SUPERMAN #1 : DAWN OF DC ET LE RETOUR DE SUPERMAN
RADIANT BLACK TOME 2 : FAIRE ÉQUIPE (MALGRÉ TOUT ?)
NEWBURN TOME 1 : LE POLAR DE CHIP ZDARSKY CHEZ URBAN COMICS
Quiconque a récemment lu les aventures d'Ethan Reckless (publiées chez Delcourt) pourra faire un rapprochement entre les deux univers. Dans cette manière de partir d'un fait brut, de le disséquer, d'en approfondir les ramifications, de filtrer tout ça à l'aune d'un personnage isolé et perspicace. Sauf qu'ici Newburn est moins désemparé; c'est un type qui a une carrure et des états de service qui forcent le respect, et c'est aussi un des points de repère décisifs de l'organisation sociale et criminelle de la ville. Dans un accès de rage inédit, il finit d'ailleurs par l'affirmer, New-York est à lui ! Dans un premier temps, Zdarsky nous laisse à penser que les différentes affaires qui impliquent son personnage n'ont pas de véritable lien, mais c'est une illusion, car au fur et à mesure des pages, l'ensemble commence à prendre forme et tisse une toile d'araignée complexe et inéluctable, qui enserre et unit les différents protagonistes. Dès lors, chaque pas doit être effectué avec une grande prudence; un accident survenu dans le passé, une information tenue secrète, tout fait sens et peut déboucher sur des conséquences aussi inattendues que tragiques. Le récit est mis en image par un autre grand habitué du genre, lui aussi concerné par notre comparaison avec Reckless. Jacob Phillips est en effet le fils de Sean, le dessinateur de l'autre grand polar du moment, dont il est de surcroît… le coloriste ! Pour Newburn, il se charge de tout, du lay-out aux couleurs. Si la maîtrise semble un ton encore en dessous de celle du paternel, on en approche déjà le niveau sidéral. Nous apprécions particulièrement cette décision évidente de ne pas tenter d'appliquer un jeu d'ombres et de lumières en tout point respectueux de la véracité canonique, mais plutôt de créer une tension, une ambiance aussi feutrée que suffocante, par l'application de touches contrastées, qui débordent régulièrement des contours ou des limites attendus. Le style est carré, sans fioriture, suffisamment âpre pour évoquer à merveille cette violence rentrée qui n'attend que le bon prétexte pour exploser. Newburn se lit vite et sans reprendre son souffle; ce premier tome a déjà tous les airs d'un petit classique, avec un protagoniste qui s'immisce sans le moindre effort au panthéon récent du genre. Pour dix euros, prix de découverte jusque fin avril, c'est une affaire en or !
GHOST WORLD : L'ADIEU À L'ADOLESCENCE PAR DANIEL CLOWES
C'est dans les numéros 11 à 18 de la revue indépendante Eightball que Clowes a publié pour la première fois cette histoire, qui constitue la seconde parution du catalogue de l'artiste chez Delcourt, qui se lance dans la reconstitution de son œuvre, avec la Bibliothèque de Daniel Clowes. Après l'absurde du Gant de velours pris dans la fonte, la désillusion précoce de Ghost World; des débuts réjouissants ! S'agissant d'adolescentes, Enid et Rebecca parlent forcément beaucoup de sexe, comme toutes celles qui ont peu l'occasion de le faire, et elles blatèrent sans hésitation ni tabou. Le sexe est une arme, un besoin et n'a pas grand-chose à voir avec l'amour. Il n'y a rien de romantique dans les relations avec le genre opposé, la vraie relation d'un couple ressemble en fait à celle établie entre Enid et Rebecca. Elle connaît des hauts et des bas, se nourrit de l'influence que l'une exerce sur l'autre, et vice-versa, titille parfois les limites de l'homo sexualité, mais ne franchit pas le pas. Au lendemain de l'annonce de l'éventuelle admission d'Enid à l'université -et donc d'une éventuelle séparation- les choses se corsent réellement pour la première fois. Enid et Rebecca ont constitué un monde fermé, qui commence et finit avec elles, mais nous autres lecteurs savons que tôt ou tard les amitiés changent, se transforment, s'achèvent. Surtout que le jeune Josh est entré dans l'équation, un garçon de dix-neuf ans, le seul qui semble recueillir un peu des faveurs et de l'attention des deux demoiselles, ce qui fera naître chez elles des sentiments différents, jamais éprouvés auparavant. Clowes ne transforme pas cette situation en un triangle amoureux classique de la comédie romantique, mais il en fait plutôt un tournant décisif dans leurs vies respectives. Enid et Rebecca suivront plus ou moins consciemment des chemins différents qui les conduiront à se séparer. L'ensemble est écrit avec justesse, des dialogues justes et ciselés, qui à défaut se se vautrer dans le jeunisme forcené (si Clowes avait proposé cela vingt ans plus tard, qui sait…) font mouche et peuvent même être très touchants. Une lumière quasi irréelle, faite de teintes bleutés et olivâtres, accentue l'idée d'un huis-clos étouffant et répétitif, avec notamment une composition classique et rigoureuse des planches. Au passage, pour être complet, Ghost World est aussi un film, sorti en 2001, avec Thora Birch et Scarlett Johansson. Vous pouvez le voir, pour prolonger l'expérience.
PHOTON #1 #2 #3 : MONICA RAMBEAU SUPERSTAR
SUICIDE SQUAD BLAZE : SIMON SPURRIER ENFLAMME LE BLACK LABEL DC
L'histoire est racontée du point de vue de Michael Van Zandt, un prisonnier qui a clairement quelques problèmes d'estime de soi et fait une fixation sur celle avec qui il a eu une relation sentimentale, elle aussi emprisonnée et incluse dans le nouveau projet d'Amanda Waller. Ces détenus anonymes et hautement sacrifiables vont se voir inoculer plus ou moins les mêmes pouvoirs que ceux de celui qu'ils sont censés chasser; autrement dit, ils vont accéder à des dons incommensurables qui vont être encore augmentés dès l'instant où l'un d'entre eux meurt. Il s'opère comme une sorte de redistribution des pouvoirs et évidemment, à chaque fois, un temps de vie encore plus limité (car oui, le côté négatif de tout ceci c'est que l'espérance de rester en vie baisse drastiquement. Un compte à rebours inexorable) Spurrier offre un récit très sombre et en même temps non dénué d'humour. Il suffit par exemple de parler de ce dont vont avoir besoin le Peacemaker et sa bande, pour tenter de mieux comprendre leur adversaire. Indice, c'est en rapport avec la pilosité masculine… Certains passages peuvent sembler confus, notamment lorsque le scénariste mêle réflexion intime, sentiment de ne pas être à la hauteur, impression de vide et d'incapacité de trouver des stimuli, pour affronter ce qui se prépare. Une forme de neurasthénie existentielle qui vient se confronter à une histoire très violente où les dégâts sont considérables. Mais je le répète, les dessins de Campbell servent magnifiquement le propos et au bout du compte, il s'agit d'un nouvel album fort intéressant à mettre au crédit du Black Label. Quand il n'y a aucune continuité réelle dont il faut tenir compte, quand il y a la possibilité de se lâcher et d'écrire des histoires qui peuvent partir dans les directions les plus inattendues ou les plus choquantes, on a souvent de bonnes surprises et des mini série qui ne peuvent que nous donner l'envie d'investir. Si vous êtes habitués et amateurs du style de Spurrier, Blaze est fait pour vous.
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