Alors comme ça vous ne lisez plus Spiderman depuis le pacte avec Méphisto et le grand coup d’éponge sur les dernières années d’aventures arachnéennes ? Franchement, je ne peux pas vous donner tort, mais je me dois aussi d’être objectif, et de vous dire ce qu’il en est vraiment de la revue de notre tisseur de toile. Qui continue d’osciller entre épisodes truffés d’humour et d’action rafraîchissante et d’autres bien moins convaincants qui font office de remplissage ( c’est qu’il faut les sortir, ces trois numéros mensuels d’amazing spiderman ! ). En novembre Spidey prend le métro, sous la plume d’un Mark Waid qu’on a déjà connu plus inspiré. Comme la guigne le talonne de près, la rame comprend aussi les jurés d’un procès très attendu, contre des mafieux. On a vu mieux comme moyen de protéger des personnages aussi sensibles, mais bon, fermons un œil sur cette incohérence et allons de l’avant. L’engin va bien sur dérailler, et nous allons avoir la surprise de constater que c’est le Shocker qui se cacher derrière tout cela, puisque ses services ont été loué pour faire le grand nettoyage. Pour Spiderman, un vrai chemin de croix commence : il faut s’occuper des rescapés et les faire sortir de l’enfer ( ils sont prisonniers sous terre avec ce dingue de criminel ), mettre la patée au Shocker et subir en plus des conditions climatiques particulièrement défavorables. Et pour la séquence : émotion et rebond inattendu, voilà que parmi les victimes de cet incident se trouve le père de Jonah Jameson, l’ex éditeur du Bugle qui fait une fixette sur notre monte en l’air. Personnellement j’aurais pensé que le paternel devait avoir au moins 80 ans et être presque impotent, mais je me suis trompé : chez Marvel la question de l’âge semble relative et on peut se porter comme un charme jusque très tard dans l’existence. C’est Marcos Martin qui illustre ce huis-clos somme toute plaisant mais pas révolutionnaire pour deux sous, et j’admets ne pas adhérer à son style négligé, son absence flagrante de capacité à dessiner de manière claire et précise les visages des personnages : le Shocker se retrouve parfois avec une simple boule en lieu et place de la tête, c’est anatomiquement discutable…
Les vétérans prennent le relais pour la troisième histoire : c’est Roger Stern qui écrit et Lee Weeks qui crayonne. Dans son style habituel, fait d’ombre et de traits sombres, pour une ambiance plutôt urbaine. On retrouve un vilain de série B, un certain Monochromatic, pour un épisode qui se suffit à lui-même. Ce dernier semble un braqueur de banques plutôt classique, à ceci près que rien n’adhère sur son costume ( et donc pas la toile du tisseur ) et qu’il est une créature en noir et blanc. Franchement, de mon temps, ce genre de numéro avait un nom : un « fill-in » c'est-à-dire une sorte de bouche trou quand le scénariste ou illustrateur attitrés avaient des problèmes pour maintenir la cadence, ou pour combler le vide entre deux sagas de particulière importance. Gentillet, sans plus.
Le remplissage continue ensuite avec un épisode de la série « Spiderman Family ». Je ne le qualifierai pas d’inutile car ce serait redondant ; il suffit de prononcer le nom de cette série pour comprendre qu’on aura droit à quelques planches sympas, dans le meilleur des cas, mais à jamais rien d’autres qu’un simple intermède avant la prochaine aventure digne de ce nom. Le genre de titre qui ne se vend qu’en raison du nom du protagoniste en gros sur la couverture, car pour le reste, je n’en ai jamais vraiment vu l’utilité. Mais c’est très utile pour Panini, au moment de boucler le sommaire à l’arrache. Novembre, un petit mois pour le tisseur, du genre de ceux qu’on peut sauter sans s’arracher les cheveux pour autant…
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