FANTASTIC FOUR : UN NOUVEAU FILM ET UN RETOUR (IM)POSSIBLE?

Ce n'est apparemment pas une blague. 20th Century Fox envisage sérieusement un nouveau film centré autour des Fantastic Four. La rumeur veut que pour ce reboot, ce soient Franklin et Valeria Richards (les enfants de Reed et Sue) qui forment le noyau du quatuor, complété par la Chose et la Torche. L'inspiration serait à trouver du coté des Indestructibles, de Pixar. Seth Grahame-Smith serait déjà en train de mettre par écrit une première mouture du scénario. La Fox ne semble pas donc décidé à laisser les droits basculés dans le camp de Marvel Studios, quitte à insister lourdement sur une franchise jusque là maltraitée à outrance. Mais au fait...
La vraie question qui se pose avec les Fantastiques, c'est de savoir si le groupe a toujours un sens en 2017. Il n'y a qu'à voir dans les comics, ils n'ont pas survécu aux récentes Secret Wars II et pour le moment, mises à part quelques rumeurs, bien malin qui pourra dire quand ils vont revenir sur le devant de la scène. Leur absence ne gêne pas outre mesure Marvel Comics, qui démontre qu'il est tout à fait possible de s'en passer, alors qu'ils sont parmi les piliers fondateurs de leur univers narratif. Le concept familial est-il encore d'actualité, à une époque où les comics sont devenus franchement sarcastiques, violents et individualistes? Même les Avengers par exemple, fonctionnent en fait sur un ensemble d'individualités qui entrent en conflit les unes avec les autres, à intervalles successifs et réguliers. Les Fantastiques représentent une famille, l'union, l'harmonie que les événements extérieurs ne peuvent venir ébranler. Ce n'est pas forcément une valeur d'actualité aujourd'hui, tout comme leur esprit de pionniers, qui dans les années 60 et 70 les amenait à nous faire découvrir de nouvelles planètes, de nouveaux horizons, des avancées scientifiques formidables. Les scénaristes sont allés si loin dans les comics Marvel que l'idée même du merveilleux est aujourd'hui remise en cause. La fin du monde, la fin de tout, est déjà advenue à plusieurs reprises; récemment encore avec les fameuses Secret Wars II... y a-t-il encore des choses à inventer, à aller découvrir, que Reed Richards et sa joyeuse compagnie pourraient mettre à jour? Le public serait-il encore assez incrédule et positivement naïf pour se prendre au jeu? Tout est en fait une question d'histoires, avoir quelque chose à raconter et savoir comment le dire. Récemment Mark Waid avait effectué un bon passage remarqué sur le titre; c'était aussi le cas de Hickman, qui malheureusement écrit pour le format album, et qui suivi mois après mois peut sembler ennuyeux ou peu pertinent, ce qui est une erreur au final. Concept hors de son temps mais formidable machine à nostalgie, les Fantastic Four sont attendus au tournant, car soyez-en certains, tôt ou tard ils vont revenir!


Et hier Marvel a teasé ceci 


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WONDER WOMAN REBIRTH TOME 1 : ANNEE UN

Je vous pose la question, car pour ma part j'ai déjà une réponse. Avait-on besoin de la énième réécriture des origines de Wonder Woman? De relire encore et encore l'arrivée du premier homme sur Thémyscira, royaume composée d'amazones uniquement, puis du départ de l'île de Diana, fille de la reine Hyppolite, prête à devenir la super-héroïne Wonder Woman? Absolument pas. Et cette nouvelle version, signée Greg Rucka (que se passe t-il Greg? Toi qui es d'habitude inspiré et capable de bien meilleures choses avec le personnage...) ne présente pas le moindre intérêt pour qui connaît déjà tout le récit. En plus c'est assez vite expédié, sans âme, on sent qu'il s'agit d'un travail sur commande, qu'il faut bâcler le plus rapidement possible. 
Steve Trevor débarque donc sur l'île Paradis, grièvement blessé, avec ses compagnons d'armes, qui eux trouvent la mort. Dans les premières pages, on avait suivi le quotidien des deux futurs amants, Diana et lui, comme s'il était indispensable de nous faire comprendre lourdement à quel point ils sont liés. Certains signes (comme la morsure d'un serpent) font comprendre à la future Wonder Woman que les temps changent, que demain sera bien différent d'hier, et que Ares se promène à nouveau parmi les hommes. Du coup, les amazones s'interrogent sur le sort à réserver à l'envahisseur qui a échoué sur leur plage, puis organise le fameux tournoi pour choisir celle qui pourra être la meilleure représentante du peuple auprès des "hommes" de l'extérieur. On torche ça en deux trois pages, sans panache, puis Diana joue de ses bracelets pour éviter le tir de sa mère, et voilà, l'affaire est pliée, prends ton lasso, et quitte Thémyscira pour ne plus y revenir. George Perez à coté, c'est la Bible et l'Odyssée réunies. Cet album démarre vraiment de manière plate, creuse, sans rien proposer de palpitant. Reste les dessins de Nicola Scott, qui insuffle beauté et grâce aux personnages, comme elle l'avait déjà fait avec brio sur les pages de Earth 2 les années précédentes. 


Le fait est que cette histoire respire les poncifs et les clichés... rappelez-vous la manière dont George Perez avait présenté les premiers jours de Wonder Woman, dans le monde des hommes, la façon dont telle avait dû s'accommoder d'un style de vie et de tradition, dont elle ignorait tout. À la limite, rappelez-vous la manière dont ces jours derniers cela a été exposé au cinéma. La comparaison ne sera guère flatteuse pour ce comic-book. Avec cette série Rebirth il n'y a pas grand chose d'intéressant ou de novateur, on est plongé dans une histoire de terroristes, on découvre Diana qui passe sa première nuit en cellule et se heurte à l'incompréhension des militaires, un Steve Trevor qui passe le plus clair de son temps torse nu pour bien montrer qu'il a des abdos, et les dieux grecs qui rendent visite à la princesse sous forme d'animaux, droit sortis de Bambi ou d'un quelconque Walt Disney, pour lui conférer ses pouvoirs divins. Bref c'est assez décevant. On trouve aussi un épisode interlude où sont présentées les origines de Barbara Minerva, personnage qui va avoir une importance probablement toujours plus grandissante dans les mois à venir chez Wonder Woman. On referme ce premier tome en se posant une question évidente; à quoi tout cela peut-il bien servir? En quoi s'agit-il vraiment d'une renaissance? Pas de bol donc avec les numéro 2 4 6 8 10 12 et 14 de la nouvelle série, les numéros impairs sont plus intéressants et racontent une histoire plus pertinente. C'est juste qu'avec un titre bimensuel, DC Comics est obligé de recourir à deux dessinateurs différents, à miser sur 2 trames différentes, avec aussi malheureusement deux ambitions et deux réussites fort différentes. 
Totalement dispensable. (je vous ai mis la cover exclusive Canal BD tirée à 500 exemplaires)




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BATMAN DETECTIVE COMICS ANNUAL #3 (1990) : COVER STORY RELOADED épisode 11

Le récit qui nous intéresse aujourd'hui remonte à 1990, plus précisément à l'annual numéro 3 de la série Detective Comics, qui s'ouvre sur une scène assez classique : Batman se recueillant à l'aube sur la tombe de ses parents. c'est là qu'arrive l'inattendu, voici que débarque un détective afro-américain qui dépose discrètement sur la stèle un de ses propres doigts, coupé et emballé dans un linge. De quoi surprendre Batman, qui s'empresse d'aller interroger l'individu, pour comprendre son geste. En fait Mark Cord est le fils d'un commerçant de Gotham, qui s'était fait agresser quelques minutes auparavant, par le même homme qui assassinat ensuite les parents de Bruce Wayne dans Crime Alley. Il était parvenu à dissuader son agresseur en lui expliquant ses liens avec la mafia, pour qui il collectait de l'argent, et en l'assurant que s'en prendre à un homme dans sa position n'était pas une bonne idée. Du coup, quelques minutes plus tard, c'est le couple Wayne qui faisait les frais du manque d'argent du mal intentionné. Depuis le fils Cord avait une dette de contractée envers le petit Bruce, donc il a suivi la carrière, à la demande du père mourant. Il est entré dans la police et a fait de son mieux pour protéger les faibles, mais au cours d'une mission secrète en Asie, il a aussi contracté des liens avec la pègre locale. Une dette d'honneur qu'il ne réussira jamais vraiment à payer, envers un petit malfrat, et des sbires qui sévissent à Gotham pour descendre Bruce Wayne en personne. Pour compléter les choses, Cord était tombé amoureux de la belle Michi, une asiatique pas si innocente qu'il n'y paraît, qui lui a fait tourner la tête et l'a utilisé (mais l'amour est aussi bien réel) pour ses propres dessins. C'est donc au Japon que se dénouera cet annual complexe, qui voit aussi en vedette la fille de Mark Cord, bien décidée à laver l'honneur de sa mère, trahie (selon elle) par l'amour bafoué du père, trop proche avec la peu recommandable Michi.
Les amis, voici 56 pages de vraie bande-dessinée fort sympathique, écrite par un patriarche, Archie Goodwin, qui tisse patiemment les fils de plusieurs existences qui s'entrecroisent, et dessinée par un Dick Giordano toujours aussi classique, carré et efficace, sur une base de Dan Jurgens, qui a esquissé l'ensemble des planches. Comme si un bonheur ne venait jamais seul, Bruce Wayne (Batman donc) va affronter dans un mano a mano dramatique un de ses anciens formateurs, Tsunetomo, qui ne lui veut pas que du bien. Pas de backing stories, pas de pages superflues histoire de gonfler le sommaire, c'est le genre d'annual qu'on aime lire et qui méritait à l'époque le prix de couverture. Inutile de chercher du côté d'une traduction française, cette histoire est selon mes sources (mais peut-être allez-vous me démentir) encore inédite à ce jour, dans la langue de Molière. Mais avec Urban comics qui n'hésite pas à plonger parfois dans les trésors cachés de la carrière de Batman, peut-être cela sera-t-il d'actualité un jour?

N'oubliez pas d'admirer la cover crépusculaire signée George Pratt! 





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DEADPOOL SUICIDE KINGS (MARVEL DELUXE) : TOUT EST QUESTION D'HUMOUR

Une des caractéristiques des séries mettant en scène Deadpool, c'est leur coté déjanté, tout sauf sérieux, où l'humour le plus décalé fricote facilement avec la grosse blague potache qui devient vite très lourde. Tout est une question de dosage, et ça n'est pas si simple, en fait, d'introduire de la légèreté dans le petit monde du comic-book superhéroïque, où les excès de testostérone et les mâchoires crispées sont au menu à toutes les sauces.
Cette fois, pour cette mini série en cinq parties, Deadpool meets The Punisher, comme on le dit aux Etats-Unis. C'est à dire deux héros aux antipodes, et dont le lectorat n'est pas, à priori, forcément le même. Tout commence quand le mutant en collants rouges décide de participer à un concours pour élire le mercenaire de l'année. Derrière cette initiative se cache en fait un piège dans lequel il tombe tête la première. Deadpool a la désagréable surprise de constater qu'il est devenu aux yeux de l'opinion publique un terroriste, ayant abattu de sang froid un groupe de personnes, puis ayant fait exploser plusieurs étages d'un immeuble new yorkais. Alors qu'il a été en réalité victime d'une tentative d'assassinat et d'une explosion à la bombe assez impromptue. Tout ceci explique pourquoi le Punisher décide de coller à ses basques, et il n'aura de cesse de le poursuivre pour avoir sa peau. Une tâche pas si simple : même une flèche d'arbalète en pleine tête et l'amputation sauvage d'un bras à coups de sabre ne peuvent suffire : avoir un pouvoir auto guérisseur (auto repoussant) est finalement bien utile. Le Punisher qui bénéficie dans cette mini série de toute une galerie un peu forcée d'armes diverses et variés, récupérées à la pègre du sous-bois Marvel, du fouet electrique de Whiplash (vu au cinéma dans Iron Man 2 en la personne de Mickey Rourke) au planeur du bouffon vert, rien que ça. Pourquoi pas, même si le vrai Castle que nous aimons se passe aisément de ces artifices grossiers. Mais ça permet de provoquer quelques scènes absurdes et amusantes, et comme c'est le but recherché, on ne s'en plaindra pas. 


Rentrent dans la danse d'autres personnages importants, comme Spider-man ou Daredevil, deux boy-scouts sans peur et sans reproches dont les méthodes contrastent forcement avec celles du Punisher, et qui vont prendre la défense d'un Deadpool innocent. Nous retrouvons aussi Tombstone, le mafieux albinos, qui semble tirer les ficelles dans l'ombre, et qui va se mettre un peu tout le monde à dos. Un album rocambolesque aux multiples rebondissements mais qui tournent tous autour du même postulat : Deadpool n'est pas responsable de ce qu'on lui reproche, mais ceux qui l'ignorent, Castle en tête, n'ont d'autre idée fixe que de le buter. L'humour n'est pas toujours très raffiné, et tourne fréquemment en dessous de la ceinture, voire au dessus, quand il s'agit pour Wade Wilson de perdre ses moyens devant les généreuses poitrines des femmes qui croisent son chemin. Mike Benson et Adam Glass s'amusent avant tout. Carlo Barberi ne s'en sort pas trop mal aux dessins, pour peu qu'on apprécie ses traits un peu trop anguleux, et sa tendance à ne pas s'embarrasser avec le fond des vignettes, qui restent pour la plupart vierges de décors. Ce n'est pas son meilleur travail, mais ça passe tout de même assez facilement. Du comic-book pour sourire à prendre au troisième degré, qui fait toutefois se poser cette question légitime : était-ce bien utile de publier ce récit dans la collection Marvel Deluxe (très bel écrin, prix en conséquence), quand il est clair que nous sommes très loin d'être en présence d'un indispensable de Deadpool ou du Punisher, et que ces épisodes ont été autrefois publiés dans un Marvel Icons HS pour moins de six euros? Le genre de parution qui est une aubaine en kiosque, mais plus délicate à recommander chaudement en librairie. Deadpool, qui divise, comme souvent. 



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CROQUEMITAINES : L'HORREUR EN DEUX TOMES CHEZ GLENAT COMICS (DE SALVIA-DJET)

La nuit, le petit Eliott préfère dévorer des livres, plutôt que de dormir. Il a une imagination fertile et une préférence toute particulière pour les récits d'épouvante, qui mettent en scène les croquemitaines. Si son père le rassure lorsqu'il lui dit qu'il est persuadé qu'un croquemitaine hante la maison, sa vie va pourtant basculer de manière radicale, alors que l'on toque à la porte de la gentille famille. Oui, les croquemitaines sont censés être des créatures imaginaires qui n'existent que dans les cauchemars et dans la fantaisie populaire... sauf que deux d'entre eux parviennent à pénétrer chez Eliott, dont les parents sont horriblement massacrés. De sa chambre, le petit garçon entend les bruits peu rassurants, et lorsqu'il se décide à descendre pour affronter la réalité, c'est pour se trouver nez à nez face aux cadavres de ses géniteurs. En panique, il décide de se réfugier sous son lit, tout en espérant un miracle, qui va d'ailleurs se produire en la personne d'un troisième croquemitaine, surnommé Père-La-Mort. Celui-ci, qui est apparemment une référence parmi les siens, mais qui a disparu mystérieusement de la circulation pendant très longtemps, n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air. Affublé d'un chien à l'aspect peu rassurant, il va même prendre sous son aile le petit Elliott, pour lui permettre d'échapper au pire. C'est ainsi que le garçon se retrouve sur la route, lancé dans une fuite éperdue, avec pour seul ami une sorte de figure paternelle un peu pathétique, vouée par essence au mal, mais capable depuis des années de se contenir et d'envisager d'être autre chose, au contact de cette âme pure qu'il emporte vers le salut.

Nous sommes là chez Glénat Comics, avec la ligne Original Graphic Novel. Croquemitaines est un récit en 2 tomes (déjà parus) qui convoque l'horreur la plus pure, avec une ambiance très glauque et spectrale. Dès les premières pages, nous sommes en immersion direct dans le quotidien de Elliot, qui se transforme en un carnage, en quelques minutes. Si au départ le lecteur a l'impression que les méchants croquemitaines se succèdent les uns après les autres comme dans un jeu vidéo, le récit s'étoffe au fur et à mesure, pour finalement créer une ambiance, une symbiose assez touchante et bien écrite, entre Elliott et son sauveur. Mathieu Salvia a pris le temps pour tisser son récit et cela se sent, car il se bonifie au fil des pages et des épisodes. Le dessin est de Djet, dont l'influence manga et animation donne un côté extrêmement dynamique à l'ensemble. Les planches sont très efficaces, les angles de vue variées et les scènes de poursuite et de combat filent vraiment la chair de poule, d'autant plus que la mise en couleur renforce le côté spectral d'une histoire intégralement nocturne. Si Croquemitaines ne s'adresse pas forcément au lecteur de comics d'un certain âge, fan du golden et silver age, c'est par contre le type même d'album susceptible de plaire énormément à un public plus jeune et friands de bonnes histoires. Glénat propose en fin de chaque album toute une série de bonus appréciables, d'une interview exhaustive des deux artistes, à une sélection de pages supplémentaires et d' hommage assez réussis. Bref nous recommandons.


Merci à Julien

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ALL-NEW X-MEN HORS SERIE 3 : DEATH OF X (LE DESTIN DE SCOTT SUMMERS)

Est-ce vraiment un spoiler de dire que Scott Summers est mort? Sincèrement je pense que non. N'importe qui ayant lu une aventure récente des mutants l'a compris et enregistré l'information dans un coin de son esprit. Sauf que pour savoir comment, ce qu'il a bien pu faire pour laisser un si mauvais souvenir, il faut avoir lu la VO (Death of X, la mini série dont nous parlons ce dimanche) ou avoir attendu ce beau mois de juin caniculaire pour dévorer le hors-série édité chez Panini. C'est de cela dont on cause les amis.
Quel est le triste destin de Scott Summers, qui existe encore dans l'univers Marvel sous la forme de son avatar jeune (que Hank McCoy a ramené à notre époque et ne parvient plus à renvoyer...), et parait avoir été coupable, avant de mourir, d'une décision si impensable et discutable qu'il en est devenu une sorte de paria pour les siens, et que son nom est désormais prononcé avec dégoût? Les derniers jours de Cyclope sont donc au centre de Death of X, une nouvelle mini série écrite par Jeff Lemire et Charles Soule. Vous allez pouvoir suivre la trajectoire en parallèle de deux groupes distincts : d'un côté Scott et les mutants vont répondre à un appel de détresse, émis par Jamie Madrox depuis l'île de Muir; de l'autre Crystal et une poignée d'inhumains qui font route vers le Japon, là où se dirige le fameux nuage terrigène, qui provoque l'apparition de nouveaux personnages un peu partout sur le globe. Un an plus tard, le nuage continue de se promener et d'entraîner des métamorphoses. Je sais, on a fait plus crédible comme évolution météorologique...En tous les cas, la tragédie est sur le point d'exploser lorsque Scott Summers découvre que l'île a été transformé en véritable mouroir. Contrairement à ce qu'il pensait, la brume terrigène ne se contente pas d'avoir des effets sur les personnes possédant de l'ADN inhumain, mais elle a aussi des conséquences néfastes voire mortelles, sur certains mutants. A partir de là, la constatation est simple pour celui qui est désormais habitué à prendre des décisions radicales. Ce sera eux ou ce sera nous. Bref il va falloir s'attendre à ce qu'une guerre éclate, et qui dit guerre dit forcément victimes.
Au dessin, c'est Aaron Kuder qui orchestre cette montée en puissance des hostilités. Des planches assez jolies, avec un style relativement basique, sans esbroufe, qui devrait contenter la plupart d'entre vous. Ce qui n'est pas le cas de la dynamique de ce récit. Notamment quand vous allez voir ces japonais béats, ouvrir grand les bras à l'approche du nuage, prêts à se laisser transformer, alors que normalement la mort ou l'infirmité permanente (ou une apparence physique grotesque) devraient aussi être du lot des heureux tirés au sort par le hasard. Death of X n'a qu'une seule fonction, boucher les trous et résoudre un des pseudos suspens de l'après Secret Wars (Qu'a donc fait Cyclope? Où est Emma?) tout en soulignant lourdement les raisons qui font que inhumains et mutants ne peuvent décidément plus cohabiter. La mini série est loin d'être aussi poignante et incontournable que l'attente pouvait le laisser escompter, toutefois c'est le final qui va vous surprendre, voire vous émouvoir. Vous pensiez que Emma Frost n'avait plus de sentiments pour Cyclope? Attendez de lire les dernières pages, où tout vous sera expliqué, dans un surprenant jeu de miroirs.
Reste que la page est déjà tournée, avec aux States la vague de titres ResurrXion, qui est le catalyseur d'un nouveau nouveau départ pour les mutants, et qui sent bon les années 90. Le désaveu évident du travail de Lemire, qui a de toutes manières officié sur commande pour remplacer Bendis, alors qu'il n'était pas le premier choix, et a du se débrouiller avec des trames préconfectionnées, qu'il n'a jamais vraiment apprécié. Death of X, comme la fin d'une époque. 


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IRON MAN & AVENGERS 1 : LE RELAUNCH KIOSQUE DE PANINI CONTINUE

Nouvelle revue kiosque pour Iron Man, qui bénéficie lui aussi du relaunch chez Panini Comics. On va vite voir le contenu, et se qui s'y passe.
Cela démarre avec Invincible Iron Man #14. Un épisode qui sert d'épilogue à la saga Civil War II. Tony Stark vient de retrouver sa mère génétique mais tout n'est pas parfait pour autant. Sa relation amicale avec Carol Danvers vire au désastre, en raison de divergences d'opinion fatales, concernant la manière d'exploiter les dons du nouvel inhumain, le jeune Ulysses, capable d'avoir des visions qui prédisent l'avenir. Les deux Avengers ont aussi un passé alcoolique en commun, et cela est le prétexte à un dernier échange touchant, probablement ce qui s'est écrit de plus juste et sensible de toute cette seconde guerre civile, assez décevante dans l'ensemble. Bendis et Deodato sont deux artistes qui sont garants d'un certain niveau qualitatif. ici place à l'introspection, une ultime pause avant le final du crossover du printemps, à lire dans le fascicule éponyme de ce mois.
Place ensuite à Infamous Iron Man. Soyons sérieux un instant : est-il vraiment envisageable que Victor Von Doom puisse s'amender, et qu'au terme des Secret Wars il soit devenu quelqu'un d'autre, désireux de se racheter une conduite, au point de pouvoir prétendre légitimement au statut de héros, et de se glisser dans l'armure d'Iron Man? Chacun peut avoir son idée sur le sujet, bien sûr, mais il convient de se poser la question des motivations de l'ancien dictateur, de ce qui peut pousser un type aussi riche et aussi puissant à continuer de briguer et tramer contre ses pairs. Que veut et que vaut-il réellement? Une scène extraite du passé récent, avec the Hood en élément déclencheur, permet d'aborder brièvement cette question. Tout comme elle sert de révélateur sur un des grands moments fondateurs de la carrière de Fatalis : la libération de sa propre mère, dont l'âme était détenue par un démon mineur.
Infamous Iron Man est au fond un comic-book plus introspectif et psychologique qu'autre chose. On observe avec fascination, on veut comprendre, et certains points nous échappent encore. Pourquoi cette intérêt pour Stark et sa technologie? La rédemption entamée est-elle un vaste bluff qui sert un dessein plus grand et énigmatique? L'absence de Reed Richards laisse t-elle un vide si grand que Doom en perd ses motivations à faire le mal? Ou est-il poussé à semer le bien, comme plus grand esprit de la planète, désormais? Une scène avec Maria Hill et Diablo se révèle être assez savoureuse en terme d'écriture, d'humour, de justesse. On apprécie ce Bendis là, quand les dialogues sont efficaces et font mouches, quand on a l'impression d'avoir sous les yeux la version papier d'un épisode d'une bonne série télévisée. Et puis Alex Maleev reste un artiste qui sait régaler, pour peu qu'on adhère à son style, ses ambiances sombres et poisseuses.


Une autre série débute avec le relaunch, il s'agit de Mighty Captain Marvel. Le numéro zéro permet de se familiariser avec le personnage, de constater à quel point il a toujours été difficile pour Carol Danvers d'aller contre les idées reçues, et de se faire respecter en tant que femme à la pointe de son domaine. Même son propre père avait des plans fort différents pour sa carrière, et aujourd'hui il n'est guère étonnant de constater son besoin de s'affirmer, son exigence, tout en pointant du doigt des failles, qu'elle a en commun avec Tony Stark, par ailleurs (voir plus haut). Margareth Stohl choisit une approche idéale pour crédibiliser l'héroïne, mais ça manque peut-être un peu d'enjeux super-héroïques sur le fond.
Bonne nouvelle chez Thor, Steve Epting est aux dessins, et c'est un artiste que j'adore, tant il est toujours régulier, précis, inspiré. Ici la nouvelle Thor est en train de monter un groupe d'intervention, une sorte d'Avengers de la mythologie nordique, pour libérer le royaume d'Alfheim des griffes du perfide Malekith. La ligue des Royaumes est faite d'éléments forts différents et contradictoires, et les disputes ou les couacs sur le terrain sont monnaie courante. Et puis avec Angela qui ne connaît pas le sens du mot "subtilité" et attaque bille en tête, il est bien malaisé de faire dans la discrétion. Jason Aaron n'oublie jamais de s'amuser avec son récit, et l'ensemble reste toujours agréable à suivre.
Reste le plat de résistance. Deux épisodes avec les deux Captain América différents, alors que Steve Rogers passe à la vitesse supérieure, et que le règne de l'Hydra approche... Je défends le travail de Nick Spencer depuis son arrivée sur la franchise, car il s'agit d'un grand-oeuvre intelligent et honnête, et cela se vérifie une fois encore. Sam Wilson est manipulé par son ancien ami et mentor, qui le pousse à la faute, et révèle au public son incapacité à assumer les couleurs étoilées et le bouclier, tout en feignant de le supporter, en privé. C'est une machination tissée avec talent et classe, et le pauvre Sam n'est qu'une marionnette dont les fils n'attendent que d'être coupées. Pendant ce temps-là on en apprend un peu plus sur la nouvelle jeunesse de Steve Rogers, telle que le cube cosmique a souhaité la réécrire. Des événements qui expliquent ce qu'est devenu l'ancien héros propre sur lui, aujourd'hui plus grand ennemi de la liberté, et à deux doigts de triompher, même si une vision de l'inhumain Ulysses n'augure rien de bon pour son destin à long terme... Paul Renaud et Jesus Saiz assurent la partie graphique avec un même point commun, une clarté et une lisibilité enviables, encore plus évidentes chez le toulousain d'ailleurs, qui livre un vrai épisode solide. 
Que vous soyez pour ou contre le relaunch, ne passez pas à coté de l'essentiel, à savoir que Iron Man & Avengers est un mensuel d'importance, qui contient des séries à suivre de près, avec des équipes artistiques de premier ordre. 




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