DC OMNIBUS : LA MORT DE SUPERMAN


SUPERMAN est, par définition, quasiment invincible. On voit mal ce qui pourrait nuire à l’homme d’acier, au point de le faire passer de vie à trépas, mis à part cette bonne vieille kryptonite, ce métal venu de sa planète natale, qui le prive de ses pouvoirs. Et encore, on lui en a mis si souvent sous le nez, qu'il devrait normalement être vacciné. Et comme la grippe A se fait attendre et qu'il dispose d'un bon système immunitaire, Supes serait-il vraiment immortel? On peut le penser, jusqu’au jour où surgit de nulle part un adversaire redoutable, une force de la nature, innarretable, toute puissante. Doomsday, c'est-à-dire le « jour fatal », le patronyme est un programme en soi. Tout ce et ceux qui se mettent en travers de son chemin sont tout simplement pulvérisés, et le monstre fait route vers Metropolis, inexorablement. Clark Kent a de quoi se faire du souci, car cette fois il a trouvé un ennemi qui le surclasse pour ce qui est de la force brute et de la rage. D’où vient-il, qui est-il, autant de questions qui restent sans réponses. La seule évidence, c’est que le clash sera titanesque, et que pour en sortir vainqueur, Superman va devoir se surpasser, voire…se sacrifier !




Au cours de l’affrontement final, notre super héros finit donc par trouver la mort. Un sacrifice nécessaire, la seule chose à faire pour enrayer le mal. Et il n'est pas le seul à s'y casser les dents. La Ligue de Justice est balayée d'un revers de la main, les principaux héros Dc mordent la poussière avant même d'avoir eu le temps d'asséner la première claque. Les funérailles sont émouvantes, dramatiques, l’univers tout entier salue le fils de krypton, le plus grand de tous, tombé au front. Tout ceci n’occupe en fait qu’un premier tiers de ce gargantuesque « Omnibus », puisque dans les semaines qui suivirent, Dc proposa de suivre « Un monde sans Superman », et d’enchaîner assez vite avec « Le retour de Superman ». Le kryptonien ne resta pas décédé très longtemps, on ne tue pas la poule aux œufs d’or, et on trouve toujours de bonnes grosses ficelles scénaristiques pour justifier une énième résurrection. Surtout quand on accompagne celle-ci d’une profusion de « remplaçants », de nouveaux Supermen, qui laissent planer le doute dans l’esprit des lecteurs : Qui est donc le vrai ? C'est ainsi que plusieurs mois durant, de nouveaux personnages trustent le trone laissé vacant, et que l'opinion publique est désemparée. Y'a t'il un véritable nouveau Superman, est-ce l'ancien sous une nouvelle forme, ou simplement une vaste imposture? Coté scénario, ça part un peu dans tous les sens et c’est un peu lourd, parfois, ou bien disons forcé. Trop d’artistes se succèdent aux crayons pour que le tout soit vraiment homogène, avec une note artistique globale assez correcte, hormis l’exécrable Bogdanove, qui fait ici presque pire que ce qu'il fit au temps d'X-Tinction Agenda, sur les X-men. Le prix de cet Omnibus est à la hauteur de l’événement, et place ce volume géant hors de portée de certaines bourses. Les lecteurs en VO savent eux qu’il est possible de se procurer l’ensemble sur amazon pour une quinzaine d’euros port inclus ! Ceux qui n’ont encore jamais rien lu de cette saga pourront toutefois passer de bonnes heures de lecture, s’ils n’ont pas d’allergie particulière aux histoires classiques de baston superhéroïque à la sauce DC. Il faut aussi fermer un oeil sur un ordre de publication discutable (Panini se spécialise après l'Omnibus Onslaught...) et d'inévitables longueurs qui pourraient même vous faire décrocher la machoire à force de bailler. Absolument pas pour public très exigeant, assurément recommandable pour les amateurs de comics mainstream et de gros événement marketing. Le tout étant juste de savoir ce qu’on achète, et pourquoi, il est clair que tout bon fan de Superman qui se respecte devra tout de même en passer par là. J'ai relu tout ça recemment, et la première partie est quand même assez jouissive, sur certains cotés.

Rating : OOOOO

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