KIRBY & ME : LE PROJET HOMMAGE AU KING KIRBY EST SUR ULULE

Difficile d'imaginer un lecteur de comics qui ignore l'existence de Jack Kirby. Difficile de penser à un passionné de comics, qui n'apprécie pas tout ou grande partie des oeuvres du maître Kirby. C'est pourquoi le projet actuellement proposé sur Ulule est des plus pertinents, et mérite toute notre (et votre) attention.
Kirby & Me est un ouvrage commémoratif (en août 2017 Kirby aurait eu 100 ans,), actuellement proposé sur la plateforme de financement participatif la plus connue du moment. Au menu, vous y trouverez

un ouvrage de type artbook (31cm de hauteur par 25 cm de large)
une couverture cartonnée
un livre totalement bilingue français et anglais
plus de 300 pages
plus de 150 participants
des bénéfices reversés à une association caritative (Hero initiative)
des illustrations inédites et commentées par les artistes eux-mêmes 
des comics créés pour l'occasion
des textes hommages
des analyses de spécialistes
des interviews inédites dont une de Joe Simon !
et encore plein de surprises...



L'objectif sera atteint à partir de 500 ouvrages vendus, ce qui semble très raisonnable, étant donné la qualité de ce qui est proposé.
Le lien vers le projet sur Ulule est ici. Cliquez donc! 


Vous pouvez, si vous êtes à Angoulême ces jours-ci, rencontrer sur place Mickael Gereaume de PlaneteBd, et lui poser toutes vos questions. questions que vous pouvez aussi envoyer aux auteurs de la manière suivante :
mickael@planetebd.com / alain@planetebd.com

Bonne chance à ce projet Kirby & Me, nous en recauserons en détail dans pas trop longtemps, ça me semble évident. 



COVER STORY RELOADED épisode 1 : THE AMAZING SPIDER-MAN #129

Cover Story (reloaded) c'est une cover, une histoire, quelques explications. Premier épisode, avec The Amazing Spider-Man #129.
Une couverture mythique, peu s'en faut. Cette cible au premier plan, ces deux personnages désormais incontournables, de l'univers Marvel, vous les connaissez tous. C'est que pourtant, derrière cette cover ultra classique, se cache un coup de poker réussi, l'irruption d'un nouveau "vigilante", destiné à devenir un des anti héros les plus populaires, la décennie suivante. C'est en effet la première apparition historique du Punisher, sur les pages de la série phare du tisseur de toile. C'est sous la plume de Gerry Conway, qui invente là un justicier au croisement de Mak Bolan (L'Exécuteur) et de Charles Bronson (dans Un justicier dans la ville), que nait l'homme à tête de mort sur la poitrine. Nous le découvrons associé au Chacal, alias Miles Warren, le prof de biologie de Peter Parker, qui hait secrètement son élève depuis qu'il le tient pour responsable de la mort de Gwen Stacy, dont il était également amoureux. Sa vengeance sera terrible, et dans un premier temps, il parvient à convaincre Frank Castle d'éliminer le tisseur de toile. Le Punisher d'alors est encore très obtus, crédule, loin d'être le personnage complexe qu'il deviendra ensuite. Il mord à l'hameçon et heureusement, échoue dans sa tentative. Sous les crayons de Ross Andru, Castle semble avoir la quarantaine, un physique massif et frustre. Il rajeunira par la suite, semble t'il. Ses origines ne nous sont pas encore vraiment dévoilées, ses motivations restent floues. Cette première apparition n'est qu'une ébauche de ce qui viendra dix ans plus tard, quand les temps seront mûrs pour la consécration du Punisher. On notera que Castle a déjà sa propre déontologie, aussi discutable que cela puisse paraître. S'il parvient à désarçonner Spider-Man et à le faire choir du haut d'un immeuble (croyant ainsi l'avoir liquidé dès le premier coup, grossière erreur), il reproche au Chacal ce "coup bas" et le fait d'avoir frappé un adversaire dans le dos, ce qui est hautement déshonorable. C'est un Punisher encore ingénu, qui laisse traîner ses armes, et il emploie du matériel dont même un type comme Peter Parker peut retrouver la trace, l'origine. 




Pas mal de petits défauts, d'incohérences (vues avec le temps) ou de naïveté...en attendant, ce numéro historique est absolument incontournable pour tous les grands sentimentaux que nous sommes, avec des dialogues savoureux, à l'ancienne, et un Punisher qui va devoir s'entraîner pour ne plus rater sa cible : si vous regardez bien les impacts sur la couverture, et où se situe pourtant la mire du viseur, vous noterez pourquoi il n'a jamais vraiment pu faire de dégâts chez Spidey...
C'est un épisode crucial pour la première apparition de Castle, donc, mais aussi pour celle du Chacal, alias Miles Warren, qui va devenir une épine dans le pied du tisseur, au point d'être le grand vilain derrière la longue et épuisante Saga du Clone des années 90, et de revenir, en ce moment même en Vo, sous forme d'une foultitude de clones, dans The Clone Conspiracy. Bref, en février 1974, c'est l'histoire des comics Marvel qui s'écrit, sans que cela saute aux yeux immédiatement. De Gerry Conway et Ross Andru, cover de Gil Kane. 






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INFINITY 8 EN ALBUMS LIBRAIRIE : TOME 1 ROMANCE ET MACCHABEES

A l'occasion de la publication du projet Infinity 8 en librairie (sous forme d'albums complets reprenant chacun un cycle) je me suis enfin penché sur la série qui a fait parlé d'elle ces temps derniers. Le premier tome s'appelle Romance et Macchabées, et il met en scène l'agent Yoko Kersen, pour d'improbables aventures dans l'espace, entre gaudriole et science-fiction. Infinity 8 est un vaisseau géant, qui est dirigé vers la galaxie d'Andromède, mais rencontre un obstacle sérieux sur sa route. Un amas d'artefacts non identifiés barre la route du croiseur spatial; pour l'essentiel il est composé de débris de civilisations, fusées détruites, bref une vaste nécropole flottant dans l'éther. C'est pour cette raison que le capitaine de l'Infinity 8, un petit homme ventru et alcoolique, fait appel à Yoko Kersen, pour activer la procédure 8, ce qui signifie l'incroyable possibilité de revenir en arrière dans le temps (de huit heures) avant de décider si poursuivre avec cette nouvelle ligne temporelle, ou opérer le "reboot" si à la mode dans les comics. L'agent Kersen est aussi active qu'agréable à regarder, ce qui lui vaut les regards concupiscents de pas mal de mâles, de différentes races présentes dans le vaisseau (257!), mais elle, ce qu'elle désire, c'est trouver un géniteur apte à lui assurer une descendance. Pas de chance, ceux qu'elle croise ont tous des défauts et ne font pas l'affaire. En cours de mission, elle se heurte à la race des kornaliens, des êtres monstrueux et nécrophages, que la présence de la mort en suspension dans l'espace excite au plus haut point. L'un d'entre eux, Sagoss, se montre plus raisonnable et va se révéler être un allié inattendu pour l'affriolante Yoko, dont il va tomber raide dingue amoureux après avoir dévoré le cadavre d'un poète extra-terrestre. Une romance loufoque va naître, entre remarques salaces, envolées lyriques au goûts douteux, et effluves de putréfaction aromatiques. Bref c'est dingue à raconter, dingue à lire, et ça part par moments dans tous les sens. 



C'est Lewis Trondheim et Olivier Vatine qui chapeautent ce projet, annoncé lors du festival d'Angouleme de l'an passé. Infinity 8 est une histoire qui va se dérouler sous formes de huit cycles, les deux premiers bénéficiant au préalable d'une publication sous forme de trois fascicules, presque à l'américaine. Dominique Bertail est au dessin du premier tome, avec l'ambition de faire vivre une odyssée de l'espace totalement foutraque, orchestrée par une héroïne pulp et indépendante, qui est harcelée par un alien dégueulasse mais persévérant. Une histoire d'amour improbable au premier regard, mais sous les apparences et l'humour lourd, peut-être que l'autre, le différent, le monstre, n'est pas aussi marginal qu'il ne paraît, et possède sa propre dignité, ses propres qualités. Les pages sont fort dynamiques, inventives et iconoclastes, à grands coups de tentacules, cadavres putréfiés, et formes généreuses de l'héroïne. Les détails des visages et les silhouettes de certains personnages secondaires n'ont rien de formidables, mais Bertail se rattrape sur les vignettes les plus larges avec de jolies intuitions bordéliques. Le scénario, écrit aussi avec Zep, ne s'embarrasse pas de réalisme (même de loin) et coupe avec franchise dans l'absurde, la série B cosmique, et le délire en apesanteur. Expérience qui peut être déroutante, déconcertante, mais qui ne laisse pas un goût désagréable en bouche, après consommation, loin de là. 
Publié aux éditions Rue de Sèvres. 



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INJECTION TOME 1 : DU WARREN ELLIS A DIX EUROS CHEZ URBAN COMICS

Maria Kilbride, ainsi que quatre autre génies de sa trempe, furent appelés à faire partie de l'unité des contaminations culturelles croisées. Leur mission était des plus simple, anticiper la prochaine grande révolution de l'humanité, qui dopée par les progrès constants de la science, sera appelée à une véritable mue épocale. Chacun de ces génies a été choisi pour un secteur de compétence bien particulier, afin de couvrir tous les domaines importants du savoir possible. Retour au présent ; la situation est dramatique. Maria est internée dans une structure psychiatrique, et une mystérieuse entité non humaine a accédé à la conscience, pour briser les certitudes de l"humanité, et rendre tangible tout ce qui appartenait au domaine de la chimère et de l'improbable. Technologie futuriste ou simple folklore populaire, tout est possible. Mais qu'est donc vraiment cette Injection, qui est (vous l'aurez deviné) le fruit des cerveaux débridés de Maria et de ses collègues? Voilà, vous avez compris l'essentiel de la trame de cette histoire, qui part ensuite dans tous les sens et refuse avec persistance de suivre un cheminement classique, pour apparaître éclatée, destructurée, à première vue, c'est à dire en fait exiger une lecture patiente et approfondie, en réalité. Le récit fonctionne sur plusieurs niveaux avec deux veines temporelles qui se croisent, tandis que les révélations sont régulièrement dosées, avec leur lot de coups de théâtre qui ouvrent de nouvelles portes dans un grand ensemble qu'on devine foisonnant. Tous les personnages ont leur importance dans Injection, et chacun semble se mouvoir comme le pion d'un échiquier, partie individuelle et décisive d'un grand tout qui ne se laisse guère entrevoir. Warren Ellis réussit le tour de force de passer d'un lieu à l'autre, d'un personnage à l'autre, d'une ligne temporelle à la suivante, sans jamais se perdre, et en gardant le cap et une direction voulue. 



Une des raisons de tenter l'aventure avec Injection, c'est aussi parce que les dessins sont confiés à l'irlandais Declan Shalvey, qui est en train de devenir une petite référence, ces dernières années. Déjà fort appréciés sur le Moon Knight de Ellis justement, le revoici avec un trait dur et dynamique, jamais surchargé, inventif à souhait dans la manière de construire son storytelling. Les couleurs de Jordie Bellaire s'accordent parfaitement avec l'inventivité de Shalvey, qui sert le coté visionnaire du scénariste, et ses idées complètement folles, appliquées à un monde nouveau.
Reste que c'est tellement dingue et spasmodique, par endroits, que tout le monde ne va pas adhérer d'emblée. Ellis est comme toujours en quête de sens, partant des bonnes intentions de scientifiques et autres gros esprits, pour mettre une fois encore le monde devant le fait accompli, et en observer le possible crépuscule, sans dévoiler d'entrée la manière dont il passera à la trappe. Injection est dense, solide, intelligent, et n'est pas à recommander pour une lecture entre deux gares, ou aux toilettes après un chili trop épicé. Vous êtes prévenus, l'accessibilité se mérite, et il faudra faire l'effort. La récompense en vaut la chandelle. Surtout à dix euros. 



THE ART OF ... ALESSANDRO BIFFIGNANDI (1935-2017)

Vous êtes tous tombés, dans votre jeunesse (attention, là je parle de celles et ceux de ma génération, qui ont grandi dans les années 70 ou 80) sur ces parutions bon marché, des bande dessinées petit format en noir et blanc, au belles couvertures cartonnées, orientées assez souvent sur des thématiques guerrières ou érotiques. Un marché lucratif où les italiens ont su se tailler une part notable, travaillant souvent pour une production italienne et américaine. Parmi les artistes les plus actifs et influents, citons Alessandro Biffignandi, dessinateur romain, né en 1935, qui nous a malheureusement quitté le week-end dernier.

Biffignandi avait quitté rapidement le lycée pour intégrer une école artistique, fortement poussé et séduit par les illustrations pour le cinéma, qui lui paraissaient mythiques, au point de devenir naturellement l'élève d'un des maîtres du genre, Averardo Ciriello. A l'âge de vingt ans seulement il est déjà recruté par les studios de Augusto Favelli, la référence du genre dans les années 50, pour illustrer ce type d'affiches. Il part ensuite pour Milan et se spécialise dans la production de splendides couvertures pour les marché anglais et italiens, avec donc une classe particulière dès lors que les thèmes sont la guerre, et le sexe. Les "fumetti" sexys deviennent sa grande spécialité dans les années 70, avec l'éditeur Edifumetto, et des héroïnes ou séries comme Zora la Vampire, ou Cimiteria. Chez Korero Press, un splendide ouvrage de 160 pages vous permettra de reparcourir les grandes oeuvres de cet artiste, qui coïncident avec une ère révolue de la bande-dessinée, celle des petits formats qui s'échangent sous le manteau, avec des aventures érotiques improbables et parfois fort inventives, où se rencontrent aliens, vampires, monstres, espionnage, et bien sûr moments coquins. En France, c'est chez Lug que Biffignandi a aussi été repéré dns le passé (couvertures pour Kiwi, Yuma, Rodeo, Hondo...). L'artiste s'est éteint à l'âge de 81 ans. Ce n'est pas forcément le nom qui revient le plus souvent sur toutes les lèvres, mais nous gardons un vif souvenir de ce genre de productions, qui mériteraient d'être reconsidérées pour leur qualité graphique trop souvent insoupçonnée.







OLDIES : DAREDEVIL FACE A TYPHOID MARY (AVEC ANN NOCENTI ET JOHN ROMITA JR)

Un des "run" les plus surprenants et riches en interprétations de Daredevil est assurément celui de Ann Nocenti. Journaliste de profession, elle est appelée dans la seconde moitié des années 80 a venir prendre les choses en main sur le titre de Tête à cornes, qui ne s'est toujours pas remis, à l'époque, du pic qualitatif atteint sous l'ère Frank Miller, suivi d'une lente plongée inexorable. Après avoir fait ses classes notamment sur la mini dédiée à Longshot, Nocenti bouleverse le regard que nous portons sur Daredevil, en mettant de coté les sempiternelles luttes poisseuses dans les ruelles malfamées de Hell's Kitchen, et en ouvrant grandes les vannes de la réalité sociale, saupoudrées d'introspection et de métaphysique. Si les premiers épisodes n'osent pas encore s'aventurer sur ces territoires glissants, très vite la scénariste va innover, quitte à ne pas forcément être comprise d'emblée par des lecteurs déroutées. Matt Murdock est au centre de cette petite révolution. Puissamment influencé par son background judéochrétien, l'avocat aveugle respecte -à sa manière- un ensemble de codes et de règles déontologiques, qui le font aller de l'avant, et lui donnent inconsciemment ce sentiment de supériorité sur les autres, et qui justifie son statut de redresseur de torts, en contradiction avec son métier au civil. Ici, il a aidé Karen Page, sa flamme de toujours, au monter une association venant en aide aux plus pauvres, et qui prend en charge le cas d'un gamin rendu aveugle par des déchets toxiques abandonnés avec nonchalance dans la nature, par une grande compagnie vérolée. Derrière celle-ci se cache le Caïd et son empire financier malfaisant, et pour assurer la défense de l'indéfendable, c'est Foggy Nelson, l'ami momentanément en disgrâce, qui s'y colle. Mais Matt a de plus gros soucis en tête. Il a rencontré une certaine Mary, une brune mystérieuse, qui excite et étourdit ses hyper sens, et qui fait monter en lui un désir brûlant et irréfrénable. Inoubliable les scènes où Matt et cette jolie créature s'embrassent et se caressent sous les yeux du petit aveugle, qui devine ce qui se passe, sans la voir formellement, et constate avec dépit que les adultes profitent de sa cécité pour faire comme s'il n'existait pas. C'est que Mary est en fait un pion du Caïd, destinée à faire chuter, une fois encore, le toujours debout Murdock. Et surtout, Mary a deux personnalités, une schizophrénie de premier ordre, qui la pousse à devenir quelqu'un d'autre, une meurtrière impitoyable, un monstre de perversion, la bien nommée Thypoïd Mary. Et ça, Daredevil (et Matt Murdock donc) l'ignore totalement...


Wilson Fisk a parfaitement compris qu'il est plus aisé de détruire Daredevil de l'intérieur, que l'extérieur. DD encaisse bien les coups, mais sa psyché a tendance à parfois lui jouer des tours. Son sentiment de culpabilité pèse comme une roche granitique. Devant le bonheur "conjugal" enfin rejoint avec Karen Page, l'homme souffre et ressent la honte du péché face à la douce Mary; pire encore il est en proie à une répulsion/attraction mortifère face son alter égo maléfique, Typhoid, qui l'excite autant qu'elle le dégoûte. Eros et Thanatos sont convoqués, avec le remords, la faute, le carcan de l'éducation, qui perturbent un homme qui se croyait un héros, et estime en perdre le statut dès lors que ses lèvres cherchent celles de la femme qui le perturbe. Bien sûr, cela finira par se savoir, Karen par partir, et l'existence de Matt volera en éclats une fois encore. Au point qu'il va devoir prendre la route, s'isoler, entamer une sorte de road trip solitaire au beau milieu de nulle part. Un calvaire qui débute par un passage à tabac en règle, avec une succession d'ennemis qui pris indépendemment n'ont rien d'invincibles, mais qui laissent Daredevil exsangue, et meurtri. La touche finale est apportée par de simples voyous, dans une ruelle, qui achèvent le diable rouge. Abandonné, il est laissé pour mort, agonisant, et les new-yorkais s'interrogent sur le destin du héros, qui semble avoir déserté la ville. Miraculeusement sauvé et épargné par Typhoid, Matt Murdock se retrouve dans un lit d'hôpital, couvert de bandages et sous perfusion (et l'identité secrète alors?), et pour son plus grand malheur, Karen croise Mary, et apprend ce qui se trame derrière son dos. 
Ann Nocenti s'attaque donc au héros. L'immaculé personnage qui prétend être donneur de leçons, mais a bien du mal à assumer son humanité, ses faiblesses, ses pulsions. A se vouloir irréprochable, Matt Murdock est le pire ennemi de Daredevil, le maillon faible, quand il n'est plus en collants, et s'abîme dans la luxure, qui le dégoûte tout autant. Aux dessins, John Romita Jr est dans une forme étincelante. Il suggère tout autant qu'il révèle. Al Williamson est parfait à l'encrage, et les planches se brouillent, les repères s'amenuisent, et Daredevil traverse lentement l'enfer, en se perdant en chemin, sans savoir vers qui se retourner. Une très grande période, donc nous évoquerons la suite bientôt.
Vous pouvez retrouver ces épisodes dans les Versions Intégrales Daredevil, publiées par Semic, en 1990. Pour la Vo, il existe un excellent tpb intitulé Lone Stranger, qui présente une belle brochette d'épisodes du run d'Ann Nocenti, dont les suivants, que nous aborderons la semaine prochaine. Sans oublier un pavé comme le Marvel Epic collection, A touch of Typhoid, vers lequel vous trouverez un lien ci dessous. 



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MONSTERS UNLEASHED #1 : LES MONSTRES SONT DE SORTIE

Ce Monsters Unleashed n'a pas de temps à perdre. Du coup, on plonge dans l'action dès la première page. Une boule de feu s'écrase en plein New-York, laissant au sol un monstre, énorme, gargantuesque, vite pris en charge par les Avengers, qui ont retrouvé Hercules dans toute sa gloire, pour le plaisir des fans. Les plus grands héros de la Terre ont du pain sur la planche, mais bon, un monstre, aussi gros soit-il, cela reste dans leurs cordes. Sauf que un monstre, ce n'est que le début. Londres, le Wakanda, Venise... l'événement se produit un peu partout sur le globe, et heureusement que les super-héros Marvel sont nombreux et ont l'habitude de fonctionner par équipe... Du coup les Inhumains sauvent les meubles en Italie, les X-Men interviennent en Angleterre, les Champions à Los Angeles, et ainsi de suite. C'est là qu'on se rend compte du boulot (de monstre. Ok, c'est facile) que le dessinateur Steve McNiven a du abattre. Je n'ai pas compté le nombre d'intervenants dans ce premier numéro, mais c'est assez remarquable, tout le monde y passe, et même si c'est assez simple et pompier comme manière de faire (oh un monstre, oh un groupe de héros, et tout le monde tape sur la méchante créature) les amateurs de planches truffées de détails et de costumes vont en avoir pour leur argent, car c'est une aubaine. Coté scénario par contre, c'est plus modeste et recentré, sauf que par moments on nous montre un gamin en train de dessiner (des monstres justement) dans son cahier, qui ressemble furieusement à ceux qui sont en liberté, au dehors. Alors comme on n'est pas idiot, et qu'on se dit qu'il n'y aurait aucune raison que Cullen Bunn raconte ceci, si ça n'avait pas d'incidence... Le twist de la dernière page clarifie la situation, tout en donnant envie d'en savoir plus, et de comprendre ce qui se passe vraiment. C'est là que la série va prendre son envol, en fonction de ce qui va suivre. Car le premier numéro est avant tout du déballage de pouvoirs, des combats dantesques d'une case à l'autre.
Après j'aimerais bien trouver une conclusion digne de ce nom pour en finir avec cette review, mais il se trouve que je n'y parviens pas. Tout a été dit, c'est du comics décomplexé, ça frappe et ça tire, ça cogne et ça tombe, mais si vous cherchez la moindre (pour l'instant) implication intérieure, psychologique, vous faites fausse route. C'est l'heure de la récréation, vous n'avez pas besoin de vos livres et vos cahiers, même pas le cartable. Just for fun. 




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 Brad Meltzer n’a pas seulement relancé la Justice League en 2006 avec The Tornado’s Path ( la saga de Red Tornado pour Urban) : il a voulu...