'organisme de Stark. L'armure, c'est lui, et lui est l'armure. Sous ses os et la peau, combiné à son Adn, Iron Man a pris possession de l'homme, qui peut désormais changer d'apparence par une simple pensée. Warren Ellis, spécialiste de l'anticipation scientifique, s'en donne à coeur joie pour raconter ce récit où Iron Man bénéficie de l'upgrade le plus significatif de sa carrière, tandis que le virus Extremis risque de finir entre les mains d'un affreux terroriste (la grande obsession moderne chez les américains) qui prend l'état pour cible. 

Extremis ne se contente pas d'intervenir sur la forme, mais également sur le fond. C'est ainsi que les épreuves initialement traversées par Tony Stark, avant de devenir un héros en armure, ne se sont plus déroulées au Viet Nam, comme racontées auparavant, mais en Afghanistan. Il faut bien rajeunir les origines des personnages, pour maintenir un semblant de cohérence, de crédibilité. Adi Granov livre des planches froides et spectaculaires, qui collent diablement bien à cet univers futuriste mais pas trop, à ce récit d'anticipation technologique aux contours effrayants. A sa décharge, le style est quand même assez statique. Tout juste peut-on aussi regretter un verbiage envahissant dans Extremis, un peu trop de dialogues et une tendance à la dilatation de l'action, dans le plus pur style des scénaristes modernes. Pour ce qui est de l'objet en soi, les auteurs (Ellis et Granov, donc) sont rapidement présentés dans cet ouvrage édité par Hachette, où nous trouvons également une petite galerie des armures à travers les âges. Dotée de ses défauts et qualités, cette saga en six épisodes est le fondement même de la trilogie cinématographique Iron Man, celle qui a consenti aux auteurs qui sont venus ensuite de trouver une nouvelle corne d'abondance dans laquelle puiser nouvelles idées, en cas de panne d'inspiration. Ce n'est pas un hasard si même Gillen, fraîchement débarqué sur la série dans le cadre de l'opération Marvel Now, a eu recours au virus Extremis pour raconter quelque chose d'un tant soi peu lisible. Les nostalgiques de la mallette, et de l'armure en fer blanc en font toujours des cauchemars...


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...