James Asmus et Clay Mann sont investis d'une mission : faire revenir Gambit en position de force dans l'univers Marvel, avec un nouveau titre dédié au mutant cajun, qui a souffert lourdement de la panne d'inspiration des auteurs qui l'ont mis en scène ces mois derniers. Back to the basis, pourrait-on dire. Remy est un voleur, et dans ce premier numéro, c'est ce qu'il doit faire, voler. S'introduire, pour être exact, dans la demeure d'un richissime homme d'affaire qui décide de lever des fonds pour une célèbre université américaine. Certes, Gambit y parvient, et ce sera pour le plaisir de jouer au cambrioleur que rien n'arrête, quitte à sortir une panoplie envieuse de gadgets high-tech, qui lui permettent de déjouer les innombrables mesures de sécurité censées l'arrêter. Mais le lecteur sait-il vraiment pourquoi il revient à ses premiers amours, et lui même a t'il vraiment compris l'objet du larcin, qui est commis dans quelle perspective? C'est là que le scénario d'Asmus est probablement lacunaire. Pour le reste, c'est du classique, rondement mené, et par chance, pas de renvoi pénible à la Guilde des Voleurs ou des Assassins, qu'on a déjà trop souvent vu dans les aventures du cajun. Gambit vole, donc, tout en jouant les jolis coeurs, et en gardant son attitude ultra cool, qui colle à la peau du mutant. Mann est en bonne forme aux dessins et démontre clairement qu'il est un de ces artistes sur lequel Marvel pourra s'appuyer dans les prochaines années, à condition de savoir le retenir, pour qu'il ne s'échappe pas chez la Distinguée Concurrence, où l'herbe semble plus verte, depuis la rentrée dernière. Bon, une assez agréable surprise que ce début du titre Gambit. Le cahier des charges est respecté, il y a de l'action, et c'est lisible, clair. Reste à savoir où veut en venir James Asmus, pour un jugement définitif. Pour moi, en attendant, Remy Lebeau, c'est ce mec en long imper' qui titille Wolverine et joue les montes en l'air avec Tornade, chez les Uncanny X-Men des années 90. Le vrai Gambit est de retour?
ZAGOR : LE (PRESQUE) SUPER-HEROS ITALIEN
Les super héros sont américains. Par essence, par origine, par habitude. Très peu, pour ne pas dire personne, ont été en mesure de mettre sur pieds un univers super héroïque capable de rivaliser avec les décennies de gloire de Marvel ou Dc. Simplement trouver un titre, une série, qui passionne le lectorat depuis des décennies, s'avère presque impossible. Mais en marge des super héros classiques en spandex, l'Italie a des idées...
La maison d'édition Sergio Bonelli propose ainsi depuis 50 ans les aventures d'un héros particulier, au nom bien étrange : Za-Gor-Te-Nay, ce qui signifie, dans un dialecte algonkin (dialecte d'une tribu indienne) l'esprit à la hache. Tout un programme. Après avoir perdu ses parents dans sa prime jeunesse, Zagor a consacré sa vie à la défense de la paix et de l'ordre dans la forêt de Darkwood, un lieu imaginaire, inventé par Guido Nolitta (en fait le pseudo de Sergio Bonelli himself), situé dans les États Unis orientaux. Les extraordinaires prestations athlétiques de Zagor, ses aventures, le charme de son costume et son hurlement de bataille (un caractéristique "AAHHYAAKK!") ont fait croire aux Indiens qu'il s'agit d'un demi-dieu envoyé par Manitou. Même si la plupart des aventures se passe dans une ambiance western, Nolitta y a aussi inséré beaucoup d'éléments fantastiques, effroyables et policiers. C'est ainsi que nous pouvons sauter sans discordance des rivalités entre tribus, des guerres entre blancs et peaux-rouges, à l'apparition d'extra-terrestre venus du fin fond du cosmos, ou la présence de monstres mutants effrayants. Chez Zagor, l'aventure est multiple et se conjugue à toutes les sauces. C'est ce qui fait le charme de la série, son attrait sans pareil. Notre héros est entouré d'un cast de personnages secondaires assez savoureux. Tout d'abord, son inséparable partenaire: le petit homme au grand ventre, gourmand, hypersympathique mexicain Don Cico Felipe Cayetano Lopez y Martinez y Gonzales, plus simplement connu de tout le monde comme Cico. Et encore, Tonka, sakem des Mohawks et frère de sang de Zagor; l'empoté détective Bat Batterton, le chercheur de trésors Digging Bill, le marin Fishleg, le "guitariste-pistolero" Guitar Jim et beaucoup d'autres. Qui dit amis dit aussi ennemis. Zagor a livré à la justice des centaines de hors-la-loi, parmi lesquels le plus dangereux de tous: Hellingen, un savant génial mais fou dont les projets pour la conquête du monde (et, certaines fois, de l'univers entier) ont été toujours éventés par notre héros. Parmi les autres ennemis, le vampire Rakosi, le druide Kandrax, l'"alter ego" SuperMike, l'esprit du mal Wendigo. Bref, rien à envier au X-Men ou à Daredevil, notre Esprit à la Hache!
Zagor est une série qui a donc 50 ans. Régulièrement publiée chaque mois, en noir et blanc (une collection historique en couleurs et grand format est en ce moment proposée avec un important quotidien italien), elle est une des fers de lance de l'écurie Bonelli, dont les autres best-sellers s'appellent Tex (le cow-boy), et Dylan Dog. Il est difficile pour le lecteur français d'aujourd'hui de se faire une idée, car il n'y a plus d'adaptation Vf en kiosque, ni en librairie. J'ai contacté voilà peu Clair de Lune, qui traduit Tex, en offrant mes services pour ranimer Zagor, mais j'ai essuyé un refus type assez froid et fort décevant. Du coup vous ne pourrez vous rabattre que sur d'anciennes mais très bonnes aventures, proposées sur un mensuel petit format et noir et blanc (encore plus petit que l'original italien) du nom de Yuma. Aux éditions Lug, puis semic. Ou bien prendre des cours pour lire la langue de Dante, si ce n'est pas déjà le cas. Étant pour ma part parfaitement bilingue, je ne peux que vous encourager à vous jeter sur la Vo, qui elle est en bonne santé et vient de fêter un demi-siècle d'existence.
Mais pourquoi lire Zagor, me direz-vous? En quoi ce titre est-il proche de ce que nous pouvons trouver dans les comics américains, pourquoi souvent les lecteurs de l'esprit à la hache ne dédaignent pas non plus d'acheter Spider-Man et consorts? Tout d'abord, pour ces valeurs hautement nobles et chevaleresques de l'héroïsme désintéressé que le personnage professe. Son combat est destiné à être perdu dans les grandes largeurs. L'histoire nous enseigne que si Zagor est un des ardents défenseurs de la paix et d'une existence sereine entre indiens et nouveaux colons qui débarquent sur les terres vierges américaines (le récit est situé, grosso modo, aux alentours de 1830-1840), son combat connaîtra une issue tragique, et les peaux-rouges finiront par être défaits, destinés aux sinistres réserves, qui sont autant de prisons déguisées. Sans tenir compte des massacres, règlements de compte, et autres épisodes cruels qui marqueront leur cohabitation impossible avec l'homme blanc, venu se servir sans vergogne.
MARVEL UNIVERSE 3 : ANNIHILATORS
Les Annihilateurs sont de sortie. Rien qu'avec un tel nom, il s'agit de leur présenter un peu de respect. Ce sont tous des êtres dotés d'une puissance de feu redoutable, au point même qu'ils restent bien souvent sur la réserve, afin de ne pas déchirer le tissu de l'espace temps, lors de leurs missions d'intervention. Le groupe est composé du Silver Surfer, qu'on ne présente plus, et de Quasar, un terrien investi des pouvoirs quantiques que lui confèrent ses bracelets. Il est mort durant la saga Annihilation puis est revenu parmi nous, ce qui a passablement ébranlé la confiance qu'il pouvait avoir en lui même. On trouve également Gladiator, guerrier suprême de l'empire Shi-Ar, Beta Ray-Bill, une version équestre de Thor le Dieu du Tonnerre, et Ronan L'accusateur, pour la faction Kree. Ils reçoivent le soutien momentané d'un des chevaliers de l'espace, en la personne d'Ikon, qui vient leur exposer la menace des spectres Noirs, guidés par l'infâme Docteur Dredd. Pour en savoir plus, avoir lu la série mythique Rom, le Chevalier de l'espace, parue dans Strange à la grande époque du mensuel Lug, n'est pas une mauvaise idée. Cela fait bien longtemps que les lecteurs réclament à corps et à cris une réédition de ces épisodes de légende. Le problème étant que Rom est un héros basé sur une ligne de jouet, et que Marvel, qui détenait les droits sous licence pour en faire un comic-book, a fini par les perdre naturellement. Du coup, Rom est porté disparu, et les lecteurs peuvent se gratter.
C'est loin d'être le meilleur numéro de Marvel Universe paru à ce jour. Tout d'abord, le conflit entre les spectres et les Galadoriens (les Chevaliers de l'espace) n'est guère passionnant, ni porté par des figures imposantes. Même Dredd est assez creux, et d'ailleurs on apprendra que derrière ses traits se cachent quelqu'un d'autre, et c'est un subterfuge banal. Les dessins de Tan Eng Huat ne sont pas mauvais, mais ils manquent de caractère. Sa version du Surfer, par exemple, tombe à plat. Les planches sont dynamiques, il y a de la bonne volonté, mais ça s'arrête là. J'ai pris quasiment plus de plaisir avec les deux récits fournis en back-up, c'est à dire les aventures en solo de Rocket Raccoon, le raton laveur le plus dangereux du cosmos, qui est devenu employé dans un service postal cosmique, depuis la dissolution des Gardiens de la Galaxie. De retour aux affaires, il part à la recherche de Groot, son coéquipier dont le corps est un arbre, après avoir été attaqué par un Clown végétal. Dit comme ça, cette histoire semble folle, et elle l'est probablement un peu. Au moins nous fait-elle sourire, profitons-en.
Bon, Annihilators n'est pas à proprement parler un vrai event cosmique, c'est juste une nouvelle équipe de gros bras cosmiques, qui vont vivre des aventures temporaires, durant deux numéros de Marvel Universe. On dira que c'est pour cela que Abnett et Lanninig ne se sont pas vraiment foulés... ?
MARVEL GOLD : WOLVERINE ARME X
Wolverine, à la bonne vieille époque des comics signés Lug ou Semic, c’était Serval. Autre nom, autre temps, autres mœurs. Un nabot poilu et teigneux, doté d’un pouvoir auto guérisseur et de griffes en adamantium (métal inconnu et ultra résistant), bourlingueur et dragueur impénitent, bière à la main, toujours prêt à se lancer dans la première mêlée venue. Le personnage avait aussi un autre trait distinctif : il ignorait tout de son passé, n’avait que des bribes éparses de souvenirs, un puzzle incomplet qui ne lui permettait pas de se connaître vraiment. Qui l’avait ainsi doté de griffes? Qui avait voulu le ravaler au rang d’animal, de cobaye de laboratoire? La question angoissait pas mal de lecteurs d’alors, tant et si bien que sur les pages de Marvel Comics Presents 72 à 84, le grand Barry Windsor Smith narra les expériences secrètes et le drame vécu par Serval (Logan, dans la vraie vie) au sein d’un complexe de scientifiques fous et sans scrupules, le projet « Arme X ». Le tout forme un récit angoissant et torturé, plein de maitrise et de suspens, dans une ambiance glauque à souhait, claustrophobe et paranoïaque. Wolverine y est mis à nu, sans fards ni costume, une simple machine à tuer qui tente de s’évader et lutte pour sauvegarder un peu de son humanité.
Déjà présenté dans la collection Best of de Panini, voilà que ces derniers le représentent en septembre, cette fois sous forme d'un Marvel Gold plus économique. Le récit présente les défauts de l’époque : les didascalies sont parfois un peu pompeuses, le style littéraire empâté. Les couleurs un tantinet trop flashy voire criardes pour certaines cases. Mais relisez l’intro signé Larry Hama, dans le Best of, et ne soyez pas trop critiques : il vous faudra, pour les plus jeunes, comprendre l’importance de cette histoire, et l’accueil enthousiaste qu’elle reçut lors de sa sortie. Longtemps considéré comme la pierre angulaire du passé de Wolverine, l'Arme X est un album à respecter comme une des grandes influences de sa décennie, un de ces pans historiques qui ont contribués à créer la légende des X-men. Et tout ceci avant l'incroyable inflation Wolverinesque qui s'en est suivi. Le mutant griffu a fini par apparaître dans toutes les séries Marvel possibles et imaginables : un coup chez les Uncanny X-men, un saut sur la série X-men, un coup de main en passant à Spider-man, et un détour chez les Avengers, sans oublier une seconde puis troisième série personnelle pour corser le tout. A cela j'ajoute des souvenirs enfin retrouvés (partiellement, puis semble t'il totalement), un Wolvie junior et un clone féminin, dont franchement on ne ressentait pas du tout la necessité; et dulcis in fondo, un film particulièrement médiocre sur lequel il convient de survoler, par peur d'être vraiment méchant, frappé par l'indigence du propos (surtout si comparé aux aventures de notre Serval préféré à ses débuts). Que voulez-vous, j'ai toujours au fond de moi la crainte de lire un jour "Asterix et Serval chez les romains" ou encore " Martine sort ses griffes". Avec ou sans pouvoir auto-guérisseur, Logan se s'en remettrait jamais.
THE UNDERWATER WELDER de Jeff Lemire
Enfin, le nouveau graphic-novel de Jeff Lemire est disponible! Attendu avec impatience depuis quatre ans, retardé en raison des travaux de l'auteur pour Dc/Vertigo (Sweet tooth et Animal Man, en particulier), cette fois il nous est parvenu, et nous l'avons dévoré. Le héros de cette histoire habite en Nouvelle Ecosse. il s'appelle Jack Joseph et son travail consiste à souder et assembler des pièces au large des côtes, sur des plates formes de forage. Il opère donc dans les profondeurs marines, avec son scaphandre et ses bouteilles d'oxygène, et supporte quotidiennement la pression de l'océan. Mais il n'est pas pou autant apte à gérer un autre type de pression : celle de sa vie privée, qui prend une nouvelle dimension depuis que Suzan, sa femme, est enceinte et sur le point d'accoucher. A tout ceci s'ajoute un rapport très particulier avec la figure du père de Jack, disparu en mer alors qu'il effectuait lui aussi une plongée. Les conditions de cette mort sont assez floues, mais on devine très vite qu'un secret pèse sur le sujet. Pourquoi Jack craint-il autant l'approche des fêtes d'Halloween? Qu'a t'il donc aperçu au fond des mers, lors de sa dernière immersion, pour qu'il se décide à planter sa femme dans le besoin, pour y retourner obstinément? En descendant au plus profond de l'Atlantique, voilà notre futur père de famille qui plonge au plus profond ... de lui même. Là où les non-dits, les souvenirs refoulés, les peurs de l'enfance et les incertitudes de l'adulte forment un noeud qu'on ne peut délier sans prendre le risque de bouleverser l'ordre établi, et le quotidien d'une existence précaire. Lemire est encore une fois un génie de l'écriture. Les dialogues sont ciselés à merveille, on progresse lentement avant une seconde partie chargée en émotions, jamais lourdement soulignée, mais toujours distillée avec la pudeur des grands auteurs. Le trait de Jeff Lemire flirte toujours avec la naïveté des débuts, mais sais aussi s'enrichir de toute une palette d'expressions, qui rendent les visages de ses personnages si expressifs et mélancoliques. Jonglant avec dextérité entre réalité, songe, et onirisme spirituel, The Underwater Welder est déjà un des incontournables de cette rentrée. Jetez vous sur la Vo, car si vous attendez la Vf, vous aurez le temps de rouiller...
MARVEL : LE COUP DE MOU ...
On ne va pas se voiler la face : nous ne vivons pas la période la plus excitante de l'histoire Marvel. Chez beaucoup, on ressent même les prémices d'une certaine lassitude. Manque d'inspiration criant sur pas mal de titres mensuels, choix éditoriaux flous ou peu engageants, absence de vision à long terme, et probablement, une trop forte soumission au marché cinématographique... tout cela a fini par éloigner pas mal de lecteurs au long cours, qui pointent du doigt la gestion hasardeuse d'Axel Alonso et des pontes de la Maison des (anciennes bonnes) idées. Alors inutile de vous dire qu'on l'attendait, cette Comic Con de San Diego, cette année, pour se remettre un peu de baume à l'âme. Grosse déception, les effets d'annonce espérés n'ont pas eu lieu. La plupart auraient même préféré prendre acte d'un reboot complet, plutôt que de devoir affronter une timide tentative de relauncher une partie des séries les plus porteuses, en jouant aux jeu des chaises musicales avec leurs auteurs, qui s'échangent donc leurs travaux du moment sans véritable visée ou cohérence artistique. On agite un peu la surface de l'étang pour créer une vaguelette, mais ça n'est certainement pas suffisant pour lutter contre l'eau stagnante. En face Dc a réussi son pari en osant le premier donner un coup de pied dans la fourmilière, et Marvel est aujourd'hui désemparé, enfermé dans une logique commerciale toujours plus dépendante de son univers cinématographique, depuis la fusion avec Disney. L'audace et l'innovation, ça se limite à des covers saupoudrées de réalité augmentée, et à de nouveaux numéros 1 qui n'en sont pas, avant un nouveau palier anniversaire qui provoquera un retour à l'ancienne numération, comme toujours. Alors, quoi, San Diego? C'est là que chaque année les plus grosses effets d'annonce saisissent le comicverse. Cette année, un peu moins de bruit et de fureur, surtout chez Marvel, où les pétards mouillés étaient de sortie. A chaque déflagration redoutée, on a eu droit à une bombinette désamorcée. En gros, quelles sont les grandes nouveautés, pour l'après AvX ?
En gros... rien! Déjà, les personnages principaux ne mourront pas. On les a déjà vu sur les teasers et autres affiches promos pour Marvel Now!, la prochaine phase de la Maison des idées. Du coup on finit par comprendre que AvX, au delà des promesses initiales, ne bouleversera pas tant que cela le microcosme local. AvX promet d'ailleurs beaucoup, fait monter les enchères, mais ceux qui suivent la VO le savent, le résultat est fort mitigé, pas très bien dessiné (Olivier Coipel redresse bien la barre tout de même) et loin d'être passionnant, surtout si on considère que ce devait être le climax de longues années de préparation. A la fin, on nous tease une mini en 5 parties, pour explorer les conséquences, et un énième projet bancal signé Jeph Loeb, du nom de A+X, qui est annoncé comme le contraire de Versus. Ce n'est pas une blague, malheureusement. Pire encore, Bendis est transféré sur les titres mutants, et va s'occuper d'un nouveau mensuel qui verra le retour à notre ère... des anciens X-Men. Du coup, une jeune Jean Grey va se pointer, nez à nez avec Scott Summers et Wolverine, ses deux amants potentiels, qui du haut de leur expérience respective, vont devoir se rabibocher pour ne pas froisser la demoiselle. J'ai toujours pensé, et redouté, que Marvel préparait le come-back de Jean, mais l'effectuer de la sorte, petits bras, avec une telle idée saugrenue, ça relève de la balle qu'on se tire dans le pied, du crime de lèse majesté. vont nous rejouer AvX à leur façon. Sublime, non? On nous annonce un nouveau look pour Hulk et un Iron Man teinté d'orange. Un rôle plus important pour Rocket Raccoon (tiens, juste pile poil quand le film Guardians of the Galaxy est officialisé...) qui intègre le nouveau team des Uncanny Avengers, une fusion à peine subtile des membres des Avengers et des X-Men. Comme je l'avais prévu au printemps, ça sent les retrouvailles autour d'une bière, dans un pub enfumé, avec une partie de poker pour finir... Pour faire passer tout cela, pour feindre le début d'une hypothèse d'engouement, Marvel prévoit de relauncher une grosse vingtaine de titres, qui vont repartir du numéro 1, au rythme de une revue par semaine, histoire de bien occuper l'espace médiatique et les ventes. Sauf que ce genre de subterfuge est destiné à se dissiper au premier numéro anniversaire important venu, et que les équipes créatrices aux manettes sont les mêmes qu'avant AvX. Bendis passe des Vengeurs aux mutants, Gillen des X-Men aux Fantastic Four, Romita Jr ira griffonner son coup de mou chez Captain America, et les lecteurs tomberont peut être de Charybde en Scylla... C'est un peu le jeu des trois cartes, avec lequel on vous dépouille dans les ruelles de Naples : cherchez bien, où est passé le roi de coeur, il est ici, il n'est plus là...
Tout n'est pas négatif, non... Il reste de bonnes séries chez Marvel. Comme par hasard, la plupart échappe aux décisions concernant le projet Marvel Now! ou tout du moins, en subira des conséquences mineures. Par exemple, qui peut nier la qualité du Daredevil de Mark Waid, ne pas lire le Punisher de Rucka et Checchetto, ne pas s'amuser avec Wolverine & The X-Men de Aaron et Bachalo? Même Spider-Man semblait avoir retrouvé la forme des bons jours, si ce n'est que Ends of the Earths et l'idée de lui confier un side-kick m'ont finalement refroidi. Même les tie-in des Vengeurs, embarqués dans l'aventure Avx, et imaginés par Bendis, reste d'assez bonne facture. Mais globalement, on s'ennuie tout de même, en lisant du Marvel mainstream, ou en tous les cas, on ne trouve plus cette audace et cette volonté d'inventer, d'anticiper demain. On vivote sur hier, voir même sur les restes d'avant-hier.
Du coup à San Diego ce sont les annonces liés aux prochains films Marvel qui ont retenu l'attention. Les seconds Thor et Captain America se sont vu affublés de sous-titres alléchants (The Winter Soldier!) et d'autres projets ont été confirmés. Nous aurons ainsi droit à un film sur Guardians of the Galaxy, et un autre sur Ant-Man, ce héros un peu looser et de seconde zone des Vengeurs. Hank Pym est un scientifique de génie mais à la psyché un peu fragile. Il a déjà connu plusieurs dépressions sévères, battu sa femme sans ménagement, fini au lit avec un robot et une femme-chatte. Faudra t'il donc aller forcément dans les salles obscures, pour dévorer les comics du futur?
DOSSIER JEFF LEMIRE (2° partie)
Nous retrouvons Jeff chez Dc Comics, en 2009, sur le label Vertigo. Il y présente un graphic-novel de 144 pages, intitulé The Nobody (traduit en Vf par Monsieur Personne). Personne, ou tout le monde, en fait. Chez Lemire, l'exceptionnalité, c'est la règle. Nous le sommes tous, et pourtant tous identiques. Là encore l'auteur choisit de dépeindre une petite bourgade, de pêcheurs, pour situer l'action du récit. Avec tout ce que cela signifie au niveau des mentalités, de la suspicion, des secrets enfuis, et de la solitude intrinsèque des habitants. Le mire sait de quoi il parle, et après Essex County, il préfère rester en terrain connu. Un étranger se présente un jour, couvert de bandages qui dissimule sa véritable identité. Après un grave accident, il est venu chercher réconfort et tranquillité, mais ne vas trouver que l'hostilité de ceux qui ne le comprennent pas, puisqu'il n'entre pas dans les codes du lieu, ne ressemble pas aux autres, ne peut se fondre dans cette masse anonyme qui pointe du doigt tout ce qui se targue de sortir de la masse. En fait, Monsieur Personne, c'est l'Homme Invisible. Un retour sur la création de H.G.Wells. Mais qu'est-ce que l'invisibilité? La capacité scientifique de ne pas réfracter les rayons lumineux et d'échapper à la vue des autres, ou tout simplement ne pas trouver sa place, ne pas être en mesure de se faire accepter et de jouer un rôle au sein d'une communauté, quelle qu'elle soit? 764 habitants et une seule bonne âme pour écouter et rencontrer notre invisible man : une fillette de seize ans, qui au passage commence à mieux cerner le monde qui l'entoure. Moins connu et vendu que son précédent chef d'oeuvre, ce graphic-novel de Lemire ajoute à la trame bucolique d'Essex County un sentiment prégnant d'angoisse, d'incompréhension, d'amère absurdité de la vie. Il est plus sombre, plus caustique. Le monde y est noir, blanc, et bleu, cette fois, avec un trait toujours aussi porté sur l'abstrait, le naïf, l'essentiel. C'est aussi la porte d'entrée pour Lemire chez Dc. Un tel talent ne peut qu'être repéré et exploité dans le petit monde du comic-book mainstream, qui lui tend fatalement les bras.
A partir de 2009, Jeff Lemire a donc deux casquettes. La première, c'est celle de toujours, le créateur indépendant, l'artiste orfèvre. Sa nouvelle série, cette même année, s'intitule Sweet Tooth. Cette expression désigne les enfants gourmands, qui aiment un peu trop les sucreries. Elle se déroule dans un monde post apocalyptique, alors qu'une partie importante de la planète semble avoir été décimée par un virus inconnu. Peu de temps auparavant, d'étranges créatures sont apparues : des enfants nés avec des caractéristiques génétiques très particulières, en faisant des êtres mi humains mi animaux. comme le petit protagoniste du récit, Gus, qui ressemble aussi bien à un cerf qu'à un garçonnet. Ces hybrides sont pourchassés, et Gus grandit à l'ombre de ce qui reste de la civilisation, dans les bois, avec son père malade. Après la mort de ce dernier, il faudra que le gamin explore le monde extérieur, se heurte à la cruauté et à l'absurdité du reste du monde, quitte à devoir digérer de bien horribles désillusions au passage. Cette fois le monde de Lemire est en couleurs, et transforme ce qui n'aurait pu être qu'une énième version de Walking Dead, ou Mad Max, en une fable douce-amère, un conte sardonique qui ne se dépareille pourtant jamais de son humanisme, et en fait même la clé de voûte de son salut et de sa résolution. Une très belle et justifiée réussite pour Jeff Lemire, qui s'achèvera en décembre, après 40 parutions, selon le vouloir initial de son créateur.
Coté mainstream, Lemire a travaillé sur plusieurs titres de la Distinguée Concurrence. Un one-shot dédié à Atom, en pleine période Brightest Day. Suivi de Giant Siza Atom, toujours avec ce personnage, et le turc Asrar aux dessins. Après quelques apparitions dans le mensuel Adventure Comics, Lemire est chargé d'apporter un nouveau regard sur le titre Superboy. Pas franchement le type de héros sur lequel on imagine le canadien à l'aise, et pourtant, il parvient, le temps d'un run de onze épisodes en collaboration avec Pier Gallo, à nous rendre attachante la figure du héros, en le reliant notamment avec sagesse à la petite bourgade de Smallville. Conner Kent y habite, chez la mère adoptive de son ainé kryptonien, en compagnie du super chien Krypto, sur fond de crise économique dans le midwest. Il va au lycée et il a un ami de confiance un peu nerd, Simon Valentine. Coté coeur, rien ne va plus depuis la fin de son histoire avec la belle Wonder Girl. Il se sent de plus très attiré par Lori, petite nièce de Luthor, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de conscience (on rase de près l'inceste, vu le matériel génétique utilisé pour créer notre héros). Lemire humanise sans banaliser même les surhommes, avec le talent fou dont il est coutumier.
Suite au reboot Dc, Jeff se retrouve aux commandes de Frankenstein, Agent of Shade, mais aussi depuis peu de la JLA Dark. Sans oublier son bijou : Animal Man! Buddy Baker est un superhéros qui peut se mettre en phase avec l'intégralité du règne animal, et la série flirte avec les revendications écologistes, humanistes, et mystiques. On y reviendra en détail le mois prochain, à l'occasion de la Vf proposée par Urban Comics, ce sera notre album du mois de septembre, à coup sur! Sans oublier, à la rentrée, son nouveau graphic novel événement. The Underwater Welder nous emportera jusqu'en Nouvelle Ecosse, à la rencontre du destin d'un amateur de plongée sous-marine, dont l'existence pas si heureuse que cela subira un tournant imprévu après une rencontre particulière. 224 pages de bonheur annoncée, chez Top Shelf. La sortie a été avancée à début août pour l'Europe, alors allez vite sur amazon ou Thebookdepository pour commander cet indispensable à venir. De JEFF LEMIRE!
DOSSIER JEFF LEMIRE (1° partie)
Jeff Lemire est-il un génie? Plus qu'apporter la réponse à cette question, je m'étonne principalement qu'on puisse... en douter, voire même oser poser la question! A 35 ans, le canadien surdoué semble enfin avoir trouvé ses marques, et la reconnaissance amplement méritée, pour son indéniable talent. Mais ce n'est qu'un début. Auteur jusqu'ici d'un parcours sans faute, Lemire a tout pour devenir un des plus Grands, avec la majuscule!
C'est près du Lac St Clair, dans la région reculée et peu mouvementée de l'Essex canadien, que Jeff Lemire a passé son enfance et l'adolescence. Un peu comme notre Cantal, avec la neige et les caribous en plus. Après avoir nourri pendant quelques années des envies de devenir réalisateur de films, Lemire a finalement jeté l'éponge, officiellement parce que cette activité ne correspondait pas à son caractère introverti, et ses pulsions d'artiste solitaire désireux de préserver son intégrité et de cultiver sa vision singulière du monde. Il fait d'ailleurs de l'Essex la toile de fonds de son chef d'oeuvre incontesté (Essex County) et persiste, encore aujourd'hui à défendre une certaine idée de l'authenticité narrative ("Je suis fatigué de toutes ces histoires qui se déroulent à New-York. Je n'ai rien contre la ville, j'aime NY, mais il y a tant d'autres choses à raconter. Je souhaiterais que les gens passent plus de temps à nous parler des lieux où ils ont grandi").
Son premier vrai travail, Ashtray, remonte à 2003. mais c'est deux ans plus tard qu'il se fait remarquer de la plus belle des façons, avec un graphic novel aussi délicieux que désabusé, Lost Dogs. Cet ouvrage a décroché une récompense dans la catégorie "comic-books indépendants" (le Xeric Award, en 2005) et on comprend vite pourquoi. Le récit se concentre sur trois personnes, une famille soudée et aimante, composée d'un grand gaillard, une sorte de géant disproportionné par rapport aux siens, qu'on devine limité intellectuellement, mais doté d'un grand coeur et d'une âme pure. Mais aussi de sa femme, et de sa petite fille, qui rêve de devenir marin, et parvient à convaincre le paternel d'aller voir le départ des bateaux sur le port malfamé de la ville. Mettre les pieds là bas, au mauvais endroit, au mauvais moment, provoque une tragédie. L'épouse est violée et battue à mort, la fillette assassinée. Le mari est poignardé et jeté à l'eau, mais il est d'une trempe comme on n'en fait plus, et il survit. Pris en charge par un navire qui passait par là, il revient sur la terre ferme, se soigne, et part à la recherche de sa femme. Un vieil homme semble avoir des informations, mais en échange, il va soutirer les services de notre héros malheureux pour une sombre histoire de combats clandestins. C'est dans les imperfections, l'apparence négligée de certaines cases, que toute la beauté poétique du monde de Jeff Lemire explose. Son héros tragique est émouvant, une force de la nature qui se méconnaît, conduite vers le bien par essence, et pourtant capable de vengeance atroce s'il le souhaiterait. Pas question ici de transformer un père de famille mortellement touché en un Punisher glacial, mais bien de mettre à nu la noirceur, la petitesse, qui fourmille dans les bas-fonds de ce que le genre humain compte de plus sordide. Un hymne à l'échec, car tout est corrompu, et rien ne peut perdurer. Le T-shirt du protagoniste est blanc rayé de rouge, des bandes de couleur qui sont les seules à se manifester, dans un monde autrement en noir et blanc, glauque, calciné. Une histoire qui choisit de suivre les pas d'un loser, destiné à perdre car trop bon, trop humain, trop touchant, au milieu de cette engeance grouillante, de cette violence gratuite. Les bons ne gagnent pas toujours, et souvent, ils sont même les victimes innocentes des événements, nous rappelle Jeff Lemire. Avec un talent fou, encore à l'état brut, qui tout d'un coup explose aux yeux du lecteur. Lost dogs contient en son sein les thématiques et la sensibilité de tout ce que Jeff fera par la suite. Et ce sera brillant!
ESSEX COUNTY donc. C'est là que Jeff Lemire a grandi, c'est son monde, le terreau fertile de sa sensibilité. il ne s'y passe pas grand chose, l'histoire semble même s'y être arrêtée, d'une certaine manière. Mais derrière l'apparente immobilité du cours des choses, se cachent des récits poignants, ceux du quotidien d'êtres comme vous et moi, cette humanité impersonnelle qui va de l'avant malgré les drames, qui aime et souffre, pleure et jouit. Lemire va dépeindre tout cela avec une classe folle dans cette trilogie datée 2008 et 2099, qui sera deux fois nominée aux Eisner Awards, sans pour autant décrocher la récompense, injustice scandaleuse. Ce portrait croisé de cabossés de la vie s'ouvre avec un jeune garçon, Lester, qui vient de perdre sa mère, morte d'un cancer. Lester n'a jamais connu son paternel, et c'est son oncle qui en reçoit la charge, sans jamais l'avoir souhaité, et s'y être préparé. les deux se regardent en chien de faïence, doivent apprendre à s'apprécier, à communiquer, à accepter ce que leurs existences respectives sont devenues. Au rythme fascinant des saisons, sous le manteau ouaté de la neige, Lester confie son ennui et ses distractions à un ancien joueur de hockey, solitaire un peu benêt, reconverti en pompiste isolé. Avec pudeur, retenue, sensibilité, des fils se nouent, se dénouent, la vie s'expose, dans sa beauté nue et crue. Ensuite, vient le récit d'un vieil homme atteint de la maladie d'Alzheimer, qui entre une période de conscience, et une autre de crise d'identité, se remémore les moments de complicité avec son jeune frère. Tous les deux entament même une carrière de joueur de hockey sur glace professionnels, mais la solitude de l'ainé contraste avec la félicité simple et pure du cadet, qui a trouvé l'amour, et souhaite avant tout fonder un foyer, et quitter la grande ville pour retourner vivre en Essex. Une présence féminine importante, qui va catalyser la séparation entre les frangins, et faire imploser cette fragile unité qui se désagrège inexorablement sous nos yeux. Un bonheur qui s'estompe, au rythme de la maladie qui ronge et rogne les souvenirs.
Dernière partie de la trilogie, une belle histoire mettant en scène Annie, une infirmière, mère célibataire, en charge du vieillard déjà évoqué. Elle aussi n'a pas eu l'existence dont elle aurait pu rêver, étant petite, mais elle a su garder une humanité exemplaire, rester au service des autres. Les trois parties de la trilogie finissent par s'imbriquer, alors que les rapports et les liens familiaux et affectifs qui unissent les différents personnages apparaissent au grand jour. Le récit se fait saga générationnelle, tourbillon de trajectoires brisées, interrompues, ou simplement déviées, vers un nouveau départ, de nouveaux horizons. La sensibilité de Jeff Lemire n'est pas le sensiblerie de bas étage, du pathos à pleines mains pour verser des larmes faciles. Le trait de Lemire peut dérouter, sembler simpliste et caricatural au premier abord, mais il est lui aussi chargé en émotions. Des grands yeux des personnages, à leurs oreilles décollées, le nez cabossé, à la variation dans l'épaisseur du trait, qui oscille entre le noir charbon et l'ébauche légère, selon le rythme des saisons et le ton dominant. Essex County est un chef d'oeuvre total et intemporel. Il associe existences privées et communauté rurale, folâtre douceureusement et joue avec nos sentiments.
BEST OF MARVEL : FANTASTIC FOUR - LA CHUTE DE FATALIS
La collection Best Of est un produit typiquement pensé pour le marché français. La plupart des récits publiés à ce jour ont été presque simultanément proposés en Italie (terre natale de Panini) sous une autre veste, les Marvel Gold (rien à voir avec la récente collection Vf du même nom). Pas de couverture rigide et patinée (le péché mignon français) et qualité du papier un poil inférieure, mais au final aussi de six à dix euros moins cher. C'est encore le cas ce mois avec les Fantastiques, et une belle plongée dans le passé de l'équipe. Ce ne sont pas des épisodes du run mythique de Byrne qui ont été choisi, mais ceux de Wolfman, Pollard, et le jeune (alors) Georges Perez aux dessins. Présentés voilà bien longtemps dans la revue petit format Nova (81 à 86), ils réjouiront probablement les plus anciens et nostalgiques fans du quatuor. Qui vient de prendre une pause, lorsque commence cet album. On y retrouve d'abord la Torche (et Wyatt Wingfoot) puis la Chose, avant de passer aux choses sérieuses. Stupeur quand Sue/Jane Richards, Ben Grim et Johnny Storm sont enlevés par Invincible Man, qui se sert des pouvoirs mentaux des rayons de Psycho Man! Il se trouve que derrière le masque du criminel se cache Reed lui même! Un Mister Fantastic qui perd ses pouvoirs, puis les retrouve, lorsque le Docteur Fatalis l'expose à nouveaux aux rayons cosmiques qui les lui ont conférés. L'occasion d'un combat dantesque! Le chef des FF s'allie à la résistance Latvérienne pour faire tomber le tyran. Qui transfère à son supposé fils (un clone) les pouvoirs combinés des Fantastiques, le transformant en une sorte d'amalgame, qui se retourne contre son créateur (oserais-je dire bienfaiteur?). Une saga haletante qui va se terminer en apothéose dans le numéro 200, où Reed et Doom vont enfin pouvoir se défier. Keith Pollard assure avec son trait gras et énergique. Pas des plus subtils, mais qui donne une vitalité indéniable à l'ensemble.
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