DC HEROES : Batman et les Titans en pleine Blackest Night


DC HEROES 2

(Batman Blackest Night 1-3 et Titans Blackest Night 1-3 / Panini)

Second numéro de Dc Heroes, et deux mini séries complètes, liées au grand crossover BLACKEST NIGHT, sont au programme de la revue. Certes, avec un certain retard par rapport à l'actualité habituelle de l'univers DC, mais mieux vaut tard que jamais. Tout d'abord, les réjouissances s'ouvrent avec la première mini en trois parties, Blackest Night Batman. Les anneaux noirs continuent de réveiller nombre de morts et d'animer leurs cadavres putrescents, pour les opposer à des héros avec qui ils partagent un lien, émotionnel, familial, ou historique. Ce qui tombe bien, car aussi bien le nouveau Batman (Dick Grayson, ex Nightwing) que l'ancien Robin Tim Drake ont perdu leurs parents de manière tragique. Les géniteurs sont donc de retour, possédés par un des fameux anneaux noirs, et ont devine aisément que derrière les apparences, leurs véritables intentions sont loin d'être amicales. Sont aussi de la partie le dernier Robin en date (Damian, fils de Bruce Wayne et de Talia Al Guhl), Boston Brand alias Deadman (qui peut momentanément prendre le contrôle des corps qu'il investit) et aussi le démon Etrigan. Manque bien entendu à l'appel Bruce Wayne, supposé mort, et dont le crâne a été dérobé directement dans sa tombe. Très sincèrement, je pense que si Bruce était vraiment trépassé, c'est à lui qu'auraient eu à faire Dick, Tim et Damian, et les choses auraient été bien plus corsées encore. Mais comme les nouvelles de son décès sont fortement exagérées, on se contentera de cette histoire de zombies de famille, qui se laisse lire sans grands problèmes, mais qui n'apporte rien de bien décisif dans le cadre complet de Blackest Night. Du travail honorable, sans plus, confié au duo Tomasi et Syaf.



Place ensuite aux Titans, ces jeunes héros qui n'en finissent plus de faire leurs crises d'adolescence et d'hésiter à devenir de véritables adultes. Bonne poiche ce coup ci, à condition de connaître ces personnages et leur background, pour pouvoir apprécier le récit. Car oui, ces Titans ont tout connu, pour ce qui est du deuil et des décès. L'ancienne petite copine de Beast Boy est morte (Terra, et c'était une criminelle!), Hank Hall, le premier faucon, un gros macho imbu de sa personne également. Pire encore pour Donna Troy qui a perdu son compagnon et son bébé au même moment. Et bien figurez vous que tous ces trépassés reviennent, zombifiés et contrôllés par l'anneau noir du Black lantern corps, pour amener chacun des membres des Titans au point de rupture émotionelle, pour se repaître de leurs tourments, et les achever ensuite. Cela donne l'occasion à J.T.Krull d'ecrire de belles scènes déchirantes, de retrouvailles illusoires, d'amour et de rêves perdus. Mention particulière à Donna Troy qui doit rompre le cou à son propre bébé, un moment particulièrement poignant. Et bien illustré par le brésilien Ed Benes, le Jim Lee sud américain. Poses plastiques ultra dynamiques, attention aux détails anatomiques et figures féminines très sexy, Benes est souvent décrié, à tort selon moi. Son style convient particulièrement bien à ce type de comic-book où l'action prime, et ses planches sont toujours lisibles et jamais banales. Ce qui nous donne donc 6 épisodes, deux récits complets plutôt plaisants (ma préférence va au second), soit plus de 140 pages super héroïques, pour 5,60 euros. Ce serait bête de s'en priver, en pleine Blackest Night ! (14/15 mois de retard sur les publications américaines, c'est plutôt long, cela dit. Dc mériterait bien mieux, amis lecteurs motivez vous!)

Rating : OOOOO

Spoiler zone FEAR ITSELF : WHO ARE THE WORTHY ?

L'heure est donc à la spéculation. Qu'en sera t'il de FEAR ITSELF, et surtout, que signifient tous ces teasers que Marvel a pris soins, ces derniers jours, de semer sur le web? On y voit toute une série de héros (et de vilains, cela dit en passant) désireux de s'étriper pour posséder un marteau (ce qui fait immanquablement penser à Mjolnir, l'outil enchanté de Thor), avec en guise de légende un slogan efficace : Who are the worthy? Autrement dit, qui sont ceux qui en sont dignes, qui le valent. Une petite remarque en passant : les marteaux semblent en fait tous différents, ce qui exclu donc la course à Mjolnir uniquement. Suite à la destruction d'Asgard, advenue récemment sur les pages du dernier numéro de Siege, il est fort probable que nous assistions à un retour en fanfare de la mythologie asgardienne, et pourquoi pas, qu'une série de parangons, d'épigones du Dieu du Tonnerre fassent leur apparition. Comme le dit laconiquement Joe Quesada : Qui seront les huit héros les plus méritants de l'univers Marvel?". En quoi cette demande est-elle si importante? Seront-ils réunis au sein d'une nouvelle équipe, et munis d'un marteau enchanté? Seront-ils les survivants d'un "event" cataclysmique, qui laissera derrière lui un bodycount des plus surprenants. Début de réponse en avril, au plus tard, ou peut être avant, si d'autres informations pointent le bout de leur nez d'ici là.




















MARVEL SAGA 9 : LA GUERRE DE FATALIS (Doomwar)


MARVEL SAGA 9 : LA GUERRE DE FATALIS

(Doomwar 1-6 - Jonathan Maberry/Scot Eaton)

Rien de va plus au Wakanda, royaume africain fictif, qui doit son immense fortune à sa haute technologie, et surtout à ses mines de vibranium, un métal précieux et fort utile pour l'armement et l'industrie lourde. La Panthère Noire, qui en était le souverain jusque là, a été défait et grièvement blessé par Fatalis, et même s'il s'est depuis remis de cet assaut, son pays est plongé dans le marasme. Sa soeur, Shuri, a assuré la régence et endossé à son tour le costume de la Panthère. Mais n'a pu empêcher un coup d'état fomenté par la faction des rebelles intégristes Desturi. Ces derniers ont capturé puis sommairement condamné à mort Tornade, l'épouse de T'challa, qui a décidé de demander de l'aide aux X-men, le groupe de mutants auquel appartient toujours Ororo. Mais c'est encore et toujours Fatalis qui est à la source du conflit : c'est lui qui manipule tout le monde, y compris les Desturi, pour mettre enfin la main sur toute la réserve de vibranium rafiné que contient la chambre forte du palais royal. La Panthère a beau avoir prévu un système de sécurité des plus complexes et sophistiqués, le souverain de Latvérie a plus d'un tour dans son sac, et ses motivations, bien qu'entâchées de méthodes expéditives et meurtrières, semblent même louables sur le fond. Il n'aspire qu'à la paix universelle et la fin de tous les conflits sur Terre. Une Terre à sa botte, cela va de soi.


 
Jonathan Mabery est un scénariste qui me semble des plus prometteurs. Ceci étant dit, l'arrêt du titre "Black Panther" avait fini par lui couper l'herbe sous le pied. Fort heureusement, ses projets pour le personnage n'ont pas été jeté aux orties, et Marvel lui a donné le feu vert pour cette mini série en 6 parties, cette "Doomwar", ou guerre de Fatalis en VF, qui réunit dans un même effort le Wakanda et ses héros, les X-men, les Quatre Fantastiques, et bien sur Victor Von Doom (qui n'a rien à voir avec Vincent Mc Doom, évitez de lui poser la question vu le sale caractère...). Scot Eaton est plutôt rassurant aux dessins, bien loin de ses débuts brouillons et caricaturaux, tels que je me les remémore sur Silver Surfer, dans les années 90. L'ambiance est à la géo politique mâtinée d'ésotérisme, pour un conflit aussi bref que nerveux. Dans les deux derniers épisodes, Deadpool est aussi de la partie. A l'instar de Wolverine, Wade Wilson est omniprésent et pointe le bout de son facteur auto guérissant dans n'importe quel titre, pourvu qu'il contribue à le faire vendre. Ici il participe au contraste saisissant, entre son humour décalé et sa verve insouciante, et la froideur machiavélique d'un Fatalis qui aime s'entendre parler. Seul petit point négatif : lorsque Fatalis accède au contrôle complet de toutes les créations basées sur le vibranium de la planète, nous aurions souhaiter en savoir plus, voir même constater certaines répercussions dans d'autres titres Marvel. Mais sans pour autant tomber dans un énième crossover qui n'en finit pas, pour ne pas dire grand chose au final. Probablement est-ce donc mieux ainsi, que Maberry ait pu développer seul sa saga, pour la conclure selon ses plans initiaux, sans la diluer dans d'insipides tie-in. A noter l'excellent rapport qualité prix de la revue française. 150 pages pour 5,60 euros, là où les américains ont du débourser six fois quatre dollars pour cette Doomwar. D'où le rating élevé. Vous ne serez pas lésés.

Rating : OOOOO

SUPERMAN : ORIGINES SECRETES Geoff Johns revisite le mythe



SUPERMAN : Origines secrètes

(Geoff Johns/Gary Frank - Panini DC Heroes)

Qu'est ce qui peut bien pousser certains auteurs à vouloir écrire, encore et encore, les origines de nos héros de fantaisie, tant bien même celles ci sont archi connues du grand public, et régulièrement suggérées d'une aventure à l'autre? Personne n'ignore la génèse de Superman, même ceux qui ne lisent habituellement pas de comic-books savent que le petit Kal-El est arrivé sur notre planète à bord d'une fusée, dernier rescapé de la planète Krypton, et qu'il a été adopté par une famille d'américains moyens du Kansas, les Kent. Geoff Johns, qui avait déjà commis "un "Green Lantern - Secret origins" publié récemment en VF sur les pages de Dc Universe, remet le couvert avec le plus célèbre des personnages de l'univers de la Bd super héroïque. Le cahier des charges est bien entendu respecté scrupuleusement. On y trouve de l'émotion et des bons sentiments (avec les parents adoptifs et tout l'amour qu'ils transmettent à leur rejeton), le cast habituel de la série (Lex Luthor et le premier grand coup de foudre, Lana Lang, suivie de Loïs Lane) et les murs porteurs qui soutiendront par la suite toute la légende du héros. C'est aussi un récit initiatique, avec le jeune Clark qui découvre progressivement ses incroyables pouvoirs (il est quand même invulnérable, il sait voler, il a une vision laser, entre autres). John Byrne avait déjà admirablement raconté plus ou moins les mêmes choses, juste à la suite de la mythique saga "Crisis on Infinite Earths". Le titre s'appelait "Man of Steel" et il avait permis de remettre un peu d'ordre et de rationnalité dans le panthéon de Superman. 20 ans d'aventures et de continuity malmenée ont probablement posé les jalons pour cette énième relecture, qui soit dit en passant, est un excellent investissement pour les nouveaux lecteurs de la série.


Il faut dire aussi que le tout est bien raconté, et fait même sourire assez souvent. Comme lorsque le jeune Kent, encore inexpérimenté, embrasse pour la première fois la tendre Lana, ce qui déclenche par la même sa vision thermique (une belle parabole pour toute autre chose, inutile que je vous fasse un dessin. Dans le même ordre d'idée, voir Peter Parker, ado frustré, qui s'entraine tout seul dans sa chambre à lancer de la toile d'araignée gluante.) Clark Kent va devoir aussi apprendre l'amitié, ou tout du moins construire ce qui peut l'être, quand on a affaire à un génie arrogant et retors comme Lex Luthor. Il lui faudra aussi trouver les expédients justes pour maintenir son identité secrète, ce qui fait sourire quand on pense que depuis des décennies, il y parvient avec un peu de gel et une vieille paire de binocles. Les nouveaux lecteurs de l'univers Dc, qui souhaitent en apprendre d'avantage sur le kryptonien le plus célèbre, où les nostalgiques, qui apprécièrent à sa juste valeur le "Superman for all seasons" de Loeb et Sale, par exemple, ne rateront pas cet album simple et efficace. Magnifié qui plus est par le trait pur, clair et rassurant, d'un Gary Frank très inspiré. Ce n'est pas parce qu'il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil que ce n'est pas agréable pour autant de lézarder le dos à l'air, par une belle journée d'été.

Rating : OOOOO

100% MARVEL DAREDEVIL 21 : LA MAIN DU DIABLE


100% MARVEL : DAREDEVIL 21

(The Devil's hand - Left hand path  soit Daredevil 501 à 507)

Matt Murdock est un être épris de rédemption : il a toujours la fâcheuse tendance à vouloir voir le bon coté des choses, à croire que tout et tous peuvent être rachetés. C'est probablement une des raisons qui l'ont poussé à prendre la tête d'une secte ninja composée des pires criminels de la planète : la Main. Devenir le Shogun de cette secte, pour en contrôler les activités et la désactiver de l'intérieur, ce n'est pas forcément la plus grande idée du siècle. Le vieux sage alcoolique, maître Izo, a bien tenté de prévenir son pupille des risques inhérents à ce projet audacieux, mais au final, Daredevil accepte de sacrifier son nouveau mentor en guise de rite initiatique, pour prouver qu'il est digne d'endosser le manteau de chef suprême qui lui tend les bras. Pendant ce temps, c'est la pleine panade dans les rues de New-York. Depuis que Norman Osborn est au pouvoir, la police est plus corrompue que jamais, les criminels sont parfois protégés (tel The Hood, qui a rejoint la Cabale d'Osborn), et Hells Kitchen est menacé de s'enflammer. L'idée de Daredevil est simple : utiliser la Main pour faire régner la loi martiale, sa propre loi, dans son quartier, pour le bien de tous. Andy Diggle nous offre une version torturée (quelle surprise) d'un Matt Murdock qui sait que pour mener à bien son nouveau projet, il va devoir pactiser avec des forces maléfiques qui pourraient bien faire basculer son existence même, dans les ténèbres de l'obscurantisme et du crime.



Cet album propose, outre la saga "The Devil's hand" en quatre parties, un autre story-arc en trois numéros, "Left hand path", où Murdock se rend au Japon en compagnie du Tigre Blanc, pour rencontrer tous les responsables des différentes "succursales" de la Main, qui en compte une par continent. Parmi ces "Daymos", Bakuto est le plus rebelle à l'autorité de Daredevil. On peut même dire qu'il n'a qu'une seule obsession, se débarasser de ce gaijin (etranger aux japonais) qu'il juge indigne de sa nouvelle fonction. Entre trahison, duplicité, et ésotérisme ninja, le séjour de Murdock au pays du soleil levant ne va pas être de tout repos, et pourrait bien être la dernière étape avant une descente aux enfers inéluctable, que nous suivront prochainement en Vf sur les pages de "Shadowland", du nom de cette forteresse que Daredevil compte faire construire, comme refuge et base d'opération pour sa secte assassine. Aux crayons, aussi bien De La Torre que Checchetto (ce dernier plus encore) font de l'excellent travail, expressif, sombre, violent, tout à fait dans l'esprit de ce qu'est devenue la série du diable rouge. Si j'avais eu quelques réticences en lisant ces épisodes en VO, à leur sortie, il faut bien admettre que réunis dans un même album, et lus d'une seule traite, ils forment un tout cohérent et musclé, qui méritent votre attention.


Rating : OOOOO

100% MARVEL : LE PROJET MARVELS Brubaker revisite le Golden Age




LE PROJET MARVELS

(Ed Brubaker/Steve Epting - Panini 100% Marvel)

Le Projet Marvels est un comic-book didactique. En ce sens qu'il permet, à toute une nouvelle génération de lecteurs ignares du sujet, de se replonger dans le monde merveilleux des premiers personnages masqués, à une époque révolue où  Marvel était connue sous un autre patronyme (Timely) et où le monde était à feu et à sang, embourbé dans un second conflit mondial qui allait dépasser en cruauté, en abomination, ce que l'américain moyen pouvait alors imaginer. Ed Brubaker montre l'étendue de tout son talent, en allant repêcher tous ces justiciers et autres défenseurs du bon droit tombés dans l'oubli, en assemblant patiemment événements véritables (la guerre, Pearl Harbor...) et fantaisistes marquants ayant contribué à la genèse de tout un univers super héroïque (la naissance de l'androïde Human Torch, l'expérience ayant crée le super soldat Captain America, sans oublier des événements moins cruciaux mais tout aussi poignants comme l'assassinat de Balle Fantôme, premier "masque" à tomber en costume, dans une ruelle new-yorkaise.). Le Pojet Marvels convoque sur la scène tous les grand noms de l'époque, assigne à chacun sa partition et orchestre ce ballet des origines, où chaque figure rapproche un peu plus encore de l'univers des encapés tel que nous le connaissons : une irrésistible marche vers l'avant, vers un monde où le merveilleux devient règle commune.


 
Steve Epting en profite au passage pour nous livrer ce qui est peut être son meilleur travail artisitique à ce jour. Ses planches classiques et ombrageuses confèrent à cet album toute la gravité qu'il inspire, avec un brio certain. C'est Thomas Halloway, alias l'Ange, détective costumé et protagoniste de ce "golden age" des héros, qui est le narrateur de ce récit, qui puise ses racines et son rythme dans la plus grande traditions des aventures d'espionnage, entre trahisons, complots, et révélations. Nous passons avec plaisir de l'Allemagne nazie, où le Crâne Rouge prépare ses premiers plans diabloiques, et où un jeune Nick Fury organise ses premiers raids, au sol américain, qui doit subir les assauts du Prince des mers, Namor, qui ne tardera pas à se raviser, une fois qu'il aura découvert que les terriens qui ont assailli son royaume étaient en fait commandités par son rival, le perfide Merrano. Nous assistons aussi à l'attaque aérienne japonaise à Pearl Harbor, baignée par les larmes de Human Torch et de son jeune acolyte, Toro, impuissants devant une telle démonstration de force. Sans jamais céder à la facilité, se montrer banal ou lourdement réthorique, Brubaker et Epting réussissent le tour de force de raviver les étincelles de la légende, de leur rendre lustre et pertinence, à temps pour célèbrer les 70 ans de Marvel, anniversaire à l'origine du projet. Indispensable pour les amoureux du golden age.

Rating : OOOOO

X-MEN 169 : Malicia, les Nouveaux Mutants, et Dazzler


X-MEN 169

(X-men Legacies 234 - New Mutants 11 - Dazzler Necrosha Aftermath 1 - Nation X 1 et 2)

Outre Claremont/Manara, les X-men, c'est aussi et surtout la revue mensuelle éponyme, qui fête son dernier numéro, sous la forme actuelle. A l'occasion d'un crossover très attendu (Second Coming), elle repartira sur de nouvelles bases, avec un numéro 1. En attendant, ce 169° et ultime rendez-vous permet à Malicia de prendre confiance dans son nouveau rôle de mutante des plus précieuses sur Utopia, le refuge de ses congénères rescapés. Dans une tentative d'aider les jumelles Cuckoos à retrouver la trace de la force Phénix qui semble les avoir quitté, elle absorbe momentanément leurs pouvoirs mentaux, et fait le tour de l'île pour aider tous ses semblables en difficulté. La belle X-woman en profite aussi pour faire un saut chez ses deux amants potentiels : Gambit, bien entendu, qui en dépit de sa fameuse réputation de coureur de jupon, aura passé le clair de sa carrière en faisant ceinture, à attendre de pouvoir enfin toucher sa belle. Et aussi Magneto, qui carte d'identité à la main, pourrait bien être le grand père de Malicia, qui n'a donc rien contre une histoire gérontophile. Dans l'attente d'une décision claire, cet épisode 234 de X-men Legacies est plutôt faiblard (signé Carey et le brouillon Paquette).


New Mutants 11 est l'occasion pour Danielle Moonstar de payer son du. On ne devient pas une Valkyrie grâce aux pouvoirs mystiques de Héla, déesse asgardienne de la mort, sans avoir un jour à rendre la pareille. Ce jour est arrivé : la jeune cheyenne doit se rendre sur les ruines fumantes d'Asgard, justement, pour rappatrier chez leur maitresse l'âme de ceux qui sont tombés au combat, suite aux événements de "Siege". Mais même les morts ont leur prédateurs, comme elle va le découvrir amèrement. Là encore, un épisode loin d'être déterminant, toujours meilleur cependant que ceux qui l'ont précédé, tant le relaunch des nouveaux mutants est pour le moment sans saveur.

Enfin, Dazzler est à l'honneur ce mois ci. L'ancienne chanteuse/mutante, capable de canaliser le bruit environnant pour le transformer en une palette éblouissante de projections couvrant tout le spectre lumineux, est sur le point de revenir sur le devant de la scène. Il faut dire qu'Arcade ne lui a pas laisser le choix. Elle se retrouve piégée dans son "monde assassin" pour l'occasion transformé en salle de concert, et va devoir combattre contre une horde d'anciens ennemis version "avatars cybernétiques". Arcade n'est pas seul, il a même été recruté par la propre soeur d'Alison Blaire, brune maléfique, opposé chromatique de la blondasse à patins à roulettes. Alison étant une X-woman, elle n'aura de cesse, non seulement de se libérer, mais d'aider sa soeur, faisant fi de ses tentatives de meurtre répétées. Coté dessins : Andrasofszky et Ramon Perez. Ce ne sont pas des grands noms, et on comprend pourquoi : c'est assez laid, tout cela. Vivement le nouveau-nouveau numéro un du mois de mars, car en février, les mutants ont grise mine.

Rating : OOOOO

X-MEN : JEUNES FILLES EN FUITE (Claremont & Manara)


X-MEN : Jeunes filles en fuite

(Chris Claremont/Milo Manara - Panini)

Des filles nues. Du sexe, ou tout du mois, de l'érotisme. Admettez le, si vous achetez un album crayonné par Milo Manara, un des maîtres du genre, c'est à cela que vous pensez avoir affaire. Plus encore si cet album met en scène les X-men. Pardon, les X-women. Et bien, pour le coup, ces "jeunes filles en fuite" vont vous laisser sur votre faim. Certes, les poses plastiques des personnages sont parfois émoustillantes, reins bien cambrés, embrassades équivoques, avec probablement une tentative de 69 très soft entre deux demoiselles accrochées à une corde. Mais bon, soulignons le, pas un baiser (on y est presque entre Marvel Girl et Kitty Pride, mais la pudibonderie l'emporte), encore moins une scène de sexe, dans ce graphic novel vite lu vite oublié. C'est Chris Claremont qui s'est chargé du scénario. Il l'a vraissemblablement pondu en quelques minutes tant cette histoire d'enlèvement, de conflit latent à Madripoor, sent le réchauffé et le manque d'inspiration. Alors qu'il avait entre les mains un matériau brut de premier ordre (explorer les relations saphiques non dites entre les différentes mutantes, ou comment désacraliser la charge potentiellement érotique qui a traversé de tout temps les aventures de nos héros en lycra) il se contente d'une histoire indigente, à base de secte idiote vénérant un avion. Et ce n'est pas une jupe plus courte encore qu'à l'acoutumée (Déjà dans "Rise and fall of the Shi-Ar Empire"Rachel Summers se balade pratiquement les fesses à l'air...) qui finira pas nous émoustiller. On se consolera en se disant que Manara dessine fichtrement bien, et on maudira Claremont pour ne pas avoir su lui offrir une opportunité digne de son talent pour Marvel. Coit interruptus, en définitive.

Rating : OOOOO

POUR LE RETOUR DES ALBUMS RELIES EN KIOSQUE : Message subliminal à l'attention de Panini





Il fut un temps - il y a bien longtemps, désormais - où les comics Marvel étaient publiés en VF par Lug, devenu Semic par la suite. A cette époque révolue, ceux qui n'achetaient pas tous les titres en kiosque de manière régulière, avaient une seconde chance plusieurs mois plus tard : trois revues consécutives étaient proposées sous forme d'un "album relié" dont le prix, comparé à celui pratiqué au numéro, était bien entendu économique et donc plus accessible aux portefeuilles moins garnis. Comme j'étais lycéen puis étudiant, cette pratique n'était pas pour me déplaire... Avec l'arrivée de Marvel France / Panini sur le marché, cette "seconde chance" a disparu des vieilles habitudes. Aujourd'hui, nous posons la question : au moins pour les titres principaux (X-men, Spider-man, les revues Heroes...) pourquoi un retour à cette solution ne serait pas envisageable? Y a t'il une chance de les revoir un jour en kiosque? Et quid des nouveaux lecteurs : cela vous tenterait-il, trouvez vous cette idée absurde, ou intéressante? A vous de voir, de juger, de demander, d'insister, d'en rire. Mais bon sang, j'en serais bien content tout de même.



Un exemple d'albums reliés. Ici 4 albums Nova, soit douze numéros.

LA SAGA DE KORVAC (Marvel Best of)


Marvel Best of : LA SAGA DE KORVAC

(Avengers 167-177 / Panini)

Sortie ce mois d'un Marvel Best of nous ramenant à la fin des seventies, avec les plus grands héros de la Terre face à Korvac, dans une saga interstellaire truffée de grands noms, aussi bien coté personnages qu'auteurs. De quoi craquer, à coup sur, pour cet album.

L'article sur la "Saga de Korvac" , modifié et complété, est désormais disponible à la date du lundi 21 janvier, à l'occasion de reparution de cette histoire, dans la collection Marvel Gold. Bonne lecture

SPIDER-MAN 133 : Astonishing Spider-man and Wolverine

Ce mois ci dans Spider-man, l'arrivée d'une nouvelle série "Astonishing", où notre tisseur de toile retrouve -une fois encore- le mutant griffu le plus célèbre pour un team-up à succès. Mais également, Spidey, la Chatte Noire, et Mister Negative.

La (mini) série de Jason Aaron et Adam Kubert débute donc ce mois ci sur les pages du mensuel Spider-man. Astonishing Spider-man and Wolverine, c'est un bol d'air frais hors continuité, la rencontre entre deux poids lourds de la maison des idées, basé sur un postulat simple : deux personnages ultra vendeurs associés, c'est une bonne pluie de dollars (pratiquement) assurée. Cela dit le travail est de qualité. On retrouve les deux héros en plein âge préhistorique, chacun de son coté. Peter Parker joue au scientifique maudit, barbu et solitaire, d'autant plus qu'il vient de se rendre compte qu'il en plein dans l'épicentre d'une catastrophe inévitable, cet astéroïde géant qui provoqua une période glaciaire en s'échouant sur notre planète, et l'extinction des dinosaures au passage. Spidey est à 24 heures de se le prendre sur le crâne. Wolvie est lui à la tête d'une tribu de primitifs, le "petit peuple", dans un rôle somme toute convenu, qui lui sied à merveille. Ce n'est pas la meilleure interprétation graphique de la carrière d'Adam Kubert, mais Morales et Vines, respectivement à l'encrage et aux couleurs, lui permettent de ne pas trop nous décevoir non plus. Comment donc les deux héros en sont-ils arrivés la? L'explication est simple et rocambolesque. Comme quoi d'un simple hold-up des plus banals, on peut finalement s'attendre à tout. En jouant sur l'effet papillon, et la réecriture de l'avenir après un geste inconsidéré dans le passé lointain, Jason Aaron n'invente rien de bien nouveau, mais s'il mène correctement sa barque dans les prochains numéros, il a quand même le potentiel pour nous offrir une trame passionante et pleine de rebondissements. La premier numéro n'est pas mauvais du tout, mais il faudra confirmer.



Spider-man en février, c'est aussi les numéros 621 et 622 de la série régulière. Spidey retrouve son amante du moment, la cambrioleuse en combi latex, la délicieuse Chatte Noire, à qui il demande un petit service : l'aider à récupérer l'échantillon de son sang, que détient toujours le criminel chinois Mister Negative, et qui est utilisé pour mettre au point un gaz mortel adapté au génome de la famille des Parker. Du coup, l'association Peter/Black Cat est prétexte à de nouveaux sous entendus sexuels plus ou moins implicites, un nouveau jeu du chat et de la souris entre une nympho en collant et un Parker toujours aussi coincé dès qu'il s'agit de s'envoyer en l'air, juste pour le plaisir de l'acte. Pendant ce temps, la tante May, toujours sous l'influence du toucher de Mister Negative (n'y voyez aucune allusion obscène), se comporte comme une vieille harpie acariâtre et humilie Harry Osborn, devenu sdf depuis que le papa a mordu la poussière dans les ruines fumantes d'Asgard (voir "Siege" pour comprendre). Du coup, pour pouvoir passer le nuit et retrouver un toit provisoire, le jeune rouquin se réfugie chez Mary-Jane Watson, qui fut en d'autres temps sa petite copine, rappelons le. Le scénario ronronne, et on prend finalement plus de plaisir à la vie intime des personnages qu'aux scènes dites d'action, qui n'ont rien d'inoubliables.

Coté bon sentiments, vous pouvez trouver également un récit consacré à Flash Thompson (épisode 622), intitulé "Les étapes du deuil". Du deuil de quoi demanderont les plus distraits? Car vous ne l'ignorez pas, le bon vieux Flash est rentré d'Irak avec deux jambes en moins, et il doit désormais apprendre à marcher avec des prothèses, et surtout accepter sa nouvelle condition d'handicapé, avec l'aide de tous ses amis qui l'entourent dans cette terrible épreuve. Pourquoi pas, c'est après tout assez plausible, et ce personnage n'a jamais vraiment été gâté par les différents scénaristes qui se sont penchés sur lui. Pour être tout à fait complet, quelques pages sont reservées à J.Jonah Jameson, maire opportuniste de New-York qui flaire l'ère du temps et change de convictions comme on change (normalement) de sous-vêtements. Anecdotique. Nul doute que ceux qui souhaitent lire Astonishing Spidey & Wolverine, et rien d'autre, vont se sentir floués par ce numéro qui ne contient rien de susceptible de les convaincre à suivre Spider-man dans ses aventures mensuelles. Un bors SM hors série eut été plus judicieux. Voire un 100% Marvel.

Rating : OOOOO

ALL STAR SUPERMAN : La version DC DELUXE



DC DELUXE : ALL-STAR SUPERMAN

(All-star superman 1-12 / Panini)

Mêmes les réticents, les allergiques chroniques au personnage, vont pouvoir laisser leur pessimisme au vestiaire, et savourer ce bien gros et joli volume que nous propose Panini : une splendide séance de rattrapage contenant l'intégralité de la maxi série ALL STAR SUPERMAN. On salive à l'avance.

All Star Superman travaille "hors continuité", et n'a pas pour vocation de réecrire la légende de l'homme d'acier, d'en modifier les origines, ou le futur proche. Juste, et ce n'est déjà pas si mal, de nous enchanter par la fluidité et la sérénité du récit. Pourtant, les nouvelles ne sont pas forcément bonnes pour Superman : une exposition massive aux rayons solaires, qui en quantité "normale" lui fournissent ses pouvoirs, a quasiment condamné à mort le super héros de Metropolis. Son organisme se consume et ses jours sont comptés. Lex Luthor, qui est à la source du plan diabolique ayant entraîné cet état de fait, est lui destiné à la chaise electrique. Mais l'ambiance n'est pourtant pas morbide, on décèle même une grande poésie dans ASS, comme lorsque Superman offre à Lois Lane, pour son anniversaire, un sérum lui permettant de posséder les mêmes pouvoirs qu'il détient, pendant une journée entière. Une si jolie super héroïne attire cependant les convoitises de nouveaux admirateurs, comme Sanson ou Atlas, deux boules de muscles qui voyagent à travers le temps et se sont attirés les foudres du Pharaon Atom-Hotep, et qui vont obliger bien malgré lui Superman à faire quelques "heures supplémentaires" au service du bien commun.



Au programme également, un morceau de kryptonite noir, qui rend Superman dingue, ou plutôt le soulage de tout son attirail de boy-scout, pour en faire une sorte de version négative du héros sans peur et sans reproches. Pour le contrer, il ne reste plus que Jimmy Olsen, transformé en Doomsday? Ou encore une fort drôle interview de Clark Kent qui rencontre Luthor dans les couloirs de la mort, mais aussi le Parasite, qui se nourrit de la force super humaine de ceux qui lui sont physiquement proches. L'aura de Superman, quel festin. Mais également le drame simple et poignant de la mort de Jonathan Kent, le père adoptif de notre héros, qui ne peut sauver à temps son bienfaiteur, trop occupé à combattre aux cotés des versions issues du futur du mythe de Superman. Sans oublier Bar-El et Lilo, les deux premiers astronautes de la planète Krypton, imbus de leurs puissances respectives, et Bizarro et son monde absurde, reflet grotesque et contraire du notre. Grant Morrison s'exprime sans se poser de limites et joue avec malice avec le mythe du personnage. Il tisse un florilège de situations, de rencontres, qui puisent leur essence même dans ce qui fait et fera la grandeur du héros, la noblesse et le courage d'un Superman pourtant si humain et fragile, si dépendant de l'affect de ceux qu'il s'est juré de protéger, et qui ne lui survivront vraissemblablement pas. Quitely est le dessinateur idéal pour cette poésie super héroïque, avec un trait souple, clair, traversé par la lumière pastelle qu'ajoute avec soin le coloriste Jamie Grant. Si All-Star Superman n'est pas un chef d'oeuvre absolu, peu s'en faut. Une édition à la hauteur de cette maxi série était attendue par les connaisseurs, la voici désormais proposée. Indispensable pour ceux qui souhaitent se laver et se purifier du cynisme et de la sueur des comic-books contemporains, avec un vrai beau et grand Récit. La majuscule s'impose.

Rating : OOOOO

HAUNT Vol.1 : FRERES ENNEMIS (Delcourt)



HAUNT Vol.1 : Frères ennemis

(Haunt 1-6 / Delcourt)

Tout semble séparer les deux frères Kilgore. Kurt est un agent secret, son existence est pleine de ces missions qu'il doit exécuter pour le compte de la mystérieuse "Agence" et il risque sa vie chaque jour sans que personne n'en sache rien. Daniel est prêtre. Un homme de foi un peu largué cependant, qui fréquente la même prostituée trois fois par semaine, et ne s'est jamais vraiment remis d'avoir perdu Amanda, son grand amour, qui lui a préféré le frérot. Leur destin à tous les deux bascule le jour où Kurt est assassiné, pour avoir participé à la mission de trop : censé récupérer un savant fou et ses formules, travaillant sur un programme de régénérescence cellulaire, il a finalement choisi, devant l'horreur des expériences dont il a été témoin, d'éliminer physiquement celui qu'il devait emporter. Le pire étant le calepin contenant les expériences du professeur Shillinger, qui suscite tant de convoitises, et qui a disparu. Des hommes de l'ombre sont prêts à tout pour mettre la main dessus, y compris à tuer. Daniel, le confesseur de son frère, est bien malgrè lui une cible potentielle, tout comme Amanda, la compagne de Kurt. D'ailleurs deux gorilles armés ne tardent pas à pénétrer par effraction chez la demoiselle, et ouvrent le feu sur le prêtre qui y passait la nuit, pour veiller sur son ancienne flamme. Au grand dam des assassins potentiels, leur cible se transforme soudain en une effroyable créature recouverte d'une sorte de costume ectoplasmique, fusion improbable entre les deux frangins. Car si Kurt a disparu du nombre des vivants, il continue cependant de converser avec Daniel et peut désormais fusionner avec lui dans les moments de grand danger. C'est ainsi que nait "Haunt", la créature hantée, deux frères liés par un destin tragique, dans un seul corps, trait d'union entre un ectoplasme immatériel et une présence physique possédée.


HAUNT, c'est la dernière création des studios McFarlane. Le célèbre canadien est d'ailleurs l'encreur des épisodes publiés dans ce premier album, et son style est reconnaissable entre tous, tant il transcende et assimile les crayonnés de Ryan Ottley (déjà apprécié sur Invincible). Les caractéristiques même du personnage sont univoques : ce nouveau venu, dans les postures, le pouvoir (l'ectoplasme qui se projette et s'étend comme une toile d'araignée) et le costume, n'est pas sans rappeller Spidey (ou Venom) à la grande époque où le bon Todd gagnait ses galons de superstar du comic-book, avant de s'envoler pour d'autres cieux, c'est à dire la création de la maison d'édition Image, et du désormais classique Spawn. Pour le récit en lui même, une autre grosse pointure participe à son élaboration : Robert Kirkman himself, l'homme dont tout le monde parle depuis que ses zombies ont affolé tous les chiffres de vente, au point de contaminer le petit ecran ces dernières semaines, avec la première saison de "Walking dead". Haunt est le type de série qui aurait allègrement dépassé les deux trois millions de copies vendues pour les premiers numéros, si nous étions encore à l'orée des nineties. Aujourd'hui, et bien qu'ayant réussi à trouver de suite son public et jouissant d'une santé correcte, elle se range bien sagement dans le rang, une courte tête derrière son ainée (Spawn), dont il n'est pas dit qu'elle atteindra la longévité. Cependant, il est indéniable que ce premier album procure une lecture agréable et sans véritable temps mort, réussissant la prouesse d'instaurer un univers, des enjeux et une bose dose de mystères encore irrésolus, et cela en un nombre limité de planches. Entre un frère maudit qui se refuse de mourir (Kurt) et qui va pouvoir ainsi régler ses comptes avec un monde de l'espionnage qu'on devine forcément pourri et retors, et un autre dont l'existence bascule (Daniel) au point d'en perdre son unicité, mais d'y gagner un regain de vitalité et curieusement, d'espoir, Haunt aura vraissemblablement encore beaucoup de choses à nous raconter dans les prochains mois. Delcourt, dont les albums sont toujours aussi classieux, voire irréprochables, annonce déjà le second opus en dernière de couverture, petite photo à l'appui. On peut faire fi de la modestie, quand on sait qu'on tient entre les mains un produit d'appel qui ne risque guère d'échouer...

(HAUNT est également proposé sur les pages des Chroniques de Spawn, en librairie, à raison d'un nouvel épisode par numéro, avant cette réedition en album)

Rating : OOOOO

MARVEL STARS 1 : Steve Rogers et les Secret Avengers



MARVEL STARS 1 : Avec au menu Secret Avengers 1 et Thunderbolts 144 (et pas seulement...)

Le mensuel Dark Reign ayant disparu de mort naturelle, c'est au tour de MARVEL STARS d'entrer dans l'arène super héroïque, et de prendre la succession de la revue défunte. L'occasion pour Steve Rogers de s'affirmer comme le nouveau centre de gravité des stratégies américaines, comme nous pouvons le lire dans deux séries qui promettent beaucoup.

Tout d'abord, Steve Rogers est le patron d'une nouvelle formation, les "Secrets Avengers", dont on devine, ne serait-ce que par leur nom, qu'il s'agit d'un team essentiellement axé sur ces missions ignorées du grand public et qui font le bonheur des fans de conspiration gouvernementale. Dès les premières pages, nous faisons la connaissance de deux des membres, deux belles plantes comme la Valkyrie et Natacha Romanov (aka la Veuve Noire), qui pour les besoins du terrain agissent sous couverture : elles endossent momentanément le rôle de deux escort-girls (terme moderne pour le plus vieux métier du monde) jusqu'à ce que la blonde nordique explose et ne supporte plus le contact des mains de sa cible sur son corps. Pas très professionel, comme réaction. Les autres membres sont James Rhodes, ancien laquais à tout faire d'Anthony Stark et possesseur de l'armure de War Machine. L'Homme Fourmi, tout droit sorti des pages des Thunderbolts, et aussi Moon Knight, qui tente de se racheter conduite et virginité. Sans oublier Nova en tant que "consultant" externe, envoyé d'entrée en mission casse pipe sur Mars, la fiancée de l'ancien Captain America, Sharon Carter (la même qui lui tira dessus à bout portant, conditionnée par le Red Skull), et pour finir la caution scientifique du groupe, Hank Mc Coy, qui délaisse provisoirement ses X-men pour réintégrer les Vengeurs, dont il est depuis bien longtemps un des membres intermittents. Tout ce beau monde se retrouve sur la piste d'un artefact qui n'est pas sans évoquer la fameuse couronne du serpent, et qui va les emmener jusqu'à la planète Mars, pour une première épopée mouvementée. Le brésilien Deodato Jr n'a peut être jamais aussi bien dessiné qu'en ce moment, sur ce titre, ce qui n'est pas peu dire. Et nous pouvons faire confiance à Brubaker pour que ces prémices réjouissantes trouvent une rapide et durable confirmation dans les prochains épisodes. Un vrai bon départ, en somme, pour la bande d'espions de Steve Rogers.



Steve, que nous retrouvons également chez les Thunderbolts, ce groupe d'anciens criminels dont l'aspiration ultime est de se racheter, du moins en principe, chez la plupart d'entre eux. La nouvelle mouture de ce projet humaniste echoit à Luke Cage, qui a lui aussi une longue liste de casseroles appartenant à son passé, mais qui a su depuis de nombreuses années se bonifier avec l'âge : membre éminent des Vengeurs depuis l'arrivée de Bendis sur le titre, il est en charge des Thunderbolts dès ce mois, à la demande de son ami Rogers. C'est un homme de terrain, qui n'hésite pas à descendre dans l'arène, pour recruter ses ouailles, comme on nous le raconte dans un bref récit de dix pages extrait de "Age of heroes", et qui sert d'introduction à la nouvelle ère des Thunderbolts. Steve Rogers a pleinement confiance en son ami indestructible, et pourtant, la première formation que ce dernier décide de mettre sur pied comprend en son sein une belle brochette d'inadaptés sociaux, voire de dangereux psychopathes. D'ailleurs certains d'entre eux officiaient déjà dans le team chapeauté par Norman Osborn, ce qui est éloquent en soi. Histoire de rédemption et de transcendance de la pulsion irrésistible de chute, les T-bolts sont reparties pour un nouveau cours qu'on espère aussi réussi que les précédents. Jeff Parker pose les premiers jalons et assemble une force de frappe hétéroclite, que Kev Walker met en images. Son trait aspre et rugueux ne rend pas hommage aux personnages, qui ont tous un faciès grimaçant et taillé à la serpe. Son Steve Rogers n'a plus grand chose de rassurant et d'héroïque, et penche plutôt du coté d'un bon gros GI bourin, tout en muscles et rien dans le crâne. Etonnant.

La revue Marvel Stars, c'est aussi, pour être complet, un épisode tiré de la série Incredible Hulk (606) où nous retrouvons Hulk, sa version rouge, Skaar (le fiston) et Fatalis. Nous entrons de plein pied dans la saga "Fall of the Hulks", pour ceux que cela intéresse encore.
C'est aussi le 17° épisode des "Secret warriors" qui plus que jamais devraient être rebaptisé "Nick Fury et ses Howling commandos". Papy fait encore et toujours de la résistance, sous la plume de Jonathan Hickman. Steve Rogers y fait une brève apparition, par ailleurs. Nos héros barbouzes subissent un interrogatoire de la part du conseil de sécurité de l'Onu : on a vu plus passionant , je vous assure...

Rating : OOOOO

SONDAGE 2011 : LES RESULTATS


SONDAGE : 2011 et vous

Un petit sondage de terminé... Ainsi donc je vous avez demandé quelles sont les raisons pour lesquelles vous aviez de quoi vous réjouir, en pensant à la nouvelle année. Tout d'abord merci à ceux qui ont pris le temps de répondre. Car cela fait toujours plaisir de voir qu'il n'y a pas qu'une majorité silencieuse, mais aussi des lecteurs concernés. D'ailleurs sans ceux ci, le blog ne perdurerait guère, un echange unilatéral et non partagé n'étant pas le but recherché par ce site. Enfin bon, je ne m'étendrais guère la dessus. Les résultats plutôt :

C'est donc le cinéma qui attire le plus les lecteurs de ce blog? Il faut dire que 2011 sera bien fourni, et que des longs métrages comme Thor ou Captain America (sans oublier Green Lantern) finissent par créer un buzz tel qu'on sera bien en peine de les ignorer. Seconde place pour les mutants (Age of X) malgrè tous les efforts de Fraction pour nous en dégouter, dans un run des plus insipides ces mois derniers. La dernière marche du podium pour Dc : alors que Blackest Night se poursuit en Vf (bonjour le retard...) Brightest Day devrait débouler chez Panini avec l'été. Vivement les beaux jours.

Par contre, Spidey fait un bide : un seul d'entre vous a voté pour le One Moment in Time censé nous révéler la vérité sur le triangle Méphisto/Peter Parker/Mary Jane. Et grand soulagement, vous n'avez pas non plus opté pour une revente massive de votre collection en 2011. Le cas échéant, faites moi un bon prix, et je vous aiderai à tout solder. Ne venez pas pleurer après, revendre une collection de comics, c'est l'assurance de regrets eternels par la suite.

A bientôt pour un autre sondage (déjà en ligne, il ne vous reste plus qu'à voter) et de nouvelles critiques. Stay tuned.

100% MARVEL : X-MEN ORIGINS La relecture des origines des X-men


Avec le premier volume 100% Marvel de la série X-MEN : Origins Panini propose à ses lecteurs la dernière relecture en date de la découverte de leurs pouvoirs par nos mutants préférés, en pleine adolescence. Rien de bien nouveau sous le soleil, et pourtant l'ensemble est assez agréable. Sortie dans quelques jours.

C'est ainsi que nous retrouvons les "origines" de Colossus. Vous avez probablement tous en tête la fameuse scène ou le jeune Piotr arrête un tracteur avec son corps d'acier, pour protéger sa toute jeune soeur qui était sur le point de se faire écraser par l'engin. Kyle Yost remonte le temps plus avant encore, au moment du décès du frère ainé de la famille (qui reviendra des années plus tard sur les pages d'Uncanny X-men) qui perd la vie pour sa patrie. Le quotidien de cosmonaute soviétique, ce n'est pas de tout repos. La douleur de Piotr Rasputin est telle qu'elle provoque pour la première fois cette incroyable mutation de l'épiderme, faisant de lui un être mi organique mi acier. Potentiellement donc, une arme formidable à utiliser pour le gouvernement communiste. Fort heureusement, le meilleur ami du frérot, le colonel Vazhin, va taire et protéger le secret du futur membre des X-men, et contacter un certain Professeur Xavier, dont le rôle sera fondamental pour la vie de notre héros. C'est simple et linéaire, bien illustré par Hairsine, avec des décors dépouillés et toujours soignés. Bref, ça se laisse lire agréablement.

Autre scène célèbre : celle où Kurt Wagner, jeune trapéziste allemand à l'apparence de démon bleuté, est sur le point de se faire lyncher dans une petite bourgade de Bavière, par une foule féroce. Ici, Adam Freeman et Marc Bernardin narre en détail la génèse de celui qui deviendra par la suite Nightcrawler, Diablo en VF. Tout d'abord abandonné par sa mère (Mystique), le jeune Kurt est recueilli par Magdali, une jolie tzigane qui travaille dans un cirque maudit. Le patron de celui ci, Gertmann, est un véritable tyran. Kurt Szardos (du nom de sa mère adoptive) est exploité, brimé, drogué, et sa vie est un enfer. Il découvre d'ailleurs ses extraordinaires facultés physiques en voulant échapper aux coups de fouet qui lui étaient destiné. Puisant enfin la force de s'enfuir, le jeune mutant trouve le réconfort dans une église, auprès du père Wagner, dont il prendra le patronyme lors de son entrée chez les X-men. Mais toute la mauvaise troupe du cirque n'a pas dit son dernier mot, et entend bien punir le fugitif de la plus expéditive des manières. Là encore belle prestation de Cary Nord aux dessins, entre naïveté et expressionisme, qui sait dépeindre les tourments du jeune Kurt sans jamais tomber dans l'outrance ou le spectaculaire. Du coup on se prend à apprécier ce récit.




Curieusement, les "origines" d'Emma Frost ont plus de mal à me séduire. Une Emma encore toute jeune fille, bien différente de la blondasse fatale qui a épousé Scott Summers, et qui passait le plus clair de son temps en sous-vêtements bondage affriolants, au sein du Club des Damnés. A l'époque, Emma a un physique ingrat, de grosses lunettes associales, et elle subit la violence psychologique d'un père sans pitié et pronant l'élitisme au détriment des sentiments. Comme le géniteur a la main leste également, elle récolte au passage quelques soufflets bien sentis. A l'école, c'est un peu parail : Frost est la tête de turc, et ses compagnes ne manquent pas de lui jouer de biens mauvais tours qui la ridiculisent. C'est d'ailleurs une vexerie de ce type qui va entraîner chez la très jeune Emma la manifestation de ses pouvoirs, première étape d'une longue carrière de bombe sexuelle glaciale et calculatrice. Valerie D'Orazio propose ici une histoire plutôt plate, où manquent les aspérités propres à nous faire adhérer à ce destin tourmenté. Karl Moline (et non pas Karl Malone, les fans de Nba me comprendront) s'en sort avec les honneurs au dessin, mais c'est inférieur au travail qui caractérise Colossus ou Nightcrawler.

Je finirais en vous parlant de Gambit. Ses origines sont relatées dans une longue aventure en plusieurs volets, qui nous permet de nous faire une idée assez précise de ce que et de qui fut le voleur cajun. Remy Lebeau épouse la superbe Belladonna, fille d'un chef de clan rival, pour orchester la grande réconciliation entre la Guilde des voleurs et celle des assassins. Mais les vieilles rancunes sont tenaces, et il est provoqué en duel par le frère de la mariée. Vainqueur de ce dernier, Gambit est finalement exilé par ses pairs (quelle ingratitude) et finit par tomber entre les griffes d'un généticien aussi doué que diabolique, le perfide Monsieur Sinistre. Il est chargé de recruter plusieurs mutants de seconde zone pour former un petit groupe d'assaut, dont la mission primordiale sera un bain de sang effroyable chez les Morlocks, des créatures pathétiques qui vivent sous les égouts de New-York. Remy est donc en grande partie responsable de ce carnage, puisqu'il a guidé ses alliés jusqu'au refuge de ces malheureux. Du coup, Marvel a pensé de lui faire expier sa faute de la pire des façons : tomber amoureux d'une jolie X-woman gironde, Malicia, handicapée par ses pouvoirs : la toucher, l'embrasser, serait courir à une mort certaine. On y a eu droit, nous autres lecteurs, jusqu'à la nausée. Yardin et Roberson font du très bel ouvrage avec des planches vraiment jolies, et Mike Carey est bien attentif à faire dans le didactique, quitte à nous pondre ici une sorte de "Gambit pour les nuls, mode d'emploi" qui sera surtout utile à qui découvre le personnage.

Globalement bien illustré, constitué de récits basiques mais qui se laissent lire avec un certain plaisir, ce 100% Marvel ne saurait concourir à la catégorie "album de l'année, incontournable", mais c'est une lecture que nous ne saurions déconseiller, et qui peut même vous faire passer un agréable moment, si vous n'êtes pas un lecteur des X-men de très longue date.

Rating : OOOOO


CHASM : LE FARDEAU DE KAINE (UN FARDEAU POUR LES LECTEURS)

 En mars 2024, Marvel a publié un gros fascicule intitulé Web of Spider-Man , censé donner un aperçu de quelques unes des trames sur le poin...