AVENGERS & X-MEN - AXIS (LA SAGA COMPLETE DISPONIBLE EN UN SEUL ALBUM)

Quelle place véritable pouvait-il y avoir pour un événement comme Axis, coincé entre les soubresauts de Original Sin et la grande révolution annoncée des Secret Wars? Aucune probablement, et cela se sent dès le début du premier épisode, qui ressemble plus à l'épilogue du run de Remender sur Uncanny Avengers qu'à à grand crossover made in Marvel. Il est difficile de se passionner pour un récit aussi peu passionnant, qui remet sur le devant de la scène un certain Onslaught, qui n'a pas laissé que des souvenirs impérissables dans la tête des anciens lecteurs (et je préfère taire le fort mauvais Onslaught Reborn de Jeph Loeb, une des pires histoires que j'ai pu lire un jour en comics). Onslaught est donc la fusion entre les esprits mauvais de Charles Xavier, et de Magneto. Sauf que cette foi-ci le maître du magnétisme est hors de l'équation, au point qu'il est un des antagonistes les plus sérieux de son ancienne incarnation. C'est le Crâne Rouge qui est associé à Xavier (pourtant mort) et qui donne naissance au soi-disant Onslaught le Rouge, dont les velléités racistes et eugéniques font froid dans le dos. Grâce aux pouvoirs télépathiques de l'ancien mentor des X-Men, il parvient à faire se dresser les uns contre les autres un peut tout le monde, et provoque une vague de haine au niveau mondial, en exacerbant les peurs et les doutes profonds. Rien de bien original, c'est déjà cet artifice qui dominait dans les premiers épisodes de la déjà citée Uncanny Avengers. Du coup les héros s'unissent et s'en vont tabasser le bon gros méchant du moment, qui a de son coté des sentinelles d'un nouveau genre, conçu en secret par Tony Stark, et dont la caractéristique est de s'appuyer sur les vieux dossiers secrets de la période Civil War, qui permettaient à Iron Man de tout savoir des caractéristiques et surtout faiblesses de ses semblables. Le reste du scénario est une ode à la violence gratuite. Tout le monde tape, sort ses pouvoirs, tombe, se relève, et Onslaught le Rouge vacille mais reste sur pieds. Jusqu'au triomphe apparent et le coup de théâtre final qui est tiré par les cheveux, voire totalement pas crédible. 


Et là commence un autre chapitre fort différent de Axis. Je parle bien entendu de Inversion. Le pitch est simple, des vilains deviennent bons, et se comportent en héros pour sauver les miches de la veuve et de l'orphelin, et des gentils deviennent fort méchants, ou adoptent un comportement cynique et violent. Iron Man est lui un cas à part, en bon entrepreneur et ancien vendeur d'armes, a t-il vraiment besoin d'un coup de pouce pour basculer du mauvais coté? Bref, on change de cavalier, et dansez messieurs. Rick Remender est capable d'être un fichu bon scénariste, et mettre sur pieds une trame complexe et ramifiée ne lui a jamais fait peur. Mais ici il est pris dans la mélasse d'un grand nombre de tie-in ou de récits dérivés, où les inversions et ses répercussions sont développées et exploitées, ce qui fait qu'il doit se contenter de la ligne directrice forte, et y aller avec la grâce de l'éléphant qui rentre dans un magasin de porcelaine. Parfois ça fait mouche et c'est pertinent (comme Magneto, qui étant depuis toujours confiné aux zones de gris, n'est pas si affecté que cela par le cours des choses, ou encore Sam Wilson, qui est tendu et coupant comme une lame de rasoir) d'autres fois c'est plus anecdotique (Thor va jouer au casino, certains méchants convertis sont peu crédibles). Les dessinateurs présents dans Axis sont tous de grosses pointures, comme Adam Kubert, qui est loin de signer là le travail le plus remarquable de sa carrière, mais assure le job facilement. Même remarque pour Terry Dodson, comme s'il n'y croyait pas totalement non plus. Et Leinil Francis Yu est une valeur sûre, pour le trait détaillé et moins la construction de ses planches. Axis s'embourbe au fil des pages et atteint son climax dans des nombreuses pages de bataille rangée, où les personnages se tapent dessus et produisent de la testostérone au litre, sans que le lecteur ait grand chose à se mettre sous les yeux, en terme de réflexion ou d'inventivité. Il s'agit clairement d'un "event" de commande, qu'il fallait faire, car déjà programmé et rentrant dans la logique du "toujours sur le coup" imposé par Marvel à ses auteurs phares ces dernières années, mais ces épisodes s'oublieront rapidement et sont à classer au rayon des comics alimentaires, bourrés de calories et pas très sains pour la santé.




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JUSTICE LEAGUE REBIRTH : BRYAN HITCH EN PILOTAGE AUTOMATIQUE

La Justice League également a droit à son numéro spécial Rebirth. Le groupe vient de subir une perte importante, puisque Superman est mort! Du coup l'idée la plus brillante de Batman est d'engager -pour augmenter la force de frappe du team- Superman... oui car il y a un autre homme d'acier dans la ville, celui qui autrefois évoluait dans l'univers narratif d'avant les New 52 et qui est marié avec Loïs Lane, et père d'un enfant. Et il ne sera pas de trop pour repousser la menace du jour. Comme très souvent lorsqu'il s'agit de décrire un scénario apocalyptique, les auteurs ont recours à un méchant issu de l'espace. Ici il s'agit carrément d'une invasion alien avec un énorme parasite appelé le moissonneur (Harvester) et qui est venu décimer la planète. Et encore il semblerait qu'il ne soit que le précurseur d'une armée à sa suite... soyons honnêtes il n'y a pas une grande profondeur dans ce numéro paru cette semaine; pas le temps de faire dans l'introspection ou l'analyse de ce que ressentent les personnages, même le drame vécu par Wonder Woman (elle a perdu celui qu'elle aimait tout de même) est juste ébauché, et cela manque complètement de pathos. Bryan Hitch a choisi l'action, c'est sous cet angle qu'il nous présente cette vingtaine de pages censée faire la jonction entre les cinq dernières années chez DC Comics et ce qui nous attend dans les mois prochains. C'est bien cela le problème, le manque d'émotion. On entendrait presque l'éditeur murmurer derrière les héros "bon certes Superman est mort, mais on a tout de suite trouvé un remplaçant, en fait on l'admet on s'est planté ces derniers temps, et là il faut qu'on revoit notre copie, et vite" .
Hitch fait de son mieux au dessin; sur certaines planches c'est vraiment très beau et on se rend compte à quel point il est capable d'être efficace dès lors qu'il s'agit de s'attacher aux détails ou aux poses des personnages. Mais à d'autres endroits on a l'impression que l'artiste bâcle un peu des visages ou plusieurs cases, et le sentiment global est celui d'une précipitation coupable dans la représentation des combats et de l'urgence du champ de bataille. Certes Justice League Rebirth est très attendu et c'est probablement un des comics qui va se vendre le mieux ce mois-ci, mais puisque nous sommes là aussi pour être objectif et apporter une critique cohérente, notre conclusion sera plutôt négative. Et mis à part vous communiquer notre déception n'avons pas grand-chose d'autre à dire.


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THANOS : LA QUETE DE THANOS (AVEC LE SILVER SURFER)

Thanos est aussi un être doté d'une profonde réflexion. Lorsqu'il se plonge dans ses méditations, il en sort rarement quelque chose de bon pour l'humanité. Par exemple, contempler le puits de l'infini lui donne des idées morbides. Voici le Titan qui se met en quête des six joyaux qui une fois réunis, confèrent à leur détenteur un pouvoir divin, la toute puissance sur tous les aspects de la création (du temps à l'espace, de l'âme à l'esprit). Le but est effrayant : recevoir l'approbation de la Mort, pour qui Thanos semble particulièrement épris, et bien décidé à trucider la moitié de la population du cosmos en cadeau de fiançailles. Pour récupérer les gemmes en question, le diabolique méchant de l'histoire se lance dans une quête périlleuse, au terme de laquelle il arrache de haute lutte chacune des pierres précieuses. Le collectionneur, le Jardinier, et d'autres figures du panthéon cosmique, sont tour à tour défiés et terrassés par Thanos, au cours de duels mémorables qui scandent l'inéluctable : l'accession au statut de Dieu fou d'un nihiliste sérieusement mauvais, dans une des plus marquantes et spectaculaires sagas de l'histoire Marvel, orchestré par un Jim Starlin touché par la grâce. C'est du Thanos tel qu'on pourrait l'imaginer, à savoir retors au possible, calculateur, manipulateur (une des scènes se déroulant autour d'une partie d'échec est exemplaire en ce sens) mis également puissant, car il n'hésite pas à jouer des poings et montrer les crocs quand il le faut. 

Cette Quête de Thanos (Thanos Quest) avait déjà été publié par Semic, dans la collection Récit Complet Marvel, en apéritif à la légendaire Infinity Gauntlet (au départ titré Défi de Thanos en Vf). Il semblait inéluctable qu'un jour Panini se penche sur le sujet, et après une première présentation en kiosque dans les pages de Marvel Universe hors-série #8, voici une édition librairie de qualité. C'est l'amour, aussi pervers et narcissique qu'il puisse être, qui guide Thanos, un être aussi horrible et à part dans l'équilibre de l'univers, à envisager et ambitionner un génocide d'ampleur cosmique, qui sera réalisé par la suite dans Infinity Gauntlet. C'est aussi la solitude, celle d'un Dieu proclamé et menaçant, mais qui reste intrinsèquement solitaire et frustré de ne jamais pouvoir atteindre le but si simple et si compliqué à la fois de tout un chacun : trouver un instant de bonheur, de répit, dans une existence tortueuse.  Comme dans une des scènes finales, où le titan ne parvient à communiquer avec la Mort, sa bien aimée, qu'à travers la présence encombrante de ses "minions". Thanos, aussi puissant, dangereux, que pathétique. L'album comprend aussi plusieurs épisodes du Silver Surfer, avec l'ancien héraut de Galactus qui apprend le retour du Titan Fou (qu'il croyait mort), et qui se retrouve dupé par ce dernier, utilisé pour propager notamment un virus qui ravagera à son insu une planète peuplée de créatures innocentes. Le Surfer n'est qu'un pion impuissant dans ces pages signées Starlin et Ron Lim, qui furent publiées dans un petit format frustrant peu après leur sortie, sur les pages du défunt mensuel Nova. Un joli cadeau à faire donc aux fans des sagas cosmiques de Jim Starlin, qui est par ailleurs aussi le dessinateur de Thanos Quest, où son trait plus détaillé, et sa mise en page plus étoffée, contribuent à l'élaboration d'un petit chef d'oeuvre. Inutile de le répéter, nous recommandons sans condition aucune. 




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CAPTAIN AMERICA : UN SUPER-SOLDAT OU UN SUPER-JUNKIE ?

Captain America est un super-héros un peu particulier. A la base il ne dispose pas de supers pouvoirs, mais depuis qu'un sérum formidable a été introduit dans son organisme, il est doté de force, réflexes, et endurance surhumains. Nous pourrions donc considérer que même s'il est motivé par des idéaux louables et qu'il est plein d'un courage extraordinaire, Steve Rogers à tout du junkie. Il doit ses aptitudes à une drogue, ni plus ni moins. D'ailleurs est-elle toujours dans son organisme? Je vous rappelle qu'en 1990 Mark Gruenwald et Ron Lim sont les auteurs d'un arc narratif intitulé streets of poison, courant du numéro 373 au numéro 378, et qui a remis fortement en question la présence du sérum dans le sang du héros. Tout a commencé lorsqu'il a été exposé par accident à une nouvelle forme de drogue appelée ice; celle-ci s'est mêlée avec le sérum du super soldat, et le résultat est que le leader des Avengers est devenu ultra violent et complètement cinglé. Il fallu un certain temps pour que ses amis puissent le maîtriser et le ramener sur le droit chemin. Impossible d'y parvenir avant que Hank Pym n'effectue une transfusion de sang total. 



Pour sauver Steve Rogers... nous allons peut-être devoir tuer Captain America. Voilà les propos du savant au moment de venir en aide à son ami. Sans le sérum, suis-je encore Captain America? se pose comme question notre héros enfin devenu clean... le voici qui part bouclier au poing pour aller affronter Crossbones et vérifier ce qu'il en est véritablement de ses talents et de sa force légendaire. Première mission à l'eau claire pour l'ancien dopé qui doit désormais compter sur mère nature et rien d'autre.

Bien sur le chef des Avengers s'impose, car il connaît des trucs fort utiles dans un corps à corps de ce genre. Bonne nouvelle au terme de l'affrontement, Pym lui fait savoir que tout va pour le mieux, le sang a été purifié et traité correctement, et il est possible de rendre le sérum à Steve, et de revenir à la situation de départ. Je suis ce que je suis, avec ou sang le sérum dans mes veines. Hop, Captain America reste inflexible, il en a fini avec les aides pharmacologiques, et c'est un justicier propre et crédible qui se tient devant nous. N'ayez crainte, il ne vieillit pas instantanément, ne redevient pas malingre, non, il s'entraîne juste plus dur que d'habitude, et fait du jogging avec ses potes, dans un épisode très mal dessiné par Chris Marrinan, de passage sur la série. 




Une excellente idée narrative, que de priver Captain America du sérum du super soldat, et de le faire compter uniquement sur ses propres forces. Sauf que dès le #384, quelques mois plus tard, une simple visite chez le médecin révèle que non, en fait la mixture est toujours là, et qu'elle était juste inactive durant un temps, suite à la transfusion. Voilà pourquoi Cap pouvait mettre un vent à ses amis en allant courir au parc. Sacré tricheur. Et en plus, si vous lisez la dernière bulle publiée ici même, vous verrez que Steve estime qu'il n'existe pas de vraies comparaisons possibles entre son sérum et les drogues traditionnelles qu'utilisent les accrocs pour se faire plaisir. Bref, inutile d'appeler le contrôle anti-dopage, l'emblème de l'Amérique est dans son plein droit, et il est propre sur et au dedans de lui. Toc. 



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GREEN LANTERN : LE RETOUR D' HAL JORDAN (REBIRTH)

Le retour de Hal Jordan. Pourquoi, il était donc parti? Rebirth en VO, car le personnage du pilote d'essai ne connaissant pas la panique a connu des hauts, mais aussi des bas profonds dans sa carrière. Pour tout vous dire, il avait fini par succomber à une entité extra terrestre qui se nourrit de la peur de ses victimes, et qui se logeait jusque là bien cachée dans les lanternes vertes, d'où leur vulnérabilité à la couleur jaune (de la couleur de la créature maléfique). Jordan est donc devenu Parallax, et pris de folie, a anéanti le corps des Green Lantern, puis a assumé le statut de vraie menace d'ordre cosmique. Il s'était partiellement racheté en sauvant la Terre de l'extinction totale du soleil (voir l'album de la collection Semic books, en Vf, Extinction) et en fusionnant avec le Spectre. Mais le mensuel Green Lantern ne relatait plus ses aventures : depuis le temps, d'autres avaient pris le relais, comme le jeune dessinateur Kyle Rayner, le colérique Guy Gardner, ou le maladroit John Stewart (une de ses bévues a condamné un monde entier!). Mais on enterre pas totalement un tel potentiel super héroïque, et Geoff Johns le savait bien. Avec cette saga intitulée Rebirth, il va replacer Hal au centre de l'univers des GL, en faire à nouveau un héros sans peur et sans reproche, capable de (se) pardonner et d'avancer, et donner le ton pour un relaunch du titre phare, qui reprend donc du numéro 1. Énorme succès de cette opération, qui va voir revenir sur le devant de la scène des ennemis comme Sinestro, Black Hand, Hammond, et de grands moments comme la Sinestro Corps War, ou Blackest Night. Ce bel album est en conséquence la première grande pierre de l'existence moderne du personnage, qui plus est illustré de manière remarquable par Ethan Van Sciver, inspiré et lisible. 

Hymne à l'espoir, au courage, à la force de volonté, le retour de Hal Jordan est une des sagas les plus importantes de ces vingt dernières années chez Dc Comics, et la démonstration des talents innés de Johns pour ce qui est de dépoussiérer des personnages en perte de vitesse, et leur tailler sur mesure un nouveau costume de scène. Tout commence avec un astronef qui s'écrase dans le désert du Nouveau Mexique. A son bord Kyle Rayner (le remplaçant immédiat de Hal Jordan au sein du GL Corps) plutôt en piteux état, qui avertit deux touristes venus par hasard sur les lieux de l'arrivée d'une menace qui incombe (Parallax, voir plus haut). Tout ceci fait bien entendu penser au jour où Jordan rencontra Abin Sur, et endossa pour la première fois l'anneau qui allait le rendre célèbre dans le cosmos. Pendant ce temps, la cohabitation entre le Spectre et Hal, réunis dans une même entité, commence à battre de l'aile, et Guy Gardner subit une étrange métamorphose dans son bar. Plus préoccupant encore, Coast City, officiellement disparue et théâtre d'une tragédie sans précédent, est aperçue par deux pilotes en plein vol. Hal Jordan retrouve aussi Carol Ferris (désormais mariée), la femme qu'il aime depuis toujours, et avec laquelle il peut ouvrir les portes les plus sombres de son coeur, le ramenant à la mort tragique de son père, dans son avion, lors d'une parade de démonstration. Une discussion qui en amène une autre, moins agréable, avec les membres de la Justice League, qui sont venus enquêter sur les causes des événements particuliers décrits ci dessus. 
Rebirth est une histoire qui se base sur le courage, la capacité d'affronter ses peurs, et d'en faire une force constructive pour aller de l'avant. Hal Jordan n'est pas de retour juste parce que le hasard le lui a permis, mais parce que c'est sa volonté, qui force le destin et le ramène là où est sa vraie place, à savoir au centre de la grande tapisserie narrative du Dc Universe. Geoff Johns sculpte là une véritable icône comme les affectionne l'éditeur, et étale ses limites et ses faiblesses pour mieux en souligner les points forts. Hal Jordan dans toute sa classe, pour une histoire liminaire et indispensable, si vous avez un faible pour nos amis les Green Lantern. 




OPERATION GALACTIC STORM : LE GRAND SPACE-OPERA DES AVENGERS (1992)

Prenons aujourd'hui le chemin de l'espace, pour un des crossover les plus célèbres de l'histoire des Avengers, qui n'a pourtant jamais bénéficié d'une publication française complète, bien que nombre d'entre vous souhaiteraient probablement l'avoir sur leurs étagères. Pourquoi pas dans un bel omnibus..? Remontons donc le temps jusqu'en 1992. L'architecture principale de Galactic Storm s'articule autour de 19 parties, correspondant à sept mensuels différents, publiés par Marvel : nous trouvons ainsi Avengers, Avengers West Coast, Quasar, Thor, Iron Man, Captain America et Wonder man. Il est courant que des empires galactiques se fassent la guerre, par exemple vous avez peut-être en mémoire le fameux conflit qui a divisé et divise toujours les krees et les skrulls. Ici les second cités sont remplacés par les Shi'Ar tandis que les krees eux ne sont pas au mieux. L'intelligence suprême a été détrôné et ne gouverne plus cette race belliqueuse, et bien entendu son objectif est de retrouver le pouvoir, et vite. Tout commence lorsque Rick Jones, un terrien en apparence banal, si ce n'est qu'il a été le sidekick de plusieurs héros, à commencer par le Captain Marvel des origines, puis Hulk, ou encore -avec moins de succès- Captain America, fait des cauchemars qui semblent en réalité des images induites a distance sidérale par cette grosse éponge à tentacules qu'est l'Intelligence suprême. Les Vengeurs prennent la menace au sérieux car les songes de Rick mettaient tout de même en scène un génocide instantané au fin fond de l'espace! L'intervention de Captain America n'empêche pas Rick Jones de se faire enlever par des Shi'Ar, tandis que des renégats krees pillent la tombe de Captain Marvel, pour s'emparer de ses bracelets quantiques. Le début peut sembler confus pour tous ceux qui n'ont pas vécu cette période en direct, et sont habitués aux Avengers de l'ère moderne, mais Mark Gruenwald -le scénariste principal sur Galactic Storm avec Bob Harras- fait de son mieux pour garder une cohérence remarquable, et rendre la lecture fluide. Comme on le devine, le conflit va vite partir dans les tréfonds du cosmos. 


On pourrait penser que ce genre de conflit galactique ne concerne pas notre planète, et que le mieux serait de laisser des extraterrestres se faire la guerre entre eux. Le problème c'est qu'ils menacent de détruire notre Soleil, à cause d'un portail cosmique installé à proximité, et dont l'activation régulière perturbe le bon fonctionnement de notre étoile. Les Avengers partent donc négocier une cessation des hostilités et se divisent en deux groupes principaux : Captain America et Iron Man vont rendre visite au krees et ils sont forcés de capituler pour pouvoir mettre le pied sur Hala, la planète mère de l'Empire. Pendant ce temps-là la Vision et Thor font partie de l'équipe qui essaie de nouer le contact avec les Shi'Ar. Si cette saga est aussi importante, c'est parce qu'elle est une sorte de Civil War avant l'heure; nous avons pour la première fois des dissensions très claires et importantes entre Steve Rogers et Tony Stark, mais aussi tout au long de l'aventure entre d'autres coéquipiers, comme par exemple le nouveau Thor (à l'époque Eric Masterson, qui ne se sent pas à sa place et souhaiterait utiliser d'autres méthodes que ses amis) ou bien Circé l'Éternelle, qui a tendance à avoir un comportement un peu trop badass pour ses compagnons. L'unité se fissure et la tension transparaît de nombreuses décisions... pire encore le final de Galactic Storm va être un véritable coup de tonnerre dans l'histoire des Avengers. Une décision impensable va être prise, une sorte de crime cosmique qui a laissé des traces pendant des années, et faire se poser la question de la déontologie parmi les super-héros les plus puissants de la planète. De très nombreux artistes se relaient au chevet de Galactic Storm : nous avons des scénaristes importants comme Gruenwald, De Falco, ou Bob Harras, mais aussi des dessinateurs qui aujourd'hui font partie des meilleurs sur le marché. Citons entre autres Steve Epting (Avengers) Greg Capullo (Quasar, oui messieurs dames) Dave Ross (Avengers West Coast) ou le regretté Paul Ryan et Pat Oliffe. Le titre du crossover est bien sur un clin d'oeil aux opérations militaires américaines dans le Golfe, en 1991, face aux armées de Saddam Hussein, et qui portaient le sobriquet évocateur de "Desert Storm". Née comme une aventure censée se dérouler sur les pages du titre Quasar, cette histoire est finalement devenue un grand classique du début des années 90, qui se doit tôt ou tard d'avoir une fort belle édition en vf. Mon conseil? Inclure tous les épisodes, plus les aftermath, dans un joli omnibus pour un Noël à venir. 




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MARVEL SAGA (V3) 1 : ANT-MAN LA NOUVELLE SERIE ALL-NEW ALL-DIFFERENT

Adoubé par les spectateurs, après le succès du long-métrage Ant-Man, Scott Lang est désormais l'homme Fourmi pour le grand public. Cela ne fait plus le moindre doute. C'est un personnage attachant, mais aussi un peu loser sur les bords... il a beau avoir un costume fascinant et des fréquentations super-héroïques enviables, sa vie privée reste en général un joli bordel. Il a depuis longtemps rompu avec sa femme, quant à sa fille Cassie, il a choisi désormais de ne plus la voir. Une décision qu'il a prise afin de la protéger, après qu'elle ait été enlevée par un des ennemis de son père, afin de lui prélever son cœur et d'utiliser les particules Pym présentes dans son organisme. La fillette s'en est tirée, mais depuis Scott est reparti de zéro à Miami, où il a ouvert une agence de sécurité en compagnie de deux anciens Criminels. Le plus dur pour lui est de trouver des contrats, du travail, et lorsqu'il semble sur la bonne voie, en négociation avec la mairie pour la protection des musées et des œuvres d'art de la ville, voilà qu'il est attaqué au plus mauvais moment par un vilain de seconde zone comme Whirlwind. L'explication est originale : à son insu une application disponible sur smartphone propose aux super criminels de s'en prendre à leurs nemesis, offrant ainsi un service inédit sur Internet. Une véritable dématérialisation du traditionnel conflit super-héros/super-vilain. Dans les épisodes de la nouvelle série all new all different Scott Lang semble à la recherche de personnes en qui placer sa confiance, et il désireux de montrer aux autres qu'ils peuvent lui faire confiance également. Mais rien ne fonctionne vraiment comme prévu, comme lorsqu'il rencontre Darla Deering, son ancienne petite amie au sein des Fantastiques (de réserve) il y a peu, et avec qui il a rompu de manière cavalière. Celle que l'on nomme Miss Chose n'a pas encore digéré ce "limogeage" et à l'insu de notre Scott, elle aussi va l'utiliser. Autres invité de prestige dans cette revue en kiosque, Sam Wilson alias le nouveau Captain America. Les 6 premiers épisodes du titre all new all different sont réunis en une seule parution pour moins de 6 €, c'est donc véritablement une offre alléchante qui nous est proposée, d'autant plus que si elle n'est pas extraordinaire sur le papier, cette série est écrite avec un ton sarcastique et désinvolte qui vous fera sourire à coup sûr.


Le scénario est de Nick Spencer, qui est passé maître ces derniers temps dans la gestion des seconds couteaux de l'univers Marvel, et qui sait les rendre attrayant comme personne. Au dessin nous conservons Ramon Rosanas, dont le trait essentiel plaira surtout aux lecteurs les plus récents, moins à ceux qui sont affectionnés aux comics classiques, aux encrages perfectionnistes, aux fonds de cases truffés de moult détails. Le ton général est fort sympathique est n'est pas sans rappeler les épisodes de Superior Iron Man, où là aussi une application pour smartphone était présente et conditionnait le récit. Les super-héros sont donc plus que jamais dans le coup, et sont joignables ou repérés sur Apple ou Google Store. Au temps pour la vie privée des encapés chez Marvel.


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