DAVID MESSINA : LE "FRENCH TOUR COMIC SHOPS ASSEMBLE"


 C'était donc ce mercredi 12 mars que débutait la tournée française de David Messina, avec une première date à Nice, chez le comic shop Les Fictionautes. Pour ceux qui l'ignorent encore, notamment ceux qui vivent sur la face cachée de la Lune, David Messina est actuellement l'un des deux dessinateurs de la série Ultimate Spider-Man, avec l'autre italien Marco Checchetto. Pour les personnes qui souhaitent en savoir plus, nous vous plaçons ici les différentes dates de la tournée :



Il s'agit d'une petite visite à travers la France, dans le réseau du COMIC SHOPS ASSEMBLE, autrement dit l'union de quelques-uns des magasins les plus éminents, pour ce qui est de la vente de comics en France. Étant donné que la revue consacrée au nouvel univers Ultimate, publiée par Panini Comics, a eu droit à une variant cover spéciale pour le CSA, réalisée par Messina justement, c'est l'occasion idéale pour aller acheter votre exemplaire et vous le faire dédicacer par l'artiste. Ce dernier a également ramené dans ses bagages toute une série de planches originales et de sketchs extrêmement abordables et particulièrement réussis. Reste à savoir s'il y en aura encore au moment où il passera par chez vous ! En tous les cas, un très bon moment en compagnie d'un dessinateur aussi sympathique que doué, alors très franchement, n'hésitez pas un l'instant avant d'aller le voir dans votre ville et votre boutique d'adoption.


Lien vers la page FB du CSA : ICI



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HIT ME (DE CHRISTA FAUST ET PRISCILLA PETRAITES) CHEZ AWA


 Une fois n'est pas coutume, nous allons nous attarder aujourd’hui sur un album qui n’a toujours pas été publié en français. Direction donc la version originale, proposée par AWA Upshot, un éditeur que nous avons toujours suivi avec grand intérêt, pour Hit Me. Attention, ce comic book n’est pas à mettre entre toutes les mains, car son héroïne n’est autre qu’une travailleuse du sexe. Et pas n’importe laquelle : la spécialité de Lulu consiste à accepter d’être frappée et malmenée par ses clients en échange d’une somme d’argent. Bien entendu, plus les coups sont violents, plus les zones visées sont exposées – et donc impossibles à dissimuler sous des vêtements – plus le prix grimpe. D’ordinaire, ce type de récit s’accompagne du sempiternel cliché de la femme fragile, marquée par une enfance malheureuse, qui finit par sombrer et se laisser dominer par des hommes toxiques, devenant leur jouet. Sauf qu’ici, la scénariste, Christa Faust, prévient d’emblée que l’histoire prend un tout autre chemin. D’ailleurs, il est intéressant de noter qu’elle-même est travailleuse du sexe et adepte des pratiques sadomasochistes : elle sait donc parfaitement de quoi elle parle. Son but ? Présenter un personnage féminin fort, capable de se sortir des pires situations sans geindre sur son sort ni attendre qu’un chevalier blanc providentiel vienne la sauver. Et cela tombe bien, car elle va rapidement se retrouver dans un sacré pétrin avec l’un de ses clients : un certain Tak, un bel asiatique qui, pourtant, ne semble pas rouler sur l’or. Habituellement, il ne réserve qu’une séance par mois, mais cette fois, il est revenu pour une deuxième session, ce qui ne manque pas d’intriguer Lulu. Cela éveille également les soupçons de celui qu’elle surnomme son « chien de garde » : Danny, un jeune combattant qui l’aide à rester en forme et qui, secrètement, est amoureux de celle qu’il est censé protéger. Une situation dont Lulu, malicieusement, ne se prive pas de jouer.


L’histoire prend une tournure dramatique lorsqu’il est question d’un vol de diamants, de relations avec la mafia et les yakuza. Bref, Loulou va vivre une véritable descente aux enfers, d’autant plus que, pendant ce temps-là, Dany est retenu en otage et torturé afin de pousser sa "patronne" à se rendre et ainsi lui épargner la vie. Si je disais que cette bande dessinée n’est pas à mettre entre toutes les mains, c’est parce qu’elle est extrêmement explicite. Le monde du sadomasochisme y est exploré sous toutes ses coutures, des pratiques les plus connues – fessées, coups, fétichisme – aux mises en scène bien plus extrêmes, pouvant sembler absurdes ou atroces pour bon nombre de lecteurs. Parmi elles, on trouve par exemple des corps suspendus à des crochets, une pratique censée procurer un plaisir intense plutôt que de la douleur aux participants consentants. D’ailleurs, cette thématique traverse les cinq épisodes : la capacité à maîtriser la douleur et à la transformer en une forme de jouissance. Certaines personnes puisent en effet du plaisir dans des situations ou des stimuli qui seraient perçus comme extrêmement désagréables par le commun des mortels. Vous, peut-être ? Côté dessins, Priscilla Petraites propose des planches allant à l’essentiel. Les arrière-plans sont souvent épurés afin de mieux mettre en valeur les corps, les expressions et un storytelling dynamique, qui confère à l’histoire un rythme effréné. L’un des défis majeurs était de représenter une héroïne à la fois érotisée et capable d’évoluer dans un univers violent et nerveux, sans pour autant ressembler à une simple poupée en détresse. Pari réussi : on découvre un personnage fort et inattendu pour un comic book qui sort clairement de l’ordinaire, tout en s’appuyant sur une intrigue rondement menée. Il serait intéressant qu’une maison d’édition décide d’investir dans Hit Me, car je reste convaincu que cet album pourrait se vendre bien mieux qu’une bonne partie de la production actuelle. D’ailleurs, pour ceux que cela intéresse, on a réalisé une traduction française.  


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LA GRANDE AVENTURE DE PEPIK PAR PAVEL CECH


 C'est toujours un immense plaisir, après des décennies de lecture, de mettre la main sur un ouvrage aussi beau et sensible que La grande aventure de Pepik, entièrement réalisé par l'artiste tchèque Pavel Cech. Le protagoniste de cet album s'appelle donc Pepik ; c'est un écolier qui manque cruellement de confiance en lui. Il faut dire qu'il a tendance à bégayer un peu trop souvent et qu'il est loin d'être le plus populaire en classe. Tout son quotidien est miné par une série d'incertitudes et de peurs qui l'empêchent de profiter pleinement de l'existence. Quant à sa mère, on ne la voit guère, toujours occupée avec son travail, en retrait total des pages de cette aventure. Tout cela est appelé à changer le jour où sa voisine de table en cours est absente. Et c'est tant mieux, la gamine avait même décidé de tracer une ligne rouge sur la table pour signifier au pauvre Pepik la frontière à ne pas dépasser (à son détriment, bien sûr) et l'empêcher de copier durant les devoirs. Sacrée camarade. C'est alors qu'arrive une nouvelle recrue à l'école, que l'instituteur se charge de présenter aux élèves. Elzévire (c'est son nom) vient logiquement s'installer à la seule place laissée libre, à côté de notre jeune garçon. Très vite, un duo se forme. Il faut dire que la nouvelle venue semble apprécier le goût pour la lecture de Pepik, qui passe énormément de temps dans les livres, à rêver de monde inconnus et fantastiques. Avec sa nouvelle amie il va approfondir cette passion pour l'imaginaire, fréquenter la bibliothèque à la recherche d'un roman d'aventure dont personne ne semble avoir jamais entendu parler. Toute la ville revêt dès lors une autre apparence, une autre identité. Désormais Pepik n'est plus seul, même s'il ne sait toujours rien de précis au sujet de son amie. 




Peu importent la peur et le sentiment de ne pas être à la hauteur que l'on peut ressentir enfant, peu importent la solitude et le harcèlement parfois subis à l'école, il arrive toujours un moment où la vie vous offre une rencontre, une occasion, un événement qui vous permet de grandir et de devenir enfin ce que vous êtes capable d’être. La Grande Aventure de Pepik est un ouvrage profondément touchant, où scénario et graphisme se répondent avec une justesse remarquable. À chaque page tournée, on a l’impression d’être plongé dans un univers enfantin, mais qui, sous ses dehors candides, recèle une richesse insoupçonnée et une formidable inventivité. Certaines planches sont bouleversantes de justesse, notamment lorsque le jeune héros oscille entre écouter sa peur, incarnée par sa voix intérieure, ou suivre l'exemple des figures romanesques qui l’ont tant fait rêver et devenir, à son tour, un aventurier prêt à sauver Elzévire, disparue mystérieusement. Dans l’univers de Pepik, les paysages sont souvent teintés de vert et d’ocre, imprégnés d’un parfum d’automne et d’hiver, jusqu’à évoquer la patine rouillée du temps. Mais au-delà de cette mélancolie graphique, l’œuvre regorge de tendresse et d’inspiration. C’est d’ailleurs à travers ce livre que j’ai découvert l’artiste, tout comme une grande partie du public français, bien que La Grande Aventure de Pépik soit loin d’être inconnue des lecteurs tchèques. En effet, elle a reçu en 2014 le Ruban d’or, une prestigieuse récompense pour la bande dessinée jeunesse. Notre découverte s’est faite lors du récent festival d’Angoulême, où le stand des éditions de l’Œuf se trouve juste en face de celui de IT Comics, comme chaque année. L’occasion parfaite pour rencontrer l’auteur, aussi humble qu’enthousiaste. Alors cette fois, nous vous invitons à sortir de votre zone de confort, à croire en notre recommandation. Non, cet ouvrage n’est pas destiné uniquement aux enfants, et non, son histoire n’est ni simpliste ni terre à terre. C’est bien plus que cela. C’est un récit bouleversant. C’est de la poésie en images.



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DAREDEVIL BORN AGAIN : MILLER ET MAZZUCCHELLI AU SOMMET


Daredevil Born Again. La série diffusée sur Disney + depuis quelques jours reprend le titre (et très vaguement) le cours de ce qui est peut-être un des trois ou quatre monuments indispensables de l'histoire des comic books de super-héros. Vous le savez sûrement, mais c’est dans les épreuves qu’on prend la dimension d’un homme. Et bien sur, à surhomme, super épreuve. Matt Murdock, avocat le jour et justicier la nuit, a toujours réussi à préserver, plus ou moins bien, sa double identité, qu’il a tout de même révélée à quelques personnes triées sur le volet. Parmi celles-ci, son ex petite amie, Karen Page, qui a fini par le quitter et tenter sa chance en Californie, à la recherche d’une gloire éphémère dans le cinéma. Mais la carrière de Karen a pris un mauvais pli : elle a fini par succomber aux tentations de la drogue et tourne même désormais des films X ! Par un jour de grand manque, elle finit par vendre un secret redoutable ( Matt est Daredevil ! ) contre une énième dose, et sans s’en rendre vraiment compte, va plonger l’existence de son rouquin bien aimé dans un véritable enfer. Wilson Fisk ( Le Caïd en VF ) s’empare de l’info et décide de se venger de son ennemi de toujours, de le faire s'enfoncer inexorablement vers le néant, de le rôtir à petit feu…Tout y passe : Matt perd son emploi, ses comptes sont congelés, le fisc se retourne contre lui, il est déchu du barreau, jusqu’à son appartement qui est plastiqué : rien ne résiste au pouvoir du Caïd, dont le cône d’influence englobe quasiment toute la communauté. Le véritable diable, celui qui se nourrit de l'âme de la ville de New-York, ce n'est pas ce démon à cornes en costume rouge, cet homme qui n'a jamais autant été sans peur que depuis qu'il n'a plus rien à perdre (pour avoir déjà tout perdu), c'est Wilson Fisk, le maître corrupteur, qui est digne de ce titre. Acculé, blessé, à la rue, Matt va devoir lutter pour sa survie, retrouver sa dignité avant même de pouvoir réclamer à nouveau le droit à l’existence, et la pente à remonter sera rude ! Une épreuve si cruelle, si éprouvante, que les éditions Lug, à la fin des années 80, ont choisi de faire l'impasse et de censurer la série, privant ainsi les lecteurs français d'un récit majeur et tourmenté.



Born Again (Renaissance) est une œuvre forte, pleine d’un humanisme courageux, une leçon de vie et de narration, un autre de ces volumes indispensables qui traversent les époques sans la moindre ride, et qui forcent l’admiration de générations de lecteurs. Miller offre là son testament personnel, pour le personnage de DD, et il est secondé à merveille par le trait raffiné et exquis d’un Mazzucchelli au sommet de son art. On appréciera également les premières pages de chacun des épisodes, qui mettent en scène un Matt Murdock au lit, dans différentes postures, révélant combien sa dépression et son calvaire l'entraînent au plus bas de la misère existentielle, avant de remonter péniblement la pente, une fois recueilli par les sœurs, dans le giron de l'église. Seule l’issue est un peu moins convaincante, avec l'apparition de ce soldat sous amphétamine, Nuke, à qui le Caïd a recours pour définitivement en finir avec son antithèse. C’est un peu moins subtil que le reste, ce qui n’empêche qu’on ne peut rester qu’admiratif devant le résultat d’ensemble. Pour Wilson Fisk, Murdock (et donc Daredevil) n'est pas un simple adversaire à tuer, au détour d'une ruelle ou d'une balle perfide, mais c'est une idée, un concept, qu'il souhaite anéantir. Celui du bien et de l'espoir, de ce que l'être humain a de meilleur en lui, ce qui lui consent de faire face debout, contre vents et marées. En cette période de crise économique et de grande dépression, même les super-héros tombent parfois, mais miracle des comics, ils se relèvent et sortent grandis de toutes ces horribles vicissitudes. Que ce soit en 1986, date de création de ce petit bijou, ou aujourd'hui, avec une nouvelle récession économique et idéologique qui lamine les aspirations et les rêves de toute une génération. Matt Murdock peut plier, il n'est qu'humain, mais Daredevil ne rompra pas. Jamais. Vous ne l'avez pas encore dans votre bibliothèque ? Panini vient de sortir une nouvelle édition dans sa collection Prestige, avec  un dos toilé et du papier mat. Un écrin de classe. On dit ça, on dit rien…


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JUDGE DREDD LE REPENTI : PEUT-ON SE RACHETER AVEC DREDD ?


 Lorsqu’il est question de justice et d’ordre, même dans une société dystopique et ultraviolente comme Mega-City One, il est toujours pertinent de s’intéresser au sort de ceux qui, après avoir purgé une lourde peine, tentent de réintégrer ce monde impitoyable. C’est précisément le cas du juge Asher, condamné pour usage excessif et injustifié de la force contre un simple citoyen. Envoyé sur la colonie pénitentiaire de Titan, il y a passé vingt ans à accomplir les tâches les plus humiliantes et dangereuses, dans des conditions inhumaines. Désormais, celui qui fut un éminent représentant de la loi n’est plus qu’un citoyen de troisième classe, Kyle Asher. Il revient dans la cité qu’il avait juré de protéger, mais il n’est plus le même homme. Marqué à jamais par les sévices subis, aussi bien physiquement que psychologiquement, il porte une plaque métallique incrustée dans son thorax et un visage à jamais défiguré. En un sens, il est devenu aussi un être humain "augmenté". Dès son retour, la police des Juges considère sa présence d’un très mauvais œil. Pour eux, un tel individu ne saurait véritablement se racheter, même si Asher semble sincèrement déterminé à respecter la loi et à mener une vie exemplaire. Judge Dredd lui-même demeure sceptique, lui qui n’accorde que peu de crédit aux histoires de rédemption. La situation se complique lorsque d’anciens Juges, opposés au retour des condamnés dans Mega-City One, prennent pour cible ces parias. Harcèlements, persécutions, incitations au suicide… Certains vont jusqu’à maquiller leurs meurtres. Et pour Dredd, de telles exactions constituent un crime aussi impardonnable que ceux commis par les criminels qu’il traque sans relâche. Asher découvre son appartement ravagé, et il est intimidé brutalement. Mais le type sait se défendre, il a toujours son entraînement de juge. Il ne faut donc pas le prendre pour une victime sans défense !




Kenneth Niemand signe ici une histoire complète, en réalité constituée de trois arcs narratifs initialement publiés sous forme d'épisodes hebdomadaires de quelques pages, dans la revue anthologique 2000 AD. Son récit est ainsi divisé en trois parties. Dans la première, nous assistons au retour de Asher et développons rapidement de l’empathie pour lui, tant ses épreuves passées et sa volonté de réinsertion, respectueuse de la loi et empreinte de retenue malgré les pressions, forcent l’admiration. Face à lui, Judge Dredd apparaît presque antipathique, convaincu qu’aucune rédemption n’est possible dans un tel cas. La seconde partie voit l’ancien juge condamné poursuivre sa quête d’une honnêteté absolue. Cette fois, il tente d’assurer l’avenir de la fille de celui qu'il a battu à mort. Mais en renonçant à la passivité et en adoptant une posture proactive, il enclenche malgré lui sa propre chute, puisque il faudra affronter Dredd, ce qui signifie pour lui une impasse inévitable. C’est là que Kenneth Niemand se révèle particulièrement habile : il nous offre le portrait d’un héros malgré lui, foncièrement juste, incapable de renier les valeurs inculquées à l’Académie des Juges. On aurait pu s’attendre à ce qu’il revienne de Titan assoiffé de vengeance ou, au contraire, totalement brisé, cherchant à survivre sans faire de vagues. Mais non : Asher veut encore être utile à la cité, à la communauté. Il respecte les règles et joue le jeu. Et c’est précisément parce qu’il pousse ce raisonnement et ce comportement à l’extrême, dans une société fascisante où la droiture et l’honnêteté ne sont pas perçues à leur juste valeur, qu’il se condamne à la misère. Une misère que l’on retrouve dans la troisième et dernière partie, Un homme déchu. Pour mener sa mission à bien, il ne lui reste plus qu’une seule option : frayer avec la pègre, dans l’espoir de l’infiltrer et de la détruire de l’intérieur, tout en exploitant le crime pour éliminer ceux qui le méritent et qui gangrènent la société. Mais, inévitablement, il entre en collision frontale avec Judge Dredd et se heurte à l’intransigeance d’une justice qui refuse toute nuance de gris. Dans cet univers où seule la loi décide arbitrairement de ce qui est juste ou non, sans dialogue ni compromis, la trajectoire du malheureux s’achève dans une tristesse absolue. Un récit poignant, porté par un scénariste inspiré. Le dessin de Tom Foster, l’un des nouveaux talents britanniques à suivre de près, sert parfaitement cette histoire. Bien qu’il souligne lui-même ses imperfections dans quelques pages rédactionnelles où il revient sur son travail, son style frappe par sa pertinence et sa capacité à donner vie à Mega-City One. Avec cette publication, Delirium poursuit sa mission : proposer le meilleur de Judge Dredd selon deux approches complémentaires. D’un côté, ces albums indépendants qui rassemblent certains des arcs narratifs ou thématiques les plus marquants de ces dernières années. De l’autre, la collection Les Affaires Classées, de volumineux pavés en noir et blanc qui publient, dans l’ordre chronologique, les grandes heures du Juge. Inutile de préciser que ces deux collections sont tout simplement indispensables et que chaque nouvelle parution dans cet univers mérite d’être célébrée dignement.



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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : MOI, CLÉOPÂTRE, DERNIÈRE REINE D’ÉGYPTE


 Dans le 194e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente Moi, Cléopâtre, dernière reine d’Égypte que l’on doit à Isabelle Dethan, un ouvrage publié chez Dargaud. Cette semaine aussi, je reviens sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :


- La sortie de l’album White only que l’on doit au scénario de Julien Frey, au dessin de Sylvain Dorange et c’est publié chez Glénat dans la collection vents d’ouest


- La sortie de l’album Ben Barka, la disparition que l’on doit au scénario de David Servenay, au dessin de Jake Raynal et c’est publié aux éditions Futuropolis


- La sortie de l’album Le baiser du shinx que l’on doit à Bastien Vivès et qui est édité chez casterman


- La sortie de l’album La crevette que l’on doit au scénario de Zidrou, au dessin de Paul Salomone et le titre est édité chez Le Lombard


- La sortie du premier tome sur trois de Shin zéro, album que l’on doit au duo Mathieu Bablet au scénario, Guillaume Singelin au dessin et c’est disponible chez Rue de Sèvres au sein du label 619


- La réédition de l’album Ripple, Une prédilection pour Tina, un titre que l’on doit à Dave Cooper et aux éditions Huber



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SI VOUS LISEZ ÇA, JE SUIS DÉJÀ MORTE… : REPORTAGE EN DIMENSION HOSTILE


 Robin Reed est une journaliste célèbre et intrépide. Et son nouveau terrain d’action est pour le moins inattendu. Cinq ans avant le début de notre histoire, l’humanité a découvert un portail menant à un royaume quantique, situé juste derrière la face cachée de la Lune. Sans surprise, les militaires se sont immédiatement empressés d’exploiter cette découverte, s’appropriant cette nouvelle planète qu’ils ont baptisée Terminus. Imaginez les perspectives qu’un tel monde pouvait offrir : des ressources inédites à piller, des territoires à revendiquer. Cependant, les choses ne se sont pas déroulées aussi simplement qu’escompté. En cinq ans, l’humanité n’a réussi qu’à établir une fragile zone verte, un périmètre sécurisé censé leur permettre d’atterrir dans un semblant de paix. C’est à bord d’un vaisseau en partance pour cette planète que l’on retrouve Robin, accompagnée d’une équipe éclectique : un spécialiste du langage, un soldat chargé d’entamer les négociations, un expert en explosifs et un autre fin connaisseur des relations avec les populations autochtones. Une équipe prometteuse, en apparence. Mais dès leur arrivée sur Terminus, la mission vire au cauchemar. La planète se révèle résolument hostile. Des créatures monstrueuses, surarmées, surgissent et massacrent impitoyablement les militaires, les exterminant un à un. Seule Robin parvient à s’en sortir, aidée par le commandant de bord, dont la survie sera toutefois de courte durée. Ensemble, ils s’enfoncent dans les profondeurs de Terminus, cherchant un moyen de survivre. Au fil de leur périple, ils rencontrent la population locale et réalisent que certaines dynamiques sociales transcendent les frontières de la Terre : l’exploitation des plus faibles par une caste dominante s’étend jusqu’aux confins de l’univers, à travers les dimensions. Il est des injustices auxquelles nul n’échappe.



Dans cette bande dessinée de science-fiction effrénée, Matt Kindt glisse ainsi une réflexion sociale subtile, qui explore les rouages du pouvoir et de l’oppression, jusque dans les étoiles. On pourra d’ailleurs remarquer que le scénariste a toujours la bonne idée de savoir bien s'entourer, pour donner corps à ses délires et sa fantaisie. Il offre au dessinateur qui l'accompagne dans l'aventure la possibilité de créer tout un monde, avec des créatures extraterrestres, une technologie futuriste, des paysages réellement dépaysants. Et du coup, Dan McDaid se révèle être une très bonne pioche car il parvient aussi bien à proposer des moments d'action et de tension de toute beauté qu'à créer ce sentiment de décalage, d'être en territoire totalement inconnu, que l'on apprend à appréhender page après page. Plus on avance dans l'action, plus on se rend compte que la jeune journaliste qu'on nous présente comme victime sacrificielle au départ a peut-être aussi quelques secrets à nous révéler, ce qui fait que nous obtenons un troisième épisode avec une perspective quelque peu différente, ainsi qu'un album qui se termine peut-être de façon un peu trop exagérée, rocambolesque, par rapport à ce que nous pouvions déduire au départ. En tous les cas, le concept est plutôt bien fichu, l'héroïne centrale assez attachante, on ne perd jamais de temps dans cette aventure, et cette mini série en trois parties assure parfaitement le job; à tel point qu'on aurait très bien pu la voir également trôner parmi les grands classiques de science-fiction des Humanoïdes Associés, il y a quelques décennies ! Bref, une parution à laquelle nous vous recommandons de jeter un œil au plus vite, voire même d'investir à la première occasion.





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ALL-NEW VENOM T1 : QUI DIABLE EST LE NOUVEAU VENOM ?

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