MARVEL OMNIBUS : EARTH X de Jim Krueger et J.P.Leon


Aaron Stack n'est pas un être humain classique, c'est une construction mécanique (Machine Man, ou encore X-5)) doté de sentiments, de la capacité d'éprouver ce que nous autres éprouvons, au quotidien. Il se retrouve un beau matin téléporté sur la Lune, aux cotés du célébrissime Gardien (Uatu), dont la mission d'observer la vie sur notre planète est entravée depuis une vingtaine d'année. Uatu a besoin d'un successeur, pour voir à sa place, et lui raconter ce qui se passe chez nous, à savoir le début de la fin. Car sur Terre les choses ont bien changé. Tous les êtres humains ont "mutés", c'est à dire que leur potentiel génétique a évolué, et qu'ils se sont retrouvés avec des pouvoirs particuliers. Les héros d'autrefois sont devenus monnaie courante, dans une nouvelle humanité qui peut lancer des rayons par les yeux, ou créer la vie par simple toucher. Mais une telle situation a engendré un incroyable chaos, dans un monde si bouleversé et effrayé que c'est désormais la nourriture qui est la source principale de richesse personnelle. Il semblerait que ce soit l'explosion d'un système d'alimentation énergétique, à l'échelle mondiale, qui ait entraîné ces mutations. Le coupable (il s'estime comme tel et s'acharne à trouver un remède) serait Reed Richards, des Fantastiques, qui a d'ailleurs vu la moitié de son équipe (les Storm, Sue et Johnny) tomber au combat contre Fatalis et Namor. Les Vengeurs aussi n'existent plus, mais Tony Stark, qui s'est isolé dans une chambre forte à l'épreuve de la contamination (et vit dans une solitude forcée) à forgé des "Iron Avengers" à l'image de ses compagnons morts. Thor est désormais une femme, Spidey a raccroché ses toiles et c'est May, sa fille, qui a hérité du costume de Venom, alors que Captain America lutte toujours, à sa façon devenue obsolète, contre les forces de l'Hydra (des pieuvres extra-terrestres qui contrôlent la psyché des victimes) ou le nouveau Crâne Rouge, un gamin qui arbore fièrement un T-shirt à tête de mort, et qui opère depuis San Francisco. Il semble être le mutant psy le plus puissant de la planète, et bien décidé à subjuguer tout le monde. Mais est-ce bien raisonnable, si la Terre est condamnée, et X-51 contraint d'assister impuissant, en spectateur, à ses derniers soubresauts?

C'est la fin de l'année, c'est donc l'heure des Omnibus chez Panini. Le premier, consacré à la saga des Vengeurs, The Crossing, a déjà été chroniqué sur ce blog. Le second l'est aujourd'hui. Force est de constater, une fois le livre en main, que le nombre de pages fort inférieur aux autres Omnibus (plusieurs centaines de pages en moins!) n'a en rien influé sur le prix, qui reste particulièrement élevé, 66 euros! Certains (comme moi) auront profité d'un "glitch" sur Amazon, c'est à dire de la mise en vente d'un produit à prix inférieur et probablement erroné (moins de 27 euros) et ils auront eu bien raison. Dommage car Earth X est une histoire adulte, poignante, peut être confuse et pompeuse par moments, mais toujours novatrice et dérangeante. Nous assistons à une alternance de flashbacks, de moments forts de l'histoire Marvel telle que nous la connaissons, et d'expositions de ce qu'est devenue la Terre, ce que sont devenus les héros autrefois craints, admirés, et aussi haïs. Chaque épisode se termine par un rajout sous forme de dialogue écrit entre X-51 et Uatu, ce dernier tentant de répondre aux interrogations d'Aaron, tout en le rabrouant régulièrement pour son trop plein de compassion. Jim Krueger a probablement du passer de longs mois à peaufiner ce monde sur le bord du chaos, pour le rendre aussi harmonieux et crédible, notamment sur ce qui est des vrais causes de la catastrophe, et le rôle des célestes, la nature même de l'homme. Le grand Alex Ross a ébauché le lay-up des personnages et signé les couvertures, alors que le dessin véritable est oeuvre de John Paul Leon, dont le trait gras et les ambiances sombres finissent par hypnotiser le lecteur. Je le répète, Earth X n'échappe pas à un petit défaut, celui d'être pompeux, celui de vouloir faire la synthèse finale et définitive du monde Marvel, d'en fournir les clés d'entrée et de sortie, le tout sous les applaudissements. Mais la saga reste un fort beau moment de lecture, qui laisse des souvenirs durables et mérite vraiment de figurer dans votre bibliothèque. Il vous en coûtera moins cher en Vo, c'est évident, d'autant plus que la version de Panini est avare de bonus et de croquis, malgré l'espace conséquent à disposition. C'est toutefois un fort bel objet à feuilleter. Ce sera donc votre budget qui fera la différence, pesez bien le pour et le contre.



X-MEN 5 EN KIOSQUE


Brian Bendis utilise pas moins de deux épisodes, ce mois-ci, pour raconter la défection du jeune Angel, qui quitte le camp de Wolverine (et ses amis, les premiers X-Men) et rejoint l'équipe de Scott Summers, venue faire du recrutement agressif sur le campus de l'Institut Jean Grey. Le pire, c'est que les raisons de ce revirement ne semblent pas très claires, hormis une vague impulsion juvénile. Bref, c'est de la décompression maximale, comme souvent chez le scénariste, même si l'ensemble reste agréable à lire grâce à la présence récurrente d'un humour évident, à des dialogues frétillants qui lorgnent du coté de la sitcom américaine, et aussi car le dessinateur, Stuart Immonen, a vraiment acquis une maestria sur son ouvrage qui en fait un des tous meilleurs, en ce moment, et ça ne se refuse pas. Autres micro événements en parallèle, Mystique et sa bande qui passent à l'action et financent leur croisade à coups de cambriolages sanglants, la petite Jean Grey qui ne parvient pas à se retenir d'utiliser ses pouvoirs pour contraindre les siens à faire ce qu'elle souhaite (bonjour le libre arbitre), et le discours de plus en plus persuasif de Scott. Car oui, je ne pense pas, moi non plus, qu'il soit vraiment responsable de la mort de Charles Xavier. L'influence du Phénix l'a poussé à commettre cet acte atroce dont je reste persuadé qu'il n'avait intimement pas la moindre envie. Ce faisant, le voici martyr, et pas assassin. Vous en pensez quoi?

La série Uncanny X-Men a droit elle ausi à deux épisodes, où c'est Illyana Rasputin qui tient le haut du pavé. La jeune sorcière a longtemps eu la domination sur la dimension des Limbes, mais depuis que ses pouvoirs ont été détraqués par le Phénix, elle se retrouve fragilisée. Dormammu, le maléfique démon souvent combattu par Stephen Strange, est bien décidé à prendre possession de ces mêmes Limbes, en éliminant au passage la maîtresse de maison, et ses camarades mutants réunis pour la défendre. Frazer Irving relève Bachalo aux dessins, dans un style arty et audacieux pour ce genre de comic-book grand public. Il s'encre et colorise lui même ses planches, rendant au final un travail sombre, traversé de couleurs saturées, qui se met au service du paysage décrit (Les Limbes, presque l'Enfer) avec pertinence. Pour finir, un épisode de Cable & X-Force, où la bande de Nathan Summers est aux prises avec Kliktok, un extra-terrestre auteur de génocides planétaires, qu'ils ont libéré de prison avant que certaines des victimes ne viennent commettre un massacre sur notre planète, pour se venger. Le hic, c'est que Kliktok s'est enfui dans l'espace avec l'équipe de Cable prisonnière à bord de son vaisseau, destiné à être atomisé sous peu par la même flotte décidée à lui faire payer ses crimes. La série de Hopeless, vis à vis de laquelle j'étais très circonspect au départ, reste plaisante à lire, c'est un fait, et même les dessins de Larroca ne me sont plus si antipathiques. Sans être un numéro inoubliable, ce X-Men 5 de novembre est assez agréable.


MARVEL NOW LE VERDICT (11): SAVAGE WOLVERINE de Frank Cho


Jetons un oeil aujourd'hui sur la série dite "d'auteur" de ce bon vieux Serval, c'est à dire Savage Wolverine. Ne comptez pas sur moi pour un tissu de louanges. Non pas que ce soit illisible, mais c'est tellement convenu, déjà lu, qu'on se demande bien pourquoi et comment cette parution mérite de faire partie de la vague de prétendues nouveautés que constitue Marvel Now. Tiens, rien que le plot de départ en dit déjà assez : on retrouve Shanna la Diablesse (Cho oblige) dans un petit aéronef du Shield, en pleine mission d'exploration et de cartographie, dans l'espace aérien de la Terre Sauvage (Cho oblige, again). Le véhicule va finir par s'écraser sur une île dotée d'une montagne sacrée et entourée de légendes, que l'équipage était justement venu étudier. Je ne sais pas où le Shield se fourni en matériel pour sa flotte (Stark?) mais il serait temps de changer de crémerie. Tout ce qu'ils possèdent et vole finit par se planter. Combien de fois avez-vous lu d'un héliporteur qui s'effondre au sol, par exemple? Bref, Shanna et des agents du Shield se retrouvent prisonniers sur cette île montagneuse, sans pouvoir s'en échapper, pour différentes raisons plutôt limites mais qu'il faudra bien accepter. Et là, coup de chance, quelque temps après Wolverine également se réveille un beau matin sur ce territoire hostile, sans trop savoir ce qu'il y fait, par ailleurs. Très vite, ce sont les retrouvailles entre les deux personnages principaux : la belle rousse enfile d'abord une lance effilée dans le ventre de Logan, avant de s'apercevoir de son erreur et de lui passer les bras autour du cou : comme il a un facteur auto-guérisseur, le X-Man ne va pas non plus se plaindre. Puis on le comprend, on va avoir droit à un team-up, pour résoudre les mystères de cette île, et pouvoir enfin la quitter. Le petit génie Amadeus Cho entre ensuite également dans la danse, et parvient, grâce à quelques trucs technologiques, comme un costume doté d'une intelligence artificielle (ne riez pas...) à se faire passer pour un Dieu auprès des autochtones. Excusez-moi, mais sans vouloir faire la fine bouche, ce scénario bien léger ne me passionne guère, et c'est du Wolverine petit bras que nous lisons là. Cho Frank, le scénariste, pas Amadeus, le personnage) est bien meilleur quand il empoigne ses crayons que quand il se pique d'écrire un scénario; Il s'est concocté là un prétexte sur mesure pour dessiner les formes généreuses de son héroïne fétiche, et tout le reste, c'est accessoire. Pauvre Wolverine la dedans, qui risque même de faire figure de faire-valoir dans sa propre série (il tente de protéger la Diablesse mais la plupart du temps il se contente d'encaisser). C'est qu'il n'a pas le même tour de poitrine que sa partenaire, ho. Savage Wolverine est une série qui va voir défiler plusieurs équipes artistiques, chacune réalisant un arc narratif avant de céder sa place. Le suivant est confié à Madureira aux dessins, une raison de s'accrocher à ce qui est un des titres les plus insignifiants de Marvel Now?


MARVEL SELECT : THOR RENAISSANCE

Thor et ses amis les Dieux d'Asgard sont déjà morts à plusieurs reprises, chez Marvel. La fin la plus crédible et touchante fut celle proposée lors de la saga Thor:Disassembled, plus connu sous le nom de Ragnarok, à la suite de laquelle toute la mythologie scandinave échappe une bonne fois pour toutes au cercle vicieux du cataclysme final, et de la renaissance. Pourtant, quelques mois plus tard, J.M.Straczynski relance le grand blond avec un marteau, dans une nouvelle série, qui porte en exergue le titre ... Renaissance, justement! Cette fois, Thor est seul. Une conversation avec son double, le docteur Donald Blake, finit par le convaincre que les hommes ont encore besoin de croire en une entité plus grande qu'eux, et leurs problèmes mesquins. Du coup, le docteur Blake part se ressourcer en pleine campagne de l'Oklahoma, avec son bâton de pèlerin (qui devient marteau) et sa double identité que personne ne connaît. A peine installé dans un modeste motel, il déchaîne les forces primordiales de l'orage qui régissent sa transformation, et devient à nouveau Thor, bien vivant, de retour parmi nous. Mais seul, donc. Commence alors une quête pour rassembler les Asgardiens, qui persistent au fond du coeur et de l'esprit de certains humains pleins de mérite. Certains sont engagés en Afrique, chez Médecins sans frontières, d'autres père de famille inconsolable, après la perte de l'aimée lors du passage d'un ouragan à New-Orleans. Tous ces Dieux, de retour, se doivent également d'avoir un royaume à la hauteur de leurs ambitions, et Thor fait surgir à nouveau Asgard, cette fois aux portes de Brixton, dans l'Ocklahoma. Pour être plus précis, à quelques mètres du sol, suspendue, la cité des Ases annoncent une étrange ère pour les habitants de la bourgade américaine, qui vont avoir pour voisins des êtres fantastiques, braves, légendaires.

La collection Marvel Select accueille donc les aventures du Tor de Straczynski, et Coipel. Car oui, les dessins de cette "renaissance" sont l'oeuvre d'un français, et ils sont particulièrement beaux, souples, clairs, et agréables. Un album fort plaisant où Asgard et les Dieux nordiques reviennent peu à peu à la vie, avec trois questions irrésolues qui flottent dans l'air et enveniment les visées de Thor. Tout d'abord, où est passée Dame Sif, l'aimée du Dieu Tonnerre, qui n'est pas revenue? Puis, pourquoi Loki, prince du mensonge, possède désormais l'apparence d'une femme? Enfin, si Thor a pris soin de ramener tout le monde, il n'est pas sur qu'au fond de lui, il souhaite aussi revoir un jour Odin, son père, tombé au champ d'honneur avant le Ragnarok fatal, mais que personne n'a réellement tenté de "ranimer". Tout ceci est bien expliqué et narré, et même un novice du monde d'Asgard pourra comprendre l'essentiel des enjeux et en tirer de forts bons moments de lecture. En fin de volume, nous trouvons deux longs récits indépendants. Le premier, Thor God Size, est signé Matt Fraction, qui évoque la légende guerrière de Skurge, le vaillant Exécuteur, et amant de l'Enchanteresse. Cette dernière ne se remet pas de sa mort, et son vague à l'âme pourrait bien détruire la création toute entière. Chaque partie est illustrée par un dessinateur différent, ce qui peut dérouter de prime abord. Pour finir, The Trial of Thor, de Milligan, où le héros est accusé d'avoir commis des crimes atroces, d'avoir perdu la tête et de s'en être pris aux siens. Vite jugé vite condamné, Thor peut tout de même compter sur l'aide de ses fidèles amis. L'amitié, c'est sacré, chez les dieux. Thor : Renaissance, est une oeuvre aboutie et facile d'accès, qui trouvera probablement un nouveau public, pourquoi pas dès la sortie du cinéma, chez ceux que The Dark Age aura persuadé de s'adonner à la noble passion des comic-books. 

 

ZAGOR EN COULEURS - LA COLLECTION HISTORIQUE.


Zagor a beau être un des personnages les plus aimés et suivis du public italien (et ajouterais-je, du public turc, brésilien, croate, et beaucoup d'autres encore), la publication de ses aventures est terminée, en France, depuis de trop nombreuses années. Za-Gor-Te-Nay (l'Esprit à la hache, dans un improbable dialecte indien), le défenseur des opprimés de la forêt de Darkwood, chantre de la cohabitation pacifique entre indiens et colons, avait autrefois droit à une parution mensuelle, dans un petit format noir et blanc (l'original en italien se présente aussi sous cette forme) édité par Lug puis Semic, du nom de Yuma. Une fin probablement attribuable au fait que les ventes ne suivaient plus, en concomitance avec l'évidence que les histoires publiées (un décalage physiologique entre la Vf et l'italien) correspondaient avec une période relativement creuse pour Zagor, qui a depuis repris bien des couleurs, fêté son 50eme anniversaire, et ne s'est jamais aussi bien porté qu'en ce moment (un film au cinéma, mettant en scène les lecteurs et admirateurs de la bd des éditions Bonelli, a été proposé ces jours-ci). En Italie, il est possible de retrouver toutes les aventures de Zagor (mais aussi de Cico, son fidèle side-kick aussi froussard qu'enrobé, aussi drôle qu'attachant) en couleurs cette fois, et en grand format. Chaque semaine, le quotidien La Repubblica propose un magnifique volume de 270 pages sous couverture broché, qui reprend la longue saga depuis le tout premier épisode, dans un ordre chronologique, et avec une excellente partie rédactionnelle qui vient éclairer certains points des histoires imprimées, mais aussi des faits culturels et historiques ayant trait à ce que nous avons lu ou allons lire. Le tout pour moins de sept euros, ce qui est assez incroyable pour être souligné. Ces derniers mois j'ai ainsi pu relire certains des récits les plus aimés et passionnants, comme l'arrivée d'extra-terrestes (les Akkroniens) à Darkwood, convoqués par l'archi-ennemi de Zagor, le savant fou Hellingen (le nom est tout un programme), ou encore le duel contre Skull, l'homme aux deux cerveaux et aux pouvoirs sur l'esprit, sans oublier ces histoires où Zagor fait de son mieux pour sauver les tribus indiennes de l'hostilité et du racisme des blancs avide de richesse et de pouvoir, quitte à les transformer en esclaves pour de basses besognes.

La grande question est : aurons-nous un jour la chance de retrouver Zagor, publié en français? J'ai posé la question à Moreno Burattini, le principal scénariste de Zagor, et grand architecte des trames de la série depuis de longues années. Je lui ai par ailleurs proposé mes services et ma connaissance du titre pour relancer une traduction chez nous (trente cinq ans de lecture, quand même!). Après avoir obtenu le feu vert de Moreno (éminément sympathique et disponible) et rencontré le créateur graphique du personnage (Gallieno Ferri, un des grands moments de ma carrière de lecteur de Bd, croyez-moi), j'ai contacté les principales maisons d'éditions susceptibles de m'aider dans ce projet, mais à part un refus sec, un autre refus argumenté et très gentil dans le ton et le mode (on sent la passion de cet éditeur indépendant, qui n'a pas les moyens financiers pour proposer Zagor en Vf), la plupart n'ont même pas daigner répondre autrement que par des mails automatiques, ou le silence complet. Il est vrai que la situation économique n'est guère favorable à ce type de coup de poker, mais la passion des éditeurs, cela devrait encore existait, non, ou bien le business a définitivement transformé le monde de la bd en tiroir-caisse à exploiter, sur la foi d'auteurs bankables et de modes éculées (ah si Zagor était un zombie ou un vampire, ce serait plus simple). Le retour de Zagor en France est-il une chimère? Peut être pas. Les droits pour l'étranger ont été cédé par la Bonelli à Panini, et nous avons eu, très récemment, le retour de Dylan Dog en librairie, un autre personnage des "fumetti" italiens. Ce blog ne baissera pas les bras, vous tiendra au courant des prochaines vicissitudes, et se fera toujours le chantre de cette série magnifique, que trop peu connaissent, dans nos contrées. La suite au prochain épisode...



PS : Et si vous souhaitez vous procurer les numéros mensuels de Zagor, les spéciaux, la collection "Storica a colori" de La Repubblica, et tout ce qui a trait à la Bonelli, sans avoir la possibilité d'aller souvent en Italie, n'hésitez pas à me contacter, je me ferai un plaisir de vous aider dans vos recherches.

DC SAGA HS3 : LA FIN DE H'EL SUR TERRE


Encore Urban Comics à l'honneur, ce jour, avec le troisième numéro consacré au crossover H'El on Earth, dans Dc Saga HS. La situation est dramatique. H'El a construit une "chambre stellaire" (ne me demandez rien de plus, je ne suis pas un scientifique, appelez les frères Bogdanov) pour parvenir à remonter le temps, et sauver de la sorte Krypton, sa planète natale, d'une destruction déjà avenue. Le problème, c'est que notre Soleil en est la source d'alimentation principale, et que notre bonne vieille Terre est condamnée, comme le système solaire. Superboy et Superman font de leur mieux pour sauver les meubles, alors que Supergirl s'est laissée embobinée stupidement par H'El et lui a même offert son aide. C'est l'arrivée et le combat avec Wonder Woman qui vont réveiller Kara et la faire sortir de sa torpeur. Les hormones ont du brouiller sa jugeotte, à coup sur. Les enjeux étant en place depuis longtemps, les trois derniers épisodes de la saga se résument à une bataille rangée, où baston et destruction sont les deux mamelles du scénario. On a au moins l'avantage de voir de beaux dessins, avec surtout R.B Silva (et un chouette boulot de coloriste derrière) et Kenneth Rocafort, dont le style anguleux et aspre me plait décidément beaucoup (j'y vois aussi un petit coté Portacio). Cela dit, les artistes pouvaient se mettre d'accord sur la taille et la position des cicatrices du visage de H'El (plus ou moins longues et en diagonale selon les épisodes). Une quinzaine de parties différentes pour raconter tout ceci, c'est un poil trop long, et forcément la fin souffre d'un manque de pathos et de surprise, sauf pour la dernière planche qui nous promet un rebondissement sympathique. Le reste du temps c'est trop dilué.

Pour boucler le sommaire, Urban nous livre trois épisodes de Supergirl, qui va devoir affronter les conséquences de son combat contre H'El, à savoir un empoisonnement à la kryptonite qui l'affaiblit et la rend vulnérable. Lex Luthor en profite pour tester les limites de la belle blonde, face à Appex, un gorille fort costaud mais pas futé. Mais le vrai point intéressant, c'est l'arrivée de Power Girl. Celle ci parait être le sosie parfait de Kara Zor-El, jusqu'au patronyme. Sur sa Terre d'origine (Earth 2) elle endossait le costume de Supergirl, mais une fois projetée sur notre version à nous, elle a adopté une nouvelle identité, et un costume blanc et rouge fort quelconque, qui a fait rugir les fans de la première heure (avant les New 52, Power Girl avait un costume doté d'un décolleté des plus affriolants). Les deux Kara vont apprendre à se connaître, se faire confiance, et vont devoir se défendre l'une l'autre, face à "Sanctuaire", le refuge kryptonien sous-marin de Supergirl, qui ne voit pas d'un très bon oeil la possibilité que l'une des deux soit un clone. Avec la venue de Michael Alan Nelson au scénario (au numéro 20), la série reste centrée sur l'action, mais gagne au passage une bonne dose d'humour. On notera que Dc Comics a su revoir sa copie, devant l'indignation des fans. Puisque Power Girl se retrouve à un moment donné sans costume (déchiré...), elle puise dans la garde-robe de Supergirl et en sort ... son ancien costume blanc, avec vue panoramique sur un balcon de tout respect. Car oui, en changeant de tenue, elle a aussi gagné au moins deux bonnets, sans que cela ne semble être expliqué. Je n'ai rien contre, et la poitrine généreuse de l'héroïne est sa marque de fabrique, mais tout de même, en quelques pages, c'est un peu fort! Plaisir des yeux, quand tu nous tiens, au moins nous retrouvons là la vraie Power Girl, et nous pouvons nous demander légitimement (posons la question à Urban) : Quid de la série World'sFinest, qui met en scène le personnage, et Huntress, en tandem? Dans un prochain hors-série? En attendant, Dc Saga HS3 fera le bonheur des lecteurs attachés aux jolies blondinettes, et au petit monde de Krypton.


GREEN LANTERN SAGA 18 : LA COLERE DU PREMIER LANTERN

La Troisième armée, au service des Gardiens, a été vaincu, et le petit monde des Green Lantern pourrait bien s'accorder une pause pour souffler. Que nenni! Une nouvelle menace est déjà dans la place, en la personne du premier Lantern, un certain Volthoom, dont nous ne savions pas grand chose jusque là, en dehors du nom, qu'il était prisonnier des Gardiens, et qu'il détenait une puissance incommensurable (qui servait d'alimentateur pour la Troisième Armée, rien que ça). Comme on peut s'y attendre, une détention longue de nombreux millénaires n'a pas rendu l'individu très aimable, et à peine libre, il va pouvoir se déchaîner, au détriment des Lanternes Vertes, et tout spécialement Guy Gardner et Kyle Rayner, les deux premières victimes désignées, qui vont être plongés dans des instants cruciaux de leurs passés respectifs, puis projetés dans des sortes de scénarios parallèles; un avant goût de comment auraient pu se dérouler leurs existences en d'autres circonstances. Car Volthoom a ce pouvoir : il peut modifier la trame de l'espace et du temps, la plier à son bon vouloir, et il semble bien décidé à se servir de cette faculté. Si pour l'instant il se nourrit des émotions de ses victimes, on imagine son grand plan plus ambitieux et terrible encore. Simon Baz est quand à lui occupé face à Black Hand, mais ne devrait pas tarder à faire la connaissance du Premier Lantern. Ce sont les équipes artistiques habituelles qui se chargent de ces épisodes, avec bien sur Geoff Johns au scénario, et de bons dessinateurs comme Mahnke, Sepulveda (sur Red Lantern), ou encore Pasarin. On est rarement déçus avec l'univers des Green Lantern, où il se passe toujours quelque chose à raconter.


La nouveauté du mois, c'est l'arrivée des aventures en solo de Larfleeze, autrement appelé Agent Orange. La lumière orange, c'est celle de l'avarice, et son principal représentant est cupide, avide, radin, comme personne avant lui. Urban place intelligemment deux pages de rédactionnel pour cerner le personnage, mais les deux petits épisodes tirés de la série Threshold (back-up) nous résument également l'essentiel. Larfleeze a entrepris de rédiger l'histoire de sa vie, dans un livre qui reprend le principe de celui des Gardiens d'Oa et de la Bible. Mais à la suite d'une distraction coupable, il découvre qu'il s'est fait cambriolé (lui, un voleur patenté), et que sa lanterne fait partie du butin. De quoi mettre Larfleeze dans une rage folle, et le lancer à travers le cosmos pour une course contre la montre, dans le but de récupérer son bien. Une récréation fort sympathique, et assez drôle, signée Keith Giffen, et Scott Kolins (dont le style cartoony colle bien au scénario).Pour conclure, retour attendu de Earth 2 (cinquième épisode). Nous avions laissé la série de James Robinson en plein combat : Solomon Grundy, détenteur de la force élementaire du "gris" (qui est l'équivalent de ce qu'est la Nécrose, en ce moment, dans Animal Man), détruit toute vie sur notre planète, en commençant par Washington. Mais de nouveaux héros se dressent courageusement sur sa route, comme Flash, Hawkgirl, Green Lantern, ou encore Atom, que le gouvernement envoie pour maîtriser l'ennemi, puis capturer et interroger les nouvelles "merveilles". Le problème, c'est que rien ne semble pouvoir arrêter Grundy, et qu'à part une intervention nucléaire dévastatrice (et encore...) la situation parait compromise. Les dessins de Nicola Scott sont sublimes et contribuent grandement à faire de ce titre une excellente lecture, même si l'épisode de ce mois est un peu plus sommaire que les précédents (en dehors de la bataille, pas de nouvelles grandes révélations ou apparitions). Si vous hésitez encore, sachez que Green Lantern Saga est un bon mensuel, truffé de moments forts, qui mérite bien que vous lui donniez une chance (si ce n'est déjà fait). 


PEACEMAKER TRIES HARD : BOUFFONNERIE, SATIRE ET SOLITUDE

Le super-héros ringard et super violent Christopher Smith (alias Peacemaker) sauve un chien errant après avoir neutralisé un groupe de terro...