Marvel Icons HS 14 : PENANCE

Petit retour en ce mardi sur un personnage qui a bien évolué, ces dernières années, depuis son apparition au sein des New Warriors, sur les pages de Spécial Strange. Speedball était alors un jeune héros insouciant. Pas de quoi le faire entrer dans le panthéon de la Marvel : un blondinet freluquet doté de pouvoirs assez amusants : il dégageait un champ télékinésique qui le faisait rebondir comme une balle de plastique, à une vitesse folle, dans un joli kaléidoscope de couleur. Rien de plus. De son vrai nom Robbie Baldwin, il avait trouvé un groupe d’ami de son âge, pour combattre les forces du mal et donc mettre ses talents au service de l’humanité : ce furent les New Warriors, une série rafraichissante des 90's que nous devons à Fabian Nicieza. Mais l’ère de l’insouciance a vécu, chez la Marvel. D’abord car les New Warriors ont perdu de leur popularité, et la série a du être relancée, dans un nouvel esprit, dans ce nouveau millénaire : voici que nos jeunes prodiges participent à une émission de télé réalité, où comment combattre les criminels en prime time, au royaume du voyeurisme ! Evidemment, sans grande expérience et avec la cupidité et l’orgueil comme moteurs, les bourdes ne sont jamais très loin : comme par exemple aborder avec légèreté un criminel dangereux comme Nitro, qui provoquera en direct live l’explosion d’une école bondée à Stamford : ce sera le point de départ de Civil War, de l’opinion publique qui s’acharne sur les encapés. Speedball, seul rescapé du camp des bons au cours de cette tragédie, est donc un paria, détesté de tous, et se détestant lui-même.
C'est alors que la Marvel nous offre son premier super héros masochiste : Baldwin, pour purger sa peine, s’enferme dans un costume clairement sado-maso, qui lui enfonce dans la chair autant de pointes aiguisées que de victimes à Stamford ( plus de 500 ! ), à chaque fois qu’il utilise ses pouvoirs. Son nouveau nom de code est PENANCE ( repentance ) et la souffrance morale et physique le moteur de sa nouvelle existence. Le voici travaillant de concert avec le groupe de criminels à la solde du gouvernement, les Thunderbolts, pour les missions extrêmes et sans issue. Jusqu’au jour où il décide de leur fausser compagnie, pour exécuter son propre objectif ; retrouver Nitro, détenu dans les geôles de la Latveria ( le royaume de Fatalis ) et le faire payer amèrement pour le désastre de Stamford. Voici un récit qui propose une relecture moderne du mythe de la souffrance rédemptrice, pleine de cuir et de lycra acuminé, avec pour protagoniste un jeune perturbé qui consulte régulièrement les ouvrages du Marquis de Sade. Nous sommes bien loin du Speedball originel et des gentils New Warriors ! Paul Jenkins mène bien sa barque entre espionnage et action pure et saupoudre le récit de guest stars de premier ordre ( Fatalis, les Fantastiques, Iron Man…). Certes, imaginez un peu un tel scénario dans les mains de Garth Ennis, nous aurions eu là un comics explosif qui aurait fait rougir jusqu'au label Max... Aux crayons, Paul Gulacy pourra vous plaire si vous n’être pas trop regardant : certains défauts au niveau des proportions, et une absence de mouvement dans les poses des personnages finissent par lasser et nuire quelque peu à l’intérêt de l’ensemble. Toutefois, si vous avez été conquis par ce qui s’est produit au cours de Civil War, et que vous souhaitez aller jusqu’au bout du bout de l’aventure, cette lecture vous sera tout de même recommandée !

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