AVENGERS 10 EN KIOSQUE : LA SEMENCE DE THANOS

Parfois, un mensuel comprenant quatre ou cinq séries, ça peut avoir du bon. C'est la seule solution pour publier des titres qui auraient une vie autonome bien précaire (comme Superior Foes of Spider-Man, par exemple) sans des personnages forts et iconiques pour booster les ventes. D'autres fois, par contre, ce phénomène peut sérieusement plomber l'ambiance, au point de transformer ce qui ressemble à un rendez-vous incontournable, en une petite purge inattendue. Je m'explique, avec le sommaire du numéro 10 de Avengers, en ce début avril. 
Tout d'abord, les deux séries des Avengers, scénarisées par Hickman, sont liées intimement à Infinity. Nous pouvons lire la trahison de J'Son le roi de Spartax, et où en est la résistance, au fond de l'espace, contre l'arrivée inéluctable des Bâtisseurs. En parallèle, Thanos tente de mettre la main sur son fils, caché au milieu d'une cité perdue des inhumains, et on devine qu'il est prêt à tout pour cela. Deux épisodes à suivre car très importants dans l'économie de la saga, avec le très bon travail artistique de L.F.Yu ou de Deodato Jr. Mais ça fait moins de la moitié du mensuel, dont le menu est complété par du moins bon, voire du franchement mauvais.

Déjà, l'épisode des Secret Avengers n'est guère folichon. Pour la énième fois, on y parle complot au plus haut niveau du Shield, de lutte de pouvoir, de souvenirs effacés de la tête des héros qui collaborent avec le contre espionnage. C'est lisible, certes, mais ça ressemble à des choses vues et revues, souvent avec plus de rythme, de folie. Arrive ensuite Young Avengers, qui ressemble à une sorte d'indigeste boulgi boulga, à base de parasite extra-terrestre au nom ridicule (Maman), qui infecte les différentes réalités et s'en prend aux héros adolescents. Ces derniers ont déjà été bien mieux caractérisés par le passé, et la présence du jeune Loki devient lourde et malvenue. Nous sommes à mille lieues de la fourberie du Dieu demi frère de Thor, avec cette incarnation sans saveur, ce gamin malin qui nous emmène dans ses machinations impliquant Wiccan et la magie. Dur de tout suivre, tout comprendre, ça part un peu dans tous les sens, et surtout, après une dizaine de numéros, ça devient lassant et redondant. Le pire est encore à venir, avec une mini série opposant Captain America à Hydra. Cinq épisodes à travers les âges, dessinés par des artistes à chaque fois différents. Ici nous sommes en plein second conflit mondial, et l'Hydra a mis au point des super soldats à base de morts ressuscités grâce à un sérum qui leur confèrent une force monstrueuse. Cap et Bucky tombent dans le panneau, avant d'être sauvés par une espionne (aucun pathos, c'est limite crédible). Le point négatif c'est qu'on s'en fiche complètement. Le dessinateur, Sergio Cariello, va encore devoir travailler pour se hisser à la hauteur, ses planches sont plutôt expéditives, brouillonnes. On a déjà lu cent fois ce genre d'épisodes inédits tirés de la guerre (elle a du duré cent ans avec le nombre de batailles que semble avoir livré Steve Rogers...) et on ne comprend pas l'intérêt d'y revenir, encore et encore, avec un titre aussi utile qu'un sèche cheveux pour Fabien Barthez. Comprenez-moi : c'est Infinity, le lecteur lambda veut suivre le grand événement et se lance dans l'achat des différentes revues en pensant lire de bonnes choses en complément. Et vlan, il tombe sur Avengers 10, presque cinq euros, deux histoires qui vont le transporter, le reste à lire en vitesse entre deux passage aux toilettes. La dure loi des comic-books au mensuel; il y a de tout dans la production mainstream Marvel ou Dc. Du très bon, de l'excellence, du totalement superflu. Ici, on a un exemple remarquable de cette diversité. Et une moitié de magazine qui ne sert à rien, ou presque. 


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