Vous êtes tous tombés, dans votre jeunesse (attention, là je parle de celles et ceux de ma génération, qui ont grandi dans les années 70 ou 80) sur ces parutions bon marché, des bande dessinées petit format en noir et blanc, au belles couvertures cartonnées, orientées assez souvent sur des thématiques guerrières ou érotiques. Un marché lucratif où les italiens ont su se tailler une part notable, travaillant souvent pour une production italienne et américaine. Parmi les artistes les plus actifs et influents, citons Alessandro Biffignandi, dessinateur romain, né en 1935, qui nous a malheureusement quitté le week-end dernier.
Biffignandi avait quitté rapidement le lycée pour intégrer une école artistique, fortement poussé et séduit par les illustrations pour le cinéma, qui lui paraissaient mythiques, au point de devenir naturellement l'élève d'un des maîtres du genre, Averardo Ciriello. A l'âge de vingt ans seulement il est déjà recruté par les studios de Augusto Favelli, la référence du genre dans les années 50, pour illustrer ce type d'affiches. Il part ensuite pour Milan et se spécialise dans la production de splendides couvertures pour les marché anglais et italiens, avec donc une classe particulière dès lors que les thèmes sont la guerre, et le sexe. Les "fumetti" sexys deviennent sa grande spécialité dans les années 70, avec l'éditeur Edifumetto, et des héroïnes ou séries comme Zora la Vampire, ou Cimiteria. Chez Korero Press, un splendide ouvrage de 160 pages vous permettra de reparcourir les grandes oeuvres de cet artiste, qui coïncident avec une ère révolue de la bande-dessinée, celle des petits formats qui s'échangent sous le manteau, avec des aventures érotiques improbables et parfois fort inventives, où se rencontrent aliens, vampires, monstres, espionnage, et bien sûr moments coquins. En France, c'est chez Lug que Biffignandi a aussi été repéré dns le passé (couvertures pour Kiwi, Yuma, Rodeo, Hondo...). L'artiste s'est éteint à l'âge de 81 ans. Ce n'est pas forcément le nom qui revient le plus souvent sur toutes les lèvres, mais nous gardons un vif souvenir de ce genre de productions, qui mériteraient d'être reconsidérées pour leur qualité graphique trop souvent insoupçonnée.
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